16 Juin

Rythmes scolaires: le maire UMP de Belfort veut revenir à la semaine de quatre jours

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Damien Meslot (©f3fc)

Son prédécesseur, le socialiste Etienne Butzbach, avait mis en place la réforme des rythmes scolaires dès septembre dernier. Belfort était ainsi la plus grosse ville de Franche-Comté à faire revenir les écoliers le mercredi matin. Le nouveau maire, le député UMP Damien Meslot, envisage lui très sérieusement de revenir à la semaine de quatre jours. Fort du résultat d’une consultation auprès des parents d’élèves et des enseignants, il se dit prêt à fermer les écoles le mercredi et le samedi. Quitte à se mettre dans l’illégalité? « Je ne suis pas effrayé par les menaces du pouvoir socialiste », répond l’élu.

 

Damien Meslot ne s’en cache pas: il fait « du teasing ». « Les médias adorent cela », justifie-t-il dans un sourire.

En mars, le député UMP a pris la direction d’une ville qui applique la réforme des rythmes scolaires depuis la rentrée dernière. Comme dans beaucoup d’endroits, le retour des enfants le mercredi matin a fait beaucoup râlé. Alors Damien Meslot s’est engagé à faire un référendum sur le sujet. Le résultat est sans appel: 77,5% des parents d’élèves (1244 retours sur 3404 bulletins envoyés, soit 36,5% de participation) et 73,6% des enseignants (78,8% de participation) ont dit « OUI » à la semaine de 4 jours, et donc « NON » à la réforme.

Damien Meslot s’appuie donc sur la vox populi belfortaine pour menacer « un gouvernement qui n’entend pas son peuple »« On en a marre des crétins qui ne connaissent pas le terrain et nous imposent des dépenses et des augmentations d’impôts », lance-t-il, assurant qu’il est prêt à revenir sur l’application de la réforme dans sa ville. « Je pense fermer, comme l’ont demandé les parents, les écoles le mercredi et le samedi, et l’Etat s’organisera », prévient-il sur France 3 Franche-Comté.

Pour le ministre de l’Education, c’est « absurde » et « illégal »

En milieu de semaine dernière, Benoît Hamon, le ministre de l’Education nationale, s’exprimait à ce sujet sur France Info« Un maire qui n’ouvrirait pas l’école le mercredi alors qu’il doit y avoir classe, c’est aussi absurde qu’un maire qui n’ouvrirait pas une école le dimanche alors que c’est un jour de vote. C’est illégal. Ce n’est pas possible »

Et le ministre de rappeler:

« On a beaucoup trop fait changer l’école en fonction de l’intérêt des adultes et pas assez en fonction de l’intérêt des enfants. Tout le monde s’accorde à dire que c’est mieux qu’ils travaillent le matin, tout le monde est d’accord pour cela, mais j’observe qu’avec tant de partisans de la réforme, derrière, ça coince. Pourquoi? Parce que les intérêts des adultes reprennent le dessus. Moi je suis l’avocat des élèves d’abord ».

« S’ils veulent me destituer, qu’ils me destituent », répond Damien Meslot, qui envisage de créer un collectif de villes « qui sont entrées en résistance ». Il a écrit au ministre de l’Education nationale pour demander le report de la réforme d’un an.

Le maire de Belfort estime le coût de la réforme à un million d’euros, alors que l’Etat n’attribue à sa ville que 300.000 euros. Une somme qui a pourtant suffi, cette année, pour organiser les activités périscolaires.

L’interview de Damien Meslot par Claire Pain sur France 3 Franche-Comté le 15 juin

L’interview de Benoît Hamon sur France Info le 12 juin

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