Candidat de la France à la Commission européenne, le député du Doubs Pierre Moscovici devrait bientôt être nommé commissaire européen en charge des Affaires Economiques. Il a « de bonnes chances » a confié en début de semaine une source diplomatique française à l’AFP. Au départ réticente, la chancelière allemande Angela Merkel « a fini par céder à la demande de la France », selon Les Echos.
Pour Les Echos, la nomination de Pierre Moscovici au poste de commissaire en charge de l’économie constituerait le « premier acte d’indépendance de Jean-Claude Juncker« , qui a imposé un « cessez-le-feu » entre Paris et Berlin. « La chancelière a admis que barrer la candidature de Pierre Moscovici aurait été un affront suffisamment grave pour déstabiliser profondément la relation franco-allemande », écrit le quotidien économique.
D’après la presse allemande, Berlin conditionnerait son oui à la nomination aux côtés de Pierre Moscovici d’un « expert en politique budgétaire à la ligne dure, venu du nord de l’Europe » à un poste de vice-président, auquel le Français aurait à rendre compte. Le Finlandais Jyrki Katainen serait favori pour ce rôle.
Pas de « superviseur »
« Pierre Moscovici aura la pleine maîtrise de son portefeuille », a réagi à l’AFP une autre source diplomatique française, favorable à l’ancien ministre de l’Economie. « Ce sera un portefeuille plein avec toutes les attributions d’un commissaire aux Affaires économiques et il se peut qu’il y ait par ailleurs un vice-président chargé de la croissance, avec lequel il faudra naturellement coopérer mais qui ne peut être un superviseur », a-t-on ajouté.
« Attendons que le meccano soit bien en place. Les meccanos à la fin c’est compliqué, donc ça peut bouger au dernier moment, mais ça va plutôt dans ce sens », affirme une troisième source diplomatique.
Une « responsabilité économique »
« Je pense que les choses évoluent pas mal », a lui-même estimé Pierre Moscovici sur Radio Classique et LCI. Toutes les conditions sont réunies pour que la France occupe une responsabilité économique de premier plan au sein de la prochaine Commission ».
Face aux difficultés de la France à se conformer aux règles budgétaires européennes, l’Allemagne était très réticente à l’idée de confier le portefeuille économique à un Français. D’après l’AFP, la France va cette année et vraisemblablement l’an prochain encore dépasser le plafond de déficit budgétaire imposé par les traités européens.
Jean-Claude Juncker devrait présenter son équipe en début de semaine prochaine.$
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