L’ancien ministre français des Finances, Pierre Moscovici, se prépare à intégrer la prochaine Commission européenne, au sein de laquelle il vise un poste économique, se prévalant de la « confiance » du président français, François Hollande.
Après son départ du gouvernement au lendemain de la déroute des socialistes aux élections municipales, M. Moscovici s’est vu confier une mission parlementaire sur la « contribution des politiques européennes à la croissance et à l’emploi« .
Voici comment il voit le rôle de la France à Bruxelles… et un peu le sien…
« C’est un travail que je veux utile« , a-t-il affirmé devant quelques journalistes lors d’un premier déplacement à Bruxelles. « Cette mission n’est pas un prétexte. Ce n’est pas une pré-désignation » à la Commission, assure-t-il. Mais c’est « un signe de confiance sans ambiguïté » de la part du président François Hollande et du Premier ministre Manuel Valls. « Le président a une option« , même s’il « peut y avoir des aléas« .
Alors que la présidente de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, la socialiste Elisabeth Guigou, est aussi officiellement candidate, M. Moscovici déclare qu’il n’y a « pas de concurrence« .
Il estime que sa mission de six mois est une façon de se « préparer » à sa future fonction, « mais pas au sens du lobbying« . Il plaide pour que la France obtienne un poste économique, parce que le « grand enjeu pour la prochaine Commission sera économique« . L’ancien ministre affirme qu’il « faut sortir de l’idée que la France est un anti-modèle économique« , même si le pays apparaît parfois comme le mauvais élève de la classe européenne en raison de sa difficulté à réduire ses déficits et à se réformer.
« Il n’y a aucun poste dont la France peut se sentir exclue« , dit-il, interrogé sur le portefeuille crucial des affaires économiques, chargé notamment de faire respecter la rigueur budgétaire. Mais il souligne qu’il y a plusieurs autres postes économiques.
Il se dit prêt à travailler avec les deux principaux candidats à la présidence de la Commission, le chrétien-démocrate Jean-Claude Juncker, qui « n’est pas conservateur » et dont il apprécie la « convivialité », comme avec le social-démocrate Martin Schulz, dont il loue « l’énergie » et l’autorité ».
« L’enjeu politique, c’est de remettre la Commission au centre du jeu« , avec plus de « leadership » et de « crédibilité« .
A Bruxelles, vendredi, il rencontrait des conseillers du président de la Commission et du président du Conseil, des directeurs généraux de la Commission, ainsi que le commissaire français sortant, Michel Barnier (Services financiers). Il a prévu de se rendre dans au moins la moitié des pays membres de l’UE.
Face à la percée attendue des eurosceptiques aux européennes, Pierre Moscovici rejette la tentation pour les partis de gouvernement de faire de « l’euroscepticisme light », qui ne peut conduire selon lui qu’à un renforcement du sentiment anti-européen. « La bonne réponse, c’est d’avancer vers plus d’intégration, pour que le bilan soit plus convaincant« .
Il plaide aussi pour plus d’idées européennes « ambitieuses » en France, car les « attentes sont là » de la part des Français, qui ne sont « ni pour une sortie de l’euro ni pour une sortie de l’Europe« .
(Avec AFP)