La France est redevenue l’hiver dernier la première destination mondiale pour le ski malgré une baisse de fréquentation de 2,7% des stations tricolores, qui devancent d’une courte tête les États-Unis, a annoncé Domaines skiables de France (DSF) mardi. Les pistes de ski des massifs hexagonaux ont enregistré 53,9 millions de journées-skieurs lors de la saison 2014-2015, soit 2,7% de moins que durant l’hiver précédent. Les stations pyrénéennes affichent une belle stabilité.
Cette contre-performance n’empêche pas la France de passer devant les États-Unis qui ont subi une baisse de fréquentation encore plus marquée (-5,2%), avec 53,6 millions de journées-skieurs l’hiver dernier. Les stations américaines ont particulièrement souffert d’un déficit de neige historique dans l’Ouest du pays, où la fréquentation n’avait jamais été aussi basse depuis les années 70.
L’Autriche arrive en troisième position avec 51,8 millions de journées-skieurs (+2%).
« Nous sommes dans un mouchoir de poche », relève Laurent Reynaud, délégué général de DSF, un organisme qui réunit 238 opérateurs de remontées mécaniques en France. « Mais ça nous fait quand même plaisir car la saison a été lourdement handicapée, avec un début très difficile au niveau de l’enneigement et une fin marquée par des vacances de printemps en fort recul ».
Depuis que les statistiques ont été établies, à la fin des années 70, c’est la quatrième fois que la France arrive en tête des destinations les plus prisées pour le ski, après les hivers 2008/2009, 2011/2012 et 2012/2013. Jusque-là, ce sont toujours les États-Unis qui décrochaient la première place. Les recettes ont en revanche été stables pour les domaines skiables, à 1,3 milliard d’euros, grâce à une hausse de 2% environ du prix moyen des forfaits. « On a été capable d’absorber un accident d’enneigement fort. C’est assez encourageant quant à la pertinence de notre stratégie », s’est félicité M. Reynaud.
Les Alpes du Nord fréquentation quasi stable
Cette partie des Alpes concentre environ 70% de l’activité nationale, affiche un recul de 4% en Savoie et Haute-Savoie, et de 1% en Isère et Drôme. Mais la fréquentation y a été globalement conforme (-1%) à la fréquentation moyenne des quatre hivers précédents, malgré la neige tardive, des difficultés de circulation lors des samedis de chassé-croisé, et des pluies torrentielles début mai qui ont brutalement interrompu la saison.
Les Alpes du Sud sont le massif qui a le plus souffert,
Avec une baisse de 8% sur un an et de 11% sur la moyenne des quatre dernières saisons. La fréquentation a au contraire bondi de 38% dans les Vosges, revenant à son niveau habituel après un hiver 2013/2014 calamiteux.
Stabilité dans les Pyrénées,
Certaines stations ont été fermées à la circulation cet hiver pendant plusieurs jours en raison de chutes de neige importantes et de risques d’avalanches. Enfin, la fréquentation du Massif central
recule de 5% sur un an tandis qu’elle progresse de 11% dans le Jura. Par taille, ce sont les petites stations qui s’en tirent le mieux, progressant de 2% sur un an, quand les grandes reculent de 5% et les très grandes de 2%.
Les stations de ski françaises avaient atteint un record absolu de fréquentation (58,9 millions de journées-skieurs) lors de la saison 2008/2009, soit 8,5% de plus qu’aujourd’hui. Aux États-Unis, le record de fréquentation a été atteint en 2010/2011, avec 60,5 millions de journées-skieurs, soit 11,5% de plus que l’hiver dernier.
AFP