Les météorologues français et espagnols étaient en colloque à Météo France pour présenter leurs travaux sur l’évolution du réchauffement climatique dans les Pyrénées. Le réchauffement climatique se confirme et à l’horizon de la fin du siècle le thermomètre pourrait augmenter de 1 à 7 degrés.
Les températures maximales dans les Pyrénées pourraient gagner entre 1,9 et 7,1 degrés d’ici la fin du siècle, selon deux scenarios envisagés par Climpy, un projet de recherche transfrontalier entre la France, l’Espagne et Andorre.
Deux scénarios possibles
Selon un premier scénario, le réchauffement se situerait à la fin du siècle entre +4,3°C et +7,1°C pour les maximales, et entre +3,6°C et +6,0°C pour les minimales,
Selon un second scénario, les fourchettes seraient de +1,9°C à +4,2°C pour les maximales, et de +1,6°C à +3,5°C pour les minimales.
Ces augmentations de température s’établissent par rapport à la moyenne des températures relevées entre 1961 et 1990, Jean-Michel Soubeyroux, climatologue à Météo-France, à Toulouse.
Des projections climatiques ont été réalisées sur la zone Pyrénées à partir des données d’un ensemble de modèles climatiques mondiaux et de combinaisons de modèles climatiques régionaux.
A l’horizon 2030, selon le premier scénario (1), le réchauffement serait compris entre 1°C et 2,7°C pour les maximales et entre 0,9ºC et 2,2ºC pour les températures minimales.
A l’horizon 2050, il s’établirait entre 2,0°C et 4,0°C pour les températures maximales et entre 1,7°C et 3,3°C pour les minimales.
Pour le second scénario (2), à cet horizon, les fourchettes sont de +1,4°C à +3,3°C pour les températures maximales, de +1,2°C à +2,8°C pour les températures minimales.
Moitié moins de neige à 1800 d’ici 2050
Conséquence de ce réchauffement dans les Pyrénées centrales, l’épaisseur moyenne de la neige, à une altitude de 1.800 m, « pourrait diminuer de moitié d’ici 2050 selon la référence actuelle, tandis que la période de neige continue au sol réduirait de plus d’un mois », selon l’étude menée par les scientifiques du projet Climpy.
Dans le passé, entre 1959 et 2010, « les températures moyennes dans les Pyrénées ont augmenté de 1,2°C, bien que le réchauffement n’ait été ni constant, ni régulier »,analyse Climpy.
Sur cette période, les cumuls annuels des précipitations ont baissé de 2,5%, « en raison surtout de la diminution des précipitations durant l’hiver et l’été. Le versant espagnol et méditerranéen a connu une baisse plus importante que le versant français », notent les scientifiques.
Le glacier de l’Aneto réduit après un été 2018 particulièrement chaud
Impressionnantes vues sur un glacier de l’#aneto 3404m à « nu » malgré des chutes de neige importantes l’hiver dernier.
👉La faute à un été très chaud et surtout sans gelées en altitude … #pyrenees #aragon #pirineos #glacier
@AnetoSeguro Gerardo Bielsa pic.twitter.com/L0UNi7skmI— Météo Pyrénées (@Meteo_Pyrenees) 18 septembre 2018
Complément d’informations :
Le projet Climpy, lancé en 2016 pour une durée de 3 ans, Climpy vise à connaître l’évolution et les tendances du climat pyrénéen dans le contexte du changement global. Il réunit Météo-France, les services météorologiques espagnol et catalan ainsi que des organismes de recherche français, espagnols et andorrans.
(1)Le premier scénario cité par Climpy se base sur « le scénario tendanciel : on continue à faire ce que l’on fait aujourd’hui » dans le cadre de la lutte contre le réchauffement, a commenté M. Soubeyroux.
(2)Le second scénario, c’est celui plus volontariste « des accords de Paris que l’on applique », a-t-il ajouté, soulignant que « les mesures qu’on prend maintenant auront des conséquences seulement dans 30 ans ».
EG avec AFP