20 Jan

« Fais ton cinéma », un documentaire sur une classe cinéma au Mans, en avant-première au Festival Premiers Plans d’Angers

Une heure de cinéma dans l’emploi du temps des collégiens… un rêve un peu fou… et bien non, c’est la réalité au collège Costa-Gavras du Mans.

©Francine Filatriau / O•H•N•K / France Télévisions / BUS Films

Le documentaire « Fais ton cinéma » de Francine Filatriau, propose une immersion dans ce collège REP+, Réseau d’Éducation Prioritaire, auprès de David Lesauvage, professeur d’histoire.

Suite à l’incendie criminel de son collège en 2010, cet enseignant décide d’ouvrir une classe cinéma à horaires aménagés. Le but est de recréer du lien entre les élèves, les professeurs, c’est aussi une manière de leur apprendre à travailler en équipe, à avoir confiance en eux.

« Fais ton cinéma » c’est l’histoire de cette belle initiative, unique en France : le jour de la rentrée au collège Costa-Gavras, un élève de 6ème découvre une heure de cinéma par semaine inscrite d’office dans son emploi du temps. Il y retrouve son prof de techno, sa prof d’espagnol, son prof de math ou encore son prof d’histoire qui lui apprendront très sérieusement, que jusqu’à la 3ème, il va pouvoir faire son cinéma.

©Francine Filatriau / O•H•N•K / France Télévisions / BUS Films

La réalisatrice a filmé pendant un an la vie de ce collège et de cette classe cinéma, en y apportant son regard singulier et sa curiosité.

Elle a su saisir des instants du quotidien ou des moments forts, comme la visite de Costa-Gavras. En effet, le réalisateur franco-grec qui a donné son nom au collège, revient au Mans tous les ans, pour découvrir les productions de ses réalisateurs en herbe pas comme les autres…

► »Fais ton cinéma » est projeté en avant-première au Festival Premiers Plans d’Angers, mercredi 22 janvier à 17h00, en présence de la réalisatrice Francine Filatriau, des producteurs et des protagonistes du film. La séance sera suivie d’un débat.

►Le film, sera également programmé au cinéma Les Cinéastes du Mans, le samedi 25 janvier à 11h00.

►Il sera ensuite diffusé sur France 3 Pays de la Loire, le lundi 27 janvier à 22h55, en prélude à la semaine de l’éducation.

Francine Filatriau est réalisatrice et directrice de la photographie. Diplômée de La Fémis, elle a travaillé sur les plateaux de cinéastes comme Philippe Kaufmann, Patrice Chéreau, Bertrand Blier, Ron Howard, Claire Denis, Tim Burton…

12 Jan

Angers : Cinéma Sprint, un week-end pour créer un film court

48 heures chrono pour écrire, tourner, monter un « film court » et en imaginer le projet cinématographique, c’est le pari que devront relever les participants au premier Cinéma Sprint !

Cet événement s’adresse aux professionnels, amateurs et curieux de l’audiovisuel et du cinéma désireux de créer un vrai projet cinématographique, le temps d’un week-end, du 17 au 19 janvier. Tous les styles, tous les formats sont autorisés : documentaire, film d’animation, fiction, clip vidéo, série,…

Le but bien sûr n’est pas de créer un projet complet en si peu de temps, mais de réaliser un pilote, un prototype de 1 à 5 minutes ainsi que la stratégie qui l’accompagne.

Cette idée est partie du constat que les artistes et techniciens sont doués pour imaginer et créer une œuvre, ils le sont parfois moins pour gérer toute la partie plus administrative : financements, diffusion, promotion. C’est la rencontre de l’entrepreneuriat et du cinéma.

Le but est d’aider les participants à développer leurs projets, en les mettant en contact avec des professionnels de l’audiovisuel et du cinéma. Ces spécialistes vont jouer le rôle de mentors et de coachs pour accompagner les candidats sur leur projet, comme l’explique le réalisateur manceau Gilles Cousin :

« Pour moi, c’est l’occasion de donner, à mon tour, ce que j’ai aimé recevoir quand j’ai commencé le cinéma tout jeune : l’écoute, les réponses, les solutions… En tant que coach, j’espère apporter un peu d’expérience et beaucoup d’échanges autour des projets des participants aux horizons divers et variés, car des néophytes au pros, c’est un étrange melting-pot culturel. L’idée étant d’aider les porteurs de projets à les défendre tant par l’expression orale que sur supports audiovisuels (maquette, pré-film, extrait scène…). J’avoue que le facteur temps très serré m’interroge pour la création, c’est déjà compliqué quand on est pro et expérimenté, alors là ? On verra, c’est une première… L’autre truc sympa c’est que ça va peut être fédérer des équipes ou réveiller des passions, et c’est en plus l’initiative d’une jeune start-up qui mérite d’être accompagnée, et à ce titre tous les coaches, jurys ou experts viennent gracieusement. »

Cinéma Sprint donne le top départ de la 32e édition du Festival Premiers Plans d’Angers, il est orchestré par Xavier Massé, administrateur de Premiers Plans, François Gobert, dirigeant de What The Hack et Quentin Ménard, acteur-metteur en scène.

 

Le programme est bien rempli et chaque équipe devra, le dernier soir, convaincre le jury lors d’un pitch final comprenant la projection de la création et la présentation du projet. Une belle manière de se confronter les uns aux autres et de concrétiser une envie, une idée, un projet…

Cinéma Sprint, c’est du 17 au 19 janvier. Il reste des places ! Les inscriptions se font sur le site de Cinéma Sprint

08 Jan

Festival du Cinéma Espagnol de Nantes, tapis rouge pour Marisa Paredes

Qui pour succéder à Javier Bardem qui avait mis le feu lors de l’édition 2019 ?

C’est la comédienne Marisa Paredes, qui est l’invitée d’honneur de cette 30ème édition du festival qui se déroule du 26 mars au 5 avril à Nantes.

L’affiche a été dévoilée, on y découvre cette magnifique photo de Manuel Outumuro où la comédienne madrilène, n’hésite pas à se mettre à nue. Sur ce cliché en noir et blanc, elle incarne l’image d’une diva flamboyante un brin provocatrice. Et c’est bien ce qui caractérise cette artiste qui a marqué le cinéma espagnol et international.

Affiche Festival Cinéma espagnol / photo ©Manuel Outumuro

Marisa Paredes, égérie de Pedro Almodóvar

Pour beaucoup, Marisa Paredes, c’est Becky del Páramo, la mère de Victoria Abril dans « Talons aiguilles », ou encore Huma Rojo dans « Tout sur ma mère », 2 films du réalisateur espagnol Pedro Almodóvar, dont elle a tourné 6 films qui ont marqué le cinéma.

Piensa en mi de Luz Casal – la chanson emblème du film « Talons aiguilles »

Marisa Paredes a débuté sur les planches dans les années 60, puis au cinéma, elle se révèle dans les années 80 en pleine movida, ce mouvement culturel qui a touché l’ensemble de l’Espagne après la mort du général Franco.

Au fil du temps, elle est devenue l’une des comédiennes espagnoles les plus populaires, elle mène une carrière internationale en tournant avec les plus grands réalisateurs de Raoul Ruiz à Guillermo del Toro en passant par Manoel de Oliveira.

Durant le festival, Marisa Paredes, recevra le Prix d’honneur du festival, le mardi 31 mars, sur la scène de l’opéra Graslin.

Rendez-vous du 26 mars au 5 avril pour la 30ème édition du Festival du Cinéma Espagnol de Nantes.

Un avant-goût du festival

En attendant le programme de cette nouvelle édition, le Festival du Cinéma Espagnol propose, comme chaque année, une journée d’étude autour d’un film.

Rendez-vous le samedi 25 janvier 2020, dès 9h00 pour participer à la projection du film « Diecisiete » de Daniel Sánchez Arévalo en version originale sous-titrée en français.

La séance sera suivie d’une leçon de cinéma et d’une analyse filmique proposées par Virginie Gautier N’Dah-Sékou, maîtresse de conférences à l’Université París-Est Créteil. Le réalisateur Daniel Sánchez Arévalo sera présent lors de cette rencontre pour échanger avec le public autour de la genèse de son œuvre.

Entre road movie et récit picaresque, »Diecisiete » raconte l’histoire d’Héctor, 17 ans, interné dans un centre de détention pour mineurs. L’avenir semble tout tracé pour ce jeune rebelle. Mais c’est sans compter sur la relation forte qu’il va nouer avec Oveja, un chien aussi réservé et farouche que lui.
Lorsqu’Oveja est adopté par une famille, un voyage inattendu commence alors pour Héctor, bientôt rejoint par son frère Ismaël, sa grand-mère Cuca.

Bande annonce du film « Diecisiete »
Journée ouverte à tous sur inscription (dans la limite des places disponibles)
Faculté des Langues et Cultures Etrangères, Université de Nantes
Contact : scolaires@cinespagnol-nantes.com

04 Jan

Yves Piat , un nantais nominé pour l’Oscar et le César du meilleur court-métrage avec « Nefta Football Club »

C’est un conte de fée qu’est en train de vivre Yves Piat avec son court-métrage « Nefta Football Club ».

Il vient d’être nominé pour les Oscars et les Césars dans la catégorie du meilleur court-métrage de fiction, rien que ça !

Rencontre avec Yves Piat, un réalisateur avec des étoiles pleins les yeux. Surpris par ce succès, il revient sur son parcours et sur celui de son film « Nefta Football Club »

©Amike Nelson/EPA/Maxppp – Raynald Praud – Les Valseurs

Du dessin… à la réalisation

Installé à Nantes depuis une quinzaine d’années, Yves Piat a toujours été passionné par l’image et tout d’abord par le dessin animé.

Après un parcours qui l’entraîne vers l’animation, le graphisme, il se tourne vers les plateaux de cinéma en tant qu’assistant décorateur, et commence à réaliser des fausses publicités. En 2001, il co-écrit et réalise un premier court-métrage « Tempus Fugit » avec Maurice Garrel. Le film est sélectionné dans quelques festivals, mais pour Yves, « il n’était pas accompli, car j’étais jeune et je n’étais pas moi-même accompli… je ne l’ai pas fait pour de bonnes raisons. »

Dès lors, il s’attache à écrire un long-métrage, qui mettra « 5 ans à ne pas se faire« .

Après une expérience en tant que créateur d’entreprise, une parenthèse de quelques années, il retrouve l’envie et le souffle pour se lancer de nouveau dans la réalisation, en rappelant « je me suis nourri de ces différentes expériences« .

L’enfance au cœur de l’histoire

« Nefta Football Club » est riche de toutes ces épreuves, il est le fruit de rencontre et de moment de vie.

L’histoire : Dans un village tunisien, des enfants jouent au foot sur un terrain vague. Pendant ce temps, Abdallah et Mohammed tombent sur un âne avec un casque aux oreilles et accrochés aux flancs, des sacs pleins d’une poudre blanche. Les deux jeunes frères décident de ramener les sacs au village.

« Nefta Football Club ©Les valseurs

Le scénario lui est inspiré par un souvenir d’enfance et par sa rencontre avec le désert marocain.

Ensuite, c’est l’observation et l’écoute qui le guide. L’idée de l’âne passeur de drogue est un fait qui lui est raconté. Et le thème du foot, lui vient d’une constatation « les enfants jouent tout le temps au foot là-bas, avec tout ce qui leur tombe sous les pieds. Ce film est un mélange joyeux que j’ai décomposé et recomposé pour en faire une histoire. Je suis fan des films chorales« .

Le sujet est sérieux, le trafic de drogue, mais ici le réalisateur y apporte un point de vue décalé. Le film traite ce sujet avec humour et tendresse pour les deux enfants que l’on suit face à cette découverte.

Pour Yves, ces deux frères symbolisent l’écart entre l’enfance et l’adolescence, avec le grand qui se comporte déjà comme un adulte et le plus petit qui reste dans son monde d’innocence.

Un film né sous une bonne étoile

Mettre en scène un tel projet n’a pas été simple, mais pour le réalisateur nantais, « Nefta Football Club » est vraiment placé sous une bonne étoile.

Durant le tournage, le film connaît beaucoup de déconvenues.

Tout d’abord, la production lui annonce que tourner dans le désert marocain est trop cher, il faut donc se replier sur la Tunisie. Et heureusement, car pendant le tournage, il a neigé au Maroc !

De même, pour des raisons économiques et pour gagner des journées de tournage, certaines scènes sont réécrites pour être filmées le soir. C’est un mal pour un bien, car ces scènes donnent un ton et traduisent l’ambiance très particulière d’une ville du Maghreb.

Des mouvements de contestation sont annoncés en Tunisie quelques semaines avant le tournage, et là encore tout se finit bien, au moment du tournage le calme est revenu dans le pays.

Nefta Football Club ©Les valseurs

Le casting est aussi le fruit d’un heureux hasard.

Lors des castings organisés par la production, j’ai rencontré plus d’une centaine d’enfants, mais ils sortaient des beaux quartiers, ils avaient l’habitude de la caméra pour des pubs, clips ou autres… moi je voulais de l’innocence, un vrai regard. Je suis donc parti dans les quartiers, dans les rues pour rencontrer des jeunes.

« Finalement, j’ai rencontré Eltayef pour interpréter le grand frère, il y a eu tout de suite une grande complicité entre nous. Et pour le petit, j’ai trouvé Mohammed seulement 2 jours avant le tournage dans une école de danse. »

Quand on dit une bonne étoile … et ce n’est pas fini !

Des prix, des prix…

« Nefta Football Club » a rencontré son public.

Et tout commence dès 2017, où il reçoit le prix du public pour un scénario court-métrage au Festival Premiers Plans d’Angers. Voilà de quoi lancer la belle aventure de ce film.

Dès lors, les prix s’enchaînent. Ça commence en 2018, avec un premier prix au Cinemed, festival cinéma méditerranéen de Montpellier.

Et depuis les sélections et les récompenses ne s’arrêtent plus. En quelques mois, le film obtient une centaine de sélections en France et à l’étranger, et reçoit plus de 60 de prix, à Clermont-Ferrand, au Mexique ou à Aspen. Le film devient alors éligible pour les Oscars 2020.

Prix du public Festival du court-métrage de Clermont-Ferrand ©Juan-Alonso

Une nouvelle histoire commence.

Un Oscar, un César… on croise les doigts

Yves Piat n’en revient toujours pas, mais oui, il est nominé pour les Oscars et pour les César !

C’est une consécration, après plusieurs étapes de qualification, « Nefta Football Club » sera donc présent aux deux cérémonies. Réponse, dimanche 9 février à Los Angeles pour les Oscars et vendredi 28 février à Paris pour les César.

La belle aventure de « Nefta Football Club » se poursuit, il ne reste plus qu’à croiser les doigts !

Affaire à suivre…