15 Nov

« L’union, certains en parlent, nous on la fait »

De gauche à droite: Abdel Guezali, Nicolas Bodin, Christophe Lime, Jean-Louis Fousseret, Anne Vignot et Cyril Devesa

De gauche à droite: les socialistes Abdel Guezali et Nicolas Bodin, le communiste Christophe Lime, le maire PS sortant Jean-Louis Fousseret, les écologistes Anne Vignot et Cyril Devesa (©f3fc)

A Besançon, l’UMP Jacques Grosperrin est parti en campagne le premier, mais c’est bien le socialiste Jean-Louis Fousseret qui réalise l’union de son camp d’abord. Le maire sortant a lancé sa campagne jeudi matin avec ses alliés d’Europe Ecologie-Les Verts et du Parti communiste. Le « choix intelligent de l’union », pour le conseiller municipal sortant EELV Cyril Devesa. Le choix, aussi, de la cohérence, puisque socialistes, communistes et écologistes partagent le même bilan municipal. La gauche est unie. La droite est prévenue: si elle veut garder une chance de faire basculer la ville, elle devra jouer collectif elle aussi.

« L’union, certains en parlent, nous on la fait, ou plutôt nous la poursuivons ». La petite phrase, sans doute préparée, a lancé la conférence de presse de Jean-Louis Fousseret.

Si dans certaines communes, les discussions entre « alliés » de gauche sont laborieuses, à Besançon les choses ont semble-t-il été rapides. Il faut dire, et Jean-Louis Fousseret l’a rappelé, que le PS, EELV et le PCF travaillent ensemble « depuis 12 ans ».

Bien sûr, tout n’a pas été rose au sein de la majorité durant ces deux mandats. « Il y a eu des moments difficiles » reconnaît le maire sortant, mais le « plaisir de travailler ensemble » l’a emporté.

9 écologistes et 6 communistes en position éligible

Au cours de l’heure et demie qu’a duré la conférence de presse, Jean-Louis Fousseret a donc beaucoup parlé à la première personne du pluriel. Bien sûr, il a précisé qu’il avait lui-même « l’envie », « l’expérience » et la « santé », indispensables pour solliciter ce troisième mandat qui, s’il est élu, sera son dernier. Mais c’est pour mieux porter l’étendard de la gauche unie: « Sous notre responsabilité commune, la ville s’est transformée, se réjouit-il. Elle est plus attractive. »

Pour poursuivre l’aventure commune, le PS a fait de la place à ses alliés: 9 places éligibles pour EELV, 6 pour PCF. La jauge a été fixée à 42 élus. La majorité actuelle en a 45, sur 55. « Par excès de coquetterie, j’ajoute qu’il y aura aussi des socialistes sur la liste. Il ne faut pas décevoir nos supporteurs », croit avoir besoin de rajouter Nicolas Bodin dans un sourire. Le patron des socialistes du Doubs, en charge du budget dans l’équipe municipale actuelle, sera le directeur de campagne de Jean-Louis Fousseret.

« Des nuances entre nous, pas des gouffres »

N’allez surtout pas dire aux écologistes et aux communistes qu’ils repartent pour un tour afin de conserver leurs sièges. Entre le gouvernement et leurs partis respectifs, il y a de la friture sur la ligne. Mais à Besançon, assurent-ils, tout va bien dans le meilleur des mondes.

« Ce qui a prévalu, c’est ce qui s’est passé depuis 2001 », explique Christophe Lime, adjoint communiste en charge notamment de l’eau et l’assainissement. Sur la quarantaine de propositions faites par le PCF, une dizaine a été reprise, comme le contrôle de la fiscalité ou le développement des services publics, « pas pour se faire plaisir, mais pour rendre service au public », précise Christophe Lime.

Même volonté de changer les choses de l’intérieur chez les écolos: « Les enjeux essentiels sont pris en compte dans le projet », dit notamment l’élue régionale Anne Vignot.

Un accord programmatique donc, conclu sans drame ni claquement de portes selon le maire sortant. « Nous avons des partenaires exigeants. Nous ne sommes pas monolithique, c’est ce qui fait notre force. Il y a des nuances entre nous, pas des gouffres », assure-t-il.

A droite, l’union reste une intention

Et la droite dans tout cela ? Pour l’instant, l’union est toujours bloquée au stade des intentions. Une volonté affichée aussi bien par Philippe Gonon que par Jacques Grosperrin. Le premier, investi par l’UDI, a d’ailleurs participé il y a quelques jours à l’inauguration du local de campagne du second, candidat de l’UMP. De la belle photo de famille à une union scellée par un programme commun, il y a un pas que les deux candidats n’ont pas encore franchi. Peut-être parce que le 3e homme, Jean-François Humbert, refuse toujours cette alliance.

Lors de sa conférence de presse, Jean-Louis Fousseret a d’ailleurs salué la constance du sénateur. Tout sauf un hasard. Quand on lui demande qui seront ses adversaires les plus redoutables dans cette campagne, le maire sortant répond « le FN et l’abstention ». Mais il sait aussi qu’une droite divisée lui faciliterait grandement la tâche.

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