Dans les villages pyrénéens, même en hiver, la vie fourmille. Entre les personnes âgées, les éleveurs et ceux qui travaillent dans les stations de ski ou sur les installations hydroélectriques, la vie y est parfois rude. Direction les vallées d’Aure et du Louron dans les Hautes-Pyrénées.
Que se passe-t-il dans les Pyrénées quand on n’est pas sur les skis ? Toute une vie qu’ignorent totalement les touristes, et qui gardent pourtant les montagnes vivantes.
Immersion dans ce chapelet de petits villages qui jalonnent la vallée d’Aure et du Louron, dans les Hautes-Pyrénées, derrière leurs habitants, et leurs professions montagnardes. Parfois elles gravitent autour des stations de ski et des touristes, mais avec des activités à des années lumière du skieur. Exemple type à Soulan, le tout petit village qui préexistait à St Lary-Soulan, la station de ski, dans la vallée d’Aure.
Plus il y a de la neige, plus les skieurs sont contents, et plus les facteurs, les infirmières et les boulangers ambulants se décarcassent pour arriver jusqu’à leurs patients/clients souvent enfouis dans la neige dans ces petits villages d’altitude. ce sont essentiellement des personnes âgées, voire très âgées.
Nous suivons Cécile, une aide à domicile. Nous, on appellerait ça une randonnée pleine neige; elle c’est sa mission : réussir à atteindre ses vieux habitants qui l’attendent. Et elle y met sacrement du coeur, et des jambes et elle est tellement appréciée qu’elle fait partie des familles qu’elle visite. Comme une fille de la maison. Des Céciles, il en faudrait 10 fois plus dans ces coins de Pyrénées où les vieux sont de plus en plus livrés à eux même, faute de postulant aux métiers d’aide à domicile, vital, et trop mal payé.
Nous allons à Aulon, rencontrer une chevrière qui a monté sa « fabrique de laine mohair » il y a trente ans, et qui transmet ces jours-çi une « entreprise d’avenir »à une jeune. Aulon, petit village d’altitude qui fait souvent parler de lui pour ses « célèbres » avalanches, et sa route régulièrement coupée. C’est dans ce splendide bout du monde que Christiane a monté sa chèvrerie il y a trente ans; les skieurs et les touristes sont ses alliés, et l’essentiel de sa clientèle. Ce qui fait qu’aujourd’hui, cette pionnière « inconsciente » ou visionnaire, celle qui « élevait 3 chèvres » dans les Pyrénées, d’il y a trente ans peut transmettre une entreprise saine, et totalement avant-gardiste dans le domaine environnemental à une jeune…parisienne!
Dans les Hautes-Pyrénées, tout au fond de la vallée du Louron, au pied de la montagne, la centrale hydroélectrique de la SHEM, (société hydro electrique du Midi) turbine l’eau de la montagne depuis 88 ans. Des générations y sont passées; un village d’altitude a même existé, avec école de montagne intégrée.
Aujourd’hui ils sont encore 15; et de précurseur pour l’irrigation, cette centrale est aujourd’hui, malgré son âge, à la pointe des énergies nouvelles, en produisant son électricité « propre ».