Pierre Moscovici, qui fut directeur de campagne de François Hollande en 2012, a assuré ce mercredi qu’il était « possible de faire une campagne économe » et « exemplaire », alors que l’affaire de fausses factures à l’UMP jette le trouble sur les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. « Ce que je peux dire, c’est que pendant un an – notre campagne a été plus longue que celle de Nicolas Sarkozy et plus efficace puisque nous l’avons emporté – nous avions une obsession, une règle: respecter la loi », a déclaré le député PS du Doubs sur RFI.
« Ce que j’ai toujours dit à mes équipes administratives et financières, c’est: « nous avons un plafond de dépenses, il est de 22 millions d’euros, nous serons en dessous et même nettement en dessous parce qu’il faut garder une marge de prudence pour le Conseil constitutionnel au cas où il voudrait réintégrer des dépenses, ce qu’il a fait », a développé l’ancien ministre de l’Economie du gouvernement Ayrault.
« Il y a une logique implacable dans votre ménage, pour une entreprise, une collectivité: on commence par respecter le plafond de dépenses et on dépense en fonction du plafond. Manifestement, d’autres ont eu une autre logique qui consistait à dire on commence par dépenser et ensuite, on voit ce qu’on fait du plafond. C’est du moins ce qui apparaît d’après certaines accusations, y compris avec des fausses factures », a-t-il poursuivi.
« Il faut être irréprochable, rigoureux, sérieux. Il y a des règles et des lois en République et quand on est candidat à la plus haute fonction de l’Etat comme à n’importe quelle fonction, il faut les respecter. C’est ce que nous avons fait scrupuleusement. Cela veut dire qu’il est possible de faire une campagne économe, exemplaire, propre, qui respecte les règles. C’est indispensable. C’est aussi ça qu’ont exprimé les électeurs dimanche. Éthique, renouveau: il faut entendre ce message », a conclu le député du Doubs, qui brigue un poste à la Commission européenne.
Le nom de Nicolas Sarkozy a été lancé dans l’affaire Bygmalion lundi avec les aveux de son directeur adjoint de campagne Jérôme Lavrilleux selon lesquels des factures présentées à l’UMP par Bygmalion avaient en réalité servi à financer la campagne présidentielle de 2012, dont les comptes ont d’ores et déjà été rejetés. (AFP)
L’interview de Pierre Moscovici sur RFI:
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