10 Nov

Le juge des référés rejette la suspension du nom de la région Occitanie

Cet après-midi, le juge des référés a rendu son jugement quant à la procédure en référé déposée par le collectif « Oui à Occitanie-Pays-Catalan ». La demande de suspension du nom de la nouvelle région est rejetée.

© maxppp Drapeaux catalans

© maxppp Drapeaux catalans

Pas de caractère d’urgence

Pour que la suspension soit prononcée, il faut qu’un caractère d’urgence soit établi. L’association « Oui à Occitanie-Pays Catalan » avait fait état de ce caractère d’urgence au vu des différentes manifestations intervenues en pays catalan depuis l’officialisation du nom. Selon le juge, il n’y a pas de risque de troubles à l’ordre public « il ne résulte pas de l’instruction que ce risque soit constitutif d’une situation d’urgence au sens et pour l’application des dispositions de l’article L. 521-1 du code de justice administrative « . Il n’a donc pas suivi les requérants.

« La condition d’urgence n’est pas remplie…sans qu’il soit besoin de statuer sur les moyens de légalité soulevés, la requête de l’association citoyenne « Pour Occitanie Pays catalan » et autres doit être rejetée, y compris les conclusions présentées au titre de l’article L. 761-1 du code de justice administrative. » Le jugement déboute aussi les requérants sur un deuxième aspect : « pas de moyen propre à créer, en l’état de l’instruction, un doute sérieux quant à la légalité de l’instruction ».

Le juge a donc rendu une ordonnance qui déboute en tous points la demande initiale, sauf le fait que les différentes communes mentionnées dans le recours pouvaient bien venir soutenir la démarche du collectif citoyen. Le nom de la région Occitanie n’est donc pas suspendu. Mais il reste le recours en ANNULATION déposé devant le Conseil d’Etat.

Une ordonnance en référé, qu’es aquò?

Le juge des référés est saisi par voie d’assignation. C’est donc le collectif « Oui à Occitanie-Pays Catalan » qui l’a saisi via son avocat Alain Monod. C’est une procédure spécifique, qui doit marquer un caractère d’urgence et des doutes sérieux sur la légalité, confiée à un juge unique, généralement le président de la juridiction. Il instruit l’affaire de manière contradictoire lors d’une audience publique qui s’est tenue jeudi dernier.  La procédure est généralement complémentaire d’un procès principal ordinaire à engager, ce qui a été fait par ce même collectif citoyen près du Conseil d’Etat. La décision est rendue sous forme d’ordonnance, dont la valeur n’est que provisoire et qui ne fait pas autorité de la chose jugée. L’ordonnance de référé ne tranche donc pas le litige, en l’occurrence y a t-il eu ou pas des points de droit contestables dans la désignation du nom de région Occitanie… ?  Y avait-il un caractère d’urgence …? Elle est cependant exécutoire à titre provisoire. L’ordonnance rendue ce jeudi n’a pas vu de caractère d’urgence, ni de doutes sérieux sur la légalité permettant de suspendre le nom de la région Occitanie. Mais le Conseil d’Etat se prononcera plus tard sur le fond et l’ANNULATION ou pas du décret qui a fixé le nom, certainement avant la fin du premier semestre 2017. 

Lo Benaset @Benoit1Roux

País Nòstre met de l’oc dans l’éco

L’occitan dans l’économie, c’est leur credo. Pour la seconde fois, le mouvement País Nòstre organise un colloque ce samedi 12 novembre sur le thème « La Région Occitanie, une force économique ». Un événement qui laisse place à d’autres initiatives, d’autres actions sur toute l’année, toujours dans le secteur économique.

Une action toute l’année

Peu avant le vote du nom de la Région Occitanie, une liste de 53 chefs d’entreprises qui s’engagent pour ce nom avait été publiée. País Nòstre y avait contribué. En tête de liste, on y retrouvait l’actuel président du stade toulousain René Bouscatel mais aussi des dirigeants des groupes Pierre Fabre, ACTIA, des dirigeants de toutes professions comme l’ancien rugbyman Gilles Bourguignon, PDG de la société “Le Fournil de Gilles” ou encore Christophe Barbier de la Coopérative “La Belle Aude”. Deux entreprises déjà récompensées par País Nòstre pour leurs actions en faveur de l’occitan.

 

Gilles Bourguignon a par exemple créée la collection « Trésors d’Occitanie » avec une brioche « la calina » (en référence aux coiffes des vigneronnes), mais aussi tout récemment « la crostada occitana » avec des explications sur le produit en occitan. Même chose pour « la Belle Aude », ex entreprise Pilpa de Carcassonne reprise par les ouvriers. Ils ont reçu la visite du mouvement occitan et un drapeau. D’autres entreprises seront ainsi honorées sur toute la nouvelle région.

Un colloque samedi 12 novembre

« Quand nous sommes allés le 24 juin dernier à Montpellier pour le vote du nom, nous avons pensé qu’il était important de voir quel avenir on pouvait donner à cette région dans le domaine économique. Il faut une identité, une culture pour l’accompagner, mais l’économie c’est primordial! ». Paroles de « Jaumet » alias Jacky Grau, l’un des acteurs de Païs Nòstre. Peu avant les régionales, le mouvement avait organisé un premier colloque à NarbonneCe samedi, de 8 h 30 à 18 heures, dans la salle des Synodes de l’hôtel de ville de Narbonne, Païs Nòstre donne la parole aux chefs d’entreprise pour un second colloque baptisé : « La Région Occitanie, une force économique ». La ville de Narbonne soutient cette manifestation.

Plusieurs thèmes seront abordés le matin comme « l’Economie régionale », « Les atouts de la viticulture, agriculture et agroalimentaire », en présence d’un autre ancien rugbyman (Laurent Spanghero) mais aussi de viticulteurs : Frantz Vénes (AOC Minervois), Alain Boullenger (AOC Gaillac), Jean-Pierre Fournier (AOC Corbières)…Et des coopérateurs : Christophe Barbier (Scop La Belle Aude), Yann Bertin (Coop Agri Bio).

L’après-midi, place à « l’Aménagement du territoire : comment les entreprises s’insèrent », animé par Jean-Pierre Laval, avec Gilles Bourguignon (PME Fournil de Gilles), Georges Dhers (économiste, Toulouse), Alain Péréa (Agglo Grand Narbonne). Viendra ensuite « Les atouts du tourisme en Occitanie », animé par Anne Boyer, avec Henry Forgues (de la revue « Escapades »), Philippe Calamel et Jean-Luc Davezac (mouvement politique Bastir).

Pour clôturer le colloque à 18H30, un concert du Troubadours Art Ensemble avec Sandra Hurtado-Ros (soprano, séfarades), Abdel Bouzbida (chant, maqâm), Gérard Zuchetto (chant, troubadour). Le spectacle « Lirica Mediterranea » réunit trois cultures (chrétienne, juive, arabe) autour de 4 musiciens.

Lo Benaset @Benoit1Roux

 

 

08 Nov

De l’occitan dins lo tram de Montpelhièr

Nous vous en parlions ici : la nouvelle ligne 4 du tramway de Montpellier, inaugurée en juillet dernier, diffuse ses annonces en français et en occitan.

ligne_4_tram_montpellier

Un équipe de l’Edicion Occitana est donc montée dans ce tramway flambant neuf pour y interroger les usagers. L’équipe est également allée à la rencontre de Stella Fontana, la voix occitane des annonces, ainsi que de Guy Barral, adjoint au maire de Montpellier chargé de la culture occitane.

 

Sirine Tijani Sirine Tijani Sirine Tijani Sirine Tijani Sirine Tijani Sirine Tijani Sirine Tijani

07 Nov

Jean-Marc Courbet se’n es anat

Jean-Marc Courbet, majoral del felibrige nos ven de quitar dins la nuèch de dissabte a dimenge a l’atge de 69 ans. Daissa l’imatge d’un òme dubèrt, fòrça amistós, qua manjava la vida a bèlses caissals e que faguèt plan de causas per la lenga e per lo moviment del felibrige. La ceremonia se tendra deman dimarç a 14H30 dins la colegiala de Bolena (84).

Photo : Georges Souche

Photo : Georges Souche

L’òme

Jean-Marc Courbet aimava prigondament la vida e sonses plasers : l’amistat, son òrt, las taulas bonas, los timbres e la musica. Se prenguèt de passion per la moto, la fòto, lo roman fantastic e la sciéncia-ficcion. Totjorn a se batre per far caminar la lenga : « Se passava pas un mes sens que nos sonèsse per parlar de nòstre combat comun per la lenga. El qu’èra un dels rars non-ensenhaires del moviment d’òc, èra totjorn interessat per las questions d’ensenhament », nos escriu Marie-Jeanne Verny. Particpèt a diferentas cridas per la lenga dins lo collectiu Anèm-Òc ! totjorn en cèrca de l’unitat. Escriuguèt un milierat d’articles dins « Prouvènço, dau ! », « Prouvènço d’aro » o encara « Li Nouvello de Prouvènço » e plan solide dins la revista del Felibrige. « Era un òme d’una granda modestia, d’una drechura intellectuala sens parelhas. Totjorn cercava çò que podiá menar a l’unitat, el qu’asirava lo sectarisme. E d’un grand coratge per se batre contra la malautiá. » Marie-Jeanne Verny se soven tanben del darrèr còp que venguèt a la librariá Sauramps de Montpelhièr :  » L’aviam convidat, al mes de junh passat, pels rescontres occitans de Sauramps, ont nos parlèt de sa revirada de Tagore. Era talament urós d’aver acabat aquel pretzfach… »

Era lo convidat de l’emission Vaqui a Bolena del 16 de junh de 2012 ambe Liza.

VAQUI à Bollène par france3provencealpes

Son percors

Jean-Marc Courbet nasquèt en 1947 à Camaret d’Aigas en Vauclusa. Filh de paisans, butèt d’estudis de quimia amb un BTS. Visquèt 5 ans a Paris e son servici militari lo menèt en Africa coma professor de matematicas. Es Bruno Eyrier que lo menèt a la lenga d’òc. Integrèt lo moviment Parlaren en 1978 e lo felibritge en 1990. Foguèt majoral en 1999 a la Santa-Estèla de Grasse. Farguèt lo Centre de Documentacion Provençala de Bolena en 82. Trabalhèt dins una entrepresa de sa vila Bolena puèi a Marcola dins una activitat ligada al nucleari. Se retirèt en 2007. Viatgèt un pauc de pertot, se mainèt bravament de la lenga nòstra, totjorn interessat tanben per las autras lengas. La lenga e la cultura d’òc venon de pèrdre un obrador màger.

La sepultura es prevista dimarç a 2 oras e miècha de l’aprèp dinnar, dins son país de Bolena.

Lo Benaset @Benoit1Roux

04 Nov

Du nouveau pour le recours catalan contre le nom de la région Occitanie

Par décret, et après une consultation citoyenne, le nouveau nom de la région Occitanie a été adopté et publié au journal officiel le 28 septembre dernier. Auparavant, près de 10 000 catalans se sont retrouvés dans la rue pour signifier leur refus de ce nom et leur choix : Occitanie-Pays Catalan. Depuis, l’association citoyenne pour « Occitanie-Pays Catalan » a déposé un recours devant le conseil d’état. Il devrait être examiné d’ici la fin du premier semestre 2017. Mais une procédure a été lancée en référé pour demander la suspension du décret ministériel en attendant que le Conseil d’Etat ne se prononce.

© France 3 LR Les panneaux Occitanie pays catalan de la manifestation catalane

© France 3 LR Les panneaux Occitanie pays catalan de la manifestation catalane

Une délégation à Paris jeudi 3 novembre devant le juge des référés

Après le recours déposé fin septembre devant le Conseil d’Etat, une délégation catalane s’est rendue hier à Paris pour plaider sa cause devant le juge des référés, accompagnée par leur avocat maître Alain Monod. Dans la délégation, le collectif « Oui à Occitanie-Pays- Catalan », la présidente du conseil départemental des Pyrénées-Orientales, le maire de Perpignan et 2 députés. Ils contestent donc la nouvelle appellation, et demandent la suspension du décret qui l’officialise en procédure d’urgence. Il y avait également en face un représentant du Ministère de l’Intérieur mais pas du Premier Ministre. Pour que la suspension (et non l’annulation) soit prononcée, il faut 2 éléments :

  • un caratère d’urgence qui existe selon eux avec cette colère catalane qui ne retombe pas et qui risque de dégénérer. Une manifestation est d’ailleurs prévue à Perpignan ce week-end.
  • un doute sérieux sur la légalité de la décision

Sur un plan juridique

Le juge des référés a demandé au Ministère que lui soit communiqué mardi au plus tard les 2 procès-verbaux des délibérations du conseil régional : celle du 15 avril qui met en place la procédure de la consultation et celle du 24 juin sur le vote du nom de la région. Plus étonnant, il aurait aussi demandé un document « scientifique » (sic) prouvant les différences entre Occitan et Catalan. C’est Maître Alain Monod, nommé avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation en 1984 qui est en charge de ce dossier. Nous l’avons joint au téléphone. Selon lui, il y a plusieurs éléments qui posent problème en termes juridiques :

  • le Premier Ministre n’aurait pas exercé son autorité en se contentant de suivre le vote de l’assemblée régionale. Ceci alors qu’un premier projet de décret exprimait le choix du nom « Languedoc »
  • le fait que dans sa jurisprudence sur les noms de communes et des départements, le Conseil d’Etat exigeait qu’il y ait soit une référence à l’Histoire, soit à la Géographie. Pour Alain Monod, Occitanie ne fait référence ni à l’un, ni à l’autre. Ce qui pourrait se discuter, notamment sur un plan historique.
Maître Alain Monod Photo : site de l'avocat

Maître Alain Monod Photo : site de l’avocat

La loi portant sur la réforme territoriale quant à elle ne faisait aucune mention sur les critères que l’on devait prendre en compte pour le noms des régions. Maître Monod qui est originaire de Castelnaudary est malgré tout assez optimiste : « Le juge des référés a été impressionné par le fait que la délégation était composée d’élus de tous bords, que sur 226 communes que compte le département 216 ont appuyé le recours. Ensuite le nom Occitanie est un nom exclusif et non inclusif. Il rejette les Catalans »

Sur ce point, il serait tout de même étonnant que le juge des référés se prononce pour la suspension du décret et donc du nom Occitanie. Ce serait la reconnaissance implicite de l’existence d’une communauté catalane, d’un peuple catalan. Or, le Conseil d’Etat qui date de Napoléon 1er s’est fondé sur la négation de toute communauté. En France, le peuple est souverain et, vous l’aurez compris, il n’existe qu’un seul peuple en France : le peuple français !

La procédure en référé sera examinée en fin de semaine prochaine. S’il y a rejet, il faudra attendre la fin du premier semestre 2017 pour que le Conseil d’Etat se prononce. Si elle est acceptée, le nom sera suspendu -mais pas annulé- jusqu’à cette même décision.

Lo Benaset @Benoit1Roux

National Geographic s’intéresse à l’Occitanie

Le prestigieux magazine américain National Geographic va consacrer son prochain numéro à l’Occitanie. Dans sa version Traveller, il a confié à Ben Lerwill le soin de rédiger un article sur l’Occitanie, depuis qu’une région a choisi ce nom. Le journaliste anglais était en Occitanie la semaine dernière pour y rencontrer différents acteurs. Ce n’est pas la première fois qu’il vient en France et qu’il s’intéresse à l’occitan.

Philippe Sour et Ben Lerwill devant les locaux de La Talvera Photo : Christian Rivière

Philippe Sour et Ben Lerwill devant les locaux de La Talvera Photo : Christian Rivière Tarn Tourisme

De Montpelhièr cap a Tolosa… en passant per Tarn

National Geographic existe depuis 1888 aux USA et depuis 1999 pour sa publication française. Le mensuel a demandé à Ben Lerwill d’écrire un article assez conséquent (2750 mots) sur l’âme de la nouvelle région Occitanie : ses traditions, le caractère de la région, ses habitants, comment celle-ci a évolué dans l’histoire, ses atouts, ses aspects touristiques… Il a été guidé par différents offices de tourisme, par le Comité Départemental du Tourisme du Tarn qui l’ont amené à rencontrer des acteurs locaux occitanophones ou pas. Le journaliste est arrivé à Montpellier en milieu de semaine dernière où il a passé un peu de temps, puis du 29 au 31 octobre il s’est déplacé dans l’ex-région Midi-Pyrénées.

Samedi, il a eu droit à une visite de la bastide de Revel (1342) en anglais, puis une promenade plus bucolique au lac de Saint Ferréol avec un petit tour au « Musée et jardins du Canal du Midi », pour terminer la journée à l’abbaye-école de Sorrèze. Tout ceci en anglais et en français. Pour l’occitan, il a fallu attendre dimanche et un parcours sur Albi (la ville, le musée Toulouse-Lautrec, la cathédrale Sainte-Cécile), puis Cordes l’après-midi avec une halte chez La Talvera, au son de la bodega de Daniel Loddo.

Photo : Christian Rivière

Photo : Christian Rivière Tarn Tourisme

Ensuite direction le vignoble du gaillacois chez le viticulteur Claude Lombard où il a aussi rencontré Patrick Hutchinson l’auteur de nombreux spectacles sur la Crozada. J’étais là-aussi pour lui parler de Viure al país, des émissions en occitan de France 3. Nous avons même visionné plusieurs épisodes de BIAIS, la série co-produite avec Piget. Ben a été très impressionné par la recette de pastis (gâteau) sur le Causse de Limogne en Quercy ! Sur cette journée, Philippe Sour -chargé de mission pour l’occitan au conseil départemental du Tarn- lui a servi de guide avec Christian Rivière du Comité Départemental du tourisme du Tarn. L’opération était coordonnée par le Comité Régional du Tourisme Occitanie qui a été sollicité directement par le mensuel.

Lundi direction Toulouse, les principaux lieux, la basilique Saint-Sernin puis l’Ostal d’Occitània où il a pu s’entretenir avec Romain Brunel.

Ben Lerwill, un jornalista que coneis un pauc l’occitan

Voilà 4 ans, Ben Lerwill se trouve à Toulouse. Il prend le métro et entend une voix qui l’interpelle. The station names come first in French – that much I can handle – then in a similar but more elastic dialect; French spliced with an offshoot of something a little rawer. Fontaine-Lestang becomes ‘Font de l’Estanh’. Borderouge twangs into ‘Bordaroja’. I’m stumped. What tongue is this?  Les noms des stations viennent d’abord en français -autant que je puisse l’entendre- puis dans un dialecte similaire, mais plus élastique… Je suis perplexe. Quelle langue est-ce?

Photo : uk.linkedin

Photo : uk.linkedin

Ben trouve ensuite un magazine qui parle de l’occitan… Il se rend à la librairie occitane, rue du Taur. Jérôme Thourel lui explique alors l’origine de cette langue et ses locuteurs aujourd’hui. L’article se poursuit avec l’histoire de cette langue et son apparition dans le métro toulousain. 

Avec ce nouvel article, le journaliste anglais fait donc un retour aux sources. Certainement moins surpris qu’en 2013 par la langue occitane mais sans doute encore étonné qu’une région française ait choisi ce nom. Nous en saurons plus sur ses impressions quand l’article paraîtra en décembre ou janvier.

Lo Benaset @Benoit1Roux

25 Oct

Vox Bigerri se met au rythme Black

Il s’appelle Jim, il n’est pas black mais il a le sens du rythme, de l’ouverture, de l’exploration, des découvertes. Jim Black est l’un des grands batteurs de jazz américains à l’énergie explosive et l’esprit ouvert. Il va se produire bientôt avec le groupe polyphonique Vox Bigerri pour un projet innovant. Ça s’appelle TIÒ et nos oreilles sont déjà tout ouïe.

Des défricheurs

Depuis plus de 10 ans Vox Bigerri prend les chemins de traverse, là où on les attend pas : chants sacrés, chansons de table, musique traditionnelle, contemporaine. Toujours en mouvement, même quand les chants ne pulsent pas. De son côté, Jim Black, un batteur solide élevé à Seattle, rapidement parti dans l’exploration de nouveaux sons, de rythmes atypiques, avec une place pour l’électronique. Un musicien qui a digéré beaucoup de savoirs-faire traditionnels. Fabrice Lapeyrere (Vox Bigerri) est lui même batteur et grand fan de l’énergie et des sons déployés par le créateur du groupe AlasNoAxis. Il le rencontre lors de dédicaces, lui écrit. Lapeyrere (La Peirièra) sème plein de cailloux! Un jour, il en jette un et envoie des morceaux de Vox Bigerri à Jim, espérant une collaboration. Depuis quelques mois, le projet TIÒ est validé. Une création pour 5 voix et batterie.

Vox Bigerri Photo : dossier de presse

Vox Bigerri   Photo : Pierre Montagnez

TIÒ qu’es aquò?

« C’est le jeu si particulier de Jim Black, très ouvert, très souple, qui fait écho à la conception pyrénéenne du rythme. » cf dossier de presse. Et les chants pyrénéens manquent parfois de pulsation. L’idée est donc de revigorer tout ça, faire bouger les lignes rythmiques, donner du mouvement, avec des espaces de libertés propices aux rebonds. Ce TIÒ (oui en gascon) est un appel à la liberté. Comme celle de Vox qui mêle chants traditionnels et collaborations avec des musiciens contemporains. Dans ce répertoire traditionnel revivifié, on trouvera des chants à danser tustats per la bateria. Un branle du Béarn (La baish en tèrra plana), un rondeau de Samatan (la chora e lo pinsan), un chant méconnu de l’Armagnac manhac (Pèire de Mirondèu). Mais aussi des chants de tables sortables comme Adishatz camaradas ou encore Sendèrs de tèrra nèra, une belle composition de Jean-Claude Coudouy (le fameux Hilh de Puta !) sur laquelle Vox a réécrit des paroles. Sans oublier des créations signées par les membres de Vox, la Breçairòla de Loisa Paulin mise en musique par Fabrice Lapeyrere et un morceau de Jim Black Star rubbed. Plus étonnant encore, des reprise jazz de Strange Fruits rendu célèbre par Billie Holiday ou India de John Coltrane. Black sur les traces de ses « ancêtres » !

« Le jazz, c’est aller plus loin. Il s’agit toujours d’aller de l’avant. Nous sommes le produit de ceux qui étaient là avant nous, nous avons nos propres idées que nous combinons avec celles des générations précédentes et nous avançons. Il s’agit toujours de dépasser la frontière. » Jim Black

Jim Black et Vox Bigerri seront en résidence à l’Omnibus de Tarbes le 10 novembre avec un concert le 11 à 19H. Ensuite, plusieurs dates sont prévues en 2017, pourquoi pas un disque… L’occasion pour Jim de faire une belle balade pyrénéenne et pour Vox de poursuivre ses chemins bartassièrs.

Lo Benaset @Benoit1Roux

22 Oct

Langues régionales sorties du projet de loi relatif à l’égalité et à la citoyenneté

Le projet de loi égalité et citoyenneté a été adopté mardi au Sénat. Il devait être un marqueur de gauche, finalement s’il reste en l’état, il est porteur d’ idéologies plutôt à droite. Il contient une série de mesures pour la jeunesse, la mixité sociale ou contre les discriminations… Plusieurs amendements et articles avaient été déposés par les défenseurs des langues régionales. Il n’en reste plus un seul depuis le vote. Ce qui n’augure rien de bon pour la proposition de loi de la députée PS Annie Le Houérou. 

Photo : site Public sénat

Photo : site Public sénat

On se souvient du tremblement de terre provoqué par l’article 45 déposé un peu en catimini par le député PS Victorin Lurel qui voulait instaurer des quotas de musiques en langues régionales pour les radios. Cet article a tout bonnement été supprimé. Même sort pour l’article 35 et un amendement « pour préciser que le fait d’organiser des actions de formation professionnelle en langue régionale ne peut être appréhendé comme une mesure de discrimination. En cohérence, un second amendement a été adopté pour inscrire les actions d’apprentissage et d’amélioration de la maîtrise des langues régionales dans le contenu de la formation professionnelle. ». Ne restait plus que quelques amendements déposés en réaction à ces suppressions… Pas de miracle là non plus, aucun n’a été adopté !

Exit le Le 68 rect : « Tous les services publics, les collectivités territoriales et leurs groupements, les entreprises et leurs institutions sociales, les associations et les organisations syndicales et professionnelles concourent à l’élaboration et à la mise en œuvre de ces actions dans leurs domaines d’action respectif. Le fait d’organiser des actions de formation professionnelle en langues régionales de France ne peut être considéré comme une mesure de discrimination. » Idem pour le 283, le 534 et le 555 qui reprend en partie des éléments de l’article 35 sur la formation professionnelle et la possibilité de les organiser dans une langue régionale sans que ce soit discriminant.

Et pas mieux pour un amendement a été déposé par le groupe écologiste qui visait à introduire dans le code du travail un article prévoyant que « le fait pour une offre d’emploi de réclamer la connaissance d’une langue régionale ou étrangère ne saurait être interprété comme une mesure de discrimination ».

Certes les langues régionales n’étaient qu’une partie « anecdotique » du texte, moins importante sans doute que l’obligation d’avoir au moins 25% de logements sociaux dans une ville ou encore un amendement du gouvernement destiné à élargir le délit d’entrave à l’IVG aux sites Internet qui véhiculent des informations biaisées sur l’avortement, eux aussi supprimés ! La gauche reproche donc à la droite d’avoir dévoyé ce texte. Il va désormais faire l’objet d’une commission mixte paritaire chargée de trouver un accord entre les deux chambres. En cas d’échec l’assemblée nationale aura le dernier mot. 

Quant à la proposition de loi N°4096 d’Annie Le Houérou et Bruno Le Roux et signée par 140 députés, elle attend toujours son inscription à l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale pour ensuite aller au sénat…

Lo Benaset @Benoit1Roux

 

21 Oct

Langues régionales : un colloque avant l’agrégation ?

Dès demain et pendant 3 jours, la Fédération pour les Langues Régionales dans l’Enseignement Public (FLAREP) tiendra son colloque à Montpellier. L’occasion de faire le point sur l’enseignement de ces langues et de faire avancer certains dossiers. Hier, une lettre signée de Najat Vallaud-Belkacem laisse entendre qu’une agrégation pourrait être créée pour l’occitan et d’autres langues régionales. Un prélude très intéressant pour un colloque où plus de 150 participants sont attendus.

30ème colloque de la FLAREP à Montpellier

flarep_800Cette fédération née en 1987 regroupes les principales associations ou fédérations de parents d’élèves et d’enseignants. Pour l’occitan c’est la FELCO (Fédération des Enseignants de Langue et Culture d’Oc) et le CREO (Centre Régional de l’Enseignement de l’Occitan) côté enseignants et  Oc-BI pour les parents. Dans un monde de repli, de peur et d’identités à toutes les sauces, le colloque organisé par les composantes occitanes de la FLAREP joue sur l’ouverture et la différence. Avec des conférences, des ateliers, les difficultés et les succès pour chaque langue, on y débattra sur le thème « Identité et Altérité ». La plupart des langues régionales seront présentes, ainsi que différentes personnalités. Le maire de Montpellier Philippe Saurel sera là, Carole Delga représentée par l’élu régional Patric Roux, Charline Claveau-Abadie, directrice de l’Office Public pour la Langue Occitane. On annonce aussi Olivier Noblecourt tout récemment promu Directeur de cabinet de la Ministre et chargé du secteur des langues régionales au Ministère de l’Education.

La Ministre de l’Education n’est pas contre une agrégation pour les langues régionales

C’est une revendication portée depuis longtemps par la FLAREP : la création d’une agrégation. Depuis 1992, il existe un CAPES pour les langues régionales mais pas d’agrégation. Ce qui créé une disparités entre les enseignants des langues régionales et leurs collègues. A plusieurs reprises, la demande a été faite, des députés sont intervenus en ce sens à l’Assemblée Nationale. En 2012, le président candidat Sarkozy l’a même promise pour la langue corse lors d’un meeting à Ajaccio. Lors de leur dernier rendez-vous au Ministère de l’Education Nationale le 5 juillet 2016, la FELCO a fait savoir à Olivier Noblecourt qu’un engagement avait été pris la veille pour le Corse et mis la pression. Difficile de faire la sourde oreille quand Jean Marie Arrighi, inspecteur pédagogique régional donne une interview sur France Inter… Hier, le tout nouveau président de la FELCO Yan Lespoux a eu la bonne surprise de recevoir un courrier de Najat-Vallaud Belkacem indiquant que des travaux étaient menés pour créer cette agrégation et que se préparait également une convention-cadre entre l’Office public de la Langue Occitane (OPLO) avec les 5 académies.

Ce n’est donc pas encore officiel mais la Ministre ne multiplie pas ce type d’annonce, ce qui donne du poids à celle-ci. Comme pour le CAPES en 92 initié par une langue régionale, on peut imaginer que l’agrégation profitera également à toutes les langues régionales. Une mesure qui constituerait un attrait pour ces enseignements, la fin de la discrimination pour ses enseignants. Attention toute fois que l’obtention de l’agrégation n’entraîne pas une baisse des postes au CAPES !

3 jours à Montpellier, Béziers, Sète et un nouveau président occitan

En attendant la concrétisation, le colloque se tiendra au Gazette Café de Montpellier samedi pour une table ronde et le dimanche pour des échanges sur « Identité et altérité ». Le lundi sera plus ludique avec une visite au CIRDOC de Béziers et l’après midi à Sète, carrefour des identités.

Yan Lespoux Photo : Lo Benaset

Yan Lespoux Photo : Lo Benaset

Ce sera le premier colloque pour Yan Lespoux en tant que président de la FELCO. Membre depuis 2003, il a été trésorier, secrétaire et participé à de nombreuses rencontres au Ministère, notamment celle de juillet dernier. « La FELCO a un fonctionnement collectif et le président en est le chef d’orchestre. Yan a des qualités personnelles, l’expérience du fonctionnement de la FELCO. Il a des bons rapports avec les gens… Tout ceci en fait The right man at the right place ! » Paroles de son prédécesseur : l’incontournable Philippe Martel !

http://www.flarep2016.com/

Lo Benaset @Benoit1Roux

20 Oct

La ligne 4 du tramway de Montpellier en occitan

Ceux qui prennent la ligne 4 du tramway à Montpellier peuvent y entendre de l’occitan. Depuis son inauguration en juin, les annonces sont bilingues. Elles sont toujours en français sur les 3 autres lignes. 

Sonque la linha 4

La ligne 4 passe par la « boucle du Lez » entre Corum et Rives du Lez et la « boucle des Prés-d’Arènes ». Cette nouvelle ligne qui fait le tour de la ville comporte 18 stations, et donc 18 annonces en occitan.
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« Tout ce qui est dit en français l’est aussi en occitan », nous dit Guy Barral en charge de l’occitan dans l’équipe de Philippe Saurel. La voix occitane est celle de Stella Fontana chargée de diffusion au théâtre TIO La Rampe. Les traductions ont été faites par l’université Paul Valéry.
Stella Fontana Photo : TIO La Rampe

Stella Fontana Photo : TIO La Rampe

 Pour l’instant, pas d’occitan sur les autres lignes, pour des raisons techniques liées au système informatique qui n’est pas le même. « Dès que ce sera possible techniquement, nous le ferons. Mais on ne peu pas donner une date. mais pour la ligne 5 prévue à l’échéance 2020-2021, il y en aura. » Guy Barral a eu quelques réactions, positives et négatives mais globalement, cette nouveauté a été bien acceptée, visiblement mieux qu’à Toulouse au tout début.
Mobilizacion tre 2013

Une pétition en ligne avait été lancée dès 2013 « Pour un tramway bilingue Français/Occitan à Montpellier ». Sur le site on peut lire « Perque l’occitan es nòstre patrimòni, perque los elegits son daccòrdi amb aqueste projècte. Nos cal capitar de far aquò a Montpelhièr, es ja fach a Tolosa e Niça, alara qu’esperam? » Parce que l’occitan est notre patrimoine, parce que les élus sont d’accord avec ce projet. Nous devons le faire aboutir à Montpellier, c’est déjà fait à Toulouse et Nice, alors qu’attendons-nous? Elle avait recueilli 1419 signatures.

Lo Benaset @Benoit1Roux

© Montpellier metropole Un tramway de la ligne 4 de Montpellier sur le nouveau tronçon du bouclage - juin 2016

© Montpellier metropole Un tramway de la ligne 4 de Montpellier sur le nouveau tronçon du bouclage – juin 2016