Et de trois. Après Jacques Grosperrin (UMP) et Philippe Gonon (UDI), la droite compte un nouveau candidat aux élections municipales à Besançon. Le sénateur du Doubs Jean-François Humbert, membre du groupe UMP à la haute assemblée, a officialisé sa candidature ce matin. L’ancien président UDF du conseil régional (1998-2004) entend donc mener une liste dissidente sans étiquette « de sensibilité centriste ».
C’est dans les locaux de sa permanence parlementaire bisontine que Jean-François Humbert a tué le (faux) suspense ce matin: « Je suis candidat aux élections municipales ». Le sénateur a entamé sa conférence de presse en faisant remarquer qu’il portait de nouvelles lunettes et l’a conclue en confiant qu’il ne buvait plus d’alcool depuis un peu plus de trois mois. Autant de signes pour rappeler, s’il en était besoin, qu’il a une vision « très claire » de la situation politique bisontine. Morceaux choisis.
Une candidature dissidente
- « Ce n’est pas une surprise ». Depuis plusieurs mois en effet, Jean-François Humbert ne cache plus son intérêt pour les municipales à Besançon. Il s’était déclaré « intéressé » sur le plateau de France 3 Franche-Comté en février dernier. Depuis, il a informé plusieurs ténors de l’UMP de ses intentions: le président du groupe UMP au Sénat, Jean-Claude Gaudin, mais aussi Jean-François Copé, le patron de l’UMP, qui a pourtant investi l’ancien député Jacques Grosperrin: « J’ai eu l’occasion de lui dire que je serai candidat. Sa réponse: « T’es bien un Jean-François », sourit le sénateur, qui s’explique: « Je veux bien avoir des regrets, pas des remords. Si je ne suis pas candidat et que les choses se passent mal, j’aurai des remords ».
Son positionnement politique
- « Je porterai mon attention à fixer la campagne au centre », promet l’ancien président UDF du conseil régional. Jean-François Humbert le reconnaît volontiers: il entretient des « relations quelque peu tendues » avec l’UMP. Il n’est plus membre du parti, mais émarge au groupe UMP au Sénat. « Mes amis de l’UMP locale ne se sont adressés à moi que pour des questions d’argent », regrette-t-il, en référence à des cotisations non réglées. « En démocratie, c’est le peuple qui décide, pas l’appareil politique. Et ce d’autant plus que dans notre département, ceux auxquels je pense ont perdu durablement le conseil général, pour un moment le conseil régional, deux sièges de sénateurs sur trois et un certain nombre de sièges de députés. »
L’investiture UMP à Jacques Grosperrin
- « Je ne suis pas certain que que quelqu’un qui est obligé de lâcher deux mandats parce qu’il est battu soit le meilleur candidat ». C’est peu de dire que Jean-François Humbert n’a pas goûté au choix des instances sur le nom de la tête de liste UMP, même s’il l’assure: « Je n’ai rien contre la personne ». Jean-François Humbert rappelle d’ailleurs qu’il a soutenu Jacques Grosperrin lors des élections législatives et cantonales: « Si nous n’avons plus de contact régulier, nous avons été très proches à une époque. »
Les risques de sanction
- A 60 ans, Jean-François Humbert semble vacciné contre les coups qui ne manquent jamais de s’abattre sur les candidats dissidents. « Je ne suis pas quelqu’un de peureux, prévient-il. Parfois, il y a des moments où l’on s’assoit sur l’investiture et sur les partis. On est dissident, et quand on gagne, ensuite le parti oublie ». Et puis, rappelle-t-il malicieusement, l’UMP aura bien du mal à exclure un candidat qui n’est pas membre du parti…
Son image
- Jean-François Humbert le regrette: il n’a pas assez communiqué via les médias, ces dernières années. Mais il entend désormais rattraper le temps perdu, et soigner une image qu’il perçoit écornée: « Il y a une idée reçue selon laquelle je ne ferai rien au Sénat. Mais j’ai présidé pendant trois mois et demi une commission d’enquête [sur le dopage NDLR], et je suis très concerné par la construction européenne ». Un peu plus tard: « Seuls les gens mal informés peuvent dire que je ne me suis jamais intéressé à Besançon: quand vous présidez le conseil régional, vous vous intéressez évidemment à la capitale régionale ». Plus récemment, le sénateur est intervenu sur certains dossiers bisontins en qualité de parlementaire. Il a, nous cite-t-il en exemple, obtenu un rendez-vous avec le ministre Renaud Donnedieu de Vabres pour présenter la candidature de Besançon au Patrimoine mondial de l’Unesco. « Jean-Louis Fousseret a même reconnu en conseil municipal qu’il avait été aidé par le sénateur Humbert, se réjouit-il. Je n’ai fait que mon travail ».
Son projet pour Besançon
- Pour l’instant, Jean-François Humbert ne souhaite pas trop en dire. Chaque chose en son temps. Mais il prévient déjà: il faudra mettre fin aux « investissements coûteux ». « Halte au feu », déclare le sénateur, qui promet d’être attentif aux impôts. « J’ai la volonté de mettre la pédale douce sur la fiscalité qui dépend des collectivités. Quand je dis que je ferai attention à la fiscalité des ménages et des entreprises, je me réfère à ce que j’ai fait », affirme l’ancien président de région (1998-2004). J’ai déjà géré une collectivité, ce qui n’est pas le cas de Jacques Grosperrin par exemple. »
Sa liste
- Là aussi, Jean-François Humbert reste discret. Tout juste révèle-t-il que « des Bisontins et des Bisontines m’ont dit OK, c’est avec toi qu’on part ». Leur profil? Une « sensibilité centriste », il y aura des gens « proches du centre-gauche », et même « des sortants ». Mais pas d’étiquette partisane: « Je n’ai pas essayé de convaincre tel ou tel parti de me soutenir », assure le candidat. « L’objectif que j’ai, c’est de rassembler », lance-t-il. Et ce n’est pas le moindre des défis quand on est dissident.
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