Le président de l’Association des maires de France (AMF), Jacques Pélissard, a demandé hier sur RTL à rencontrer le Premier ministre Jean-Marc Ayrault pour évoquer la question de la réforme des rythmes scolaires. « Les collectivités locales veulent la réussite de l’enfant, mais pas dans n’importe quelles conditions. Depuis deux mois j’ai demandé en tant que représentant de tous les maires de France des garanties précises sur deux sujets: le financement d’une charge nouvelle, 150 euros de plus par enfant et l’encadrement », a souligné le député-maire UMP de Lons-le-Saunier (Jura).
« Nous n’avons pas eu de réponse, je demande à ce que l’on rencontre le Premier ministre avec l’ensemble des partenaires au nom de tous les maires de France, droite gauche confondue, car c’est un problème général », a-t-il ajouté.
Il a souhaité que « cette concertation avec le Premier ministre permette enfin d’avoir des solutions ». « Nous pourrons, après, parler de report si nous n’avons pas de solution », a-t-il averti.
« C’est l’Etat qui nous impose un rythme scolaire pour l’ensemble des enfants, avec un coût et sur le plan constitutionnel l’Etat doit compenser les charges nouvelles qu’il nous impose », a-t-il martelé.
« Pour le moment, on n’en est pas encore au report »
Le dirigeant de l’AMF avait pris jeudi ses distances avec l’appel du président de l’UMP, Jean-François Copé, à « la grève de la réforme ». « En tant que maire de Meaux, je n’ai pas le premier euro pour financer cela », avait assuré le patron de l’UMP, refusant d’augmenter les impôts locaux « alors que les Français sont écrasés d’impôts nationaux ».
« Pour le moment, on n’en est pas encore au report » demandé par M. Copé, a expliqué Jacques Pélissard sur France Inter. « Par contre, nous avons des inquiétudes sur deux points: le financement de la réforme et l’allègement des taux d’animateurs » pour les activités péri-scolaires des écoliers.
A cette rentrée, 4.000 communes, a dit M. Pélissard, sont passées aux nouveaux rythmes scolaires, soit 4,5 jours par semaine au lieu de 4.
Toutes les autres (la France compte près de 37.000 communes) doivent franchir le pas à la rentrée 2014.
« Plus de charges et moins de dotations »
Selon l’AMF, le taux d’encadrement des enfants a été allégé pour certaines activités des enfants, mais pas pour toutes, et il varie selon qu’est appliquée la norme Education nationale pour les écoliers ou la norme Jeunesse et Sports en dehors du temps scolaire (centres aérés, etc.), ce qui engendre des complications et « des coûts supplémentaires ».
M. Pélissard a d’autre part rappelé que l’étalement de la scolarité sur la semaine, prôné par les experts en éducation, représentait « en fonction des villes, entre 100 et 150 euros par enfant et par an » supplémentaires à la charge des communes.
Il a nouveau relevé « l’effet ciseaux » auquel sont confrontées les collectivités locales, avec « plus de charges et moins de dotations » (- 840 millions en 2014 pour
le bloc communal). (AFP)
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