Comme nous vous en parlions ici même hier, l’ex-ministre de l’Économie Pierre Moscovici, pressenti pour être le prochain membre français de la Commission européenne, a été chargé hier d’une mission de six mois qui permettra ainsi d’éviter une législative partielle risquée pour la majorité. « Le Premier ministre m’a confié une mission parlementaire pour six mois, sur la contribution des politiques européennes à la croissance et à l’emploi, bien sûr à l’échelle européenne, aussi à l’échelle française, ainsi que sur la manière dont les agents économiques, et notamment les entreprises, pouvaient s’approprier ces politiques », a expliqué l’intéressé à l’AFP à sa sortie d’une rencontre avec Manuel Valls à Matignon.
Redevenu député du Doubs à la suite de sa sortie du gouvernement, le responsable socialiste a indiqué avoir reçu lundi matin sa lettre de mission, qui doit être menée en liaison avec plusieurs ministères. Une mission parlementaire de six mois permet aussi de transmettre son siège à son suppléant, alors que le seul départ à la Commission européenne, qui aurait lieu à l’automne, n’est pas un motif pour éviter la tenue d’une législative partielle, très risquée dans l’état actuel de l’opinion.
« Le but de la mission c’est avant tout d’être utile, d’être utile à l’Europe, pour expliciter ce que peut être une certaine réorientation des politiques économiques européennes », a plaidé M. Moscovici, interrogé sur ce point.
« C’est être utile aussi à la France, parce qu’on pourrait avoir un rapport volontaire et positif sur les politiques européennes », a-t-il fait valoir.
« Et puis c’est vrai que c’est aussi pour moi l’occasion de me préparer à l’exercice éventuel de responsabilités européennes le moment venu », a ajouté M. Moscovici.
« Une voix positive »
Ces futures responsabilités ont-elles été évoquées avec M. Valls? « Je sais avoir la confiance du Premier ministre, qui me la témoigne par cet entretien, et du Président
que je verrai demain (mardi) après-midi, mais chaque chose en son temps », a répondu M. Moscovici.
L’entretien a également eu un volet « évidemment politique », le Premier ministre lui a « notamment demandé de (s)‘investir dans la campagne européenne, ce qu'(il
fera) volontiers ». « Je continuerai d’apporter une voix positive parce que je pense que le chemin du redressement, des réformes qui est en cours depuis 2012, est un chemin sur lequel il faut tenir bon », a ajouté M. Moscovici. (AFP)