En dépit des retentissantes victoires à Besançon et Lons-le-Saunier, la gauche ne parvient pas à renverser le rapport de force, largement favorable à la droite municipale en Franche-Comté. La majorité présidentielle, LREM en tête, a bien du mal à s’implanter.
En 2014, lors du précédent scrutin municipal, portée par le vote sanction contre François Hollande, la droite avait ravi à la gauche 12 villes de plus de 3500 habitants en Franche-Comté.
En 2020, on observe un léger reflux en faveur de la gauche.
Conquête de Lons, reconquête de Besançon
Il y a bien sûr la conquête de Lons-le-Saunier par Jean-Yves Ravier (DVG), après 31 ans et 5 mandats de Jacques Pélissard (aujourd’hui divers droite, il a fait toute sa carrière ou presque sous les bannières du RPR, de l’UMP, puis de LR).
Il y a aussi Besançon: la capitale comtoise sera pour la première fois dirigée par une femme, pour la première fois écologiste. Depuis 1953, Besançon a un maire de gauche. En 2017, le ralliement de Jean-Louis Fousseret à Emmanuel Macron avait fait passer la ville dans l’escarcelle de La République en marche. Une simple parenthèse donc, puisqu’Anne Vignot, la nouvelle maire, est repartie avec une bonne partie de la majorité municipale sortante, incluant outre EELV, le PS, le PCF, mais aussi Génération.s et le collectif A gauche citoyens !
Au premier tour, la gauche avait conservé Audincourt, grâce au sénateur sortant Martial Bourquin. Elle avait aussi conquis les petites villes d’Ornans, avec Isabelle Guillame, et Bavans, avec Sophie Radreau.
La droite conserve ses bastions du Nord-Franche-Comté et du Haut-Doubs
Dès le premier tour, la droite avait confirmé son implantation à Montbéliard (Marie-Noëlle Biguinet, LR), Dole (Jean-Baptiste Gagnoux, DVD) ou Pontarlier (Patrick Genre, DVD). Le deuxième tour a validé le deuxième mandat de Damien Meslot (LR) à Belfort ou Philippe Gautier (LR) à Valentigney. c’est simple: en Franche-Comté, aucun sortant Les Républicains n’a été battu.
Une très grande stabilité marque d’ailleurs ce scrutin, confirmant l’importante prime au sortant pour les municipales.
Dans ce contexte, La République en marche a eu les pires difficultés du monde à confirmer les législatives de 2017, quand dans la foulée de l’élection d’Emmanuel Macron la Franche-Comté avait envoyé à l’Assemblée nationale 7 marcheurs sur 12 députés. La majorité présidentielle s’implante à Valdahon, avec Sylvie Le Hir. Elle conserve Vesoul, grâce à Alain Chrétien, maire sortant, ex-LR aujourd’hui membre d’Agir-la droite constructive.
Le rapport de force favorable à la droite
Sur les 43 villes de plus de 3500 habitants en Franche-Comté, la balance penche en faveur de la droite:
- 26 villes à droite, dont 6 LR (Montbéliard, Valentigney et Morteau, Belfort, Bavilliers et Beaucourt dans le Territoire)
- 15 villes à gauche, dont 4 PS (Audincourt, Baume-les-Dames et Bavans dans le Doubs, Lure en Haute-Saône)) et 1 EELV (Besançon)
- 2 villes à la majorité présidentielle dont 1 LREM (Valdahon) et 1 Agir (Vesoul)
Si l’on se focalise sur les 10 principales villes de plus de 10.000 habitants, le rapport de force s’équilibre:
- 5 à droite: Belfort (LR), Montbéliard (LR), Dole (DVD), Pontarlier (DVD), Valentigney (LR)
- 1 ville majorité présidentielle: Vesoul (Agir)
- 4 villes à gauche: Besançon (EELV), Lons (DVG), Audincourt (PS), Héricourt (DVG)
Ce sont ces rapports de force qu’il faudra avoir en tête lors des sénatoriales, puisque ce sont principalement les élus municipaux qui constituent le corps électoral. Les 6 sénateurs du Doubs, de Haute-Saône et du Territoire de Belfort sont renouvelables le dimanche 27 septembre.