Il était temps de rallumer la lumière ou plutôt l’écran !
Dès le 22 juin, les cinémas vont pouvoir de nouveau projeter des films et les spectateurs retrouver leurs émotions sur grand écran.
En effet, après plus de 3 mois de films visionnés sur un smartphone, une tablette ou la télévision, il est grand temps de revenir à l’intensité des salles obscures.
Rien ne vaut un éclat de rire, un sursaut d’effroi ou une larme versée, en communion avec les spectateurs d’une salle de cinéma !
Pour les cinémas associatifs, non seulement il faut se préparer à l’accueil du public avec tous les gestes barrières qui s’imposent, mais il faut mobiliser les bénévoles, acteurs principaux pour le bon fonctionnement de ces salles.
Mais le cinéma c’est bien sûr une salle, mais surtout des films ! Après ces nombreuses semaines de fermeture, il faut remettre en route la programmation, et reprendre les contacts pour le choix des films auprès des distributeurs et des diffuseurs. Bref, il va falloir s’organiser !
C’est le cas à Nantes, avec le cinéma Bonne Garde, Christine Florentin, responsable de la programmation, nous explique tout :
- Tout d’abord, comment avez-vous géré cette période de confinement en tant que cinéphile ?
J’ai vu beaucoup de films !
Au début du confinement, je n’ai pas beaucoup changé mes habitudes. J’ai continué à visionner de nombreux films, ceux qui devaient sortir dans les semaines, et les mois suivant.
Notre programmation est en majorité basée sur des films au label « Art et Essai », j’ai donc la possibilité d’en voir en tant qu’exploitant de salle avec la plateforme de l’AFCAE (Association Française des Cinémas d’Art et Essai)
Et puis au bout d’un moment, j’ai ressenti un grand découragement, en réalisant que la sortie de ces films allait être différée à une date qui nous était inconnue et que nous ne pourrions pas les programmer au Bonne Garde avant le ???
Alors, je suis passée aux films diffusés à la télévision. Il faut bien le dire, plusieurs chaînes ont fait, pendant cette période particulière, un gros effort de programmation tant en fictions, anciennes ou récentes, voire cultes, qu’en documentaires …
Il y a eu aussi les plateformes, non seulement, j’ai pu voir des films, mais surtout des séries. Et là, moi qui me suis souvent un peu censurée à ce niveau, j’ai développé une attitude quasi-boulimique ! Et tous les genres y sont passés de « The crown » à « Mindhunter » en passant par « Unorthodox » ou « Dérapages ». Et pas la peine de citer « Le bureau des légendes » !
- Les cinémas sont autorisés à rouvrir dès le 22 juin, comment ça se prépare ?
Pour nous, la reprise se fera le mercredi 24 juin.
Nous allons redémarrer en douceur, un peu à titre de test : trois jours par semaine (mercredi, vendredi et dimanche) avec 3 films jeunesse en après-midi et 3 films adultes en soirée.
Nous mesurons bien que les distributeurs ont des réticences à sortir les films en période estivale, juillet-août n’est pas une période très porteuse. Pour eux aussi tout s’est arrêté d’un coup, il faut maintenant qu’ils remettent tout en route : la programmation, la promotion des films, …
Néanmoins, avec notre diffuseur, GPCI (Groupement Indépendant des Cinémas Indépendants) qui vient de reprendre ses activités, nous sommes très en veille sur l’évolution de la situation.
- Y aura t-il une programmation adaptée, « plus légère » ?
Il y a une vraie envie du public de revenir dans les salles obscures !
Nous reprendrons des film bloqués en plein vol ou que nous avions prévus de programmer : comme « Jojo Rabbit », « La fille au bracelet » ou « Dark water »
Dans un domaine plus léger, nous pensons proposer le film de Martin Provost, « La bonne épouse », sorti le 11 mars et qui n’a pas eu le temps d’être programmé au Bonne Garde.
On souhaite aussi, toujours dans cette envie de légèreté et de rencontre, mettre en place des événements. On réfléchi pour programmer un film musical les vendredis, suivi d’un temps convivial, dans le respect des nouvelles normes sanitaires.
Avec l’été qui arrive, il va falloir être attentif et à l’écoute des spectateurs !
Dans cette période transitoire, le groupe programmation va s’adapter aux réalités. Mais à partir de septembre, nous pensons pouvoir reprendre notre fonctionnement et notre programmation qui fait la part belle au label « Art et Essai » avec des films moins promus, à faire découvrir et des soirées ciné-débats
- Comment va se faire la gestion des contraintes sanitaires ?
Les contraintes sanitaires ne vont pas être une mince affaire, entre les distances physiques à respecter, les marquages au sol, les masques et je ne parle pas de la dépense supplémentaire en litres de gel hydroalcoolique !
Un cinéma associatif comme le nôtre, c’est avant tout la convivialité, et malgré les règles de distanciation, nous gardons quand même le plaisir de pouvoir accueillir les spectateurs avec toute notre passion pour le 7e art.
Les bénévoles en tout cas sont partants, on y croit !
►Pour rassurer les spectateurs et répondre au besoin de gestes barrières, le cinéma Bonne Garde met en place un certain nombre de mesures : un plexiglas pour la caisse, un parcours pour les entrées et sorties, des pré-ventes sur internet et paiement sans contact, la désinfection des rambardes et accoudoirs après chaque séance, l’aération de la salle.
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