18 Nov

Shaken Soda réveille le live sur France 3 Occitanie

Le trio toulousain Shaken Soda est venu enregistrer 2 morceaux et un bout d’interview dans les studios de France 3 Occitanie à Toulouse. Une prestation survitaminée qui sera diffusée en janvier lors d’un nouveau programme numérique.

Shaken Soda dans le studio de France 3 Occitanie Photo : Benoît Roux FTV

De la pop rock bien léchée, vive, variée et vitaminée, voilà la marque de Shaken Soda. Le trio vient d’enregistrer un premier EP très remarqué. France 3 Occitanie les a repérés. Ils inaugurent un nouveau programme diffusé sur internet. En attendant d’autres groupes de la Région et d’autres nouveaux programmes. Car France 3 est lancée sur la voie de la régionalisation.

Un nouveau programme musical numérique dès janvier

Tout est parti d’un papier pour le blog musique sur ce nouveau groupe pop rock qui bouge sur Toulouse.

Bien avant le confinement, Fabrice Valéry Délégué aux Antennes et Contenus de France 3 Occitanie avait envie de réinstaller la chaîne sur des contenus culturels au sens large et sur des formes différentes de la télé traditionnelle.  Les musiciens en avant, pas de présentateur, juste un enregistrement en live avec une interview pour mieux connaître le groupe. « On n’était pas très présents sur les musiques amplifiées, l’électro pop, le rap… Nous avons voulu aménager un espace pour accueillir dans d’excellentes conditions acoustiques des formations musicales pour en faire un nouveau programme qui sera diffusé en janvier 2021 ». 

Lors de l’enregistrement de Shaken Soda. Photo : Benoît Roux

Le lieu, un studio de 450 m2 qui n’avait pas connu une telle agitation depuis belle lurette. Il a fallu démonter les anciens rails d’éclairages obsolètes, aménager un espace avec de hautes tentures noires, des portiques pour fixer éclairages et caméras. Côté vidéos, 4 caméras avec une unité de tournage smartphone à l’essai pour l’instant. Derrière les rideaux, la régie vidéo pour caler les lumières et les commutations de Gaétan Guétière à la réalisation. Une pièce plus loin, la régie son pour travailler un peu à l’écart.

Tôt ce matin, Olivier, Mikaël et Pierre ont posé leurs racks. Une foule de micros pour la batterie de Mikaël, l’ampli pour la basse de Pierre, les effets pour la guitare d’Olivier. Petit à petit, la chrysalide Shaken Soda sort du cocon pour mieux réveiller son monde. Pas de pression mais plutôt une bonne humeur communicative et quelques blagounettes.

Fin de matinée, interview sur fond vert, sans présentateurs. Les musiciens assis sur les flights cases et questions en OFF détendues. Shaken soda, c’est qui, c’est quoi?

Shaken Soda, pop-rock vitaminée sur voix haut perchée

Dans le shaker, 3 musiciens qui se complètent, 3 univers musicaux éclectiques. « Nous n’avons pas de style attitré mais des influences très différentes ». Paroles d’Olivier pour qui la référence, c’est Mathieu Chédid. Normal, il fait de la guitare… Mais il a fait le conservatoire de Toulouse pour le violoncelle. Pour Pierre à la voix si singulière qui réussit la gageure de passer au-dessus de la vague déferlante guitare-basse-batterie, aucune hésitation : Sting, Sir Paul McCartney et Claude Nougaro : « Le seul français qui m’attire vraiment ». Quand on l’entend frapper, aucun doute : Mikaël est bien un batteur rock.

Mikaël à la batterie avec Pierre à la basse Photo : Benoît Roux

Il n’en fait pas des caisses, mais il voue une admiration sans borne à Dave Grohl, batteur de Nirvana et chanteur de Foo Fighters. Dans ses baguettes, pléthore de groupes complètement différents : « Je suis dans un groupe qui s’appelle Line qui fait dans la pop. Conga Libre est plutôt salsa, le Funky Style Brass est une fanfare électro. Enfin je fais partie aussi de Panda’s Cover Gang qui fait des reprises de tubes des années 70 en fanfare. » 

Drapé dans un espèce de Pancho -il a fait pas mal de jazz manouche et de musique d’Amérique Latine- Olivier dégage une énergie insoupçonnable lors de son arrivée au studio. Il a mixé le 5 titres qui est sorti en octobre. « Notre identité c’est l’ouverture d’esprit ». Sous la gratte, on sent que ça peut exploser à tout moment et dans tous les styles.

Premier morceau : « My Barbarella » une fable sur un prisonnier qui compose une chanson pour s’évader. L’anglais, comme une évidence pour Pierre parti à Londres pour le parler correctement. C’est là qu’il a découvert la musique avec un pote écossais. Un peu de piano auparavant et désormais de la basse en autodidacte. Et cette voix un peu aigue, qui donne vraiment l’identité du groupe. Ca sonne british. On pense à Frantz Ferdinand, les Red Hot et Artic Monkeys.

Photo : Benoît Roux

Ca déménage grave, tout en énergie et équilibre. Dans l’envers du décor, les techniciens sons et images ont la banane. Le plaisir de faire une activité différente, de se mettre en danger aussi. Car des sessions live comme celle-là, elles sont plutôt rares à France 3. « On est dans l’expérimental, déclare Fabrice Valéry de France 3. Ce pilote que nous faisons aujourd’hui doit devenir contenu numérique récurrent. On se situe dans le cadre de la régionalisation de France 3 qui va commencer à se voir en 2021. On ne s’interdit rien. On va essayer de faire des choses pour tout le monde, un service à tous les publics. »

S’il y avait encore des indécis pour reconnaître l’intérêt d’un tel programme, le second titre « Complex identity » emporte le morceau. Une chanson anti-préjugés justement particulièrement efficace. C’est d’ailleurs le single qu’a choisi de sortir le groupe.

Clip Shaken Soda – Complex Identity

A l’issue de l’enregistrement, techniciens et artistes sont un peu vannés d’avoir tout donné. Compensé très vite par la joie d’avoir été les acteurs de cette expérience. On pourra voir tout ça en noir et blanc sur la chaîne YouTube et le site de France 3 Occitanie en janvier. D’autres groupes viendront. L’idée serait d’en faire un par semaine. En tous cas Shaken Soda aura bien secoué le studio de France 3 pour cette première. De très bonnes vibrations.

Shaken Sofa ! Photo Benoît Roux

Benoît Roux