L’Etat dispose désormais d’un droit de veto pour protéger les entreprises françaises dans les secteurs de l’énergie et des transports en cas de cession à une entreprise étrangère. C’est le sens d’un décret publié au Journal officiel ce jeudi matin. Un texte qui semble taillé sur mesure pour que le gouvernement pèse de tout son poids dans le dossier de reprise d’Alstom, convoité par l’Américain General Electric, l’Allemand Siemens et le Japonais Toshiba. A Belfort, où Alstom et General Electric sont implantés, le député-maire UMP Damien Meslot dénonce « les effets de manche et les postures idéologiques ». Il y a quelques jours pourtant, le conseil municipal de Belfort demandait à l’Etat de « peser sur les décisions à venir » en entrant au capital d’Alstom.
Damien Meslot privilégie clairement l’offre du géant américain, « une réelle opportunité pour développer la partie énergie d’Alstom« .
« Je mettrai tout en œuvre pour permettre à Belfort, si la décision est prise, d’accueillir dans les meilleures conditions possibles les investisseurs qui souhaitent se développer dans notre région », promet-il.
Fin avril, le conseil municipal de Belfort avait adopté à l’unanimité une motion demandant à l’Etat d’entrer au capital d’Alstom pour peser sur les choix stratégiques du groupe français, qui construit notamment le TGV et des turbines pour les centrales nucléaires.
Suite au décret « Alstom », la Commission européenne a mis en garde le gouvernement français contre toute tentation protectionniste.
Le communiqué de Damien Meslot
« Le décret VALLS – MONTEBOURG : Une fausse bonne idée.
Dans un communiqué, Damien MESLOT, Député-Maire de Belfort, se dit sceptique après la signature du décret de Manuel VALLS tendant à permettre à l’Etat de s’opposer au rachat d’une entreprise française par des étrangers.
Ce décret est clairement un décret d’opportunité qui concerne au premier chef l’Alstom.
Or, dans ce dossier, si nous sommes aujourd’hui dans cette situation, c’est parce que depuis 2 ans, l’Etat n’a pas de politique industrielle pour la France.
Alstom se trouve en situation de fragilité car notre entreprise Nationale n’a pas la taille critique pour affronter la compétition Internationale.
Face à cette situation, l’offre de GE représente une réelle opportunité pour développer la partie énergie d’Alstom.
Pour Belfort où GE est implantée depuis des décennies, ce rachat peut constituer une réelle chance de développer l’emploi et d’accueillir des travaux d’investissement dans notre région.
C’est pourquoi, j’invite Arnaud MONTEBOURG à faire preuve de prudence et de pragmatisme dans ce dossier.
En effet, ce ne sont pas les effets de manche et les postures idéologiques qui garantiront l’emploi aux salariés de l’Alstom.
Pour ma part, je mettrai tout en œuvre pour permettre à Belfort, si la décision est prise, d’accueillir dans les meilleures conditions possibles les investisseurs qui souhaitent se développer dans notre région. »
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