« La reine de la piste » est le dernier single d’Helena Noguerra. Conçu comme un quizz musical, le clip fourmille de pochettes de disques revisitées par un jeune illustrateur. Plus punchy qu’un livestream, plus hypnotique qu’une boule à facettes, le réalisateur toulousain Patrice Masini s’est amusé. Nous aussi.
La musique doit s’inventer de nouvelles formes, de nouveaux moyens d’exister. Patrice Masini s’est donc creusé la tête pendant le second confinement pour proposer quelque chose d’orignal à la chanteuse Helena Noguerra. « Je suis la reine de la piste » évoque les artistes, les influences musicales qui ont fait danser la chanteuse comédienne et écrivaine. Le grand jeu : deviner les pochettes de disques qui apparaissent dans le clip.
Helena Noguerra – La reine de la piste
Rendez-vous chez MM. Bricolage Gondry & Averty
Ca commence par un coup de fil d’Helena à Patrice Masini. Sa nouvelle chanson est prête. « La reine de la piste » est l’occasion d’évoquer son côté bon(ne) vivant(e) danseuse, mais aussi des clins d’œil au parcours musical. Nous sommes en plein confinement d’octobre. Les salles sont fermées, les déplacements limités. Le réalisateur toulousain va devoir être créatif. « Je voulais quelque chose d’inventif, avec un côté un peu bricolo comme les incrustations légendaires de Jean-Christophe Averty et les clips bidouillés façon Michel Gondry. J’ai donc recréé une ambiance discothèque des années 80-90. J’ai fait venir Helena pour danser et on a incrusté sa silhouette et ensuite j’ai mis des transparents des dessins des pochettes d’albums qui ont jalonné son parcours musical. « Patrice Masini qui vit désormais à Paris sort d’un clip Noir et Blanc tout en élégance du pianiste Silas Bassa avec la danseuse Sofia Boutella.
Silas Bassa – Katia the runaway starring Sofia Boutella
Pour Helena, ce sera un clip vitaminé et coloré où elle va démontrer qu’elle est bien la « Reine de la piste ». « C’est assez second degré, ça guinche, ça fait du bien en ce moment car la musique doit inventer d’autres moyens d’exister. Cela change un peu des live streaming de salon ! »
Quand il n’est pas en voyage pour les tournages de ses documentaires pour TF1 et France Télévisions, Patrice Masini travaille entre Toulouse et Paris. Il a déjà tourné pour Helena Noguerra. C’est un passionné de musique. Il est l’auteur d’un 52’ sur le contre-ténor Philippe Jaroussky pour France Télévisions, ainsi qu’un documentaire sur la danse HIP HOP pour la série Fleurs de Bitume pour France 3 qui met en avant les initiatives culturelles positives des banlieues. Beaucoup de projets à Paris, moins à Toulouse où il aimerait bien collaborer plus souvent avec des sociétés de productions. A bon entendeur!
Le talent d’Achille
Revenons au clip. Il y a bien 37 pochettes d’albums à deviner, dont une particulièrement difficile. On doit ces magnifiques œuvres d’art à un jeune étudiant de 17 ans. « Helena a flashé sur les dessins d’Achille qui est dans une école d’art à Paris. Helena m’a demandé de faire le clip autour de ses dessins. C’est toute la générosité de cette artiste. Faire confiance à un jeune de 17 ans en lui donnant une visibilité. « De quoi combler son père puisque Ash_masini n’est autre que le fils de Patrice.
A 17 ans, Achille a une vraie patte, un style perso déjà bien aiguisé. Très inspiré par toutes ces pochettes alors qu’il n’était pas encore né lors des sorties d’albums. Achille est doté d’une belle culture musicale et cinématographique. Il affectionne particulièrement la pop culture et l’esthétique punk. Il dessine des affiches de films cultes, des pochettes de disques mythiques. Dans le clip, il croque des artistes mais aussi des films avec les réalisateurs qu’il admire.
« Easy Rider », « Le Parrain » côté réalisateur, et une multitude d’artistes sont aussi revisités par Achille : Lou Reed, Janis Joplin, Sex Pistols, Velvet Underground, Blondie, Daft Punk, Prince, le roi Michaël Jackson, Gainsbourg et son mythique album…
Autant de noms presque tous disparus à la naissance d’Achille. Des dessins colorisés qui s’harmonisent parfaitement avec l’univers éclairé et coloré du clip. Ce jeune illustrateur passionné de rock a été repéré par Helena mais pas seulement. Avec la maison de disque « Cézame Agency » à Paris il a réalisé toute une série de personnages singuliers : THE SMOLS. « Des musiciens, acteurs, célébrités avec un petit corps et la grosse tête » comme il les définit lui-même.
Les discothèques sont dans le noir, la culture dans le rouge. « La Reine de la piste » revient donner des couleurs, de l’inventivité et l’envie de bouger. Allez, on se lâche sur le « dance floor ». Et si l’envie ne vous vient pas, tentez donc de retrouver les 37 albums mythiques dans le clip.
Benoît Roux