Ces législatives 2012 n’ont pas fait qu’envoyer 12 députés francs-comtois à l’Assemblée nationale. Ce scrutin était également une mise en jambes pour les municipales de 2014. A deux ans du scrutin, certains ont gagné des points, d’autres ont fragilisé leurs positions. Trois exemples de villes où les choses ont incontestablement bougé dimanche : Besançon, Belfort et Dole.
Jean-Louis Fousseret craignait ces législatives. Le maire PS de la capitale régionale a maintenu pendant des mois le suspense autour d’une éventuelle candidature dissidente face à l’écologiste Eric Alauzet, investi dans le cadre d’un accord national par le Parti socialiste. Quatre semaines avant le premier tour, il annonce qu’il ne sera finalement pas candidat, mais explique dans un communiqué qu’il reste persuadé « qu’une candidature socialiste était la plus à même de faire gagner la gauche ». Au final, la gauche fait un carton plein à Besançon. Les deux circonscriptions basculent, grâce à la socialiste Barbara Romagnan et au Vert Éric Alauzet. Si l’UMP Jacques Grosperrin l’avait emporté, ce scrutin aurait constitué un tremplin pour la droite bisontine en vue de 2014. Au contraire, la droite locale est désormais fragilisée. Atout supplémentaire pour le maire socialiste : les « alliés » écologistes, pas toujours loyaux avec la majorité municipale, sont désormais redevables… Eric Alauzet a annoncé hier soir qu’il allait démissionner de son poste de conseiller municipal de Besançon. Et dans un parti qui honnit le cumul des mandats, le nouveau député ne sera vraisemblablement pas un ennemi de l’intérieur pour la gauche bisontine en 2014. Jean-Louis Fousseret gagne donc sur tous les tableaux. Il le reconnaît volontiers: les résultats d’hier constitue de « bonnes bases » pour 2014.
La gauche fragilisée à Belfort et Dole
A Belfort, le maire était candidat. Le chevènementiste Étienne Butzbach se présentait dans une circonscription à portée de victoire: 52,9% pour François Hollande le 6 mai, et une gauche en position de force après le premier tour des législatives. Las, le maire de la ville-préfecture est largement battu par le sortant UMP-PRV Michel Zumkeller (51,7%). Un camouflet à deux ans des municipales. Face à lui, le député UMP de l’autre circonscription, Damien Meslot, a déjà annoncé la couleur. « Nous devons préparer les échéances futures, municipales et cantonales de 2014. Nous allons nous y atteler », prévient celui dont la liste avait rassemblé 38% des suffrages en 2008. Le conseiller municipal MoDem Christophe Grudler a lui aussi pris position en appelant à battre le maire sortant entre les deux tours de ces législatives. Pas de doute, dans la cité du Lion, la bataille pour l’Hôtel de Ville est déjà lancée…
A Dole aussi, la gauche sort affaiblie de ce scrutin législatif. Contre toute attente, le député UMP sortant Jean-Marie Sermier a construit sa victoire d’hier à Dole, la ville où la candidate socialiste Sylvie Laroche est première adjointe. Une gifle pour l’équipe municipale de Jean-Claude Wambst, qui annonçait déjà en septembre 2011 qu’il serait candidat à sa succession en 2014. Là encore, la circonscription avait donné ses faveurs à François Hollande le 6 mai (51,7%). De quoi donner des idées à Jean-Marie Sermier. Le maire du petit village de Cramans (depuis 1989) a fait ses calculs: « 51,5% sur Dole, ce score est ressenti comme un appel ». Après avoir repris à la gauche la circonscription de Gilbert Barbier, le député peut espérer lui succéder aussi à la mairie de Dole.
Dans toutes les villes de la région, chaque camp compte et recompte les résultats d’hier. Les municipales, c’est déjà demain.