L’hypothèse prend corps. Marie-Guite Dufay, présidente socialiste du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, pourrait être candidate à sa succession en 2021. De plus en plus de proches de la patronne de la Région évoquent cette possibilité, rappelant que Marie-Guite Dufay, 70 ans, est aujourd’hui à la tête d’une majorité à dominante PS, rassemblant des élus LREM et des soutiens de Jean-Luc Mélenchon.
« Vous avez vu: elle ne dit plus non ». L’auteur de la remarque est un élu socialiste bisontin, sourire malicieux aux lèvres, parlant de Marie-Guite Dufay.
La présidente socialiste de la Région Bourgogne-Franche-Comté, à la tête de la grande région depuis décembre 2015 et présidente auparavant de la Franche-Comté (2008-2015) pourrait-elle être à nouveau candidate en 2021? Nous avons posé la question à l’intéressée, qui a éludé. Elle confirme néanmoins les propos de notre responsable PS à Besançon: elle ne dit pas non.
« Peut-être est-elle la mieux placée pour rassembler », suggère un vice-président de la Région, proche de Marie-Guite Dufay.
Au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, la présidente est à la tête d’une majorité composée de nombreux élus socialistes, mais qui comprend aussi quelques marcheurs, des partisans de Benoît Hamon (Génération.s) et des membres de GRS, la Gauche républicaine et socialiste, héritière du MRC et associée à la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon aux dernières élections européennes.
Une union avec la droite pour contrer le RN? « Fantaisiste »
« Notre groupe tient, note Jérôme Durain. En quoi serait-ce à l’avenir plus difficile qu’aujourd’hui? ». Le sénateur de Saône-et-Loire, président du groupe majoritaire à la Région, assure que la question de la tête de liste en 2021 reste à ce stade « très ouverte », et que lui-même fait « partie de ceux qui peuvent être intéressés ».
Convaincu que le Rassemblement national de Marine Le Pen peut l’emporter en Bourgogne-Franche-Comté, Jérôme Durain écarte en revanche « l’idée d’un large rassemblement tiré par Marie-Guite Dufay pour contrer le RN ». « On pourrait tendre la main à des élus de l’opposition pour un projet commun », souffle pourtant un autre élu de la majorité. « Fantaisiste », tranche le sénateur bourguignon, dont le siège est renouvelable cette année.
Une rencontre avec les écologistes
Tous s’accordent sur un point: il faut attendre les élections municipales pour aller plus loin. Quel rapport de force sortira des urnes en mars ? Dans les sondages, les écologistes cartonnent. D’ailleurs, un signe ne trompe pas: Marie-Guite Dufay a rencontré les responsables régionaux d’Europe Ecologie-Les Verts en décembre dernier, nous apprend Cécile Prudhomme, secrétaire régionale EELV Franche-Comté.
« On n’arrête pas de me dire qu’elle va repartir », raconte-t-elle à propos de Marie-Guite Dufay. Lors de cette entrevue, les élections régionales n’auraient pas été évoquées. Mais le scrutin de l’an prochain est dans toutes les têtes. « Pour nous, il y a une et une seule urgence: l’écologie », poursuit Cécile Prudhomme, qui fut tête de liste d’EELV en 2015 (3,9%). Il faudra qu’elle existe, et pour l’instant, elle n’existe pas, notamment avec cette subvention à l’aéroport de Dole-Tavaux ».
Entre la majorité sortante du conseil régional et les écologistes, il y a encore du chemin avant une éventuelle union.
A Besançon, Marie-Guite Dufay est ce vendredi la première signataire d’une lettre collective de soutien à Anne Vignot, candidate EELV aux municipales à la tête d’un rassemblement de gauche (EELV-PS-PCF-Gs). Un premier pas…
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