02 Oct

« Il faut sauver le soldat F1 » de Jean-Luc Roy

Jean-Luc Roy et la Formule 1, un livre entre dérive et passion

Depuis le mois d’août, un gigantesque mercato secoue, comme rarement dans son histoire, le monde de la Formule 1, entre rachat d’écurie et une valse des pilotes. Des événements qui ont donné une couleur particulière, voire prémonitoire, à « Il faut sauver le soldat F1 », le livre de Jean-Luc Roy sorti deux mois et demi plus tôt. Spécialiste reconnu sur les ondes de RMC, fondateur de la chaîne spécialisée Motors TV (devenue aujourd’hui Motorsport.tv), il livre, tout en restant accessible auprès des non-spécialistes, une analyse de la perte de popularité inquiétante de la discipline reine du sport automobile, victime selon lui de règlements sportif et technique trop complexes, ainsi que de sanctions en piste qu’il juge trop castratrices pour les pilotes. Regard d’un journaliste passionné qui, malgré le constat alarmant, garde la foi.

« Il faut sauver le soldat F1 » est-il un cri d’alarme, un réflexe de passionné, l’envie d’un avenir meilleur pour la F1, ou tout cela en même temps ?

Jean-Luc Roy : Il y a plusieurs années que l’envie, et même le besoin, d’écrire ce livre me trotait dans la tête. Ce livre est donc tout à la fois un cri d’alarme, parce que je ne peux pas supporter en tant que passionné de voir la F1 défigurée et en partie vidée de tout ce qui en faisait le charme unique, c’est aussi un réflexe de passionné parce que je voudrais que la FIA, qui gère les règlements sportifs et techniques, et Liberty Media, qui gère les aspects promotionnels et commerciaux se réveillent enfin et cessent de détruire ce magnifique championnat qui était le pinacle du sport automobile. Et c’est enfin plaider pour un avenir meilleur parce que je reste toujours optimiste et je pense qu’une prise de conscience peut et doit intervenir immédiatement !

Vous avez fait appel dans ce livre à de nombreuses personnalités, et pas seulement issues du monde du sport automobile. A votre avis, que pourrait apprendre la F1 actuelle d’autres disciplines sportives au-delà des sports motorisés ?

Il ne faut pas nier le fait que tous les sports, pratiquement sans exception, ont dû se transformer et subir des mutations pour s’adapter à leur développement, à l’arrivée de nouveaux partenaires, de nouveaux média, de puissants groupes financiers. Pour rester dans les sports mécaniques je citerai les Grands Prix Moto, que beaucoup d’anciens passionnés de F1 suivent de près aujourd’hui, les rallyes de Championnat du Monde, ou encore les 24 Heures du Mans. Dans d’autres domaines on peut citer le cyclisme, le ski ou même le tennis qui ont su préserver les fondamentaux et ne pas se galvauder et perdre leur âme. La F1 doit absolument conserver ses principes de base dont font évidemment partie intégrante le risque et le danger, même si certains voudraient croire que notre époque ne tolèrerait plus ce genre de notions… Pourtant la vie se termine toujours de la même manière, mais il y a beaucoup de moments exaltants à vivre auparavant !

Le fait de voir des investisseurs entrer dans le capital de certaines écuries (parfois pour financer la carrière de leurs enfants pilotes) est-il pour les équipes concernées une bouée de sauvetage ou un danger ?

Effectivement, voir un père acheter une équipe de F1 pour faire rouler son fils est tellement caricatural qu’on peut en rire. Mais il faut savoir que sur les dix équipes présentes aujourd’hui en F1, sept d’entre elles sont en situation difficile ou même périlleuse, et les trois plus puissantes survivront tant que leurs conseils d’administrations respectifs seront disposés à voter des budgets annuels de plusieurs centaines de millions d’euros… ce qui peut être remis en question du jour au lendemain. Le sauvetage rocambolesque d’une équipe est donc une « bouée de sauvetage », mais cela ne dispense pas d’apprendre à nager, et surtout de tout faire pour « Sauver le soldat F1 » et lui permettre de quitter le champ de bataille indemne, si possible ?

Enzo Ferrari, qui nous a quittés il y a trente ans, a dit un jour que « la F1 mourra un jour d’avoir faim ou d’avoir trop mangé ». Cette formule aurait-elle été prémonitoire par rapport à votre livre ?  

Je ne me souvenais plus de cette phrase, mais je crains qu’elle ne soit prémonitoire, et que la F1 finisse par mourir à force de ne pas avoir pris les mesures draconiennes indispensables pour perdre tous ces kilos superflus et retrouver une ligne de sportive ! Aujourd’hui, les règlements techniques concernant les moteurs et l’aérodynamique notamment exigent des milliers d’heures de recherche et de développement menés par des centaines d’ingénieurs et de techniciens pour obtenir éventuellement des gains illusoires ou seulement pour ne pas être totalement dominés, comme Honda et Renault aujourd’hui face à Mercedes et Ferrari. Ce gaspillage insensé ne produit aucun spectacle sur la piste, bien au contraire. Même remarque pour les pneumatiques dont l’utilisation est tellement réglementée que cela devient incompréhensible, y compris pour les spécialistes. Pour en terminer par les règlements sportifs trop tatillons et interventionnistes qui privent les pilotes de toute possibilité d’attaque et les contraignent souvent à suivre les consignes strictes imposées par radio par leurs ingénieurs et stratèges. Cette F1-là est vouée à l’échec et au désintérêt progressif, si on ne remet pas la batte dans la bonne direction très rapidement !

©Jean-Philippe Doret

Jean-Luc Roy « Il faut sauver le soldat F1 »

176 pages + cahier couleur 16 pages

L’Autodrome Editions

30 Sep

Tr@que sur le web de Didier Fossey

Présentation de l’éditeur:

La première enquête du commandant Le Guenn au 36 quai des Orfèvres. – PARIS. 13ème arrondissement. Le cadavre d’une femme est découvert atrocement mutilé. Boris Le Guenn, chef de la B.A.C. au 36 quai des Orfèvres, conclut en premier lieu à un cas isolé. Une mauvaise rencontre… Mais quand des meurtres de femmes se succèdent selon le même mode opératoire, il comprend alors qu’il est confronté à un tueur en série, organisé et méthodique, qui ne laisse aucune trace derrière lui. Seul lien entre toutes les victimes : INTERNET. C’est une enquête d’un genre nouveau qui se présente pour Le Guenn et son équipe. Ils se rappelleront, à leurs dépens, qu’il ne faut jamais se laisser piéger par les apparences.

Notre avis:

Chronique d’un roman connecté!

Connecté, c’est LE mot qui correspond le mieux à ce roman: connecté avec internet, connecté avec l’époque 2.0 mais aussi connecté avec la réalité de terrain des policiers.

Quand le corps d’une femme est retrouvé violé et mutilé, le Commandant Le Guenn et son équipe ne savent pas qu’ils viennent de commencer une traque qui les mènera à un tueur méticuleux, entraîné, précis…. Un tueur connecté qui a fait des sites de rencontres son territoire de chasse.

Une écriture rythmée, boostée par une intrigue efficace, « Tr@que sur le web »est un bon thriller qui respecte les codes du genre. Un meurtrier psychologiquement instable, des crimes en série, du sang sans aller jusqu’à des descriptions dignes de « Braindead »…

Le style est agréable et on devine la patte du poulet derrière la plume de l’auteur: notre vocabulaire, nos soucis… Didier connaît son sujet et ça se sent:
« La politique est partout. Tout est bon pour que les présidentiables fassent leur show. L’opinion publique, c’est tout ce qui les intéresse, hein! Si l’on ne va pas dans ce sens là, on brandit au dessus de votre tête le spectre de la retraite anticipée, de la carrière avortée, bloquée, voire, de la révocation. C’est la nouvelle version de la carotte et du bâton! Quand on a commencé tous les deux ça marchait à coups de lettres de félicitations et de gratifications. On était contents d’avoir résolu une affaire, on avait le sentiment du devoir accompli! Maintenant c’est: attention à ne pas faire de l’ombre ou du tort à un tel ou un tel! ».

Toutefois deux petits bémols pour moi, le manque de profondeur des personnages (mais il s’agissait du premier roman de Didier et je suis certaine que ça a évolué depuis); et une erreur de procédure que ne peuvent pas relever les non-initiés à la procédure pénale (oui oui je suis exigeante je sais!).

Malgré ces deux petits points qui n’ont pas pour autant gâchés ma lecture, « tr@que sur le web » est idéal pour passer un bon moment. Il se lit rapidement de part le rythme de l’intrigue qui ne souffre d’aucun temps mort et qui est bien amenée.

Et vous, vous lancerez-vous à la poursuite ce tueur 2.0?

Paru le 15 décembre 2017 chez Flamant Noir éditions, 358 pages.

@Ophélie Cohen

28 Sep

25ème festival BD de Buc : « Mr Brown: Les Beresford Album », de Emilio Van der Zuiden (Illustrations)

Mr Brown: Les Beresford Album, de Emilio Van der Zuiden (Illustrations)

Mr Brown met en scène deux « vieux » amis, Prudence Cowley (dite Tuppence) et Thomas Beresford (dit Tommy), tous deux démobilisés après la Première Guerre mondiale, la première ayant participé à l’effort de guerre par son travail d’infirmière, le second après avoir combattu (et été blessé) dans les rangs britanniques. Ils sont tous deux mêlés à une affaire d’espionnage, au cours de laquelle ils seront aux prises avec un mystérieux adversaire, surnommé Mr Brown, lequel tient absolument à récupérer des documents compromettants confiés à une jeune fille, une certaine Jane Fish, rescapée du torpillage du paquebot Lusitania, et qui, consciente du risque couru, n’a cessé de se cacher depuis lors en dissimulant son identité. L’adversaire des deux héros projette en effet de renverser par une révolution l’ordre social établi au Royaume-Uni, projet qui pourrait être anéanti par la découverte de ces documents…

25ème festival BD de Buc : L’Art du Crime : « La Mélodie D’Ostelinda », d’Olivier Berlion, Marc Omeyer, Marc Bourgne

L’Art du Crime : La Mélodie D’Ostelinda, de Olivier Berlion, Marc Omeyer, Marc Bourgne

Présentation de l’éditeur :

Philadelphie, de nos jours. Mariska, une jeune femme d’origine tzigane se rend à une audition de violon dans l’académie du célèbre Professeur Russel. Elle ignore encore que la mélodie qu’elle a choisi de jouer va changer son destin. Celle-ci fait écho à une rencontre entre un jeune comte et une bohémienne, au temps de Louis XIV. Une histoire d’amour belle et maudite comme toutes les romances impossibles, bercée par les notes d’un Stradivarius…

Nouveau volume de ce thriller brillamment orchestré par Olivier Berlion et Marc Omeyer. Au dessin, c’est l’élégant réalisme de Marc Bourgne qui rejoint ce prestigieux casting !

25ème Festival BD de Buc…

Une 25ème édition exceptionnelle !

L’édition 2018 accueille un programme plein de surprises :

Des dédicaces et des rencontres avec une cinquantaine d’auteurs, adultes et jeunesse, français et internationaux, venus de Belgique, des Pays-Bas, d’Espagne, d’Italie, de Croatie, de Serbie… et même d’Australie !

Ils seront rassemblés autour du dessinateur de l’affiche 2018, Al Severin, qui a représenté Spirou, Fantasio et Spip cherchant leur chemin devant les traditionnelles Arcades de Buc.

Mais aussi des stands de vente spécialisés, des expositions de planches originales et des animations pour tous les âges.

Ouverture : 10h-18h

Entrée libre

Pour consulter le programme détaillé : « Cliquez ici »

ANIMATION ET PROGRAMMATION CULTURELLES

Autodrome de Linas-Monthléry : « Le paris fou, d’Alexandre Lamblin »

Un personnage méconnu, son créateur Alexandre Lamblin, au parcours incroyable, il joue sa fortune sur un pari, pour un projet et lui sacrifie sa vie.

Découvrez et comprenez mieux ce lieu… rêve d’un visionnaire génial.

À travers de nombreux témoignages d’époque, il sera tantôt adulé et aussitôt critiqué, provoquant l’émerveillement ou la controverse.

L’âge d’or de l’aventure du sport et de l’automobile, est impitoyable, elle revie au travers de l’histoire de ce lieu.

Alexandre Lamblin, comme ces contemporains ( André Citroen, Louis Delage, Louis Renault, …), connaitra, le succès, la gloire et la déchéance, mais il fera face la tête haute et le cœur sur la main.

Comme eux, il disparaitra ruiné, oublié de tous, seule la postérité leur rend hommage.

L’autodrome fut dès sa création, le circuit de folles courses de vélos, de motos, de voitures, réalisées par des hommes, des femmes et leurs bolides.

Une enquête qui a nécessité 15 années de recherches, la compilation de centaines d’articles de presse d’époque, de milliers de sources documentaires ou bibliographiques, retraçant l’histoire de l’homme et de son œuvre.

« Linas-Montlhéry, temple de l’Automobile », de Dominique Pascal

Ce WE Lire délivre vous emmène à l’autodrome de Linas-Monthléry pour vivre les Grandes Heures Automobiles !

Retour sur le beau livre…

« Linas-Montlhéry, temple de l’Automobile », de Dominique Pascal, L’Autodrome Editions. 2012

C’est en 1924 que fut créé l’anneau de vitesse de Montlhéry à deux pas de Paris, qui deviendra le Temple de l’Automobile. Courses, records, essais des constructeurs vont faire vivre ce lieu magique, jusqu’à nos jours où le circuit continue de susciter un vif intérêt.
L’auteur est le grand spécialiste Français de l’Autodrome et possède la documentation la plus brillante sur le sujet. Il nous livre ici un ouvrage qui, sans être complet – retracer 80 ans de courses en 128 pages n’est pas envisageable – pointe du doigt les évènements les plus représentatifs : records, 1000 km de Paris, Coupes du salon, Bol d’or auto et moto, cyclisme, bref les petits et grands évènements survenus sur l’autodrome parisien. Sans oublier les essais de l’Utac, dès 1950.

 

 

« Autodrome… Linas-Montlhéry-France », de Christian Schmaltz

Lire délivre vous propose de découvrir des événements par le prisme des livres !

Nous vous emmenons au célèbre autodrome de Linas-Monthléry pour Les Grandes Heures Automobiles, les 28, 29 et 30 septembre 2018.

« Autodrome… Linas-Montlhéry-France », de Christian Schmaltz (Itinéraires Editions, 2017)

Présentation de l’éditeur :

Quand le vrombissement des machines quitte les lieux et que le silence reprend sa place, le regard change aussitôt et peut reprendre son vagabondage.

C’est en quelque sort l’exercice tenté en oubliant habitudes et repères.

S’égarer sans contraintes, découvrir en toutes saisons et à toutes heures, se laisser surprendrepar ces endroits inattendus et inconnus parfois meurtris et souvent ciselés par le temps, tel était ce défi.

Mais l’anneau de vitesse n’est jamais très loin car ce parcours libre qui souligne le graphisme des lignes et sublime le site se veut suggestif. Il rappelle de nombreux souvenirs évoqués par ces témoignages amicaux, sincères et touchant qui racontent autrement ce lieu unique.

Christian Schmaltz propose cette paisible lecture, mise en valeur par son ami Jean-François, discrètement commentée, qui vous ouvre les portes de ce lieu magique, autrement et en silence.

 

13 Juil

Comme des bleus de Alex Laloue et Marie Talvat

Présentation de l’éditeur:

Un meurtre sordide à Paris. Un jeune flic et une jeune journaliste. Tous deux ont moins de trente ans et doivent faire face à une enquête compliquée. Nos deux bleus partent à la chasse au tueur et se font avoir. Des erreurs de jeunesse qui pourraient avoir des conséquences fâcheuses. Mais ils sont têtus. Ils ne lâchent pas l’affaire…

Paris, novembre 2016. Le sordide assassinat d’une femme enceinte secoue l’opinion publique. La brigade criminelle est sous pression. Il faut dire que tous les ingrédients du scandale sont réunis : une victime, fille d’un ténor du barreau, des élections qui approchent et une presse qui se déchaîne.
Dernière recrue du groupe chargé de l’enquête, Arsène Galien est tout de suite plongé dans le grand bain. Il compte bien profiter de cette affaire pour gagner la confiance de ses supérieurs. Quant à Pauline Raumann, jeune journaliste voisine de la victime, elle se serait bien passée d’être mêlée à cette enquête, qui fait ressurgir des démons oubliés.
Les deux novices ont des idéaux et des incertitudes plein la tête, tandis qu’une irrésistible attraction les pousse toujours plus près l’un de l’autre. Ils vont finir par se laisser emporter dans une affaire hors du commun, à la poursuite du pire des tueurs.

Notre avis:

« Comme des bleus » de Alex Laloue et Marie Talvat: Itinéraire d’un futur succès littéraire.

Voilà une lecture qui me tenait particulièrement à cœur… Quand j’ai vu Alex au détour des allées de St Maur en Poche, je me suis demandée ce qu’il faisait là! Je l’avais perdu de vue depuis deux ans environ. Et pourtant… Nous nous sommes connus en 2012 lorsqu’il a fait sa formation de réserviste.Je l’ai ensuite aidé pour l’oral du concours de gardien de la paix (il avait le potentiel et juste quelques détails à travailler pour l’oral)… Je garde d’Alex l’image d’un touche à tout, capable de beaucoup de choses. Mais de là à l’imaginer auteur!
Pourtant il signe ici son premier roman avec sa chère et tendre Marie, et quel roman.

« Comme des bleus » est le premier polar d’une nouvelle génération d’auteurs, bercés par les maîtres du genre. Pour autant, aucun copier-coller, une véritable identité, un air de fraîcheur mais avec une certaine gravité et une grande maturité.

A la suite d’un assassinat sordide, Alex et Marie nous entrainent à la suite d’ Arsène alias Lupin, jeune flicard au 36 et Pauline, jeune journaliste d’investigation. Les deux se remettent d’histoires sentimentales difficiles et se noient dans les bras des premiers venus pour oublier une solitude que ni les réseaux sociaux, ni le travail ne peuvent combler.
En cherchant à faire la lumière sur ce crime odieux, ils nous offrent leurs points de vue d’une enquête mais aussi des relations humaines et nous achèvent avec un final surprenant.
L’intrigue est bien construite, pas de temps mort, une narration rythmée par des chapitres qui alternent la vision de « Lupin » et la vision de Pauline, chacun nous apportant, outre l’avancée des investigations, leur vision d’une société « mac do »: une société de consommation rapide, le regard sur leur génération, le développement des relations virtuelles qui a entraîné l’incapacité chronique à échanger avec ces semblables IRL, le poids des générations précédentes.

« On est une belle brochette de jeunes cons qui débarquent dans la vie avec l’ambition de tout bouffer et le manque d’expérience de ceux qui n’ont jamais eu une seule assiette devant eux. […] On fait partie de cette génération qui n’arrive pas à se gérer elle-même sans un tag facebook, mais en qui les « adultes » mettent tant d’espoirs qu’il va bientôt nous être demandé, chacun dans notre domaine, de rendre le monde meilleur. Et ça nous terrifie […]
On fait parti de la génération Y, parait-il. Je pense surtout qu’on fait partie d’une génération pour qui tout est plus facile. On chope sur internet, on fait du shopping sur son smartphone, mais le moindre contact humain nous effraie […] »

L’écriture est jeune mais pas dans le sens péjoratif du terme, elle est fraîche, percutante, différente de ce que l’on a l’habitude de lire avec des auteurs plus âgés (attention on ne se vexe pas!). Elle est de grande qualité et en cohérence totale tant avec l’histoire qu’avec le contexte temporel. Elle colle à l’âge des personnages, à leur état d’esprit, à ceux qu’ils sont.
L’alternance de narrateur sur les chapitres permet de s’imprégner des personnalités de chacun des personnages et d’avoir une double vision de l’enquête et de leurs sentiments. Et si je connais moins Marie, en revanche je peux vous garantir qu’il y a beaucoup d’Alex en Arsène « Lupin ».
D’ailleurs ce jeune « bleu » et sa douce Pauline sont des personnages qui vous marqueront, car le reflet fidèle de leur génération. Alex et Marie leur ont donné vie comme Gepetto a pu le faire avec Pinocchio: ils sont palpables, visibles, touchants, et il est difficile de les quitter une fois le roman refermé.

« De cigarette en cigarette, Arsène me raconte tout ça sans filtre. Pris dans son histoire, je crois qu’il ne remarque même pas qu’il vient, en passant, d’avouer qu’il m’a déjà déshabillée plusieurs fois en pensée. Sa candeur a quelque chose de rafraîchissant. Après tout, qui sont-ils ces chorégraphes des sentiments qui ont décidé que la danse de l’amour devait répondre à la loi du secret? … »

Cette lecture m’a fait rire, sourire, pleurer... Je ne peux que féliciter Alex pour sa description du monde « police », tellement fidèle à la réalité.
Merci Alex et Marie pour ce beau roman qui fait son entrée dans mon top 10 des lectures 2018, pas par amitié non, mais par sa grande qualité.
Ecrire à quatre mains n’est pas un exercice facile. la manière dont vous avez choisi de le faire donne force et originalité à votre roman. Il me tarde de lire la suite maintenant!

Ce premier roman de la nouvelle génération est à découvrir!!!

Paru le 12 avril 2018 chez Plon, collection sang neuf. 324 pages.

@Ophélie Cohen

08 Juil

Les livres « Le Mans Classic 2018 » : « Henri Pescarolo », de Jean-Marc Teissèdre

Présentation de l’éditeur :

(passions Relié – 7 juin 2017)

Henri Pescarolo est un des pilotes les plus populaires en France, un des derniers représentants de la glorieuse époque qui, au début des années 1960, a vu l’éclosion d’une génération de champions emmenés par son ami Jean-Pierre Beltoise, la consécration de Matra et l’arrivée d’Elf. Les premières lignes de son palmarès sont intimement liées à cette période. Mais Pesca a ensuite étonné le monde sportif en enchaînant les victoires pendant plus de vingt ans encore, avant de développer à partir de 1999 sa propre équipe de course puis de construire à partir de 2007 des voitures portant son nom. Henri Pescarolo, c’est un palmarès exceptionnel avec six victoires dans des épreuves de vingt-quatre heures (quatre au Mans, une à Daytona, une au Paul-Ricard), trente-cinq en championnat du monde d’endurance, cinquante-six départs en Grand Prix de Formule 1 et quinze participations au Paris-Dakar. C’est aussi un aventurier intéressé par l’Ultra-léger motorisé, passionné par l’hélicoptère au point d’avoir créé la Fédération française de giraviation, un fou d’aviation qui n’a pas hésité à se lancer dans des défis aussi irréels que dangereux, un expert en cuisine et en grands vins, un inconditionnel de la chasse et de la pêche, un amoureux des grands espaces et plus généralement de la nature. Autant de passions développées dans cet ouvrage grâce à des textes enrichis de réflexions et d’anecdotes pas toujours connues, et plus de cinq cents photos souvent inédites.

© Bob Garcia & Amandine Gazeau

 

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