« Si j’étais demain , comme je le crois et je l’espère, commissaire européen… » Ce matin sur France Inter, Pierre Moscovici a répété son « intérêt » pour la future Commission européenne, présidée par le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker. « Je suis prêt à exercer ces responsabilités », affirme le député PS du Doubs, qui balaie d’un revers de main la « rumeur » Elisabeth Guigou. Alors que des médias allemand et français font de la députée de Seine-Saint-Denis la nouvelle favorite pour représenter la France à Bruxelles, l’ancien ministre de l’Economie fait lui confiance à la « constance » de François Hollande.
Hier, le journal allemand Der Spiegel et son homologue français Paris-Match assuraient qu’Elisabeth Guigou était désormais en pole position pour remplacer Catherine Ashton au poste-clé de Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères. Exit donc, Pierre Moscovici, favori depuis des mois et candidat « pré-désigné » de l’Elysée?
Ce matin, le principal intéressé, député du Doubs, affiche sa sérénité sur l’antenne de France Inter: « Je ne suis pas certain que ce soient des informations tout cela ». Il évoque même une « rumeur ».
Pierre Moscovici assure ainsi que « Le Président de la République est très constant sur sa position européenne ».
Il rappelle que « la France souhaite un poste économique » à la Commission européenne, qu’elle n’est pas et n’avait jamais été candidate au poste de Haut représentant, et qu’elle y soutenait justement une autre candidate, l’Italienne Federica Mogherini.
Quant à l’exigence de parité au sein de la future Commission, il estime que la France a déjà donné: « La France, dans son histoire, est un des deux ou trois pays qui a le plus contribué à la représentation des femmes dans la Commission européenne. Et il y a douze pays qui n’ont jamais envoyé une femme à la Commission européenne. Peut-être faut-il se tourner davantage vers eux ».
Bref, pour Pierre Moscovici, en dépit des critiques, la France est légitime pour un poste de vice-président en charge de l’Economie: « La France n’est disqualifiée pour rien en Europe » . Et pour occuper ce poste, lui-même est le plus légitime, aux yeux de François Hollande notamment:
« Pour moi, ce qui est très important, c’est la constance et la confiance. Je sais avoir sa confiance. Je crois aussi avoir la confiance de Jean-Claude Juncker. Et je veux dire qu’ils peuvent tous les deux avoir confiance en moi. Si demain je suis commissaire européen, je mettrai toute mon énergie, toutes mes forces, toute mon expérience (j’ai été ministre des Affaires européennes,, j’ai été ministre des Finances, j’ai été vice-président du Parlement européen), pour faire avancer l’Europe et pour, simultanément, la réorienter vers la croissance et l’emploi. »
Les Etats membres doivent désigner d’ici fin juillet leur candidat pour intégrer l’équipe de Jean-Claude Juncker. Près de la moitié des pays européens ont déjà désigné leur représentant, notamment l’Allemagne et la Grande-Bretagne.
La Commission européenne sera investie en octobre par le Parlement pour entrer en fonction début novembre.
L’interview de Pierre Moscovici par Marc Fauvelle
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