Invité de Guillaume Durand ce lundi matin sur LCI–Radio Classique, Pierre Moscovici est sorti de ses gonds quand il a été interrogé sur l’impopularité de François Hollande. « Il faut mettre un coup d’arrêt à tout cela, à cette forme de Hollande bashing, a répondu le député PS du Doubs. Je trouve cela grave. Nous avons en France des institutions. Les institutions, c’est le quinquennat. Le Président de la République est élu pour cinq ans ». L’ancien ministre de l’Economie et des Finances a dénoncé un « climat » entretenu notamment par certains médias « qui cherchent à jeter je ne sais quel voile d’illégitimité » sur François Hollande.
Pierre Moscovici a cité en exemple le récent sondage du Figaro Magazine, qui demandait à un échantillon représentatif de Français quel candidat PS ils préféraient pour 2017. 3% seulement des personnes interrogées ont répondu François Hollande.
« Il faut respecter la fonction présidentielle. On a besoin d’avoir des institutions solides, et le Président de la République est la clé de voûte des institutions », défend Pierre Moscovici, pour qui la seule question qui vaille, c’est « Est-ce que la France ira mieux en 2017 qu’en 2012? »
La présidence de la Commission européenne? « Ce n’est pas d’actualité »
Alors que plusieurs dirigeants européens tentent de faire barrage à Jean-Claude Juncker pour la présidence de la future Commission européenne (voir l’article des Echos à ce sujet), la presse allemande rapporte que François Hollande aurait milité pour Pierre Moscovici. « Je n’ai aucune idée de ces discussions », assure le principal intéressé, qui ne cache pas en revanche son désir de rejoindre Bruxelles comme commissaire en charge des dossiers économiques: « François Hollande est soucieux avant tout que la construction européenne se réoriente et que l’on ait une politique économique substantiellement différente (…) Il me fait confiance pour demain, être à la Commission européenne et pouvoir agir afin que la politique économique européenne soit beaucoup plus volontaire. »
Quant à la présidence de cette future Commission, Pierre Moscovici se dit persuadé que « François Hollande est respectueux du résultat des élections européennes. Le Traité de Lisbonne dit qu’on doit tenir compte de ce résultat. C’est le PPE qui est arrivé en tête, donc Juncker ».
Une « majorité d’idées » pour la fusion des régions
Enfin, sur la fusion des régions, dont François Hollande donnera les derniers détails demain mardi, Pierre Moscovici a défendu une « réforme d’intêrêt général », qui ne doit pas uniquement s’envisager « à l’aune des économies » mais comme « une réforme de modernisation de notre organisation territoriale ».
« J’espère qu’on trouvera sur un sujet de cette nature-là en France ce qu’Edgar Faure appelait une majorité d’idées, affirme l’ancien ministre. J’ai noté que des élus de droite, du centre, jadis, hier, appelaient à cette réforme-là. Le Président de la République s’apprête à la proposer. Chiche ».
L’interview de Pierre Moscovici par Guiillaume Durand en intégralité.
A lire aussi: Fusion des régions: « L’objectif, c’est pas uniquement des économies, c’est l’efficacité » Pierre Moscovici: il est « possible de faire une campagne économe » et « exemplaire » « Historique », « honte », « désastre »: la victoire pour le FN, la gueule de bois pour les autres Pierre Moscovici : sur la route de Bruxelles Pierre Moscovici chargé d’une opportune mission parlementaire Comment Pierre Moscovici et le PS vont éviter une législative partielle à risque dans le Doubs Pour Pierre Moscovici, François Fillon est un « sectaire qui n’est pas compétent »