Les grands électeurs sont appelés aux urnes ce dimanche 27 septembre dans les départements du Doubs, de Haute-Saône et du Territoire de Belfort. Le Jura n’est pas concerné par ces sénatoriales 2020, qui renouvellent la moitié de la chambre haute. Six des huit sièges comtois sont en jeu. La droite, déjà largement majoritaire, rêve de réaliser le grand chelem.
Sur 20 parlementaires en Franche-Comté, un seul, ou plutôt une seule, siège dans un groupe de gauche. Il s’agit de Marie-Noëlle Schoeller (PS), qui a remplacé mi-juin Martial Bourquin, démissionnaire après son élection à la mairie d’Audincourt (Doubs).
La droite peut-elle ravir ce siège à la gauche ? C’est tout à fait possible… car la droite a confirmé son implantation aux dernières municipales, et la gauche se présente divisée pour ce scrutin particulier.
Désunie, la gauche peut perdre son dernier siège dans le Doubs
Dans le département du Doubs en effet, les deux sortants de droite, Jacques Grosperrin (LR) et Jean-François Longeot (UDI), sont favoris. La gauche s’est divisée entre le socialiste Nicolas Bodin et l’ex-socialiste Barbara Romagnan, désormais membre de Génération.s, le parti de Benoît Hamon.
Le Doubs fait partie des départements où l’élection a lieu au scrutin de liste à un seul tour, à la représentation proportionnelle selon la règle de la plus forte moyenne, avec listes bloquées.
Si les voix de la gauche s’éparpillent, la liste de droite arrivée en tête pourrait qualifier deux candidats, et donc faire le grand chelem. Dans ce cas, Marie-France Bottarlini-Caputo, maire d’Hérimoncourt et 2e sur la liste LR, ou Annick Jacquemet, vice-présidente du Département, élue de Saint-Vit, et colistière de Jean-François Longeot, peuvent espérer rejoindre le Palais du Luxembourg.
Dans le Territoire de Belfort et en Haute-Saône, les sortants en position de force
Dans les deux autres départements comtois concernés par l’élection dominicale, il s’agit d’un scrutin majoritaire à deux tours. A l’issue du vote, le décompte des suffrages ne se fait pas par liste mais par nom.
Dans le Territoire de Belfort, où la droite a conservé les principales communes lors des récentes municipales, l’unique sortant, Cédric Perrin (LR), ne devrait pas avoir de souci à se faire.
En Haute-Saône, le sortant Alain Joyandet (LR) sera de nouveau favori. Le second siège, laissé vacant par Michel Raison, pourrait se jouer entre l’autre candidat LR, Olivier Rietmann, maire de Jussey, et Gaëlle Galdin, ex-PS qui siégerait au sein du groupe RDSE en cas d’élection. Cette dernière fut pendant 7 ans directrice de cabinet du président du Département Yves Krattinger (ex-PS, aujourd’hui DVG), et est depuis le printemps dernier adjointe au maire de Vesoul Alain Chrétien (Agir-la droite constructive). Une double filiation qu’elle rappelle régulièrement et qui paraît avantageuse face à un collège électoral composé principalement d’élus municipaux.
Quoi qu’il en soit, avec 10 candidats pour 2 sièges, une surprise n’est pas à exclure. Les candidats divers droite Franck Tisserand, maire de Fleurey-les-Faverney, et Maxime Petigny, maire de Motey-Besuche, peuvent faire figures d’épouvantails dans ce scrutin très ouvert.
Pour le RN et EELV… cap sur 2021 et 2022
Pour beaucoup d’autres partis, défavorisés par le mode de scrutin, ces sénatoriales n’apparaissent pas comme une priorité.
Phénomène du printemps municipal, avec notamment la conquête de Besançon, Europe Ecologie-Les Verts fait l’impasse dans le Doubs, refusant même de choisir son camp entre Nicolas Bodin et Barbara Romagnan (les deux étaient d’ailleurs sur la liste d’Anne Vignot). Pas de candidature verte non plus en Haute-Saône. EELV présente seulement Vincent Jeudy dans le Territoire de Belfort. C’est aussi dans le Territoire que le PCF présente un candidat, Bertrand Chevalier.
En retrait aux municipales, le Rassemblement national entend prouver que ses idées progressent, y compris au sein du collège des grands électeurs. On surveillera donc les résultats Jacques Ricciardetti (Doubs), Patrice Lombard (Haute-Saône), et Marie-Laure Duchanoy (Territoire de Belfort), par rapport à ceux de 2014.
Et La République en marche me direz-vous ? Et bien, c’est la grande absente de ce scrutin. Personne n’affiche l’étiquette du parti présidentiel, même pas son délégué départemental Bruno Kern dans le Territoire de Belfort, qui se présente « sans étiquette ». C’est dire…
Peu médiatique, peu concernant, ce scrutin sénatorial sera pour beaucoup un galop d’essai avant les échéances décisives et plus retentissantes de 2021 (départementales et régionales) et 2022 (présidentielle et législatives).
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