Elle avait séduit avec son premier disque « Chapter One » sorti en 2018. Il n’est jamais facile de confirmer un talent brut. Beaucoup s’y sont plantés. Avec « Out », elle réussit son come-back. Une soul-pop plus riche et variée.
Dès les premières notes, on sent que quelque chose a changé mais que ce sera bien.
« Out », le second album de la rupture
Quand elle sort son premier album, derrière Kimberose se cache un duo : la chanteuse et son ami de l’époque guitariste. « Chapter one » a été écrit et composé ensemble. Depuis, le couple n’existe plus. Anecdotique? Non car ce nouvel album est résolument différent. Si l’on retrouve les ingrédients du premier, le second est un peu moins soul, égrainé de pop, de RnB et même de reggae.
Née dans l’Essonne d’un père anglais, scientifique qui travaille alors en France et d’une mère également anglophone, immigrée du Ghana à Paris. Kimberose a choisit ce nom d’artiste pour « Kimberly ose ». Et on peut dire que ce n’est pas usurpé.
Kimberose – Back on my feet
Si la voix est toujours aussi brillante, elle est un peu plus dans les aigus et le nasal. Kimberly Rose Kitson Mills est une interprète qui marche sur les traces d’Amy Winehouse (en moins jazz), Macy Gray ou encore Céleste qui sort elle aussi son album cette semaine. Elle fait partie des rescapées de l’émission de téléréalité « La Nouvelle Star » dont elle avait été éjectée très rapidement. Capable d’aller dans la force comme dans le plus intime. Un chant parfois maniéré mais toujours très assuré, dans le rythmique comme dans la mélodie. Une œuvre plus intime.
Des compositions très variées
Dans le premier album, il y avait une certaine unité, comme une évidence. « Out » est plus surprenant. 14 nouvelles chansons avec de nouveaux complices. Un disque ou elle se livre comme dans ce morceau très abouti « Sober » qui fait référence à l’alcolisme. Une reprise d’un texte de Joy Oladokun très réussie, dans laquelle elle s’est reconnue.
Kimberose – Sober
Pas vraiment de fautes de goût de dans la variété des compositions. Quelques perles mêmes comme « Warning Signs » qui sonne comme un classique. Les musiciens sont impec, les arrangements à la fois classiques et un tantinet inventif. Les cordes apportent de la légèreté, les cuivres et les claviers de la soul, les basses sont lourdes et les morceaux groovent parfaitement à l’image d' »Escape ». Kimberose a fait confiance à son petit frère sur plusieurs morceaux, elle en signe aussi certains avec brio comme « Thin Air » et le magnifique et poignant « We Never Said Goodbye ».
Kimberose – We Never Said Goodbye
A l’écoute de « Out », pas un des quatorze titres est en deçà des autres. Un album soigné réalisé par Régis Ceccarelli (le fils du batteur André Ceccarelli mixé et masterisé par le célèbre Dominique Blanc-Francard au Studio Labomatic à Paris. L’ancienne infirmière Kimberose signe une pop élégante et raffinée. La confirmation d’un vrai talent.
Benoît Roux