08 Oct

Spirou… l’espoir malgré tout, d’Emile Bravo

Spirou, humain malgré tout

La parution du premier chapitre de « L’espoir malgré tout » marque le deuxième (grand) chapitre d’Emile Bravo avec le personnage de Spirou qui, pour la circonstance, est fait défenseur des droits de l’homme par l’ONU.

« Je dors, mais mon coeur veile »… Tel était le message adressé à Spirou à ses « lecteurs-amis » lors de l’interruption de la parution de son journal pendant l’occupation de la Belgique par l’Allemagne. Et pendant cette période, Emile Bravo fait battre le coeur de Spirou au rythme d’une quête : retrouver Kassandra, rencontrée dans « Le journal d’un ingénu ».

Dix ans après cet album multi récompensé, situé peu avant le début de la Seconde Guerre Mondiale, Emile Bravo entreprend de raconter le destin de Spirou pendant le conflit dans « L’espoir malgré tout », roman graphique en 320 pages et quatre tomes, dont le premier vient de sortir.

« L’innocence de Spirou nous tend la main pour cette aventure », annonce Emile Bravo. C’est ainsi qu’il nous raconte la confusion de la « drôle de guerre » et la « guerre éclair » du printemps 1940 à hauteur d’un enfant que, on le pressent déjà, cette période va fondamentalement changer. Des rencontres : un couple d’artistes juifs, un fermier que l’enfer de la Grande Guerre a poussé à reconsidérer toutes ses valeurs… Et la présence de Fantasio, qui accompagne Spirou à sa manière, au fil d’échanges parfois orageux. « Fantasio, c’est Fantasio », sourit Emile Bravo. « Un grand échalas un peu snob et pédant »… Et quasi paparazzi, vingt ans avant l’invention du terme par Federico Fellini !

Emile Bravo s’offre deux légers clins d’oeil (que nous vous laissons le soin de découvrir) à l’avenir du personnage, mais il s’agit avant tout pour le dessinateur/scénariste d’amener Spirou dans son monde : « J’ai décidé de ne pas toucher à l’univers d’André Franquin. Ce qui m’intéresse, c’est l’avant Franquin. » Ce qui n’empêche pas Emile Bravo de réserver à Entresol, l’irascible portier du Moustic Hôtel, un sort à la (dé)mesure de sa bêtise, entre burlesque et humour noir !

Si son attitude impulsive et son manque de recul amènent parfois Fantasio à des choix pour le moins surprenants, les actes de Spirou sont toujours empreints d’une certaine éthique humaniste qui fait aujourd’hui de lui un nouveau défenseur des droits de l’homme, à l’occasion du 70e anniversaire de la Déclaration Universelle de 1948. C’est ainsi que la sortie du premier volume de « L’espoir malgré tout » s’accompagne d’un numéro spécial du journal de Spirou, « réunissant le Neuvième Art pour la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme », indique Florence Mixhel, rédactrice en chef du journal. Ainsi retrouve-ton dans les pages de ce numéro aussi bien Spirou que Cubitus ou Blake et Mortimer, vénérables anciens du journal de Tintin !

Outre le hashtag officiel #spirou4rights, les planches représentant les 30 articles de la Déclaration universelle des droits de l’homme dans les pages de ce numéro spécial font l’objet d’une exposition téléchargeable (www.spirou.com/onu, www.wbi.be/spirou4rights) en trois langues (français, anglais, espagnol) pour les centres culturels, bibliothèques, libraires, ou encore les écoles. Un anniversaire célébrant à sa manière le Spirou « espiègle au grand coeur »… Ainsi défini par Jean Dupuis (1875-1952), fondateur de la maison d’édition créatrice du personnage !

© Jean-Philippe Doret

Spirou « L’espoir malgré tout » (première partie)

Scénario & dessin : Emile Bravo

88 pages

Le journal de Spirou n°4200

« Un numéro humaniste »

52 pages

Parution le mercredi 10 octobre