30 Jan

La chanteuse soul Kimberose sort un second album réussi

Elle avait séduit avec son premier disque « Chapter One » sorti en 2018. Il n’est jamais facile de confirmer un talent brut. Beaucoup s’y sont plantés. Avec « Out », elle réussit son come-back. Une soul-pop plus riche et variée.

Photo extraite du clip « Back on my feet »

Dès les premières notes, on sent que quelque chose a changé mais que ce sera bien.

« Out », le second album de la rupture

Quand elle sort son premier album, derrière Kimberose se cache un duo : la chanteuse et son ami de l’époque guitariste. « Chapter one » a été écrit et composé ensemble. Depuis, le couple n’existe plus. Anecdotique? Non car ce nouvel album est résolument différent. Si l’on retrouve les ingrédients du premier, le second est un peu moins soul, égrainé de pop, de RnB et même de reggae.

Née dans l’Essonne d’un père anglais, scientifique qui travaille alors en France et d’une mère également anglophone, immigrée du Ghana à Paris. Kimberose a choisit ce nom d’artiste pour « Kimberly ose ». Et on peut dire que ce n’est pas usurpé.

Kimberose – Back on my feet


Si la voix est toujours aussi brillante, elle est un peu plus dans les aigus et le nasal. Kimberly Rose Kitson Mills est une interprète qui marche sur les traces d’Amy Winehouse (en moins jazz), Macy Gray ou encore Céleste qui sort elle aussi son album cette semaine. Elle fait partie des rescapées de l’émission de téléréalité « La Nouvelle Star » dont elle avait été éjectée très rapidement. Capable d’aller dans la force comme dans le plus intime. Un chant parfois maniéré mais toujours très assuré, dans le rythmique comme dans la mélodie. Une œuvre plus intime.

Des compositions très variées

Dans le premier album, il y avait une certaine unité, comme une évidence. « Out » est plus surprenant. 14 nouvelles chansons avec de nouveaux complices. Un disque ou elle se livre comme dans ce morceau très abouti « Sober » qui fait référence à l’alcolisme. Une reprise d’un texte de Joy Oladokun très réussie, dans laquelle elle s’est reconnue.

Kimberose – Sober

Pas vraiment de fautes de goût de dans la variété des compositions. Quelques perles mêmes comme « Warning Signs » qui sonne comme un classique. Les musiciens sont impec, les arrangements à la fois classiques et un tantinet inventif. Les cordes apportent de la légèreté, les cuivres et les claviers de la soul, les basses sont lourdes et les morceaux groovent parfaitement à l’image d' »Escape ». Kimberose a fait confiance à son petit frère sur plusieurs morceaux, elle en signe aussi certains avec brio comme « Thin Air » et le magnifique et poignant « We Never Said Goodbye ».

Kimberose – We Never Said Goodbye

A l’écoute de « Out », pas un des quatorze titres est en deçà des autres. Un album soigné réalisé par Régis Ceccarelli (le fils du batteur André Ceccarelli mixé et masterisé par le célèbre Dominique Blanc-Francard au Studio Labomatic à Paris. L’ancienne infirmière Kimberose signe une pop élégante et raffinée. La confirmation d’un vrai talent.

SITE OFFICIEL

Benoît Roux

 

 

25 Jan

Le clip juste et touchant de Michel Jonasz pour les Victoires de la Musique 2021

Extrait de son dernier album, le titre de Michel Jonasz « La maison de retraite » concourt pour une Victoire de la musique catégorie « Chanson originale 2021 ». Une chanson sensible et juste illustrée sobrement et efficacement dans ce clip réalisé par Yves Le Coz et Amélie de La Fontaine.

Captation vidéo Youtube

Les retrouvailles de Michel Jonasz avec le batteur Manu Katché et le pianiste Jean-Yves D’angélo ont abouti à l’un des albums les plus intéressants de 2021. 

Le groove des compères de l’album « Unis vers l’uni » est toujours bien vivant. Le groove de Mister Swing est bien là. L’album  « La Méouge, le Rhône la Durance » pourrait signer le retour de Michel Jonasz et la reconnaissance de ses pairs et du public qui votera pour la chanson originale 2021.

 

Déjà détenteur de 4 trophées, il sera peut-être honoré une nouvelle fois le 12 février prochain à la Seine Musicale, près de Paris pour ces Victoires de la Musiques retransmises sur France 2. 

Michel Jonasz – La maison de Retraite

Face caméra, sans fioriture, il chante l’amour absolu qui défie le temps et la nature. En contrepoint, des couples de tout âge qui se lient de sentiments. Des regards qui passent de la joie infinie à la tristesse interrogative, le réalisateur Yves le Coz et une artiste qui miment les paroles de ce tourbillon de vie… jusqu’à la valse finale.

Texte à la fois réaliste et poétique, la voix tremblante, Jonasz chante avec une humanité profonde. Touchant, très touchant.

C’est le public qui départagera les 5 chansons. Il est possible de voter directement sur le site des Victoires.

Lors de la création des Victoires en 1985, Michel Jonasz était nommé 6 fois et il est reparti avec 3 trophées dont celui de la chanson de l’année « La boîte de jazz » où l’on retrouvait Katché et D’Angélo.  Comme un signe.

La Maison de Retraite – Live « Le Grand Echiquier » France 2

A LIRE AUSSI : Michel Jonasz, Manu Katché et Jean-Yves d’Angelo toujours unis vers l’uni

Benoît Roux

20 Jan

Le flow multisensoriel du dernier clip de Rodín Kaufmann

C’est beau, tout simplement beau. Et même sublime. La musique, le chant, les sons, les paysages. Le deuxième clip de Rodín Kaufmann  et Amic Bedel est une réussite esthétique et émotionnelle. Une œuvre qui dépasse les limites habituelles et les frontières de nos sens.

Photo du clip © Rodín Kaufmann & Amic Bedel

Quelques mois après « Leis alas dau temps » (Les ailes du temps), le volet 2 de la trilogie a vu le jour. « Rei de la luna » (Roi de la lune) est une histoire de rencontre, de voyages qui se passe au delà du temps et des frontières.

Ce deuxième clip est encore plus personnel, plus intime que le précédent. Filmé dans des endroits magnifiques (Montagnes de Lure, Glacier Noir, Hautes-Alpes) mais aussi personnels à l’artiste comme l’atelier de son grand-père ou encore chez sa mère. Tout a du sens et relie les émotions. L’esthétique est une fois de plus très soignée, les images sont magnifiques, les lumières très belles pour mieux emporter l’auditeur et spectateur.

Rodín – Rei de la luna


Rarement une écriture peut-être aussi puissante : la poésie est omniprésente dans les mots mais aussi le décor, le flow se déverse pour une mise en abyme totale loin des clichés habituels du rap et du hip-hop. L’histoire entre le Roi de la lune (Rodín) et la Reine de la faune (Chloé Chagnaud) est prétexte à évoquer des moments forts : le désir, l’absence, la plénitude, le vide. Peu importe l’histoire, peu importe ce que l’on y perçoit, ce que l’on veut bien y voir. Ce sont les sentiments qui priment.

© Rodín Kaufmann & Amic Bedel

Le travail artistique de Rodín et Amic Bedel a toujours été très profond et personnel. Rien n’est gratuit, tout est sans concession. Nous sommes comme dans un conte onirique, une espèce d’odyssée moderne qui mélange les genres. Les sons de Rodín sont beaux et variés, les voix des chœurs qui rappellent un prélude de Bach très prenantes, tout est travaillé minutieusement, comme le tissage artisanal de l’atelier de Chloé Chagnaud que l’on voit dans le clip. Tout est parfaitement équilibré et fouillé, en prise avec la nature.

Amic et Rodín en tournage de « Rei de la luna » © Rodín Kaufmann & Amic Bedel

Le dernier volet de la trilogie « Pensarai en tu » sortira le 17 février et le premier album de Rodín Kaufmann quelques jours auparavant sur un label américain. 

L’impatience gagne déjà de découvrir tout ça.

RODIN

AMIC PIGET PROD

PANTAIS RECORDS

Benoît Roux

16 Jan

« Allive » la nouvelle plateforme musicale de vidéos par abonnement née à Toulouse

Sur le même principe que Netflix ou autres plateformes de streaming par abonnement, dédiée exclusivement à la musique en vidéo et au live, cette plateforme imaginée par 3 toulousains sera lancée fin janvier. Son objectif : faire connaître des artistes et leur permettre d’être rémunérés de manière équitable.

Les 3 fondateurs d’Allive Photos : Allive Palette Gaétan Guetiere

C’est l’initiative de 3 toulousains : Manuel Darrault (producteur et manager), Antoine Garcia (chef d’entreprise – conseil en communication) et Thomas Garcia (agent commercial). Une idée qui germe depuis plusieurs mois dans leur tête. La pandémie de Covid et les confinements ont accéléré les choses. Son lancement est prévu à la fin du mois.

Une plateforme vidéo de streaming musicale avec un concept équitable

Les salles de spectacles étant fermées, les vidéos d’artistes ont fleuri lors du premier confinement, puis les lives confinés en streaming lors du deuxième. Il faut désormais aller plus loin. Et les 3 toulousains vont révolutionner le principe de musique par abonnement. Rien de très nouveau pour l’abonné -il paiera un abonnement mensuel de 4,99€- mais c’est du côté des artistes que tout va changer.

C’est le principe de l’User Centric : une répartition équitable et juste des revenus des abonnements pour l’artiste. Manuel Darrault qui s’occupe du volet industrie musicale chez Allive nous explique : « Cette plateforme est un contre-pied au niveau de la technologie et de la rémunération. D’abord il n’y avait pas jusqu’à présent de plateformes vidéos dédiées à toutes les musiques. Sur 4,99€ que coûte l’abonnement, 1 € vont dans l’enveloppe artiste, soit 4 fois plus que sur un autre site. Ensuite, ces 1€ seront rétribués aux artistes en fonction du temps de visionnage et non au nombre de vues. Plus un artiste va fédérer, plus il sera rémunéré ». 

Mais ce système nouveau ne s’arrête pas là. Les artistes seront classés en 3 catégories :

  1. les émergents
  2. les indépendants
  3. les connus

L’accès est gratuit pour les 3 catégories. Pour les artistes les plus connus, ils ne seront pas rémunérés par les visionnages mais la plateforme sera un outil promotionnel. Tout l’argent généré par ces têtes d’affiche sera réinjecté pour tous les artistes. Autrement dit, Allive instaure une solidarité entre les artistes. Alors les plus connus vont-ils jouer le jeu ? Si les 3 concepteurs de la plateforme ne peuvent pas encore donner des noms un peu clinquants, ils assurent avoir des artistes connus prêts à tenter l’aventure. « Remplacer le vrai concert par un livestream, je n’y crois pas. Le marché du DVD Blu-ray musical s’affaiblit. Aujourd’hui, on prend des abonnements plutôt que d’acheter des DVD, des disques ou des films ». Manuel Darrault qui manage plusieurs artistes dont « 3 cafés gourmands », la talentueuse « Naya », ou encore la jeune Heeka et le groupe Toulousain « Entoartix » croit en ce nouveau mode de consommation de la musique vivante.

Heeka – Never Alone – Session Opus

Un seuil de rentabilité autour des 1500 abonnés

Côté contenus, la cible est plus nationale qu’internationale, plutôt French Touch et dans toutes les catégories : classique, jazz, électro, rap, métal, reggae, rock, pop etc. « Notre but est d’aider les artistes. On ne va pas mettre en avant nos goûts musicaux mais on va proposer de la qualité. Nous avons déjà des artistes qui tournent des vidéos pour nous », assure Manuel Darrault.

Pendant le deuxième confinement, beaucoup de Salles de Musiques Actuelles (il y a 1 SMAC par département) ont tourné des lives : le « Metronum » à Toulouse, le « Bolegason » à Castres. « Beaucoup d’artistes ont tourné pour leur chaîne Youtube. Plusieurs SMAC nous ont répondu ; certaines ont beaucoup de contenu. Les premiers signes sont positifs. Nous accueille avec beaucoup de bienveillance. La SACEM commence à s’intéresser à nous. Alors, pourquoi pas faire un partenariat avec eux. Netflix aussi nous a contacté. »

Ce premier cap des artistes et des salles pour filmer franchi, il faudra trouver les abonnés.

Notre seuil de rentabilité est fixé autour des 1000-1500 abonnés. Si nous proposons de la qualité, l’objectif est réalisable.

Monde d’avant, Monde d’après Covid, quoi qu’il en soit les streamings audio et vidéo sont en pleine évolution. Les artistes sont de plus en plus mécontents de la part qu’ils reçoivent des plateformes digitales. Certains comme Taylor Swift ont lâché Spotify, Deezer, Apple music et les autres. Même quand les salles de spectacles rouvriront, il y aura sans doute de la place pour des concerts de qualité diffusés via un abonnement. Surtout si les contenus sont originaux.

En tous cas les 3 toulousains voient grand. Antoine Garcia s’occupera du graphisme et de la communication, son frère jumeau Thomas prendra le volet commercial et Manuel Darrault qui a déjà pas mal d’expérience dans la production s’attachera au contenu artistique. Quant au nom ALLIVE : « On voulait du LIVE. Covid ou pas, il y a cette détresse des artistes sur le mode de rémunération. Ils sont les survivants du streaming. ALL c’est un tout pour englober le tout. »

Manuel Darrault Antoine et Thomas Garcia Photo : Allive

Une dizaine d’artistes a déjà donné son feu vert. Un appel à candidature est lancé pour tous ceux qui seraient intéressés. L’objectif est d’avoir le plus de contenu possible et que tous les styles soient représentés.

site ALLIVE

FACEBOOK INSTAGRAM

Benoît Roux

 

 

14 Jan

Nouvelle journée de mobilisation prévue pour les professions de la culture et de l’événementiel

L’Alerte Rouge des professionnels de la culture et de l’événementiel revient sur les places publiques. Une mobilisation toujours pacifique et spectaculaire qui se déroulera dans 14 villes en France au mois de février. Sur le même registre que l’impressionnante démonstration qui avait été faite en novembre dernier à Toulouse.

Photo : site Facebook Alerte Rouge

Parce que plus rien ne bouge dans le domaine culturel, les professionnels à l’arrêt vont remettre le rouge de chauffe. Tout le monde se rappelle des mobilisations précédentes. A Toulouse, l’Alerte Rouge déclenchée au Bikini à l’automne dernier et surtout le spectacle impressionnant des professions liées à la culture, l’événementiel et la restauration à Toulouse début novembre. 

Nouvelle date : le 2 février 2021

Pour cette 3ème manifestation, les artistes et professionnels du spectacle et de l’événementiel se retrouveront place du Capitole à Toulouse, sans le secteur de la restauration. Mais le principe reste le même : interpeler, parfois choquer mais toujours de manière pacifique, sur la situation que vivent toutes ces personnes à l’arrêt depuis tant de temps. Une démonstration encore une fois sans violence, sans perturber non plus le quotidien des citoyens qui n’y sont pour rien. Juste attirer l’attention et aussi faire ce qu’ils savent le mieux pratiquer et qui leur manque tant : l’Evénement et le Spectacle.


Cette nouvelle journée est toujours pilotée par le syndicat des prestataires techniques du spectacle et de l’événementiel : SYNPASE. Comme en novembre, des écrans géants seront placés au Capitole, tout le monde sera accueilli avec toutes les précautions et les gestes barrière.

Comme lors de l’exercice précédent, Toulouse ne sera pas la seule ville concernée, même si la démonstration du mois de novembre avait attiré tous les médias nationaux et locaux. La nouveauté : une prise de parole, happening, spectacle qui se fera en simultané dans les 14 villes. Comme en novembre, c’est l’homme de théâtre Gilles Ramade qui sera chargé de mettre en scène tout ça. A Toulouse comme ailleurs.

Laurent Chabaud en Alerte Rouge Photo : Facebook Laurent Chabaud

Côté toulousain toujours, Laurent Chabaud -qui était le principal instigateur de l’Alerte Rouge du Bikini- sera aux premières loges pour que cet événement soit marquant. Le réseau Alerte Rouge et le collectif EVENTS 31 seront évidemment de la partie. Les drones seront présents pour afficher et filmer des messages dans le ciel, des pyramides de matériels serviront aussi de décor. Une colère pacifique pour ne pas oublier que la culture est plus que jamais quelque chose d’essentiel et que le manque se fait criant. #Sauvonslevenementiel #Alerterouge #evenementiel

Benoît Roux 

 

11 Jan

Thylacine, un artiste qui voyage en électro

Saxophoniste, DJ, metteur en sons, Thylacine aime bien dérouter. Des espaces sonores qu’il revisite, une musique qui porte et transporte. Son nouveau disque electro Timeless revisite les grands tubes du classique avec élégance, finesse et respect.

L’artiste angevin Thylacine lors du festival des 3 éléphants en Mayenne ©PHOTOPQR/OUEST FRANCE via MaxPPP

Gérard Manset « Voyage en Solitaire », William Rezé -alias Thylacine- se balade en électro. Pas vraiment la même musique, mais sans doute une passion identique pour le son et les découvertes. Avec Thylacine, c’est de suite les grands espaces et quelque chose qui vous prend. Sur ce nouvel album, l’artiste angevin revoit ses gammes, lui qui a fait le conservatoire de musique classique. 11 morceaux où il mène au grand air les tubes des grands compositeurs. Dont ce petit chef d’œuvre d’Erik Satie.

Thylacine – Satie 2


La musique intimiste et répétitive de Satie semble écrite pour lui. Magnifique version live de la Gnossienne 1, même timbre, même jeu avec Bravin Karunanithy au piano et Thylacine au Bağlama grec qui donne un côté oriental bienvenu. L’album est du même acabit : des arrangements astucieux, un traitement hyper respectueux avec des samples habilement habillés.

Toujours inspiré sur Satie, avec un beat house très éthéré sur la Gymnopédie n° 1. Un clip très astucieux de sa complice photographe Cécile Chabert.

Thylacine – Satie 1


Thylacine bâti toute une orchestration, des nappes, des rythmes pour mieux mettre en perspective les sons initiaux, les instruments et les voix. Ainsi le titre « Mozart » (chaque morceau porte le nom du compositeur) avec le sample poignant du « Lacrymosa », composition ultime de Mozart pour son requiem.

Une vision très intelligente et sensible des compositeurs français Fauré et Debussy, des cordes splendides et magnifiquement samplées sur Schubert. Même Beethoven se retrouve allégé, aérien, avec le 3ème mouvement de sa 7ème symphonie.

Pour en arriver là, à ce degré de maîtrise et de rendu, Thylacine a parcouru beaucoup de choses, découvert de nouveaux espaces pour se réinventer. Il va dans la profondeur, l’essentiel, l’extase et la retenue. Un savoir-faire sans pareil pour sublimer les silences, casser les rythmes, créer une dimension pour un son et une voix. A l’image du très beau « Debussy ».

Très inspirés, les 11 titres sont de véritables re-créations à partir d’originaux. Avec une très belle ouverture inspiré du compositeur russe Alexander Sheremetiev, piano et chœurs d’hommes. Le cristallin qui s’allie au grave, mélange d’espoir et douce mélancolie où se glissent des petits airs d’Amélie Poulain.  

Thylacine – Sheremetiev


Avant ce périple, Thylacine s’était lancé dans des road trips musicaux, à bord d’un train, sur Transsiberian (2015), ou dans une caravane en Amérique du Sud sur les deux volumes de Roads (2019-2020). Tel un chef d’orchestre sur ses machines, il compose et décompose, façonne les ambiances, structure les montées en puissance, prépare les ruptures de grand silences. L’équilibre est souvent surprenant et parfait.

En plus de cet album, son actualité est aussi la BO qu’il signe pour la nouvelle série de Canal + « d’OVNI(s) » diffusée à partir de ce soir lundi 11 janvier 2021. Encore un nouvel espace pour ce grand artiste voyageur qui sera bientôt en tournée si…

Le nom « Thylacine » vient d’un loup marsupial de Tasmanie aujourd’hui disparu. Il pourrait bien permettre à l’artiste de se faire grandement connaître. 

SITE OFFICIEL

Benoît Roux

08 Jan

Zik Occitanie, la plateforme qui met en lien les acteurs de la musique en Occitanie

Musiciens, groupes, techniciens, festivals, professeurs, luthiers, tourneurs, salles de concert… beaucoup sont référencés sur la plateforme Zik Occitanie. Une initiative personnelle et jusqu’à présent non subventionnée de Pierre-Marie Meekel pour soutenir le spectacle vivant et mettre en relation les différents acteurs liés à la musique en Occitanie.

Pierre-Marie Meekel

C’est une plateforme accessible à tous et consultable gratuitement. Dans un monde digital et connecté, il semblerait que les acteurs de la musique ne soient pas suffisamment interconnectés. C’est donc un portail de la musique qui existe depuis 2017 pour faciliter l’accès aux artistes en leur donnant de la visibilité. Présentation de ce nouveau média régional de référencement avec son fondateur Pierre-Marie Meekel.

Zik Occitanie à vue le jour en 2017. D’où vient cette idée ?

C’est une Initiative personnelle. Je suis musicien et artiste depuis l’adolescence.  J’ai voulu apporter ma pierre à l’édifice pour les artistes émergents. Je me suis aperçu que les gens -aussi bien les artistes que le grand public- passent à côté de plein de possibilités. J’ai voulu créer ce trait d’union entre les micros-réseaux existants, mettre en visibilité les artistes pour les faire connaître. Et puis j’avais absolument besoin de trouver du sens à cette création de job.

Quel est ton parcours ?

Je suis originaire du Territoire de Belfort. Je suis guitariste et bassiste rock et pop depuis longtemps. J’ai fait le Ciam à Bordeaux pour mes études musicales. J’ai réussi à être intermittent en 92 jusqu’en 2005. J’ai crée un trio « Les cigales de la crise » pendant la première guerre du Golfe en 91. Je suis arrivé dans le Languedoc en 2006. Maintenant je suis basé à Montpellier. D’ailleurs au départ le site s’appelait « Zik à Montpel ». Puis en 2017 avec la fusion des 2 régions et le nouveau nom, c’est devenu « Zik Occitanie ».

Comment être référencé sur Zik Occitanie ?

On travaille aussi bien avec les artistes qu’avec tous les professionnels du spectacle. Pour les artistes, il faut à minima être présent sur les réseaux sociaux, avoir éventuellement des images sur Youtube, un peu de visuel, un communiqué de presse… Sur le site, nous mettons tous les contacts et liens fournis par les intéressés. Il faut bien sûr avoir un répertoire mais nous ne jugeons pas sur la qualité ou le style musical. Nous proposons un référencement par groupe et par profil  : par exemple batteur, bassiste, technicien son…etc.

Nous n’avons aucune subvention pour l’instant. Seulement des adhésions et la communication que l’on vend. Nous demandons une cotisation de 30€ par an pour les artistes, 50 € par an pour les structures. Les groupes ont la possibilité de payer 100 € de plus pour rester en tête de leur catégorie. Mais nous voulons que tout ceci reste accessible. De plus, tous les référencés défilent dans le slider sur notre page d’accueil et c’est gratuit.

Combien de références en 2021 ? 

Il y a plus de 1000 projets artistiques (artistes solos et groupes), ce qui représente plus de 4 000 personnes. En 4 ans, nous avons réalisé 2000 référencements, établi une dizaine de partenariats avec des médiathèques, médias, salles de spectacle (L’espace Cathare à Quillan, le Jam à Montpellier). On va faire des captations, avec des concerts streaming et des interviews d’artistes.

Je pense que nous sommes à peine à 20% de ce qui existe en Occitanie. Tous les jours, entre 500 et 1 200 référencements sont consultés. Nous avons plus de 13 000 « j’aime » sur Facebook, avec plus de 22 000 followers. Tous les styles sont représentés. Très peu de rap et de musique urbaine car c’est un peu une chapelle qui fonctionne à part. C’est plus difficile pour les faire venir. Nous avons beaucoup de groupes pop, rock, blues, jazz. De plus en plus de musique électro qui reste dans l’univers pop. Un peu de classique, pas mal de world, de la musique occitane aussi.

Quels sont les projets à venir ?

On va changer le site dans les prochains mois. Il aura plus de fonctionnalités, plus monétisé pour les artistes mais aussi pour nous. Sans devenir pour autant un site exclusif pour les pros. Il sera toujours accessible à tous. Mais il va falloir créer des emplois pour le faire vivre. Ca fait 4 ans que je suis entièrement bénévole. Je voudrais pouvoir compter aussi sur des référents dans chaque département pour aller à la rencontre des artistes émergents, instaurer des partenariats.

L’idée c’est aussi de créer un Zik pass, une carte de réduction pour aller voir des artistes mais aussi acheter un instrument, louer un studio d’enregistrement. Rentrer en contact avec le Pass culture pour les jeunes pour qu’ils puissent en bénéficier. Nous aurons aussi un agenda général pour annoncer les manifestations. A terme, nous voudrions aussi avoir des échanges avec les autres régions. Le grand rêve serait de monter un événement phare qui pourrait se déplacer dans chaque département pour faire rayonner les groupes en dehors de leur secteur d’origine et d’attirer l’attention d’autres régions. Un festival qui servirait de vitrine pour l’Occitanie tout en permettant d’accueillir d’autres artistes.

Quelles sont les découvertes musicales que t’as pu faire avec Zik Occitanie ?

Je dis toujours que pour tout type de musique, il y a un auditeur. Je suis super éclectique. C’est intéressant de ne pas être trop spécialisé. J’écoute de tout mais bon, voici ma petite sélection.

  • Simcha qui est un duo toulousain de chanson française
  • Deleo pop electro, darkwave

Zik Occitanie est une belle initiative. Si vous n’êtes pas encore référencé, il est temps de le faire. Ce site permet aussi au grand public d’avoir un contact direct avec les artistes. En espérant que les concerts et le partage de la musique reviennent très vite sur le devant de la scène.

ZIK OCCITANIE

FACEBOOK

Benoît Roux