12 Oct

The Limiñanas et Laurent Garnier : un road movie musical trippant

C’est sans aucun doute l’un des albums les plus enthousiasmants du moment. « De película » s’écoute de bout en bout, sans sortie de route, oreille au plancher. Une rencontre improbable entre l’électro de Laurent Garnier et le rock psyché de The Limiñanas. Un album plus que parfait et bien présent.

The Limiñanas Photo : Darek SZUSTER via Maxppp

Les fusions, ça ne marche pas à tous les coup mais là, cette rencontre presque improbable donne un cocktail vitaminant plein de saveurs. Ce qui n’était au départ qu’un vague travail entre le Dj techno/électro Laurent Garnier et le rock suffocant de The Limiñanas est une vraie collaboration. Chacun a laissé tomber ses domaines respectifs pour se mettre au service de l’autre.

« De película », un album concept haut de gamme

The Limiñanas fait partie de ces groupes dont la renommée est plus forte à l’étranger qu’en France. Le duo Catalan avait bien fait un ou deux coups d’éclat mais sans secouer trop le landerneau musical. A vrai dire, je faisais partie des ignorants jusque-là imperméables. La secousse tellurique n'(en est que plus grande.

Car l’album est un road-trip, road-movie autant visuel que sonore. Le retour des bons vieux albums concepts avec une vraie-fausse histoire à l’intérieur. On pense de suite à « Histoire de Melody Nelson » d’un autre musicien cinéphile : Serge Gainsbourg. Une histoire prétexte, perdue d’avance entre Saul et une jeune mineure prostituée nommé Juliette. Et tel l’album de Gainsbarre, la production est soignée entre les boucles de bases et les riffs de Lionel et la batterie tantôt lourde tantôt légère de Marie. Un travail sur les sons assez impressionnants aussi de Laurent Garnier qui a su se mettre au diapason. Un gros son fait de plusieurs couches et terriblement efficace.

Perso, un morceau est à mettre au Panthéon : « Promenade oblique » où vrombit la basse et la batterie trace sur une route de nappes. Magnifique.

Instrumentaux, textes lâchés parfois chantés

Alors que le duo devenu trio prévoyait de faire seulement 2 ou 3 plages contemplatives, il y aura bien 11 stations dans l’album. Des instrumentaux comme « Promenade oblique » ou le très enlevé « Steeplechase » impeccablement produit. Idem pour Saul qui ouvre l’album et donne les prémices du voyages. Un titre dévoilé un peu avant la sortie du disque et joué en live sur France Inter.

Lionel Limiñanas n’est pas un chanteur mais tel Gainsbourg, il sait aussi poser ses mots comme sur « Juliette dans la caravane » ou « Tu tourne en boucle ». Et quand il s’agit de chant, il s’en réfère à d’autres. Tel le fin écrivain et lui même artiste Bertrand Belin pour l’un des morceaux des plus réussis (mais ils le sont tous!) : « Au début c’était le début ». Les premiers riffs et accords de guitare sont très « bashungiens » mais la ressemblance ne s’arrête pas là. Au niveau voix, la même fragilité, une sensibilité à fleur de peau. Vraiment très réussi.

Un volcan de transe

Au cœur du cratère, ça chauffe grave. Les sons en fusion pour mieux faire irruption. Tout est juste, sans faute de goût, sans effet de mode. Les guitares sont tenues, les riffs étourdissants, les sons grondants dans une culture de transe. Certes, il y a bien quelques pauses dans certains titres pour compléter la palette. Les plages sont immenses et on aime s’y perdre. Une musique très cinématographique où l’on repense à « Sailor et Lula » de David Lynch aux couleurs forcées. Les images viennent et nous retiennent, les sons nous enveloppent comme sur le très beau « Saul s’est fait planter » aux cordes claviers magnifiques.

Et s’il fallait libérer le magma du cratère étourdissant, ce serait le bien nommé « Que calor » emmené par le chanteur franco-chilien Eduardo Henriquez. Avec cet album, The Limiñanas prend place. Tout simplement incontournable.

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Benoît Roux

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02 Oct

L’émission live de France 3 Occitanie : Sazrah, un air d’Amy Winehouse

#CestPasEnPlayback, l’émission live de France 3 accueille Sazrah, jeune mais déjà talentueuse artiste. L’occasion de découvrir ses premières chansons empreintes de soul, jazz avec un timbre de voix qui se rapproche aussi d’une certaine Amy Winehouse.

L’artiste Sazrah lors de l’émission « C’est pas en Play Back » de France 3 Occitanie ©Lola Bernal /FTV

Telle une diva sortie d’une toile ou d’une sculpture de Botero, Sazrah est apparue, comme une fleur qui ne demande qu’à éclore. Le Blog Ecoute Voir l’avait déjà repérée lors de la sortie de son premier EP. 

Son talent et son côté atypique sont apparus comme une évidence sur le plateau musical de France 3. Avec sa guitare et son yukulélé, alternant fragilité et force, elle interprète 2 chansons « Keep calm » et un inédit qui n’est pas extrait de son EP : « Sillage » 

Elle se livre aussi sur ses engagements (la nature, l’écologie, l’amour…) et sur ses influences. Son grain de voix aussi à l’aise dans l’aigu que le grave, le français que l’anglais, fait penser à Amy Winehouse, elle aussi empreinte de soul et de jazz. Dans l’émission, elle évoque une jeune chanteuse française qu’elle adore : November Ultra. A l’écoute, les similitudes sont évidentes : univers dépouillé mais riche, voix émouvante, prenante et apaisante. Un vrai joyau.

L’actualité de Sazrah, c’est aussi la continuité et une complicité artistique avec Félix, un autre Toulousain. Ils ont déjà chanté ensemble et se retrouvent sur le label Plugin Records. Après « Coffee rocket », place à « Green Tara ».

De riches collaborations en attendant un album et la scène. Quant à la suite de #CestPasEnPlayback, place au groupe BEACH SCVM (l’écume de la plage in french). Le trio toulousain a déjà enregistré sa session au grand studio de France 3 Occitanie et sera bientôt diffusée sur la chaîne YOUTUBE et les réseaux sociaux.

Le groupe BEACH SCVM en live sur France 3 Occitanie. Photo : Lola Bernal FTV

Un groupe surf pop rock punk à découvrir qui pour le coup fait plus penser à Nirvana, Greenday ou The Cure qu’à la diva anglaise Amy Winehouse. Ca promet.

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Benoît Roux

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