25 Oct

Vox Bigerri se met au rythme Black

Il s’appelle Jim, il n’est pas black mais il a le sens du rythme, de l’ouverture, de l’exploration, des découvertes. Jim Black est l’un des grands batteurs de jazz américains à l’énergie explosive et l’esprit ouvert. Il va se produire bientôt avec le groupe polyphonique Vox Bigerri pour un projet innovant. Ça s’appelle TIÒ et nos oreilles sont déjà tout ouïe.

Des défricheurs

Depuis plus de 10 ans Vox Bigerri prend les chemins de traverse, là où on les attend pas : chants sacrés, chansons de table, musique traditionnelle, contemporaine. Toujours en mouvement, même quand les chants ne pulsent pas. De son côté, Jim Black, un batteur solide élevé à Seattle, rapidement parti dans l’exploration de nouveaux sons, de rythmes atypiques, avec une place pour l’électronique. Un musicien qui a digéré beaucoup de savoirs-faire traditionnels. Fabrice Lapeyrere (Vox Bigerri) est lui même batteur et grand fan de l’énergie et des sons déployés par le créateur du groupe AlasNoAxis. Il le rencontre lors de dédicaces, lui écrit. Lapeyrere (La Peirièra) sème plein de cailloux! Un jour, il en jette un et envoie des morceaux de Vox Bigerri à Jim, espérant une collaboration. Depuis quelques mois, le projet TIÒ est validé. Une création pour 5 voix et batterie.

Vox Bigerri Photo : dossier de presse

Vox Bigerri   Photo : Pierre Montagnez

TIÒ qu’es aquò?

« C’est le jeu si particulier de Jim Black, très ouvert, très souple, qui fait écho à la conception pyrénéenne du rythme. » cf dossier de presse. Et les chants pyrénéens manquent parfois de pulsation. L’idée est donc de revigorer tout ça, faire bouger les lignes rythmiques, donner du mouvement, avec des espaces de libertés propices aux rebonds. Ce TIÒ (oui en gascon) est un appel à la liberté. Comme celle de Vox qui mêle chants traditionnels et collaborations avec des musiciens contemporains. Dans ce répertoire traditionnel revivifié, on trouvera des chants à danser tustats per la bateria. Un branle du Béarn (La baish en tèrra plana), un rondeau de Samatan (la chora e lo pinsan), un chant méconnu de l’Armagnac manhac (Pèire de Mirondèu). Mais aussi des chants de tables sortables comme Adishatz camaradas ou encore Sendèrs de tèrra nèra, une belle composition de Jean-Claude Coudouy (le fameux Hilh de Puta !) sur laquelle Vox a réécrit des paroles. Sans oublier des créations signées par les membres de Vox, la Breçairòla de Loisa Paulin mise en musique par Fabrice Lapeyrere et un morceau de Jim Black Star rubbed. Plus étonnant encore, des reprise jazz de Strange Fruits rendu célèbre par Billie Holiday ou India de John Coltrane. Black sur les traces de ses « ancêtres » !

« Le jazz, c’est aller plus loin. Il s’agit toujours d’aller de l’avant. Nous sommes le produit de ceux qui étaient là avant nous, nous avons nos propres idées que nous combinons avec celles des générations précédentes et nous avançons. Il s’agit toujours de dépasser la frontière. » Jim Black

Jim Black et Vox Bigerri seront en résidence à l’Omnibus de Tarbes le 10 novembre avec un concert le 11 à 19H. Ensuite, plusieurs dates sont prévues en 2017, pourquoi pas un disque… L’occasion pour Jim de faire une belle balade pyrénéenne et pour Vox de poursuivre ses chemins bartassièrs.

Lo Benaset @Benoit1Roux