Il y a quelques mois, le trio mancunien sortait l’un des meilleurs disques de l’année. Confinés, ils sont allés enregistrer un live dans le célèbre Studio 2 des Beatles. Histoire de roder le disque avant une tournée toujours reportée. Tout simplement impressionnant.
En 2015, le groupe GoGo Penguin enregistre dans les studios mythiques londoniens des Beatles. Dans la foulée de leur dernier album éponyme GoGo Penguin, le groupe devait partir en tournée. Pour ne pas tourner en rond et roder les morceaux, ils décident donc de faire un live d’une demi-heure avec 7 titres en direct. « Nous avions enregistré un EP au Studio 2 et avions adoré ce lieu et, d’une manière ou d’une autre, il était logique de filmer un concert ici », confie le bassiste Nick Blacka. C’est devenu un procédé en vogue actuellement : les fans achètent un lien pour le streaming comme ils auraient acheté un billet. Au vu de ce disque, ils n’ont pas du être déçus. Pour ceux qui l’auraient manqués, le disque vient de sortir.
GoGo Penguin Live Studio 2 – Atomised
Mélange de jazz contemporain, de musique répétitive, d’électronique, les musiciens délivrent un cocktail survitaminé. « C’est un endroit vraiment spécial et on cherchait un lieu intime dans lequel nous pourrions retrouver l’excitation incomparable de la performance live » raconte le pianiste Chris Illingworth sur le site Qobuz. Même son de caisse claire pour son compère batteur : « Quand nous jouons, nous interagissons toujours les uns avec les autres mais aussi avec le public. Les gens et l’énergie dans l’espace font autant partie de la performance que nous. Le Studio 2 est habité par les fantômes des musiciens incroyables qui s’y sont produits. Il y a une atmosphère qui lui est propre. On ressent vraiment l’étendue du temps, tout ce qui s’est passé avant vous et qui continuera de se passer après vous. »
Une prouesse musicale en live
Déjà plus que séduit par l’album studio, ce faux-vrai live ne fait que prolonger et démultiplier le plaisir. Sur les 7 morceaux, 4 sont extrait de l’album paru en 2020. Les 3 musiciens sont au top de l’osmose musicale. Rarement une musique en trio est aussi pleine, complémentaire, enivrante. Le piano part à l’attaque, sur des notes un peu aigues, la batterie creuse les sillons derrière et la basse approfondit. Le son est magnifique, la dextérité impressionnante, sans devenir encore une fois le concours de technicité que l’on sent parfois dans le jazz.
GoGo Penguin Live Studio 2 – Petit_a
Dès le premier morceau « Totem » c’est comme un volcan en ébullition qui se libère de l’intérieur. Quant au dernier « Protest » c’est l’apocalypse, la fusion totale qui anéantit tout. Un morceau incroyable de puissance. Un déluge musical qui vous emporte on ne sait où.
Les titres extraits de leur dernier album sont à la fois proches de la version studio -tant il y avait déjà un esprit live- mais encore plus libérés, dans la fusion et l’osmose pour le son commun. On a du mal à imaginer que c’est bien du live au vu de la performance et de l’absence d’applaudissements, mais le groupe a bien confirmé que tout avait été enregistré one shot et diffusé par la suite. Du Brésil au Japon et bien sûr au Royaume-Uni, GoGo Penguin avait réuni des milliers de fans en streaming. Un moindre mal mais qui ne fera pas oublier qu’il faut vraiment les voir sur scène.
Certainement l’un des groupes les plus intéressant et surprenant du moment. Pas étonnant qu’il soit signé par le célèbre label Blue Note. Si vous cherchez un cadeau pour Noël, je vous recommande ce live, ou l’album studio, une place de concert… Ce sera un sacré choc.
Lors de la conférence de presse de Jean-Castex ce jeudi 26 novembre, Roselyne Bachelot a précisé le calendrier de reprise des activités culturelles. D’abord les commerces, puis les salles de spectacle et de cinéma. Tout ceci évidemment à condition que la situation sanitaire le permette. Le ciel noir sous lequel se trouve la culture n’est pas encore dégagé.
Conférence de presse de Jean Castex et Roselyne Bachelot le 26 novembre 2020 Photo : EPA/LUDOVIC MARIN / POOL MAXPPP
En conférence de presse, le Premier Ministre et plusieurs de ses ministres sont venus préciser ce jeudi 26 novembre les annonces du Président de la République mardi. Pour la culture, la Ministre Roselyne Bachelot a pu préciser certaines choses.
Les 3 phases avant un début de normalité ?
Première étape, ce samedi 28 novembre. Nous assisterons à un allègement du confinement. Certains commerces fermés jusqu’alors pourront rouvrir, notamment l’ensemble des commerces liés à la culture. En fonction des communes, une ouverture le week-end ou au-delà de 19H sera permise. Les déplacements restent contraints et l’attestation reste obligatoire.
Deuxième étape le 15 décembre. Les salles de spectacle, les musées et les cinémas vont rouvrir. Un couvre-feu à partir de 21H remplacera le confinement. L’attestation de déplacement sera nécessaire seulement à partir de 21H. Les spectacles ou les projections de films devront donc se terminer avant 21H. « Il n’est pas question que les spectacles s’étendent au-delà, précise la ministre. Mais chacun aura le temps de rentrer chez lui . » Le ticket de cinéma ou la place pour la spectacle feront foi. C’est le « système d’horodatage » évoqué mardi par Emmanuel Macron. Comme les restaurants et les cafés seront toujours fermés, pas de tentation pour traîner en ville ou à la campagne.
Troisième étape le 20 janvier. Si la situation sanitaire l’autorise, alors le couvre-feu sera levé. Les cafés restaurants seront ouverts, y compris ceux qui sont rattachés à une salle de spectacle, un musée ou un cinéma.
Dès le 28 novembre, vont rouvrir :
⁃ Les librairies et les commerces culturels (disquaires, galeries d’art, etc.)
– Les bibliothèques, premier équipement culturel de proximité ainsi que les archives. pic.twitter.com/abmKMyTb3e
Si vous êtes à la recherche de produits culturels, en quête d’un cadeau de Noël, les commerces sont soumis à une jauge : on passe de 4 m² par personne à 8 m², rayonnages compris. Ce sera le seul changement. Pour le reste, les salles de spectacle et de cinéma, les musées, devront appliquer les « mêmes protocoles qui étaient applicables pendant la période de couvre-feu qui a précédé le reconfinement : les mêmes règles de distanciation physique par groupe de six, le respect des gestes barrières, le port du masque pendant l’intégralité de la séance, la mise à disposition de gel hydroalcoolique ».
Discothèques, grandes salles, festivals, toujours en attente
Cette conférence de presse n’a pas permis de tout préciser. Les concerts debout sont toujours interdits et les grandes salles comme Bercy ou les Zeniths, risquent d’attendre pour retrouver des jauges acceptables. Pas un mot sur les festivals qui aimeraient savoir comment ils vont pouvoir s’organiser. Les jauges debout ne sont pas encore pour demain. Il faudra sans doute attendre au mieux le début du printemps pour assister au retour des concerts debout et festivals.
Du côté des discothèques lourdement impactées, le message est clair : pas de réouverture pour le moment a précisé Jean Castex.
Les #conservatoires et les écoles de musique pourront à nouveau proposer des cours – sauf le chant, malheureusement trop risqué.
Pourront en revanche reprendre les autres activités: formation musicale, cours d’instruments, cours de théâtre…
Dans un monde culturel toujours à l’arrêt, ce joyau confiné de l’artiste Australien Nick Cave est une percée de lumière dans un ciel noir. 22 titres enregistrés seul au piano cet été à Londres, des chansons sans artifice, à fleur de peau qui inventent un nouveau genre. Le disque vient de sortir. En attendant la vidéo.
Idiot Prayer de Nick Cave. Photo de l’album
Un piano, installé dans le magnifique Alexandra Palace de Londres, un 23 juillet. Nick Cave s’installe. Pas de public. Juste les résonances de 35 ans de carrière, des extraits de 17 albums dont le magnifique petit dernier Ghosteen. Alors que les artistes se cherchent et les maisons de disques expérimentent, Nick Cave propose cet été de jouer en live seul au piano pour un Livestream payant. Le concert est alors retransmis en direct pour son public qui a payé pour obtenir le lien. Les chansons sont sombres mais l’interprétation brillante. L’engouement est tel que plusieurs personnes n’arrivent pas à se connecter. Mais les veinards qui ont pu le voir ne sont pas avares d’éloges. Alors finalement le concert se retrouve sur certaines plateformes vidéos, puis retiré. Jusqu’à la sortie d’IDIOT PRAYER en disque et version numérique le vendredi 20 novembre.
Euthanasia – IDIOT PRAYER: Nick Cave Alone at Alexandra Palace
Une colère contenue, une émotion permanente, le souffle, les silences, les résonances du piano, tout est magnifique. Ne manquent que les applaudissements. Et bien non, justement. Ce live sans réaction du public permet de rester dans l’intime, de profiter jusqu’à la dernière goutte de ce breuvage enivrant. Vraiment un nouveau genre, un joyau brut que rien ne perturbe. Le funambule est en permanence en équilibre. Il pourrait sombrer, cherche ses respirations, reprend le dessus, se maintient dans l’épure et laisse la musique le guider.
Galleon Ship – IDIOT PRAYER: Nick Cave Alone at Alexandra Palace
Comme un prêcheur charismatique que l’on suivrait presque comme de vulgaires moutons -d’où le titre Idiot Prayer- on passe par toutes les émotions, subjugué par le talent brut de cet artiste inspiré et parfois désespéré. Certains autres chanceux ont pu aussi voir ce show diffusé au cinéma début novembre. 90 minutes de temps suspendu, filmé par le cinéaste irlandais Robbie Ryan qui devraient bientôt sortir en DVD. Pas complètement indispensable tant la musique et la voix sont déjà l’écrin d’émotions pures. Profond et transcendant.
Rodin Kaufmann est un artiste pluriel. Comédien de formation, chanteur, rappeur, poète, rappeur, compositeur, beatmaker, graphiste, plasticien. Une diversité culturelle, un esthétisme qui se retrouve dans sa musique. Son premier album sortira en février, signé par un label américain.
Photo extraite du clip « Leis Alas dau temps »
Il faut voir son art comme quelque chose de global : les sons, la musique, la poésie, l’engagement, le visuel. L’un ne va pas sans l’autre et fait de Rodin Kaufmann un artiste singulier. En 2015, paraissait « Ara », 6 pièces poétiques aux mots lyriques décollées par 6 musiciens qui franchissent les murs du sons, aux univers longs porteurs. « Leis alas dau temps » (Les ailes du temps) le premier titre du nouvel album vient de sortir sous la forme d’un clip superbe. Rodin a gardé toutes ses particularités, ses richesses culturelles tout en les rendant plus accessibles avec cette nouvelle production qu’il a lui même réalisée.
Du hip hop poétique
« Les alas dau temps » est plutôt un morceau doux, mené par une voix légère, quelques sons cristallins comme des gouttes d’eau pour ponctuer. On sent d’emblée que la production est solide, le flow assuré, apaisé aussi. Ce pourrait être une berceuse, inspirée par une chanson traditionnelle « La nòvia » (La mariée). Une chanson de séparation, d’amour de loin cher aux troubadours (« Amor de lonh »). « Pour moi, les Troubadours sont les rappeurs du Moyen-Age. Leur lien avec la langue, l’excellence de leur écriture, la complexité aussi… ». Chez Rodin, les références à ces chanteurs poètes du Moyen-Age sont nombreuses. L’album qui sortira en février s’appelle « Pantais clus » (Rêve fermé, clos) en référence au « Trobar clus » des troubadours (Trobar : composer, écrire un poème).
Pour ce clip, Rodin Kaufmann a fait appel une fois de plus à Amic Bedel. D’ailleurs est-ce vraiment un clip, une fiction, une épopée, une allégorie ? Les pistes sont ouvertes. La réalité est obscure et la nature remplie de poésie. Ces « Ailes du temps » nous font passer les époques pour nous laisser suspendus au temps.
Rodin Kaufmann – Leis alas dau temps (Les ailes du temps) clip réalisé par Amic Bedel
Le film interroge, mélange les genres et les époques. En tous cas il captive. Rodin et Amic ont prévu de faire une vidéo explicative à ce premier volet d’une trilogie de clips consacrée à cet album qui sortira en février 2021. « Leis alas dau temps » se termine par les mots et la voix magnifique du poète occitan Max Rouquette. « On utilise souvent des samples dans le hip hop. Il y avait cet enregistrement de Max Rouquette des années 80. Le texte est puissant, la voix aussi. C’est une manière de le faire revivre. » Dans cette œuvre empreinte de poésie, cet hommage vient conclure parfaitement le morceau avec beaucoup de solennité.
Photo extraite du clip « Leis Alas dau temps »
Comme souvent chez Rodin, les références et les univers sont multiples. On y voit un clin d’œil aux troubadours mais aussi à la nouvelle chanson occitane des années 70-80. On pense à Rosina de Peira, merveilleuse interprète de la chanson « La nòvia » qui a inspiré ce morceau. Il y a aussi une référence au monde Perse avec le Khorassan, source de l’amour, le lieu aussi où se sont rencontrés ses parents au Nord de l’Iran.
Un album à venir signé par le label américain Fake Four
Difficile de coller une étiquette sur la musique de Rodin même si la dominante est bien hip hop. Un ovni dans la production hexagonale, avec la barrière fatale de la langue occitane. Car forcément, l’occitan appartient au passé et ne doit pas exister dans les temps présent et futur des musiques actuelles. La lumière est donc venue des Américains. Le disque est déjà prêt, produit par Rodin. Mais qui veut s’aventurer à sortir un disque de musiques actuelles…en occitan ? Heureusement, Francis Esteve alias Cisco connaît bien Rodin, la musique et le milieu américain. C’est lui qui va aller dénicher le label alternatif Fake Four qui compte beaucoup d’artistes rattachés à une minorité. « J’ai trouvé une vraie famille musicale qui comprend ce que je fais. Fake Four va distribuer ce disque. Francis l’a écouté. Avec son label Dora Dorovitch, il touche l’international. «
Photo extraite du clip « Leis alas dau temps »
Et les projets ne manquent pas. Un second titre « Rei de la luna » (roi de la lune) sortira le 6 janvier, avec des petits teaser vidéos pour l’accompagner d’ici-là. Pour l’avoir écouté, le morceau est superbe avec des chœurs et un flow poétique de toute beauté Le clip est déjà tourné, sur plusieurs lieux liés à l’enfance de Rodin. Le 10 février, l’album « Pantais clus » suivra sur les plateformes numériques et en sortie physique. Il y aura une version « deluxe » avec des mixs différents et 3 titres en plus. Un troisième clip « Pensarai en tu » (je penserai en toi) sera publié le 17 février pour clore la trilogie. Ce qui donnera lieu à un film d’une vingtaine de minutes avec les 3 clips, d’autres chansons et des morceaux en live.
En parallèle, Rodin travaille sur d’autres projets avec les Américains, notamment avec les indiens Navajos de l’Arizona. Il collabore également avec d’autres artistes de rap et de hip hop. En 2013, il avait enregistré ce clip à New-York avec Amic Bedel.
Rodin feat citizen chance – Indignats (Indignés)
Rodin bouscule les genres, fait voler les schémas classiques pour des créations transversales. Dans un monde d’uniformité, sa singularité interpelle. Le côté global et total de sa créativité aussi.
Le trio toulousain Shaken Soda est venu enregistrer 2 morceaux et un bout d’interview dans les studios de France 3 Occitanie à Toulouse. Une prestation survitaminée qui sera diffusée en janvier lors d’un nouveau programme numérique.
Shaken Soda dans le studio de France 3 Occitanie Photo : Benoît Roux FTV
De la pop rock bien léchée, vive, variée et vitaminée, voilà la marque de Shaken Soda. Le trio vient d’enregistrer un premier EP très remarqué. France 3 Occitanie les a repérés. Ils inaugurent un nouveau programme diffusé sur internet. En attendant d’autres groupes de la Région et d’autres nouveaux programmes. Car France 3 est lancée sur la voie de la régionalisation.
Un nouveau programme musical numérique dès janvier
Bien avant le confinement, Fabrice Valéry Délégué aux Antennes et Contenus de France 3 Occitanie avait envie de réinstaller la chaîne sur des contenus culturels au sens large et sur des formes différentes de la télé traditionnelle. Les musiciens en avant, pas de présentateur, juste un enregistrement en live avec une interview pour mieux connaître le groupe. « On n’était pas très présents sur les musiques amplifiées, l’électro pop, le rap… Nous avons voulu aménager un espace pour accueillir dans d’excellentes conditions acoustiques des formations musicales pour en faire un nouveau programme qui sera diffusé en janvier 2021 ».
Lors de l’enregistrement de Shaken Soda. Photo : Benoît Roux
Le lieu, un studio de 450 m2 qui n’avait pas connu une telle agitation depuis belle lurette. Il a fallu démonter les anciens rails d’éclairages obsolètes, aménager un espace avec de hautes tentures noires, des portiques pour fixer éclairages et caméras. Côté vidéos, 4 caméras avec une unité de tournage smartphone à l’essai pour l’instant. Derrière les rideaux, la régie vidéo pour caler les lumières et les commutations de Gaétan Guétière à la réalisation. Une pièce plus loin, la régie son pour travailler un peu à l’écart.
Tôt ce matin, Olivier, Mikaël et Pierre ont posé leurs racks. Une foule de micros pour la batterie de Mikaël, l’ampli pour la basse de Pierre, les effets pour la guitare d’Olivier. Petit à petit, la chrysalide Shaken Soda sort du cocon pour mieux réveiller son monde. Pas de pression mais plutôt une bonne humeur communicative et quelques blagounettes.
Fin de matinée, interview sur fond vert, sans présentateurs. Les musiciens assis sur les flights cases et questions en OFF détendues. Shaken soda, c’est qui, c’est quoi?
Shaken Soda, pop-rock vitaminée sur voix haut perchée
Dans le shaker, 3 musiciens qui se complètent, 3 univers musicaux éclectiques. « Nous n’avons pas de style attitré mais des influences très différentes ». Paroles d’Olivier pour qui la référence, c’est Mathieu Chédid. Normal, il fait de la guitare… Mais il a fait le conservatoire de Toulouse pour le violoncelle. Pour Pierre à la voix si singulière qui réussit la gageure de passer au-dessus de la vague déferlante guitare-basse-batterie, aucune hésitation : Sting, Sir Paul McCartney et Claude Nougaro : « Le seul français qui m’attire vraiment ». Quand on l’entend frapper, aucun doute : Mikaël est bien un batteur rock.
Mikaël à la batterie avec Pierre à la basse Photo : Benoît Roux
Il n’en fait pas des caisses, mais il voue une admiration sans borne à Dave Grohl, batteur de Nirvana et chanteur de Foo Fighters. Dans ses baguettes, pléthore de groupes complètement différents : « Je suis dans un groupe qui s’appelle Line qui fait dans la pop. Conga Libre est plutôt salsa, le Funky Style Brass est une fanfare électro. Enfin je fais partie aussi de Panda’s Cover Gang qui fait des reprises de tubes des années 70 en fanfare. »
Drapé dans un espèce de Pancho -il a fait pas mal de jazz manouche et de musique d’Amérique Latine- Olivier dégage une énergie insoupçonnable lors de son arrivée au studio. Il a mixé le 5 titres qui est sorti en octobre. « Notre identité c’est l’ouverture d’esprit ». Sous la gratte, on sent que ça peut exploser à tout moment et dans tous les styles.
Premier morceau : « My Barbarella » une fable sur un prisonnier qui compose une chanson pour s’évader. L’anglais, comme une évidence pour Pierre parti à Londres pour le parler correctement. C’est là qu’il a découvert la musique avec un pote écossais. Un peu de piano auparavant et désormais de la basse en autodidacte. Et cette voix un peu aigue, qui donne vraiment l’identité du groupe. Ca sonne british. On pense à Frantz Ferdinand, les Red Hot et Artic Monkeys.
Photo : Benoît Roux
Ca déménage grave, tout en énergie et équilibre. Dans l’envers du décor, les techniciens sons et images ont la banane. Le plaisir de faire une activité différente, de se mettre en danger aussi. Car des sessions live comme celle-là, elles sont plutôt rares à France 3. « On est dans l’expérimental, déclare Fabrice Valéry de France 3. Ce pilote que nous faisons aujourd’hui doit devenir contenu numérique récurrent. On se situe dans le cadre de la régionalisation de France 3 qui va commencer à se voir en 2021. On ne s’interdit rien. On va essayer de faire des choses pour tout le monde, un service à tous les publics. »
S’il y avait encore des indécis pour reconnaître l’intérêt d’un tel programme, le second titre « Complex identity » emporte le morceau. Une chanson anti-préjugés justement particulièrement efficace. C’est d’ailleurs le single qu’a choisi de sortir le groupe.
Clip Shaken Soda – Complex Identity
A l’issue de l’enregistrement, techniciens et artistes sont un peu vannés d’avoir tout donné. Compensé très vite par la joie d’avoir été les acteurs de cette expérience. On pourra voir tout ça en noir et blanc sur la chaîne YouTube et le site de France 3 Occitanie en janvier. D’autres groupes viendront. L’idée serait d’en faire un par semaine. En tous cas Shaken Soda aura bien secoué le studio de France 3 pour cette première. De très bonnes vibrations.
Les Ogres de Barback fêtent leurs 25 ans. Un groupe atypique, 4 frères et sœurs nés dans une famille de musiciens, guidés par le plaisir de l’échange. Toujours se renouveler pour apprendre de l’autre. Un disque live retrace ce parcours riche et métissé.
« Chanter libre et fleurir » dernier album des Ogres de Barback
Les Ogres de Barback sont nés en 1994 alors qu’Alice, Mathilde, Sam ou Fred n’avaient pas 25 ans. Les Burguière sont originaires d’Arménie. Ils vivent aujourd’hui aux quatre coins de l’hexagone mais ils font toujours de la musique ensemble. Pas entre eux ni pour eux mais pour voyager avec leur musique, la curiosité en éveil, à l’affût d’un nouveau son, d’un instrument méconnu. C’est Fred qui écrit les textes et les 4 Ogres se partagent les compositions.
Les Ogres de Barback avec Eyo’nlé – Rue de Panam
Un appétit d’Ogres
Leur premier album autoproduit sort en 97. Déjà la liberté, et pas le temps de se fixer. Avec l’association Latcho Drom, ils financent des chapiteaux qui leur permettent d’aller de villes en villes sans trop de contraintes. Sans concession non plus, ils avancent. Ils créent le label Irfan qui les rends maîtres de leur oeuvre. Tout sauf un repli. Leur créations à foison sont testées en live avant d’aller s’enfermer en studio : « On aime bien chanter les chansons sur scène avant de les enregistrer pour les faire évoluer » confie Mathilde. En tout, une vingtaine d’albums studio ou en public, avec des couleurs musicales différentes en fonction des rencontres.
Les Ogres de Barback @Marion Guérard
Sur ce dernier live au titre évocateur « Chanter libre et fleurir », on retrouve leurs frères et sœurs de l’artisanat musical : la fanfare du Bénin Eyo’nlé, le musicien trad et jazz Guillaume Lopez, le batteur et percussionniste Tarek Maaroufi ou le multi-instrumentiste Julien Barbances. Jouer de plusieurs instruments est aussi une marque de fabrique de chaque membre des Ogres. Ne jamais s’ancrer dans un domaine, toujours respirer ailleurs. « Sam avait rencontré Guillaume Lopez et Cyril Brotto qui sont 2 musiciens traditionnels occitans. On s’est de suite très bien entendu. Guillaume a écrit et chanté en occitan. Ils nous ont accompagné sur la tournée et nous avons prolongé l’aventure. Tous ces mélanges racontent plein d’histoires « , selon Mathilde qui joue du piano, tuba, flûte, clarinette, guitare, accordéon, percussions, violoncelle et soubassophone…entr’autres !
Les Ogres de Barback & le bal Brotto-Lopez – Adam / Pas bien
Raconter, c’est aussi ce qu’ils font pour les enfants avec les aventures de Pitt Ocha ponctuées par 3 albums.
L’attribut de Pierre Perret
Influencés forcément par le brassage des musiques de l’Est, les Ogres ont trouvé un port d’attache dans la chanson française avec le trio magique Brel Brassens Ferré, mais aussi le petit jeunot Pierre Perret. « Nous avons fait une première reprise de Pierre Perret avec « Au café du canal ». On connaît toujours les chansons drôles mais Pierre c’est aussi la poésie comme avec cette chanson. On l’a jouée devant lui à Montauban. Le courant est passé et il nous a demandé de participer à ses chansons » raconte Mathilde.
En 2017, ils réunissent une trentaine d’artistes (François Morel, Olivia Ruiz, Mouss et Hakim, Tryo, Didier Wampas, Magyd Cherfi, Idir, Massilia Sound System, Flavia Coelho, Danyel Waro, Lionel Suarez…) pour « La Tribu de Perret » en guise de fête -autre marque de fabrique- pour ses 60 ans de carrière.
Pierre Perret et Les Ogres de Barback @David Bakhoum
Lors du premier confinement, l’auteur de « La cage aux oiseaux » leur envoie un texte avec une mélodie écrite. Il serait très pressé de voir le résultat. Les Ogres de Barback se mettent au travail pour peaufiner et arranger la musique. Quelques jours plus tard, « Les confinis » ont été déconfinés avec le buzz immédiat sur les réseaux. On peut mesurer tout l’attribut poétique et la finesse d’esprit de l’artiste. Mathilde est admirative : « C’est vraiment sa marque de fabrique de raconter une histoire pour raconter la société ».
Pierre Perret – Les confinis
Avec Guillaume Lopez, le groupe a enregistré un second titre « Mes adieux provisoires » qui devait faire l’ouverture du spectacle de Perret à la salle Pleyel de Paris. Concert reporté mais on devrait entendre très prochainement ce nouveau joyau.
25 ans de plus
Depuis 25 ans, les Ogres partagent ces connexions avec les artistes capables de les recevoir. 25 ans qu’ils tracent la route, sans arrêt forcé. Le temps de prendre l’air mais sans céder à l’air du temps. Engagés, ils le sont aussi pour des actions citoyennes, éveiller les esprits comme en avec la tournée sous chapiteaux intitulée Aux Urnes Etc lors de l’élection présidentielle.
Demain, ils seront toujours en mouvement. Ils ont toutes les cartes en mains (organisation, production, label, promotion…) pour rester maîtres du jeu, dotés d’un insatiable appétit de découvertes. « On voudrait en profiter pour créer un disque et un spectacle pour enfants au-delà de ce que l’on sait faire. Mettre du cirque ou du théâtre au milieu de notre création. Un spectacle total. » Car la scène est leur terrain de jeu favori.
Les Ogres de Barback @Christian Sauter & Lionel Le Guen
Faute de scène en cette période, les ODB ont décidé de sortir ce double album live qui n’était pas prévu. Histoire de maintenir le lien avec le public, le fil essentiel de leur existence artistique.
Les Ogres de Barback & avec Julien Barbances – Femme du guerrier (2ème extrait Live 2019)
Si ça vous branche, n’hésitez pas à rester en connexion avec les Ogres. Rock alternatif, fanfares tziganes ou africaines, chanson française, musique dansante, les découvertes sont toujours au tournant. Sans trop de médiatisation, Alice, Mathilde, Sam et Fred ont fait du chemin. Juste l’authenticité des artistes et la richesse de leurs rencontres.
Samedi 14 novembre 2020, l’Orchestre National du Capitole de Toulouse donnait son deuxième concert depuis le confinement. Plus de 30 000 personnes ont pu le suivre sur les réseaux sociaux et sur le Facebook de France 3 Occitanie. Un événement à plus d’un titre.
L’ONCT à la Halle aux Grains. Photo : Benoît Roux
Dans le monde d’avant, les musiciens s’accordaient avant le concert, dans un moment toujours féerique. Dans le monde d’après, un ballet plus mécanique se met en place : celui des caméras et des grues pour retransmettre l’événement. Après un premier concert le 31 octobre dernier, l’ONCT s’est mis au diapason de la conjoncture en permettant à son public de pouvoir garder le lien. Retour sur des moments uniques, parfois magiques.
18H pétantes, le top est lancé en régie. Le réalisateur Arnaud Payen vient de donner les dernières consignes. Le son est prêt, les 8 caméras en mouvement. Les applaudissement n’accompagneront pas l’arrivée des solistes et du chef.
La baguette de Fabien Gabel va se lever. Au programme, le concerto N°2 pour piano de Saint-Saëns. Face au clavier, un invité prestigieux : le toulousain Bertrand Chamayou. Il devait se produire à Varsovie mais… Un pianiste devait jouer à Toulouse mais… Alors quand on l’a appelé pour remplacer, les dieux de la musique se sont accordés très vite. Car avec l’ONCT, Bertrand Chamayou se sent comme à la maison. « C’est un peu comme quand on ne va pas bien. On va voir la famille et on trouve du réconfort. J’étais très ému d’être là. D’entendre l’orchestre dans la Halle aux Grains vide, c’était très puissant. »
Bertrand Chamayou Photo : Benoît Roux
Le musicien international est aussi chez lui avec Camille Saint-Saëns. C’est l’un de ses compositeurs français favori. Pas besoin de partition devant les yeux, il fait corps avec la musique et l’orchestre. L’énergique chef Fabien Gabel a déjà quelques gouttes de sueur au front. « C’est la première fois que je dirige sans public l’ONCT. C’est un sentiment très étrange. L’important c’est de continuer à jouer quoi qu’il arrive. Pour moi c’était un concert comme les autres, avec la même exigence. Là on donne du plaisir via les réseaux sociaux. C’est déjà bien, mais j’espère que ça ne durera pas trop longtemps. » Le chef terminera le concert en nage. Le concerto de Saint-Saëns et la valse de Ravel étaient intenses.
Le chef Fabien Gabel Photo : FTV
A quelques portées de la Halle aux Grains, Michel Pertille est aussi à la maison. Comme d’habitude, il s’est abonné à l’orchestre pour la nouvelle saison. Mais c’est derrière son ordinateur qu’il suit ce deuxième concert de confinement. « Ça se passe très bien. Très content de retrouver l’Orchestre du Capitole. Ce serait plus frustrant de ne rien avoir que de bénéficier d’un live comme celui-là. On peut garder le lien avec l’orchestre. Ça ne peut pas remplacer le vrai concert mais on doit soutenir ces musiciens que l’on aime tant ! » Lors du premier confinement, il avait renoncé au remboursement de son abonnement. Là, il n’a pas encore pris sa décision. Mais c’est sûr, il n’aspire qu’à une chose : « revenir à la Halle aux Grains et ressentir les émissions en direct. »
Un auditeur qui suit le concert chez lui. Photo : Benoît Roux
A la pause, la HAG paraît encore plus grande et vide. Beaucoup de musiciens restent dans la salle pour échanger entre eux et avec les quelques personnes qui sont dans le public. Il se dit déjà que les connexions sur le Facebook et la chaîne YouTube de l’orchestre sont nombreuses. Le concert est aussi diffusée sur le Facebook de France 3 Occitanie. On peut en profiter en direct, mettre sur pause et reprendre plus tard. C’est un peu à la carte. Une nouvelle façon de profiter de la musique.
Pour les musiciens, le plaisir de rejouer l’emporte sur ce vide laissé par le public. La clarinettiste Floriane Tardy ne cache pas sa joie de pouvoir faire son métier, même dans ces conditions. « On est complètement dans le moment présent, dans l’écoute, pour donner le maximum au public. C’est agréable de savoir qu’il y a beaucoup de monde qui regarde. Avec cet écran, on a envie de donner encore plus car on sait que c’est capté, que ça va rester. «
Thierry d’Argoubet le délégué général de l’ONCT Photo : FTV
Après plus d’une heure de concert, le chef envoie la dernière estocade pour un final somptueux. Avec un inédit : c’est l’orchestre qui se fait public et qui applaudit : « C’est nouveau. On joue aussi pour nos collègues, en fonction de ce qu’ils font. On joue pour un ensemble et on a envie spontanément de s’applaudir. » A l’image de tous les musiciens, Floriane a le sourire aux lèvres. Thierry d’Argoubet aussi. Le délégué général de l’ONCT exulte : « C’était un moment très très fort, on a cassé la baraque! » La baraka pour l’Orchestre National de Toulouse : plus de 30 000 vues sur les réseaux sociaux. « L’ONCT c’est l’orchestre de tous les Toulousains mais aussi des Italiens, des Américains, des Allemands, des Anglais… On a reçu des commentaires de partout nous comparant aux orchestres les plus prestigieux. Pour nous c’est un moment très très fort ».
Merci à tous d’avoir été si nombreux pour ce live 🥰
Ce soir, on vous montre les équipes qui permettent de rendre possible la diffusion de ces concerts !
Un concert et une opération très aboutis, mais une réussite artistique qui ne peut pas occulter les interrogations économiques. L’ONCT fait tous ses concerts à budget constant. Les musiciens sont payés par la Métropole de Toulouse, les chefs et solistes qui viennent pour jouer font des efforts financiers.
Ce concert -comme le prochain prévu le 28 novembre- était gratuit. Il donne une visibilité à l’orchestre mais pas de viabilité économique. La solidarité de l’Etat et des citoyens est donc plus que jamais vitale. Sans oublier de rappeler que LA CULTURE EST ESSENTIELLE.
Reportage France 3 Occitanie : B. Roux R. Guillon E. Hebert J. Eon
C’est le fondateur du groupe Kid Wise à Toulouse. Augustin Charnet poursuit ses envolées en carrière solo. C’est aussi un musicien créateur très demandé. Avant le confinement, il était en tournée avec Cali. Il travaille aussi avec Rilès, Disiz, Serge Lama et on l’entendra sur le nouveau Gaëtan Roussel.
Il n’a que 25 ans mais sa personnalité et son identité musicales sont déjà bien affirmées. Augustin Charnet c’est l’élégance du son : au piano, sur ses claviers et même dans sa voix. Un raffinement, une dentelle légère un brin mélancolique qui marquent sa différence. Un maître du temps, des moments suspendus, des silences qui magnifient ce qui suit.
Une esthétique pas que musicale très affirmée, une pop légère teintée d’influences, voilà sa marque de fabrique. Avec Kid Wise, il y avait les prémices aussi d’un rock progressif. Avec After Marianne aussi. Dans sa quête du son, il a travaillé avec des adeptes exigeants comme le chanteur Christophe ou son cadet de Rouen, le rappeur Rilès. Car oui, notre toulousain aime bien l’éclectisme. Et les rencontres fortes.
Cali, comme un frère
Comme avec Cali. D’abord engagé comme musicien, Augustin Charnet a co-composé, co-écrit le dernier album du chanteur « Cavale ». C’était juste avant le premier confinement. La complicité d’une belle rencontre qui s’est exprimée aussi sur scène, avec des concerts en jauge réduite. Augustin a eu l’excellente idée de filmer ces moments si particuliers pour réaliser des petits films docus diffusés sur les réseaux. L’épisode 2 vient de sortir. Les commentaires sont très bien écrits, avec un brin de poésie. On alterne entre moments profonds et plus légers, avec des musiques additionnelles qu’il a signées. Un vrai document sur ce temps troublé que nous traversons et une aventure humaine et artistique vécue de l’intérieur. Rare et précieux.
Journal de bord Charnet/Cali – #2 Derniers concerts avant le confinement
Cali, ses musiciens et Augustin ont pu faire 8 concerts en septembre jusqu’au 28 octobre, date du second confinement. Bruno Caliciuri dit Cali a été l’un des rares artistes à maintenir ses concerts dans des conditions complètement chamboulées. « Nous avions fait le pari de jouer coûte que coûte, partout et à toutes les conditions. Qu’importe si le cachet baisse où si les heures de routes s’accumulent. C’était éprouvant mais nous ne regrettons rien. » Paroles d’Augustin tirées du doc.
Ca fait tellement du bien. Les concerts étaient électriques. On voit que notre métier sert vraiment à quelque chose!
Plusieurs titres sur le nouveau Gaëtan Roussel
Augustin Charnet élargit sa palette artistique dans ses collaborations. Après Christophe, Julien Doré et donc Cali, il vient de participer à 3 morceaux du nouvel album pas encore sorti de Gaëtan Roussel. Le réalisateur Maxime Le Guil a fait appel à lui pour compléter les enregistrements : « Il y a deux côtés majeurs chez lui : il comprend la chanson française et il a une modernité dans les sons ». Le clip du premier extrait est sorti ce vendredi 13 novembre 2020. On y reconnaît bien la patte que l’artiste a insufflé à celle de Gaëtan Roussel.
Gaëtan Roussel – Tu ne savais pas
« Je suis tellement content d’y avoir participé. J’avais carte blanche! J’ai enregistré des parties additionnelles qui ont été réalisés et mixées par Maxime Le Guil. C’était essentiellement des synthés, claviers, percussions. C’est un très bel album. Il y a une très belle variété des sources qui donne un côté très organique. Gaëtan Roussel est vraiment à part dans sa manière de travailler les thèmes, les gimmick qui reviennent et qui restent. Ca rend les morceaux immédiatement très populaires. »
L’artiste s’est aussi entiché d’un autre artiste à l’univers différent : Serge Lama. Son père Yves Charnet le connait bien. Sur ses conseils, il lui envoie sa reprise de Brel « Ne me quitte pas ». Dans une interview pour le site Maze.fr, il se confie :« Il a beaucoup aimé cette reprise et nous avons beaucoup échangé. Serge écrit ses textes mais ne compose pas ses musiques, il fait donc appel à des compositeurs. Je lui ai fait un premier morceau, puis un deuxième, puis un troisième et cela ne s’est plus arrêté. Les textes étaient bruts, je devais tout composer et trouver la mélodie de voix. Il va enregistrer ça bientôt en studio. »
Il travaille sur son nouvel album. De son côté, le parolier de « Je suis malade » est en train d’écrire plusieurs textes aussi pour le Toulousain. Tous les 2 se sont retrouvés pour l’émission « La boîte à secrets » sur France 3 diffusée la semaine dernière.
Augustin a également travaillé sur le nouveau disque de Disiz (la Peste) et celui de Mathilda, la chanteuse avec laquelle il formait le groupe After Marianne.
Son album en préparation
Peut-être y aura t-il les paroles de Serge Lama sur le premier album perso-solo d’Augustin Charnet? « Je me suis remis effectivement sur ce projet d’album. J’ai un peu de temps avec le confinement ! J’ai maintenant une bonne dizaine de morceaux, avec que des textes en français. Il y aura toujours du piano, des sonorités planantes et un côté rock progressif. » En avril dernier, il avait sorti ce single en anglais.
Augustin Charnet – In the valley of your heart
Une pop légère, moderne et efficace qui suspend le temps. Les sons et la production sont toujours riches. Sa voix accroche et ses qualités d’interprète sont évidentes. Augustin Charnet est bien parti pour devenir un artiste incontournable.
Qui n’a jamais pesté en voiture contre une mauvaise réception de sa radio favorite, la station que l’on ne retrouve pas, le son qui décroche, les fréquences qu’il faut changer sur un même trajet? Tout ceci ne sera que mauvais souvenir avec le DAB+. Ce nouveau procédé vient d’arriver sur les agglomérations de Toulouse et Bordeaux. Une mini-révolution et un petit plaisir pour mélomanes exigeants.
TV et photo ont fait leur révolution numérique. Avec l’arrivée du DAB+ le 5 novembre sur Bordeaux et Toulouse, la radio passe aussi en mode digital. Un confort d’écoute, de nouvelles radios, des contenus enrichis, les auditeurs vont découvrir ce qui, à terme, va supplanter la bande FM. En 2023, 40% du territoire français sera couvert.
Comment recevoir le DAB+?
Ce qui avait freiné le développement de la Radio Nationale Terrestre (l’ancêtre du DAB+) dans les années 90, c’était le coût excessif des équipements. Là, le développement tardif en France de cette nouvelle technologie va se faire un peu à marche forcée mais naturellement. Tout le monde va bien passer au numérique, mais sans que ce soit très onéreux.
Plusieurs récepteurs radios ou amplis-tuners sont déjà compatibles avec le DAB+. Il suffit de vérifier s’il y a bien le logo. Si ce n’est pas le cas, il vous en coûtera entre 20 et plus de 100€ en fonction de votre choix. Certaines voitures récentes ont aussi des autoradios recevant ce nouveau mode de diffusion. Dès l’an prochain, cet équipement sera obligatoire. La France va donc progressivement passer à la radio numérique.
Avec le lancement du DAB+ en Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, près de 2M d’habitants supplémentaires peuvent écouter en fonction des zones de 13 à 39 radios numériques. Au total, 63 radios émettent dans l’une ou l’autre de ces régions.
Les principaux avantages du DAB+
Nous avons demandé à un auditeur et professionnel du son d’en juger. Pierre-Alain Pédebernade a longtemps travaillé pour Radio France. En voiture, les premières constations sont positives : « La qualité du son est nettement supérieure à la FM. J’habite une zone de Toulouse où l’on reçoit assez mal, même des radios importantes. Avec le DAB+, la qualité de réception est bonne, très peu bruitée : pas de bruits de fonds, ni parasites, c’est appréciable. On déguste vraiment une qualité optimale. C’est la qualité, le choix d’accès direct et le marquage très clair des stations. C’est une amélioration que l’on attendait depuis longtemps. »
La vraie différence se mesure surtout en voiture. L’écoute internet des radios chez soi ou au travail -mais il faut un abonnement internet payant- avait déjà permis certains avantages que procure le DAB+.
Un confort d’écoute : un meilleur son, pas de souffles, ni parasites
Meilleure mobilité : pas de décrochages, même fréquence sur tout le parcours
Pas besoin d’une connexion, d’un abonnement : c’est gratuit comme pour la FM
Un contenu enrichi : possibilité d’avoir du visuel, des infos, des messages, pendant la diffusion
Désengorgement de la bande FM : le DAB permet l’émergence de nouvelles radios sur un territoire
Sur Toulouse, la bande FM est saturée, il n’y a plus de fréquences disponibles. Le DAB + permet de diffuser 13 radios sur une même fréquence (ce qui multiplie le nombre de radios) pour un signal correct. C’est la norme définie en France. Ce qui explique un nombre de radios toujours multiple de 13. Une fois le signal émis, le récepteur DAB+ divise le signal du multiplex reçu en radios individuelles. Dans la ville rose et ses alentours, on peut capter 39 radios, dont 23 nouvelles, soit plus de la moitié. Parmi elles, certaines existaient sur d’autres zones géographiques comme « Ouï FM » ou « TSF Jazz ». D’autres sont des exclusivités du DAB+ comme « Radio pitchoun » « Crooner radio » ou encore « 100% souvenirs ». Il y en a 9 sur Toulouse et 6 à Bordeaux.
Pour Olivier Fabre, co-fondateur du groupe radio 100% basé dans le Tarn, « C’est une vraie opportunité car il n’y avait plus de fréquences sur Toulouse et d’autres villes. Pour le numérique, on peut additionner les fréquences. Pour l’analogique, elles se brouillent. C’est un vrai plus du DAB. En plus de « 100% » notre radio généraliste, nous aurons « 100% souvenirs » un programme dédié exclusivement à la musique française des années 60-70-80. Un créneau musical délaissé par les autres radios avec un public potentiel énorme qui n’attend que ça. »
Arrivée sur Toulouse en 2018 sur la FM, la radio 100% rassemble 173 800 auditeurs par jour selon la dernière enquête Médiamétrie. Elle a obtenu donc de pouvoir émettre sur le numérique avec 2 radios sur Toulouse mais le CSA ne l’a pas autorisée sur Bordeaux. Elle compte bien continuer sa progression et franchir rapidement le cap des 3 000 auditeurs pour sa nouvelle radio « 100% souvenirs ». Ce qui lui permettrait de pouvoir toucher des publicités nationales.
Petit bémol à tout ça, le DAB+ est diffusé par voie hertzienne, ce qui nécessite donc des nouveaux émetteurs. Là-aussi, tout marche par tranches de 13. Il y a donc 3 émetteurs sur Toulouse : 2 sur les coteaux de Pech David et le troisième rue d’Assalit où se trouve « Radio Occitanie », elle aussi présente sur le DAB+.
L’octroi des fréquences et le développement du DAB+
Comme pour la FM, le gendarme s’appelle le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. Avec des déclinaisons par régions et donc la présence à Toulouse d’un Comité Territorial de l’Audiovisuel (32 rue de la Dalbade) pour l’Occitanie. C’est bien le CTA qui instruit les dossiers et ensuite le CSA qui tranche. « Pour Toulouse, nous avons reçu 65 dossiers de candidatures. 39 ont été retenus. Les critères sont fixés par la loi. C’est la gestion du pluralisme, l’intérêt de l’auditeur qui priment. On cherche à avoir un paysage le plus divers possible : des programmes locaux, généraux, généralistes, musicaux, informatifs, etc… Les radios qui étaient déjà présentes sur la FM sont prioritaires mais ensuite, on doit permettre aux radios absentes de se développer ». Antoine Tabard a fait aussi ses préconisations pour les nouvelles radios de l’ex-région Languedoc-Roussillon : il y aura 13 radios sur Montpellier, 13 sur Nîmes et 13 sur Perpignan.
Il y a 2 types d’appels : un pour des radios locales, autour d’une ville en particulier, une métropole (Toulouse, Montpellier, Nîmes…) et d’autres radios avec une vocation plus régionales, c’est à dire des radios qui vont couvrir plusieurs départements. C’est le cas pour les 13 radios sélectionnées à Montauban. En gros, elles émettent à l’échelle des anciennes régions. Petite « anomalie » : l’Aveyron est le seul département de Midi-Pyrénées qui n’est pas en DAB+ depuis le 5 novembre. Il devra attendre l’an prochain car l’Aveyron est rattaché à Montpellier.
Pour l’instant les grands groupes des radios nationales du service public (France Inter, Info, Culture, Musique…) comme ceux du privé (Europe 1, RTL, NRJ, RMC, etc..) ne sont pas sur le DAB+. « Dans un premier temps, l’appel s’est fait pour les radios locales et régionales. Les grands groupes arriveront courant 2021 », affirme Antoine Tabard.
L’an prochain, 30% du territoire français sera couvert contre 95% par exemple en Allemagne et 100% en Norvège. Mais attention, ça ne veut pas dire que certaines zones blanches seront pourvues avec le DAB+. Au contraire, à priori la bande FM passe mieux face à des reliefs difficiles. « En Norvège, la FM qui avait disparu est revenue. Le DAB n’était pas adapté pour des zones montagneuses et rurales. C’est ce qui risque de se passer en France. Une grande majorité des radios sera entendue sur le DAB+ et la FM restera un mode de diffusion pour les zones non-couvertes par le DAB » selon Antoine Tabard. Le DAB+ a donc une vocation plus nationale et régionale.
DAB+, un peu d’histoire
DAB, c’est l’abréviation de Digital Audio Broadcasting, ce que l’on appelait aussi la RNT Radio Numérique Terrestre. Le procédé n’est pas nouveau. En 1997, lorsque la radio jeune Le Mouv’ arrive sur Toulouse, elle était numérique de A jusqu’à Z. Mais faute d’équipements relativement onéreux à l’époque, la diffusion se faisait en analogique.
Depuis, les grands groupes radios traînent un peu la patte car le DAB est synonyme de pluralité et ils ne sont pas convaincus de la nécessité d’investir dans ce nouveau mode de diffusion. Le DAB est d’ailleurs diffusé par ondes hertziennes mais sur des fréquences différentes. Ce qui va permettre au DAB+ et à la bande FM de cohabiter.
En 2014, Paris, Nice et Marseille voient arriver la radio numérique. Un peu plus tard, Lyon, Mâcon, Nantes, La Roche-sur-Yon, l’Alsace, le Nord, le Pas-de-Calais et la Seine-Maritime ont été couvertes. Fin 2020, c’est Toulouse et Bordeaux. 2021 ce sera Montpellier, Nîmes et Perpignan.
Le DAB+ va devenir la référence du mode de diffusion radiophonique. Pour un temps, la cohabitation DAB+/FM sera possible. Mais à terme, la radio numérique va remplacer la FM; comme celle-ci avait éclipsé les Grandes Ondes dans les années 80. C’est donc une petite révolution qui vient de s’enclencher.
A quelques mètres du Capitole de Toulouse, ce n’était pas du théâtre. Comme pour l’Alerte Rouge en septembre, ces professionnels « non essentiels » ont manifesté de manière spectaculaire pour signifier la mort prochaine de leur activité et la fin du lien social qu’ils entretiennent.
Manifestation 6 novembre 2020 Place du Capitole (Toulouse) Photo : Yann Olivier d’Amontloir FTV
En début de semaine, ils avaient déjà donné le ton dans un clip explicite sur fond de corrida, avec mise à mort de leurs professions.
Mobilisation pour la survie des entreprises « essentielles » au lien social
Après les parapluies colorés d’Octobre rose, place au noir ce vendredi. Un millier de manifestants, en tenue de deuil, abrités seulement par un frêle parapluie noir. Pas de camion pour bloquer, pas d’outils pour casser, pas de haine à déverser. Juste une colère froide et réfléchie contre le gouvernement symbolisée par ce slogan :
Gouvernement, si vous nous fermez… vous devez payer
La peur de mourir
Issus du monde de de la culture, de l’événementiel, de la restauration et de l’hôtellerie, des loisirs, du sport, des commerces de proximité, de l’artisanat, tous victimes économiques des mesures imposés par le gouvernement avec ce second confinement. Ils ont répondu à l’appel de la CPME31, Events 31, l’UMIH 31 entr’autres.
L’alternative est simple : comme leur activité se trouve fortement endommagée, soit ils sont indemnisés à 100%, soit ils disparaissent. La CPME 31 organisatrice de cet événement estime que 60% de ces entreprises pourraient déposer le bilan dans les prochains mois.
Une mort artistique mis en scène par Gilles Ramade, filmée par de nombreux médias et retransmise sur les réseaux sociaux. Agences d’hôtesses, Agences événementielles, Artistes, Bars, Clubs sportifs, Discothèques, Hôtels, Lieux de réception, Prestataires techniques, Producteurs de Spectacles, Restaurants, Salles de Sport, Salles de Spectacles, Sociétés de sécurités, Techniciens, Traiteurs, toutes ces structures se sont effondrées symboliquement sur la scène improvisée de la place du Capitole. A quelques mètres du Théâtre de Toulouse où « les ténors enrhumés tremblaient sous leurs ventouses » comme le chantait Claude Nougaro. Là, ils ne tremblent pas, ils ne bougent plus, faute d’activités.
Garder le lien social
Comme en septembre pour l’Alerte Rouge, ces professionnels de l’événementiel -rejoints pour le coup par d’autres professions- ont choisi de manifester pacifiquement et de manière artistique. Pas question d’aller bloquer le périph toulousain comme pour d’autres métiers il y a encore quelques jours. Une démarche très louable et respectable mais qui pourrait changer si le gouvernement reste sourd à leurs revendications.
Le 2 novembre 2020, ils avaient prévu de faire cette action. Mais l’hommage à Samuel Paty à repoussé de quelques jours la manifestation. Mais le 2 novembre 2020 -jour des défunts- ils ont quand même lancé leur site internet 02112020. Si toutes ces professions venaient à disparaître, si même seulement elles étaient amputées, que serait le monde d’après? Passé le second confinement et peut-être les suivants, nous aurons besoin de nous retrouver dans les bars et restaurants, d’aller au spectacle, de consommer de la culture, de faire du sport, d’aller danser, etc…
Les représentants de ces professions que l’on a vu ce vendredi place du Capitole sont tous des fournisseurs intangibles de lien social. Si la prophétie des parapluies noirs venait à se confirmer, nous serions tous mouillés, noyés par ce manque de repères essentiels qui nous retiennent encore de couler.