La presse est unanime ou presque: Pierre Moscovici et la France ont obtenu un portefeuille prestigieux au sein de la future Commission européenne: l’actuel député du Doubs gèrera en effet les Affaires économiques et financières, les douanes et la fiscalité. « Au moins deux postes de commissaire en un », souligne par exemple Mediapart. Mais la presse est aussi unanime ou presque pour considérer que la tâche de Pierre Moscovici sera ardue. « Ce n’est pas lui qui va redonner de l’influence à la France », estime ainsi François Beaudonnet, le correspondant de France 2 à Bruxelles. Revue de presse.
Pierre Moscovici nommé à Bruxelles, c’est d’abord, pour le Journal du Dimanche, « la concrétisation d’un rêve européen ». Le JDD le rappelle: « Cela faisait des mois que Pierre Moscovici se préparait à assouvir ses rêves européens. »
En obtenant un portefeuille élargi, la France et son représentant ont gagné leur bras de fer avec l’Allemagne d’Angela Merkel. « C’est un poste prestigieux, (…) un des postes les plus importants, si ce n’est LE plus important, de la Commission », juge le site francetv.info. « Paris a su venir à bout des réticences de Berlin et le fait est suffisamment rare pour le souligner », renchérit La Tribune.
« L’éternel second »
Seulement voilà, contrairement à ce que souhaitait François Hollande, Pierre Moscovici ne fait pas partie des sept vice-présidents de cette nouvelle commission. Le commissaire français sera « encadré par deux avocats de l’austérité », écrit Mediapart.
« Le nouveau commissaire aux Affaires économiques sera ainsi chapeauté par un « super-commissaire ». Il s’agit du Finlandais Jyrki Katainen, selon francetv.info, Ce chantre de l’orthodoxie budgétaire a en fait servi de monnaie d’échange pour que Berlin accepte la nomination de Pierre Moscovici »
Pour Le Figaro, le député du Doubs reste « l’éternel second »: « La nomination de Pierre Moscovici au poste de commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires devait représenter pour lui une consécration, «un nouveau départ», comme il le disait lui-même. Las, à peine nommé, le voilà cornaqué par deux vice-présidents chargés d’exercer sur lui une sorte de «tutelle», histoire de s’assurer que les penchants dépensiers de la France ne trouvent pas trop d’échos à Bruxelles. »
« Entre le marteau et l’enclume »
La nomination à Bruxelles de l’ancien ministre de l’Economie est jugée « honteuse » par plusieurs élus français, comme le rapporte Le Figaro. « Pas encore commissaire, Pierre Moscovici est déjà décrié », constate pour sa part L’Opinion.
Reste qu’ « Avec Pierre Moscovici, la France peut tenter d’infléchir (un peu) la ligne économique européenne » pour francetv.info. « Il sera en phase avec les questions que la France souhaite mettre dans la balance pour réorienter la politique budgétaire. Mais reste à savoir quelle marge de manœuvre peut avoir un socialiste à ce poste, il sera forcément entre le marteau et l’enclume », confie la députée socialiste Karine Berger au JDD.
« Le plus libéral des socialistes »
« A l’heure où l’austérité « made in Germany » fait la preuve de ses limites, pourquoi pas un social-démocrate rusé – le plus libéral des socialistes avant l’arrivée d’Emmanuel Macron – pour essayer, enfin, une autre politique ? », veut croire le Nouvelobs.com.
« Victoire à la Pyrrhus pour Paris? » (La Tribune), « Joker du président ou boulet pour l’Europe? » (Nouvelobs.com), l’arrivée de Pierre Moscovici à Bruxelles pose beaucoup de questions. L’élu du Pays de Montbéliard dispose d’un mandat de cinq ans pour apporter des réponses.
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