Il était temps de rallumer la lumière ou plutôt l’écran !
Dès le 22 juin, les cinémas vont pouvoir de nouveau projeter des films et les spectateurs retrouver leurs émotions sur grand écran.
En effet, après plus de 3 mois de films visionnés sur un smartphone, une tablette ou la télévision, il est grand temps de revenir à l’intensité des salles obscures.
Rien ne vaut un éclat de rire, un sursaut d’effroi ou une larme versée, en communion avec les spectateurs d’une salle de cinéma !
Pour les cinémas associatifs, non seulement il faut se préparer à l’accueil du public avec tous les gestes barrières qui s’imposent, mais il faut mobiliser les bénévoles, acteurs principaux pour le bon fonctionnement de ces salles.
Mais le cinéma c’est bien sûr une salle, mais surtout des films ! Après ces nombreuses semaines de fermeture, il faut remettre en route la programmation, et reprendre les contacts pour le choix des films auprès des distributeurs et des diffuseurs. Bref, il va falloir s’organiser !
C’est le cas à Nantes, avec le cinéma Bonne Garde, Christine Florentin, responsable de la programmation, nous explique tout :
Tout d’abord, comment avez-vous géré cette période de confinement en tant que cinéphile ?
J’ai vu beaucoup de films !
Au début du confinement, je n’ai pas beaucoup changé mes habitudes. J’ai continué à visionner de nombreux films, ceux qui devaient sortir dans les semaines, et les mois suivant.
Notre programmation est en majorité basée sur des films au label « Art et Essai », j’ai donc la possibilité d’en voir en tant qu’exploitant de salle avec la plateforme de l’AFCAE (Association Française des Cinémas d’Art et Essai)
Et puis au bout d’un moment, j’ai ressenti un grand découragement, en réalisant que la sortie de ces films allait être différée à une date qui nous était inconnue et que nous ne pourrions pas les programmer au Bonne Garde avant le ???
Alors, je suis passée aux films diffusés à la télévision. Il faut bien le dire, plusieurs chaînes ont fait, pendant cette période particulière, un gros effort de programmation tant en fictions, anciennes ou récentes, voire cultes, qu’en documentaires …
Il y a eu aussi les plateformes, non seulement, j’ai pu voir des films, mais surtout des séries. Et là, moi qui me suis souvent un peu censurée à ce niveau, j’ai développé une attitude quasi-boulimique ! Et tous les genres y sont passés de « The crown » à « Mindhunter » en passant par « Unorthodox » ou « Dérapages ». Et pas la peine de citer « Le bureau des légendes » !
Les cinémas sont autorisés à rouvrir dès le 22 juin, comment ça se prépare ?
Pour nous, la reprise se fera le mercredi 24 juin.
Nous allons redémarrer en douceur, un peu à titre de test : trois jours par semaine (mercredi, vendredi et dimanche) avec 3 films jeunesse en après-midi et 3 films adultes en soirée.
Nous mesurons bien que les distributeurs ont des réticences à sortir les films en période estivale, juillet-août n’est pas une période très porteuse. Pour eux aussi tout s’est arrêté d’un coup, il faut maintenant qu’ils remettent tout en route : la programmation, la promotion des films, …
Néanmoins, avec notre diffuseur, GPCI (Groupement Indépendant des Cinémas Indépendants) qui vient de reprendre ses activités, nous sommes très en veille sur l’évolution de la situation.
Y aura t-il une programmation adaptée, « plus légère » ?
Il y a une vraie envie du public de revenir dans les salles obscures !
Nous reprendrons des film bloqués en plein vol ou que nous avions prévus de programmer : comme « Jojo Rabbit », « La fille au bracelet » ou « Dark water »
Dans un domaine plus léger, nous pensons proposer le film de Martin Provost, « La bonne épouse », sorti le 11 mars et qui n’a pas eu le temps d’être programmé au Bonne Garde.
On souhaite aussi, toujours dans cette envie de légèreté et de rencontre, mettre en place des événements. On réfléchi pour programmer un film musical les vendredis, suivi d’un temps convivial, dans le respect des nouvelles normes sanitaires.
Avec l’été qui arrive, il va falloir être attentif et à l’écoute des spectateurs !
Dans cette période transitoire, le groupe programmation va s’adapter aux réalités. Mais à partir de septembre, nous pensons pouvoir reprendre notre fonctionnement et notre programmation qui fait la part belle au label « Art et Essai » avec des films moins promus, à faire découvrir et des soirées ciné-débats
Comment va se faire la gestion des contraintes sanitaires ?
Les contraintes sanitaires ne vont pas être une mince affaire, entre les distances physiques à respecter, les marquages au sol, les masques et je ne parle pas de la dépense supplémentaire en litres de gel hydroalcoolique !
Un cinéma associatif comme le nôtre, c’est avant tout la convivialité, et malgré les règles de distanciation, nous gardons quand même le plaisir de pouvoir accueillir les spectateurs avec toute notre passion pour le 7e art.
Les bénévoles en tout cas sont partants, on y croit !
►Pour rassurer les spectateurs et répondre au besoin de gestes barrières, le cinéma Bonne Garde met en place un certain nombre de mesures : un plexiglas pour la caisse, un parcours pour les entrées et sorties, des pré-ventes sur internet et paiement sans contact, la désinfection des rambardes et accoudoirs après chaque séance, l’aération de la salle.
Le documentaire « Fais ton cinéma » de Francine Filatriau, propose une immersion dans ce collège REP+, Réseau d’Éducation Prioritaire, auprès de David Lesauvage, professeur d’histoire.
Suite à l’incendie criminel de son collège en 2010, cet enseignant décide d’ouvrir une classe cinéma à horaires aménagés. Le but est de recréer du lien entre les élèves, les professeurs, c’est aussi une manière de leur apprendre à travailler en équipe, à avoir confiance en eux.
« Fais ton cinéma » c’est l’histoire de cette belle initiative, unique en France : le jour de la rentrée au collège Costa-Gavras, un élève de 6ème découvre une heure de cinéma par semaine inscrite d’office dans son emploi du temps. Il y retrouve son prof de techno, sa prof d’espagnol, son prof de math ou encore son prof d’histoire qui lui apprendront très sérieusement, que jusqu’à la 3ème, il va pouvoir faire son cinéma.
La réalisatrice a filmé pendant un an la vie de ce collège et de cette classe cinéma, en y apportant son regard singulier et sa curiosité.
Elle a su saisir des instants du quotidien ou des moments forts, comme la visite de Costa-Gavras. En effet, le réalisateur franco-grec qui a donné son nom au collège, revient au Mans tous les ans, pour découvrir les productions de ses réalisateurs en herbe pas comme les autres…
► »Fais ton cinéma » est projeté en avant-première au Festival Premiers Plans d’Angers, mercredi 22 janvier à 17h00, en présence de la réalisatrice Francine Filatriau, des producteurs et des protagonistes du film. La séance sera suivie d’un débat.
►Le film, sera également programmé au cinéma Les Cinéastes du Mans, le samedi 25 janvier à 11h00.
►Il sera ensuite diffusé sur France 3 Pays de la Loire, le lundi 27 janvier à 22h55, en prélude à la semaine de l’éducation.
Francine Filatriau est réalisatrice et directrice de la photographie. Diplômée de La Fémis, elle a travaillé sur les plateaux de cinéastes comme Philippe Kaufmann, Patrice Chéreau, Bertrand Blier, Ron Howard, Claire Denis, Tim Burton…
48 heures chrono pour écrire, tourner, monter un « film court » et en imaginer le projet cinématographique, c’est le pari que devront relever les participants au premier Cinéma Sprint !
Cet événement s’adresse aux professionnels, amateurs et curieux de l’audiovisuel et du cinéma désireux de créer un vrai projet cinématographique, le temps d’un week-end, du 17 au 19 janvier. Tous les styles, tous les formats sont autorisés : documentaire, film d’animation, fiction, clip vidéo, série,…
Le but bien sûr n’est pas de créer un projet complet en si peu de temps, mais de réaliser un pilote, un prototype de 1 à 5 minutes ainsi que la stratégie qui l’accompagne.
Cette idée est partie du constat que les artistes et techniciens sont doués pour imaginer et créer une œuvre, ils le sont parfois moins pour gérer toute la partie plus administrative : financements, diffusion, promotion. C’est la rencontre de l’entrepreneuriat et du cinéma.
Le but est d’aider les participants à développer leurs projets, en les mettant en contact avec des professionnels de l’audiovisuel et du cinéma. Ces spécialistes vont jouer le rôle de mentors et de coachs pour accompagner les candidats sur leur projet, comme l’explique le réalisateur manceau Gilles Cousin :
« Pour moi, c’est l’occasion de donner, à mon tour, ce que j’ai aimé recevoir quand j’ai commencé le cinéma tout jeune : l’écoute, les réponses, les solutions… En tant que coach, j’espère apporter un peu d’expérience et beaucoup d’échanges autour des projets des participants aux horizons divers et variés, car des néophytes au pros, c’est un étrange melting-pot culturel. L’idée étant d’aider les porteurs de projets à les défendre tant par l’expression orale que sur supports audiovisuels (maquette, pré-film, extrait scène…). J’avoue que le facteur temps très serré m’interroge pour la création, c’est déjà compliqué quand on est pro et expérimenté, alors là ? On verra, c’est une première… L’autre truc sympa c’est que ça va peut être fédérer des équipes ou réveiller des passions, et c’est en plus l’initiative d’une jeune start-up qui mérite d’être accompagnée, et à ce titre tous les coaches, jurys ou experts viennent gracieusement. »
Cinéma Sprint donne le top départ de la 32e édition du Festival Premiers Plans d’Angers, il est orchestré par Xavier Massé, administrateur de Premiers Plans,François Gobert, dirigeant de What The Hack et Quentin Ménard, acteur-metteur en scène.
Le programme est bien rempli et chaque équipe devra, le dernier soir, convaincre le jury lors d’un pitch final comprenant la projection de la création et la présentation du projet. Une belle manière de se confronter les uns aux autres et de concrétiser une envie, une idée, un projet…
Cinéma Sprint, c’est du 17 au 19 janvier. Il reste des places ! Les inscriptions se font sur le site de Cinéma Sprint
Qui pour succéder à Javier Bardem qui avait mis le feu lors de l’édition 2019 ?
C’est la comédienne Marisa Paredes, qui est l’invitée d’honneur de cette 30ème édition du festival qui se déroule du 26 mars au 5 avril à Nantes.
L’affiche a été dévoilée, on y découvre cette magnifique photo de Manuel Outumuro où la comédienne madrilène, n’hésite pas à se mettre à nue. Sur ce cliché en noir et blanc, elle incarne l’image d’une diva flamboyante un brin provocatrice. Et c’est bien ce qui caractérise cette artiste qui a marqué le cinéma espagnol et international.
Pour beaucoup, Marisa Paredes, c’est Becky del Páramo, la mère de Victoria Abril dans « Talons aiguilles », ou encore Huma Rojo dans « Tout sur ma mère », 2 films du réalisateur espagnol Pedro Almodóvar, dont elle a tourné 6 films qui ont marqué le cinéma.
Piensa en mi de Luz Casal – la chanson emblème du film « Talons aiguilles »
Marisa Paredes a débuté sur les planches dans les années 60, puis au cinéma, elle se révèle dans les années 80 en pleine movida, ce mouvement culturel qui a touché l’ensemble de l’Espagneaprès la mort du général Franco.
Au fil du temps, elle est devenue l’une des comédiennes espagnoles les plus populaires, elle mène une carrière internationale en tournant avec les plus grands réalisateurs de Raoul Ruiz à Guillermo del Toro en passant par Manoel de Oliveira.
Durant le festival, Marisa Paredes, recevra le Prix d’honneur du festival, le mardi 31 mars, sur la scène de l’opéra Graslin.
En attendant le programme de cette nouvelle édition, le Festival du Cinéma Espagnol propose, comme chaque année, une journée d’étude autour d’un film.
Rendez-vous le samedi 25 janvier 2020, dès 9h00 pour participer à la projection du film « Diecisiete » de Daniel Sánchez Arévalo en version originale sous-titrée en français.
La séance sera suivie d’une leçon de cinéma et d’une analyse filmique proposées par Virginie Gautier N’Dah-Sékou, maîtresse de conférences à l’Université París-Est Créteil. Le réalisateur Daniel Sánchez Arévalo sera présent lors de cette rencontre pour échanger avec le public autour de la genèse de son œuvre.
Entre road movie et récit picaresque, »Diecisiete » raconte l’histoire d’Héctor, 17 ans, interné dans un centre de détention pour mineurs. L’avenir semble tout tracé pour ce jeune rebelle. Mais c’est sans compter sur la relation forte qu’il va nouer avec Oveja, un chien aussi réservé et farouche que lui.
Lorsqu’Oveja est adopté par une famille, un voyage inattendu commence alors pour Héctor, bientôt rejoint par son frère Ismaël, sa grand-mère Cuca.
Bande annonce du film « Diecisiete »
Journée ouverte à tous sur inscription (dans la limite des places disponibles)
Faculté des Langues et Cultures Etrangères, Université de Nantes
C’est un conte de fée qu’est en train de vivre Yves Piat avec son court-métrage « Nefta Football Club ».
Il vient d’être nominé pour les Oscars et les Césars dans la catégorie du meilleur court-métrage de fiction, rien que ça !
Rencontre avec Yves Piat, un réalisateur avec des étoiles pleins les yeux. Surpris par ce succès, il revient sur son parcours et sur celui de son film « Nefta Football Club »
Installé à Nantes depuis une quinzaine d’années, Yves Piat a toujours été passionné par l’image et tout d’abord par le dessin animé.
Après un parcours qui l’entraîne vers l’animation, le graphisme, il se tourne vers les plateaux de cinéma en tant qu’assistant décorateur, et commence à réaliser des fausses publicités. En 2001, il co-écrit et réalise un premier court-métrage « Tempus Fugit » avec Maurice Garrel. Le film est sélectionné dans quelques festivals, mais pour Yves, « il n’était pas accompli, car j’étais jeune et je n’étais pas moi-même accompli… je ne l’ai pas fait pour de bonnes raisons. »
Dès lors, il s’attache à écrire un long-métrage, qui mettra « 5 ans à ne pas se faire« .
Après une expérience en tant que créateur d’entreprise, une parenthèse de quelques années, il retrouve l’envie et le souffle pour se lancer de nouveau dans la réalisation, en rappelant « je me suis nourri de ces différentes expériences« .
L’enfance au cœur de l’histoire
« Nefta Football Club » est riche de toutes ces épreuves, il est le fruit de rencontre et de moment de vie.
L’histoire : Dans un village tunisien, des enfants jouent au foot sur un terrain vague. Pendant ce temps, Abdallah et Mohammed tombent sur un âne avec un casque aux oreilles et accrochés aux flancs, des sacs pleins d’une poudre blanche. Les deux jeunes frères décident de ramener les sacs au village.
Le scénario lui est inspiré par un souvenir d’enfance et par sa rencontre avec le désert marocain.
Ensuite, c’est l’observation et l’écoute qui le guide. L’idée de l’âne passeur de drogue est un fait qui lui est raconté. Et le thème du foot, lui vient d’une constatation « les enfants jouent tout le temps au foot là-bas, avec tout ce qui leur tombe sous les pieds. Ce filmest un mélange joyeux que j’ai décomposé et recomposé pour en faire une histoire. Je suis fan des films chorales« .
Le sujet est sérieux, le trafic de drogue, mais ici le réalisateur y apporte un point de vue décalé. Le film traite ce sujet avec humour et tendresse pour les deux enfants que l’on suit face à cette découverte.
Pour Yves, ces deux frères symbolisent l’écart entre l’enfance et l’adolescence, avec le grand qui se comporte déjà comme un adulte et le plus petit qui reste dans son monde d’innocence.
Un film né sous une bonne étoile
Mettre en scène un tel projet n’a pas été simple, mais pour le réalisateur nantais, « Nefta Football Club » est vraiment placé sous une bonne étoile.
Durant le tournage, le film connaît beaucoup de déconvenues.
Tout d’abord, la production lui annonce que tourner dans le désert marocain est trop cher, il faut donc se replier sur la Tunisie. Et heureusement, car pendant le tournage, il a neigé au Maroc !
De même, pour des raisons économiques et pour gagner des journées de tournage, certaines scènes sont réécrites pour être filmées le soir. C’est un mal pour un bien, car ces scènes donnent un ton et traduisent l’ambiance très particulière d’une ville du Maghreb.
Des mouvements de contestation sont annoncés en Tunisie quelques semaines avant le tournage, et là encore tout se finit bien, au moment du tournage le calme est revenu dans le pays.
Le casting est aussi le fruit d’un heureux hasard.
Lors des castings organisés par la production, j’ai rencontré plus d’une centaine d’enfants, mais ils sortaient des beaux quartiers, ils avaient l’habitude de la caméra pour des pubs, clips ou autres… moi je voulais de l’innocence, un vrai regard. Je suis donc parti dans les quartiers, dans les rues pour rencontrer des jeunes.
« Finalement, j’ai rencontré Eltayef pour interpréter le grand frère, il y a eu tout de suite une grande complicité entre nous. Et pour le petit, j’ai trouvé Mohammed seulement 2 jours avant le tournage dans une école de danse. »
Quand on dit une bonne étoile … et ce n’est pas fini !
Des prix, des prix…
« Nefta Football Club » a rencontré son public.
Et tout commence dès 2017, où il reçoit le prix du public pour un scénario court-métrage au Festival Premiers Plans d’Angers. Voilà de quoi lancer la belle aventure de ce film.
Dès lors, les prix s’enchaînent. Ça commence en 2018, avec un premier prix au Cinemed, festival cinéma méditerranéen de Montpellier.
Et depuis les sélections et les récompenses ne s’arrêtent plus. En quelques mois, le film obtient une centaine de sélections en France et à l’étranger, et reçoit plus de 60 de prix, à Clermont-Ferrand, au Mexique ou à Aspen. Le film devient alors éligible pour les Oscars 2020.
Yves Piat n’en revient toujours pas, mais oui, il est nominé pour les Oscars et pour les César !
C’est une consécration, après plusieurs étapes de qualification, « Nefta Football Club » sera donc présent aux deux cérémonies. Réponse, dimanche 9 février à Los Angeles pour les Oscars et vendredi 28 février à Paris pour les César.
La belle aventure de « Nefta Football Club » se poursuit, il ne reste plus qu’à croiser les doigts !
Du 12 au 14 décembre se tiennent à Nantes la 2ème édition d’ExtrAnimation, les rencontres de l’animation en Pays de la Loire.
Cet événement, propose des projections, des ateliers et des rencontres sur le thème de l’animation, pour tous les publics, scolaires, familles, curieux, amateurs ou professionnels de l’animation.
L’occasion d’explorer un art cinématographique à part, qui dévoile des trésors d’inventivité et de technique pour tous les âges.
Pour cette deuxième édition, ExtrAnimation a voulu une programmation exigeante et éclectique.
Jeudi 12 décembre
La soirée d’ouverture au Cinématographe à partir de 20h30, avec une séance dédiée aux talents de la région. L’opportunité de découvrir 15 films écrits, réalisés ou produits en Pays de la Loire et de rencontrer ces artistes aux univers et aux techniques multiples.
Vendredi 13 décembre :
Les professionnels sont à l’honneur avec 2 ateliers qui se déroulent au Lieu Unique : un speed dating de l’AGRAF (Auteurs Groupés de l’Animation Française) à destination d’auteurs, scénaristes ou réalisateurs, et un atelier de l’AFCA (Association Française du Cinéma d’Animation) autour du financement d’un court-métrage d’animation.
17h au Lieu Unique : rencontre avec Sébastien Laudenbach, réalisateur de clips pour Daho ou Dominique A et de films d’animation comme le très beau « La jeune fille sans mains »
Affiche du film « la jeune fille sans mains » de Sébastien Laudenbach
A partir de 18h30 au Cinématographe : soirée spéciale Satochi Kon, le maître de l’animation japonaise, avec la projection de deux de ses œuvres : « Tokyo Godfathers » et « Millenium actress »
Samedi 14 décembre :
11h au Lieu Unique : focus sur la série d’animation « Les cahiers d’Esther« , adaptation de la célèbre BD de Riad Sattouf, avec la présence de Mathias Varin, co-réalisateur.
11h et 14h au Lieu Unique : atelier d’initiation à l’animation et rencontre avec des auteurs en cours de création.
14h au Cinématographe : les trésors de Michel Ocelot, le papa de Kirikou et de Dilili, sera présent pour accompagner ses premiers contes en papier découpé.
16h au Cinématographe : avant-première de « L’extraordinaire voyage de Marona » de Anca Damian, en présence de Pablo Rico, compositeur.
16h30 au Lieu Unique : conversation avec le réalisateur Michel Ocelot
18h30 au Lieu Unique : projection des courts-métrages réalisés pendant les 24h de l’animation. Un marathon de 24h, durant lequel les étudiants de l’école Pivaut réalisent un court-métrage d’animation à partir d’un storyboard de l’auteur de BD Cyril Pedrosa.
►ExtrAnimation est porté parLa Plateforme, pôle cinéma audiovisuel des Pays de la Loire, et la NEF Animation, association professionnelle dédiée à la recherche et à la création pour le film d’animation, basée à Fontevraud.
Il faut avoir de l’audace pour réaliser un western à Nantes !
Pari relevé par le réalisateur Pierre-Alexandre Chauvat et son association MIST Films avec la réalisation du court-métrage « L’héritage ».
Et pari réussi.
Le film a récemment obtenu le Prix du meilleur court-métrage à Almeria Western Film Festival Oficial en Espagne. Il a été sélectionné hors compétition pour le prochain Festival Premiers Plans d’Angers, dans le cadre des Films d’ici, organisé par l’association Cinéma Parlant. Une belle récompense pour ce jeune réalisateur installé à Nantes depuis quelques années et passionné par le film de genre.
Plutôt qu’un film de western classique, avec duel au pistolet et boules de foin qui roulent au vent, Pierre-Alexandre souhaite proposer une comédie avec comme personnage principal, un antihéros alcoolique, sorte de John McClane de l’Ouest.
L’histoire : « Après plusieurs années à l’état sauvage, un trappeur endurci accepte un poste de shérif dans un bled paumé. Rendez-vous donné au Saloon avec le maire de la ville pour conclure l’affaire. Malheureusement, c’est le shérif actuel lui-même qui débarque, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il n’a pas l’intention de lui céder sa place. Il y a des jours où la loi est de votre côté, pas aujourd’hui. »
Rencontre avec Pierre-Alexandre, pour nous dévoiler toutes les étapes de la réalisation de son film.
L’affiche de « L’héritage » de Pierre-Alexandre Chauvat
Un lieu … un film
Pour faire un film, il faut avoir une idée, un propos, une réflexion…et coucher tout ça sur le papier. C’est la première étape : le scénario
Pour Pierre-Alexandre tout a commencé par un lieu : leMorning-City Saloon, situé à Thouaré-sur-Loire près de Nantes.
« Quand j’ai vu cet endroit, ça a été le déclic. Je me suis dit qu’il y avait la possibilité d’avoir de la crédibilité pour faire un film de genre, d’époque (…) ce lieu est un vrai décor de cinéma. »
Et le gros avantage pour le réalisateur, c’est que les gérants des lieux sont des passionnés de western, qui ont, non seulement le décor, mais aussi des costumes et des revolvers criants de vérité.
En avant pour l’aventure
L’idée première du jeune réalisateur est de faire un sketch, une petite vidéo tournée avec 3-4 personnes dans ce décor.
Finalement, le projet devient plus ambitieux. Pierre-Alexandre comprend qu’il va falloir qu’il fasse ses preuves pour montrer que son projet tient la route. Il se lance donc dans la réalisation d’un teaser avec l’accord des patrons des lieux, pour montrer ce qu’il a en tête.
« Ça me tenait à cœur de le faire dans les meilleurs conditions, avec les vrais costumes, les vraies balles à blanc. La réalisation de ce teaser était une première étape pour rechercher des techniciens.»
Il était une fois… un scénario
Ce lieu typique d’un western va inspirer le scénario et c’est surtout un détail qui va donner le ton du film : la table centrale
« Tout de suite je me dis, il faut que ça tourne autour de l’alcool et que ça soit léger. »
Après une 1ère version pas très aboutie, Pierre-Alexandre se tourne vers un ami, scénariste, Hugo Malpeyre, qui comprend les faiblesses de cette première version.
« Avec Hugo, on a échangé pendant 6 mois, on a les mêmes références. Globalement, j’étais décideur du truc, mais lui emmenait toute sa connaissance en dramaturgie, en scénario, des astuces pour soutenir un propos. Par exemple, le héros est un chasseur, il cherche sa proie, il faut donc que son lexique tout au long du film soutienne ça. »
Le scénario en cours de finition, il faut passer à l’étape de la production et au financement.
La bourse ou la vie
Le financement c’est le nerf de la guerre. Plusieurs solutions existent pour aider au financement d’un film :
– Les aides régionales : pour les obtenir, il faut mettre en valeur la région et/ou employer des personnes de celle-ci.
– Le CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée) : c’est un établissement public administratif placé sous la tutelle du ministre chargé de la culture. Pour cette aide, le projet doit être extrêmement solide
– Le GREC (Groupe de Recherches et d’Essais Cinématographiques) : considéré plutôt comme un producteur, la sélection se fait là aussi sur dossier.
– Le crowd-funding ou financement participatif, c’est une bonne solution pour se lancer.
Pierre-Alexandre a choisi de déposer une demande de financement auprès de la Région Pays de la Loire. Cette partie très administrative, n’a pas été simple. Il lui a fallu tout d’abord élaborer un budget prévisionnel et remplir un dossier : « C’est déjà toute une épreuve de comprendre comment cela fonctionne ! »
La réponse se fait attendre… le couperet tombe : la Région n’accorde pas son aide : « Elle refuse sous prétexte que c’est le sujet qui doit inspirer le scénario et non le lieu. Mais moi j’ai envie de leur dire : qui aujourd’hui fait un western sur le papier et passe 4 ans à trouver le lieu? (…) pourtant le casting et l’équipe technique était pourtant à 90% des Pays de la Loire (…) mais ils ont jugé le projet trop ambitieux. »
En parallèle, le réalisateur lance une campagne de financement participatif sur KissKissBankBank qui a largement atteint son objectif premier de 3 000€. Il a récolté en tout 3500 euros, pour un budget estimé à 15 000 euros.
« J’espère que c’est la première et dernière fois que je fais ça. (…). Le reste du financement, s’est fait avec de l’argent personnel, je me paye un peu mon CV, mais je préviens, c’est un one shot, je ne le referai pas à chaque fois ! »
Une fois le scénario écrit et découpé, il faut s’occuper du repérage, casting, recherche de l’équipe technique, élaboration du plan de travail, découpage technique,…
Distribution des rôles : le bon, la brute et …
Le casting s’est fait par des annonces classiques sur les réseaux sociaux et par le bureau d’accueil des tournages de la Région. « J’étais déjà passé par eux pour le tournage d’un clip. Il te demande quelques renseignements pour savoir si tu es sérieux et si ton projet tient la route ».
Pour le rôle principal, le comédien angevin Thomas Drelon s’est tout de suite imposé.
« Il a tout de suite capté ce que je voulais, un personnage des années 80. Je suis un gros fan des films style L’arme fatale ou Le dernier samaritain, des références avec lesquelles j’ai grandi. Un truc un peu, je prends une droite mais je vais tendre l’autre joue comme une blague, style Mel Gibson, Bruce Willis. »
« Pour le rôle du méchant, le shérif, je voulais un truc un peu à l’ancienne, style « Le bon la brute et le truand ». Pendant tout le tournage, je lui disais il faut que tu gueules, il faut que ça postillonne« .
« Globalement tout le monde était hyper emballé par le projet, malgré le peu de moyens. La phrase que j’entendais tout le temps c’était : j’ai toujours rêvé de faire un western. »
Une équipe prête à faire feu
Pour l’équipe technique, Pierre-Alexandre a contacté 2 chefs opérateurs Anne-Charlotte Henry et Arthur Bourdaud, qui sortent de l’école Ciné Créatis de Nantes avec qui il avait déjà travaillé. Ils se sont ensuite chargés de recruter l’équipe image : assistant caméra, chef électricien, chef machiniste.
« Pour le reste de l’équipe, j’ai présenté mon teaser et à peu près 250 photos du lieu et des costumes pour être crédible. »
2 mois avant le tournage, Pierre-Alexandre se consacre exclusivement aux préparatifs du film « je vis, je mange, je rêve du film »
Premières répétitions avec les comédiens principaux, essayage des costumes,… et mise au point avec le régisseur pour caler le transport, le catering (cantine) ou encore les différents points de sécurité.
« J’ai fait plein de tableaux : pour les horaires, les défraiements, le matériel. Quand tu tournes pendant 4 jours avec 30 personnes, tu joues ta vie. En gros les 6 mois qui se passent avant, c’est pour faire en sorte que tu ne perdes pas une seconde au tournage, que tout soit optimiser. Tu mets 6 mois à préparer 4 jours. »
Silence, on tourne !
Silence… moteur… action ! Ces 3 petits mots représentent le saint Graal pour tout réalisateur.
1er clap pour Pierre-Alexandre Chauvat avec le tournage de la scène finale, la seule séquence en extérieur du film, mais avec une belle difficulté : un cheval, quoi de plus normal pour un western !
« Ça se tourne à Châteaubriant, et heureusement mon acteur savait faire du cheval. C’était bien de commencer par une journée light. Ça m’a permis de me rendre compte que toute mon équipe était pro et que ça s’enchaînait bien »
Pour le reste du tournage, tout se passe en huis clos dans le saloon autour de la fameuse table.
« Ensuite, le tournage s’est fait dans l’ordre chronologique, car l’ouverture du film est le moment où il y a le plus de personnes, on était 32. Pour le reste, on est 25-26, ce qui est une équipe standard de court-métrage. »
La difficulté principale était de tourner une scène de dialogue de quasiment 12 minutes : « C’était très dur car même dans un long-métrage, c’est assez rare d’avoir des scènes aussi longues de dialogue. Il fallait donc bien rester toujours dans le ton, on y a veillé avec la scripte. »
Le décor, les accessoires, les costumes, c’est une chose, mais pour faire comme si… il y a parfois besoin d’avoir recours au numérique ou à la débrouille.
« Tourner un western, en français, c’est déjà un gros pari, il fallait donc être très crédible, c’était donc important de passer du temps sur les détails. »
Pour transformer un champ à Châteaubriant en une plaine avec montagnes dignes de la dernière scène de Lucky Luke, Pierre-Alexandre a eu recours au numérique.
Mais pour faire un duel plus vrai que nature, c’est monsieur débrouille qui est intervenu. Pour faire l’effet de recul d’un impact de balle, le comédien était accroché avec une corde que deux personnes devaient tirer en arrière. « On avait mis plusieurs couches de matelas pour amortir sa chute, mais ils ont tiré tellement fort qu’il est tombé derrière ! C’est la partie que j’adore le plus, bricoler, trouver la manière de faire. »
Le montage et Cie
C’est dans la boîte ! Place au montage. Et pour son film, Pierre-Alexandre a troqué sa casquette de réalisateur pour celle de monteur.
« Normalement on attend quelques semaines pour passer au montage, mais là j’étais trop impatient. J’ai donc commencé quasiment tout de suite (…) Financièrement le fait que ça soit moi qui monte, ça n’était pas négligeable.
Ensuite, vient le période de la post production : le son, la lumière, l’étalonnage et la musique, élément très important dans un western et ce n’est pas Ennio Morricone qui nous contredira.
« Étape super importante : la bande originale. Elle a été composée entièrement par un groupe de musique nantais qui s’appelle Moustache Museum, qui fait du folk. »
Il est maintenant temps de présenté « L’héritage » au public.
Version grand écran
« Mon équipe étant de la région, pour moi la priorité c’était diffuser le film dans un cinéma des Pays de la Loire. La première, c’est déroulée au mois de mars au cinématographe à Nantes. »
Pour de nombreux réalisateurs de courts-métrages, la solution pour voir son film projeté sur grand écran, ce sont les festivals. Il en existe plusieurs dans la région, consacrés uniquement à la mise en avant des formats courts : le Festival des 24 courts dans la Sarthe, Montre ton court à Rezé ou le Hotmilk Film Makers à Cholet.
Et partout en France : Festival Tous Courts d’Aix en Provence, Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand, Short Film Corner du Festival de Cannes, Festival Coté Court de Pantin, pour ne citer qu’eux.
Là encore, il faut réussir à être sélectionné. Et « L’Héritage » n’est pas facile à placer en festival. Tout d’abord, sa durée de 20 minutes peut être un handicap « même si ton film n’est pas un chef-d’œuvre, un court-métrage de 5 minutes a plus de chance d’être présent à un festival, car les organisateurs peuvent facilement en projeter 4 ou 5 dans une soirée. »
Et le genre comme le western, est peu représenté « Il y a 2 types de festival de courts-métrages : le drame social ou les festivals de genre comme le BIFF (Brussels International Fantasy Fantastic) ou l’étrange festival. Mais si on te demande une participation de 40 euros, il vaut mieux savoir à l’avance s’ils sont intéressés par un western ! »
« En ce moment, je suis dans une phase marketing pour essayer de placer mon film, après mon prix en Espagne, j’espère que d’autres suivront »
Ce qui semble bien être le cas avec la première sélection française au Festival Premiers Plans d’Angers et bien d’autres à venir…
A suivre
Avec « L’héritage », Pierre-Alexandre Chauvat estime avoir « une belle carte de visite, qu’on aime ou qu’on n’aime pas le film, je suis fier d’avoir porté un projet aussi ambitieux. «
Son prochain projet est en cours d’écriture, « c’est un drame social, un thriller sur deux frères qui volent un scooter une nuit, et pour qui ça se passe mal. A côté de mon western, ça sera des vacances. L’idée est de déposer un dossier pour ça au parcours d’auteur de la plateforme, de trouver une production pour si possible un tournage pour 2021, c’est donc très rapide. »
Après avoir fait des pubs et des clips, Pierre-Alexandre c’était déjà lancé dans l’aventure d’un court-métrage en 2013, avec un film d’horreur comique « Guys vs Zombies ».
L’association Mist Films
Pierre-Alexandre a créé en 2017 l’association Mist Films avec des amis.
« L’idée est de créer un collectif. Tu as un projet, on le fait. Par exemple, moi je suis monteur, je peux te donner un coup de main. C’est aussi de mettre en relation des gens sur des projets qui peuvent venir d’ailleurs. Quand tu veux faire des trucs pros ça prend du temps.
Le but est d’être plus productif qu’on ne l’est, car pour le moment je suis le seul initiateur de projet. »
Le Festival des 3 Continents, c’est 8 jours de découverte des cinémas d’Afrique d’Asie et d’Amérique Latine, plus de 200 projections, des rencontres, des animations,… et une compétition internationale.
Le palmarès de cette 41e édition du Festival des 3 Continents a été dévoilé mardi soir au Grand T à Nantes en présence des réalisateurs, acteurs, organisateurs, bénévoles, … sans oublier un public toujours fidèle qui, une fois encore, est venu partager un nouveau regard sur le cinéma et sur le monde.
Affiche Festival des 3 Continents
9 films étaient en compétition cette année dans la sélection officielle.
L’or des steppes de Mongolie
C’est un jury composé de professionnels du cinéma et emmené par un Jacques Bonnaffé (acteur et metteur en scène) tout en verve qui a annoncé le lauréat pour la Montgolfière d’or.
Le prix a été attribué au film de Wang Quan’an « La femme des steppes, le flic et l’œuf » que le jury a défini comme un surprenant cinémascope de l’intime.
Pour le réalisateur chinois qui est venu sur scène : « Ce prix a une signification particulière, car j’ai rencontré beaucoup de difficultés pour le faire »
Le vent du désert algérien a soufflé sur le festival
Et cette année, il y a un film qui s’est démarqué dans cette sélection, le documentaire « 143 rue du désert » du réalisateur algérien Hassen Ferhani, qui obtient 3 prix : la Montgolfière d’argent, le prix du jury jeune et le prix du public.
Le jury de la sélection officielle a souligné un tour de force, faire un road-movie immobile.
Le réalisateur absent de la cérémonie, a envoyé un message au public : « que j’aimerais remercier un par un » , il a confié que le plus beau compliment qu’il ait entendu est celui d’un jeune : « le film m’a tellement touché, je ne sais pas comment le dire, mais c’est comme après avoir fait l’amour » .
Un vent de fraîcheur a soufflé dans la salle lors de la remise des prix, avec le slam de la jeune Sahra Cherifi, membre du jury jeune, qui a chanté « la musique et le cinéma et tous les arts main dans la main ».
Une mention spéciale
Le film « The valley of souls » a reçu une mention spéciale du jury.
Nicolás Rincón Gille, le réalisateur, est monté sur scène pour recevoir son prix et non sans humour a rappelé qu’une telle récompense « ouvre la carrière du film » et a demandé « y a-t-il un distributeur courageux dans la salle? ».
« 143 rue du désert » de Hassen Ferhani – Algérie – Documentaire
« The tree house » de Truong Minh Quy – Chine – Documentaire
« Piqueuses » de Kate Tessa Lee et Tom Schön – Ile Maurice – Documentaire
« When the persimmons grew » de Hilal Baydarov – Azerbaïdjan – Documentaire
« The valley of souls » de Nicolás Rincón Gille – Colombie – Fiction
« Au cœur du monde » de Maurílio et Gabriel Martins – Brésil – Fiction
« Height of the wave » de Park Jung-Bum – Corée du sud – Fiction
« N°7 Cherry Lane » de Yonfan – Hong-Kong – Animation
« La femme des steppes, le flic et l’œuf » de Wang Quan’an – Mongolie – Fiction
Les membres du jury :
Jacques Bonnaffé : acteur et metteur en scène
Charles Burnett : réalisateur, auteur et producteur
Élisabeth Perlié : distributrice
Julien Samani : auteur et réalisateur
Nadia Turincev : productrice
La cérémonie était précédée de la projection du film « Le photographe » du réalisateur indien Ritesh Batra qui s’était fait remarquer au festival avec « LunchBox »
Une comédie romantique qui pointe avec délicatesse les états de la société et de la vie en Inde.
Au Concorde le jeudi 28 novembre : « 143 rue du désert » de Hassen Ferhani à 18h00 et « The valley of souls » de Nicolás Rincón Gille à 20h45
Au Cinématographe, le dimanche 1er décembre : « 143 rue du désert » de Hassen Ferhani à 18h00 et « La femme des steppes, le flic et l’œuf » de Wang Quan’an à 20h30.
►A l’année prochaine, 明年见, See you next year, El próximo año, Até ao próximo ano, أراك العام المقبل …
Les bénévoles jouent les premiers rôles dans l’organisation d’un festival. Sans eux, difficile d’accueillir le public, les invités, gérer les transports,… toutes ces tâches qui sont indispensables pour le bon déroulement d’un tel événement.
Et le Festival des 3 Continents, ne déroge pas à cette règle, là aussi les bénévoles ne jouent pas les figurants !
Ils sont, cette année, plus de 150 pour assurer les différents rendez-vous que propose ce festival des cinémas d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie, jusqu’au 26 novembre à Nantes.
►Rencontre avec Danai Roussou Balla, chargée d’accueil du jury et coordinatrice des bénévoles
Quel est le nombre de bénévoles ?
Chaque année, plus d’une centaine des bénévoles rejoignent l’équipe du Festival des 3 Continents pour prendre part à une aventure de découverte cinématographique, d’échange et de rencontre. Ils sont un soutien indispensable au bon déroulement du festival.
Leur enthousiasme et leur implication rendent cet événement convivial et accueillant pour le public et les invités.
Comment faites-vous le recrutement ?
Toutes les personnes intéressées peuvent remplir un formulaire en ligne à partir de fin septembre et jusqu’à fin octobre (…). Ils peuvent y sélectionner les missions qui les intéressent et indiquer leurs disponibilités durant la semaine du festival. Ainsi, nous pouvons élaborer des plannings adaptés aux leurs envies et disponibilités.
Les critères pour devenir bénévole sont variés : disponibilité, motivation et envie de découvrir le festival.
Cet appel à bénévole connaît un bel écho et malheureusement, nous ne pouvons pas répondre positivement à toutes les personnes qui s’inscrivent. Nous encourageons donc vivement tous les intéressés à revenir vers nous lors d’une prochaine édition.
Pourquoi un tel engouement ?
Ce festival existe depuis 41 ans et il est déjà bien connu dans le monde cinéphile. Chaque année, il permet de découvrir des films souvent inédits en France, de rencontrer avec des invités internationaux : des réalisateurs, des producteurs, des distributeurs, des acteurs…
Devenir bénévole c’est aussi découvrir les coulisses d’un festival international. Un voyage aux quatre coins du monde depuis Nantes !
Ce festival est pour chaque bénévole une expérience très riche tant pour les découvertes cinématographiques que pour les rencontres humaines.
Une fois les plannings terminés, une proposition de mission et de créneaux est envoyée à chacun pour confirmation. En général, nous proposons 4 à 5 créneaux aux bénévoles afin qu’ils aient le temps de profiter de la programmation et de regarder les films. Chaque bénévole a son planning personnel ainsi qu’une fiche explicative avec toutes les informations nécessaires.
Ensuite, nous organisons une réunion des bénévoles la semaine avant le festival afin de leur présenter l’équipe, la programmation et de leur expliquer plus en détail leur mission. Un guide du bénévole leur est remis pour les accompagner au mieux sur leur connaissance du festival, l’accueil des publics, notamment ceux en situation de handicap, et sur les bonnes pratiques d’un éco-événement. Cette réunion est importante car le rassemblement de tous les bénévoles marque, pour nous, le début du festival.
Nous souhaitons que tous les bénévoles profitent du festival, et pour cette raison, ils ont une accréditation qui donne accès à toutes les séances, ainsi qu’une invitation pour la Cérémonie de Palmarès.
Les moments de convivialité ne manquent pas et nous organisons un apéro des bénévoles pendant le festival au 3 Continents Café à l’Espace Cosmopolis. Moment de partage d’expérience entre bénévoles, mais aussi avec spectateurs et invités.
Quel est leur profil ? étudiant, retraité, … passionné de cinéma…
Pendant le festival, nous avons beaucoup de bénévoles entre 20 et 30 ans ainsi que des bénévoles retraités.
D’un côté, il y a beaucoup de jeunes étudiants ou des jeunes diplômés qui ne viennent pas forcément de Nantes et qui pendant leur passage dans cette ville, souhaitent découvrir sa vie culturelle, dont le Festival des 3 Continents est un incontournable.
D’un autre côté, il y a les bénévoles plus âgés qui habitent depuis longtemps à Nantes et qui souhaitent donner de leur temps libre pour contribuer à la vie culturelle de leur ville.
Ils ont tous en commun la curiosité cinématographique et la volonté de contribuer au bon déroulement du festival. Ce mélange générationnel fonctionne très bien et permet ainsi des belles rencontres.
Y a t-il des bénévoles fidèles, qui reviennent régulièrement ?
Cette année, parmi les 150 bénévoles, un peu plus de 35 % ont déjà participé à une précédente édition.
Il y a des bénévoles fidèles au festival qui reviennent d’une année à l’autre. Leur présence est importante, car ils connaissent bien le festival, l’équipe et ils transmettent leur enthousiasme aux nouveaux bénévoles et au public. Nous sommes contents de les retrouver pendant la semaine du festival et l’équipe salariée leur accorde une grande confiance.
Nous laissons évidemment toujours la place aux nouveaux bénévoles afin de leur permettre de découvrir le festival : ses coulisses, son ambiance et sa programmation.
►Paroles de bénévole : David Lazin, fidèle du festival depuis 2008
J’ai 38 ans et je suis en charge de la gestion des équipements des sports et loisirs de nature (sentiers de randonnée, de VTT et des vias ferratas) à la Communauté de communes Gorges Causses Cévennes en Lozère. Je suis nantais d’origine, voilà pourquoi je connais le festival.
David Lazin, bénévole au Festival des 3 Continents depuis 2008
Quelle est votre motivation ? pourquoi ce festival en particulier ?
En fait, ma première expérience de bénévole au festival date du temps où j’étais au chômage. Depuis, je n’ai pas arrêté, prenant des congés exprès chaque année. C’est une bonne dose de cinéma avec une effervescence propre à un festival au moment où les jours sont les plus courts et ça fait du bien. C’est aussi l’occasion pour moi de venir voir la famille.
Être bénévole, c’est passer du côté des coulisses (…), c’est surtout aller à la rencontre de l’équipe organisatrice, du public, des artistes et de toutes les personnes qui viennent sur les lieux du festival. C’est une semaine riche en découvertes cinématographiques et culturelles incroyables. C’est aussi l’occasion d’y retrouver de nombreux habitués.
Quelles sont vos missions en tant que bénévole durant le festival ?
Je suis à l’accueil du public au Katorza. Il s’agit principalement de contrôler les entrées, gérer les files d’attente et les débats après les projections. Mais comme je prends une semaine de congés pour le festival, j’ai du temps et je viens en renfort pour le service au « 3 continents café » ou pour l’accueil des scolaires dans les salles.
Vous êtes un cinéphile ?
On pourrait dire que je suis cinéphile mais je dirai que je suis plutôt un spectateur assidu, car je fréquente autant les cinémas que les salles de spectacle ou de concert ou les allées des musées.
Ce qui est sûr, c’est que le festival des 3 continents a changé mon regard sur les films que je visionne et a renforcé mon sens critique.
Du 19 au 26 novembre, les cinémas d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie, se donnent rendez-vous à Nantes pour la 41e édition du Festival des 3 Continents.
Cette année, la programmation est une nouvelle fois riche en découverte, avec pas moins de 93 films dont une vingtaine de courts-métrages et une compétition qui nous entraîne dans une ville brésilienne, dans la steppe mongole ou dans les montagnes du Caucase.
Le Festival des 3 Continents, c’est toujours la découverte des cinémas d’ailleurs, avec des films rares, en provenance de l’Azerbaïdjan ou de l’Ile Maurice. La compétition internationale reflète cette curiosité, avec cette année, 9 films en compétition pour la Montgolfière d’or et d’argent en avant-première française ou mondiale.
« Une sélection exigeanteaprès avoir visionné plus de 1000 films » confie, Jérôme Baron, le directeur artistique du festival, « une sélection, répartie entre documentaires et fictions, avec pour la 1ère fois, la présence d’un film d’animation dans la compétition. Nous avons eu un coup de cœur pour « No.7 Cherry Lane » du hongkongais Yonfan ».
Bande annonce de « No.7 Cherry Lane » de Yonfan
On peut noter dans cette sélection, la présence de réalisateurs qui se sont déjà fait remarquer au Festival des 3 Continents, comme Nicolás Rincón Gille, Mongolfière d’or en 2010 pour son documentaire « Los abrazos del rio » et qui présente, cette année, sa première fiction « The valley of souls ».
Ces projections proposent de découvrir des films récents, inédits et Jérôme Baron de relever : « Cette année, pour la sélection séances spéciales, c’est assez inédit, 1/3 des films sont issus du cinéma africain » dont le film « Tu mourras à 20 ans » du réalisateur soudanais Amjad Abu Alala qui est passé par les ateliers « produire au sud » du festival.
Un accent est mis sur les femmes, avec le documentaire de Juan Solanas « Femmes d’Argentine » (Que sea ley), qui raconte la lutte pour un avortement libre en Argentine, pays où l’interruption volontaire de grossesse est interdite.
Bande annonce de « Femmes d’Argentine » (Que sea ley) de Juan Solanas
Le livre noir du cinéma américain :
Le Festival des 3 Continents propose une anthologie de films réalisés par des cinéastes noirs des États-Unis. C’est l’une des plus larges rétrospectives proposées en Europe, couvrant près d’un siècle de cinéma, avec une programmation de plus de 40 films et une dizaine de courts-métrages.
Cette programmation se veut comme un coup de projecteur sur un cinéma engagé, porté par des réalisateurs qui ont su dépeindre une société américaine où la « question noire » était omniprésente.
Pour Jérôme Baron, c’est « une manière de réagir à l’actualité. Lors de l’élection de Barack Obama en 2009, on n’avait jamais vu une telle production de films de réalisateurs noirs américains« . Preuve en est, l’oscar remis au Britannique Steve McQueen, qui devient en 2014 le premier réalisateur noir à recevoir l’Oscar du meilleur film pour « 12 Years a Slave ».
Cette rétrospective donne l’occasion de redécouvrir des films d’Oscar Micheaux, considéré comme le père du cinéma noir américain, avec la projection de « Within our gates » ou « Birthright » et de retrouver des réalisateurs qui ont marqué cette cinématographie de Shirley Clarke à Jack Hill en passant par l’incontournable Spike Lee.
Bande annonce de « Do the right thing » de Spike Lee
Ce livre noir du cinéma américain est aussi un retour sur la 1ère édition du festival en 1979, qui proposait une rétrospective des films noirs américains. La boucle est bouclée…
Une nouveauté cette année, le partenariat avec la salle de spectacle Stéréolux, pour une soirée événement, le 25 novembre à 20h30 avec la projection du film « Wattstax » de Mel Stuart. Un documentaire culte de 1972, qui nous place au cœur du concert organisé à Los Angeles sept ans après les émeutes de 1965 survenues dans le quartier de Watts.
Une séance en présence de Larry Clark, directeur de la photographie de « Wattstax » et suivie d’un concert du chanteur américain soul Bilal (collaborateur de Kendrick Lamar, Beyoncé,etc…)
Bande annonce de « Wattstax » de Mel Stuart
Tsui Hark à l’honneur :
Pour le directeur artistique du festival : « Il est assez rare de projeter autant d’œuvres de ce réalisateur, 14 films parmi son immense filmographie ».
Tsui Hark, c’est près de 50 longs-métrages, dont « The Lovers« , « Dragon Gate, la légende des sabres volants » ou encore la série des « Detective Dee« . Il est depuis des années resté fidèle à un cinéma d’action populaire.
Considéré comme une figure prédominante de la Nouvelle Vague hongkongaise, Tsui Hark est respecté de ses pairs et adulé par ses fans. Boulimique, multipliant les productions et les réalisations, il est surnommé le « Steven Spielbergasiatique« .
Bande annonce de « Détective Dee III, la légende des rois célestes » de Tsui Hark
Zoom sur le cinéma costaricain :
« Un petit pays, une petite filmographie intéressante notamment sur la place prépondérante des femmes dans l’industrie cinématographique ».
Ce programme, composé de 8 films, propose une palette intéressante et le point de vue de plusieurs réalisatrices, avec comme film emblème « Ceniza negra » de Sofia Quiros Ubeda, présenté ici en avant-première.
Bande annonce de « Ceniza negra » de Sofia Quiros
Un festival engagé :
Un accent a été mis durant l’année écoulée par l’association organisatrice du festival sur les publics scolaires ou éloignés, avec la projection des films primés l’année dernière dans des salles décentralisées et dans des quartiers comme Bellevue ou Nantes nord.
De plus, une attention a été mise sur l’accompagnement du public porteur de handicap, avec par exemple pour les films de d’ouverture et du clôture du festival, une traduction en langue des signes.