Avec la crise du coronavirus, les cinémas ont dû fermer leurs portes. Depuis le 22 juin, les salles peuvent de nouveau projeter des films. Mais au-delà des règles sanitaires, c’est toute leur organisation qu’il faut revoir. Cette ouverture n’est pas un long fleuve tranquille !!
Et c’est d’autant plus vrai pour les salles de cinéma associatives qui fonctionnent exclusivement grâce à l’engagement des bénévoles.
Le casse-tête de la programmation
Un cinéma, c’est avant tout des films projetés.
Pour les cinémas associatifs, il faut repenser la programmation. Une étape primordiale pour assurer une réouverture attrayante pour le public.
Les comités de programmation, composés d’un ou plusieurs bénévoles, se sont donc remis au travail. Visionnage de films, contact avec les distributeurs, communication… pour proposer une programmation..
Avec l’annonce de la fermeture de toutes les salles de cinéma, certains films ont été bloqués net. C’est le cas pour « De Gaulle » de Gabriel Le Bomin ou encore « La Bonne épouse » de Martin Provost, tous les deux sortis en mars.
C’est donc tout naturellement que les cinémas les ont reprogrammés, pour leur permettre de rencontrer leur public.
Mais cette programmation reste un casse-tête pour ces cinémas. Leur sélection de films est tournée vers le label « art et essai » ou vers le jeune public.
Or, classiquement, l’été fait la part belle aux grosses productions hollywoodiennes. C’est une période peu propice à des sorties de films plus « intimistes ».
« Notre programmation n’est pas simple. Il va falloir reprendre des films et s’orienter vers des séances plus « grand public » mais qui ne fonctionnent pas toujours dans nos petits cinémas », explique Christine, programmatrice au cinéma Bonne Garde de Nantes.
La re-mobilisation des bénévoles
Le fonctionnement des cinémas associatifs repose essentiellement sur le bénévolat. Là encore, c’est un vrai challenge pour ces petites structures de mobiliser les troupes.
La période estivale est pour beaucoup une période de basse activité, voire de fermeture. Il est difficile d’avoir le nombre de bénévoles suffisant pour assurer les séances.
Une projection nécessite au minimum un projectionniste, une personne à la caisse et une autre à l’accueil.
Certains cinémas comme Le Saint-Paul à Rezé ont fait le choix de ne pas rouvrir avant septembre.
Une fréquentation incertaine
Autre difficulté pour ces cinémas de quartier : faire face à une fréquentation incertaine. Les spectateurs vont-ils reprendre le chemin des salles obscures ?
Là est la question que se posent ces cinémas à l’équilibre financier souvent précaire.
Certains ont déjà retrouvé leur public, à l’image du cinéma Le Concorde de La Roche-sur-Yon. Il enregistre une hausse de 25% de ses entrées par rapport à l‘année dernière sur cette période. Selon Mathias Triballeau, son directeur par intérim : « La présence en nombre des spectateurs confirme si besoin qu’un confinement de trois mois ne les a pas détourné du cinéma en salles. »
Mais tous ne font pas ce constat et pour certaines salles le public se fait encore rare.
Il va falloir attendre quelques mois pour voir si toutes ces salles associatives, sortent indemnes de la crise.