Gabriel Amard, entouré de la tête de liste Emmanuel Girod et de la conseillère municipale sortante Marie-Odile Crabbe-Diawara (©f3fc)
Emmanuel Girod a lancé sa campagne hier à Besançon. Pour sa première réunion publique, la tête de la liste « A gauche toute, place au peuple » a choisi un thème qu’il entend « marteler » tout au long de la campagne: la gratuité des services publics. Sont visés en particulier: les transports… et l’eau. A la tribune, à côté du patron local du Parti de Gauche, Gabriel Amard, néo-Lédonien et président de la communauté d’agglomération des Lacs de l’Essonne. Cette collectivité a déjà mis en place des tarifs différenciés selon les usages de l’eau. Les entreprises et les commerçants paient plus cher pour assurer la gratuité des premiers mètres cubes d’eau destinés à l’usage domestique. Un projet qui figure également au programme… de Jean-Louis Fousseret, le maire PS sortant.
Le Front de Gauche de Besançon était réuni hier soir salle Battant. Tout le Front de Gauche. Il y avait bien sûr le Parti de Gauche, les Alternatifs et la Gauche anticapitaliste, engagés derrière Emmanuel Girod. Mais il y avait aussi des communistes, comme Christophe Lime, adjoint au maire sortant et qui repart sur la liste de Jean-Louis Fousseret. Une famille recomposée qui partage bon nombre d’idées.
Quand Jean-Louis Fousseret a dévoilé son programme économique la semaine dernière, le maire sortant a proposé la gratuité des premiers mètres cubes d’eau « pour toutes les familles ». « La gratuité est payée par la surconsommation, grâce à la progressivité des tarifs », détaillait alors Christophe Lime. L’adjoint communiste en charge de l’eau rappelle d’ailleurs que la ville a déjà supprimé la dégressivité. Auparavant, les rabais étaient pour ceux qui consommaient le plus. Bientôt, ils seront pour ceux qui consomment le moins. « L’objectif, c’est de réduire la consommation d’eau » arguait Anne Vignot, qui représente EELV dans l’attelage du maire sortant.
« Le maire picore pour paraître fun »
Quelques jours plus tard, c’est également la gratuité des premiers mètres cubes d’eau que défendent Emmanuel Girod et l’autre partie du Front de Gauche. « Le maire picore pour paraître fun. Nous, on propose une vraie révolution », nuance l’inspecteur du travail.
« Nous sommes décidés à mettre la raclée à la politique gouvernementale, renchérit Gabriel Amard, pressenti pour mener la liste du Front de Gauche (réuni) aux européennes dans l’Est. Ils sont au service d’une idéologie, d’intérêts particuliers. Ils sont en train de faire les poches aux citoyens. L’élection municipale est l’occasion de dire stop à cette culture-là ».
« De nouveaux droits »
Le Parti de Gauche et ses alliés souhaitent donc « ouvrir de nouveaux droits » et « dégager du pouvoir d’achat ». La solution? faire revenir, par exemple, la chaufferie de Planoise ou le réseau de transports dans le giron public: « Une régie, ça coûte moins cher, parce qu’on ne rémunère pas les actionnaires, on ne cherche pas à faire du profit », explique Emmanuel Girod.
Quant à l’eau, Gabriel Amard préconise non seulement la progressivité des tarifs (« plus tu consommes, plus le mètre cube est cher »), mais aussi une différenciation des usages (« il faut assumer que l’eau qui concourt à un chiffre d’affaire va financer les mètres cubes gratuits »). Où fixer la barre de la gratuité? « Ça dépend des agglomérations et des usages », prévient le président de l’association d’élus « La Gauche par l’exemple ».
A l’issue de la réunion, Christophe Lime discute avec sa collègue élue au conseil municipal, Marie-Odile Crabbe-Diawara, des Alternatifs: « Il faut trouver le bon dosage: à Besançon, les deux plus gros consommateurs sont l’hôpital et l’université ». Augmenter la facture d’eau, une menace pour ces deux institutions publiques? Sans doute faudra-t-il accompagner la hausse des tarifs, imagine Christophe Lime…
Sur le principe, les deux parties de la famille Front de Gauche sont donc d’accord: les premiers mètres cubes « vitaux » doivent être gratuits. Reste maintenant à trouver la manière de l’appliquer. Et c’est là-dessus que les opinions divergent. Ah, les histoires de famille…
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