Les élections sénatoriales en Franche-Comté ne concerneront que trois départements sur quatre. Le Jura ne votera pas. Il l’a déjà fait en 2011. La droite y conservera donc ses deux sénateurs, Gilbert Barbier et Gérard Bailly. Ailleurs, il y aura du changement, forcément, puisque quatre des six sénateurs sortants ne se représentent pas. Et la gauche, malmenée lors des dernières municipales, a cinq sièges à défendre. La reconquête du Sénat par la droite pourrait donc passer par la Franche-Comté.
DES SORTANTS MARQUANTS
Ils sont quatre, et non des moindres, à terminer leur mandat sans se présenter de nouveau devant les grands électeurs.
Il s’agit de Jean-François Humbert, 61 ans, ancien président UDF du conseil régional (1998-2004), des présidents PS des conseils généraux du Doubs et de Haute-Saône, Claude Jeannerot, 69 ans, et Yves Krattinger, 65 ans, et de l’ancien ministre Jean-Pierre Chevènement, 75 ans. Rien que ceux-là.
Autant dire qu’avec ce scrutin sénatorial, une page de l’histoire politique de notre région se tournera.
DANS LE DOUBS, LA DROITE FAVORITE, MAIS DIVISEE
La moitié des sièges renouvelables concerne le département du Doubs, qui envoie trois élus au Palais du Luxembourg.Rappelons que la très grande majorité des grands électeurs, ceux qui choisissent les sénateurs, est issue des conseils municipaux. Et au printemps, dans le Doubs, la droite a conquis les villes de Montbéliard, Bavans, Bethoncourt, Hérimoncourt, Maîche, Mandeure ou encore Valentigney.
La droite est donc en position de force… mais elle a la faiblesse de partir divisée. L’UMP a investi la liste menée par l’ancien député Jacques Grosperrin. Retoqué, le conseiller général et maire d’Ornans Jean-François Longeot a tout de même décidé d’y aller, avec à ses côtés Annick Jacquemet, suppléante du sortant Jean-François Humbert et annoncée un temps sur la liste « officielle » de l’UMP. A droite, les voix pourraient donc s’éparpiller. Et comme il s’agit d’un scrutin de liste à un tour…
Le Parti socialiste mise lui sur son sénateur sortant, le maire d’Audincourt Martial Bourquin, pour limiter la casse et, pourquoi pas, conserver deux sièges. Mais il lui faudra convaincre les grands électeurs de voter utile face aux deux autres listes de gauche menées par le communiste bisontin Christophe Lime et le conseiller régional EELV Eric Durand.
Le Front national a pour sa part investi le maire de la petite commune de Tressandans, Jacques Ricciardetti.
EN HAUTE-SAÔNE, DEUX POIDS-LOURDS DE L’UMP EN RECONQUÊTE
Les deux sortants sont socialistes, mais un seul se représente: Jean-Pierre Michel, l’ancien maire d’Héricourt. En l’absence d’Yves Krattinger, qui connaît son département sur le bout des doigts, le PS a investi un autre Jean-Pierre, Chausse de son nom, maire et conseiller général de Fresne-Saint-Mamès. Ils auront la lourde tâche de conserver les deux sièges dans la majorité sortante, face à deux poids-lourds de l’UMP départementale: Alain Joyandet, ancien secrétaire d’Etat, ancien sénateur et ancien député-maire de Vesoul, et Michel Raison, maire de Luxeuil-les-Bains et ancien député. Ces deux-là connaissent bien les élus municipaux de Haute-Saône. La bataille s’annonce rude dans un département où, hormis Fougerolles, les majorités municipales n’ont guère bougé en mars.
Aux côtés de ces quatre favoris, six autres candidats: trois pour le Front de Gauche et le Parti communiste, dont les relations restent compliquées dans le département (Blaise-Samuel Becker, Clotilde Prot et Cyril Morlot), deux pour Europe Ecologie-Les Verts (Marie-Claire Thomas et Philippe-Eric Chatelain), et un pour le Front national (Jean Receveur).
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DANS LE TERRITOIRE DE BELFORT, CEDRIC PERRIN DANS UN FAUTEUIL?
Qui va succéder à Jean-Pierre Chevènement dans le fauteuil de sénateur du Territoire de Belfort ? Grâce à la conquête des mairies de Belfort, Bavilliers et Offemont en mars, la droite est archi-favorite. Prime donc au candidat de l’UMP, Cédric Perrin, maire et conseiller général de Beaucourt. Battu en 2008, Yves Ackermann, le président PS du conseil général, est à nouveau candidat. Il doit composer avec trois autres candidatures à gauche, celles du communiste Bertrand Chevalier, du conseiller municipal belfortain Alain Dreyfus-Schmidt (PRG), et celle du maire et conseiller général de Grandvillars, Christian Rayot (Républicain de Progrès), soutenu par Jean-Pierre Chevènement. L’UDI du député-maire de Valdoie Michel Zumkeller a investi Marie-France Cefis. Quant au Front national, il compte sur Marc Archambault, qui a fait son entrée au conseil municipal à Belfort en mars.
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