Il dénonce « la tyrannie d’une minorité de radicaux ». Eric Alauzet est furax, et le fait savoir. Dans un communiqué, le candidat et député LREM s’insurge contre les « agressions verbales et physiques, l’intimidation et la violence ». Une colère provoquée par… une trentaine d’autocollants sur la vitrine de sa permanence ! L’occasion pour Eric Alauzet de pointer du doigt Anne Vignot, sa concurrente EELV et favorite des sondages. Cette dernière ne « cautionne, évidemment, aucune dégradation » mais elle y voit surtout une « stratégie politique » du candidat LREM.
L’affaire pourrait prêter à sourire. Lors de la manifestation contre la réforme des retraites mardi, la permanence de campagne d’Eric Alauzet a été décorée d’une trentaine d’autocollants, aux couleurs de syndicats principalement. Rien de bien étonnant que les opposants au projet du gouvernement prennent pour cible le député de la majorité.
« Les mots sont pesés »
Son équipe prend tout cela très au sérieux. Faut-il pour autant parler de « tyrannie » ? « Les mots sont pesés », assume le porte-parole du candidat LREM, Frank Monneur. Ça commence à bien faire. Cela fait quatre ou cinq fois qu’on s’en prend à notre permanence. C’est une forme de tyrannie, d’intimidation. On a même retrouvé des tracts d’Anne Vignot sous notre porte. Je remarque que sa permanence, à quelques mètres de la nôtre, n’est jamais dégradée. Tant mieux pour elle. »
Anne Vignot, tête de liste du rassemblement EELV-PS-PCF-Génération(s), défile régulièrement contre le projet de réforme des retraites. Eric Alauzet la pointe nommément dans son communiqué: « Cautionne-t-elle ces actes antidémocratiques et antirépublicains ? Je n’ose croire que cela soit sa conception du débat électoral. Sa réponse est importante. Soit elle condamne ces exactions, soit elle les soutient. »
« Si ça, c’est une violence… »
Nous avons interrogé la candidate écologiste. « Je n’ai pas l’intention de faire de surenchère. Quand il y a des dégradations, on n’est pas d’accord. Les mots utilisés sont disproportionnés. Retrouver nos tracts glissés sous une porte, si ça c’est une violence… ». Dans un communiqué, elle précise que son équipe n’a « rien à voir avec les autocollants posés sur la vitrine de la permanence du candidat LREM Eric Alauzet. Nous ne cautionnons, bien évidemment, aucune dégradation quelle qu’elle soit ».
Surtout, Anne Vignot l’affirme : « Eric Alauzet a une stratégie politique : nous faire passer pour de méchants radicaux ».
Deux choses sont sûres désormais: d’abord, celle qui est donné favorite du scrutin lors d’un récent sondage est désormais une cible privilégiée pour ses adversaires, Eric Alauzet en particulier; ensuite, le débat ne porte pas vraiment sur le fond. Pas encore, on espère…
Stop à la tyrannie d’une minorité de radicaux !#Besançon pic.twitter.com/9BwFkBHZYP
— Éric Alauzet (@ericalauzet) January 29, 2020
La polémique a également fait réagir Claire Arnoux, candidate La France insoumise, elle aussi habituée des cortèges anti-réforme des retraites.
Et non, Monsieur, Alauzet, la minorité de radicalisés, c’est vous et vos soutiens ! Quelques autocollants sur une vitrine d’un député 100% candidat ne font pas une tyrannie.https://t.co/MRbLrduOJz
— Claire Arnoux (@Clairenoux) January 30, 2020
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