La droite peut-elle enfin conquérir Besançon ? Lui y croit dur comme fer. Investi par Les Républicains, Ludovic Fagaut, 41 ans, mise sur le volontarisme pour rendre la capitale comtoise plus attractive pour les entreprises et leurs salariés. Entouré de trois colistiers chefs d’entreprise, le principal de collège a présenté son projet économique ce mardi. Avec un credo: être un maire VRP de son territoire et vendre « Besançon par choix ».
Il veut se faire une place dans le duel annoncé entre un ancien écologiste devenu marcheur, Eric Alauzet, et une écologiste à la tête d’une liste d’union de la gauche, Anne Vignot.
Ludovic Fagaut met en avant son punch d’ancien prof d’EPS, et assure que l’état-major des Républicains, à Paris, porte un regard attentif et optimiste sur Besançon. Présomptueux, le candidat LR ? Une chose est sûre en tout cas: la droite se casse les dents sur la capitale comtoise avec constance depuis 1953.
« Un maire VRP du territoire »
Il y a six ans, certes, la liste menée par Jacques Grosperrin (UMP) n’avait échoué qu’à 1129 voix de la liste du maire sortant (PS) Jean-Louis Fousseret (47,4% contre 44,4%).
Un baptême du feu électoral pour Ludovic Fagaut, alors porte-parole du candidat de droite et en 5e position sur la liste, ce qui lui vaut d’entrer au conseil municipal. Un premier mandat complété l’année suivante par une élection au conseil départemental du Doubs, cette fois dans la majorité présidée par Christine Bouquin (DVD). Le chef d’établissement est nommé vice-président de la collectivité, en charge de la culture et du sport notamment.
Dans cette campagne municipale, Ludovic Fagaut mise sur les fondamentaux de la droite, notamment le développement économique. « Il faut remettre Besançon sur la carte de France », scande le candidat, entouré de trois colistiers chefs d’entreprises, Thierry Petament, Fabrice Migard et Christophe Mignot. Pour attirer les entreprises à Besançon, Ludovic Fagaut entend s’associer les acteurs économiques locaux pour être « un maire VRP du territoire ».
Le Swiss made jusqu’à Besançon ?
« Quand Dijon vient faire de la publicité pour son université à Besançon, certains crient au scandale. Pas nous. Il faut prospecter au-delà de notre zone ! », assure le candidat, qui a déjà sa devise: « Besançon par choix ».
La tête de liste entend également se battre pour obtenir une extension du label Swiss Made jusqu’au territoire bisontin, afin de valoriser l’horlogerie locale. Il voit la prochaine obtention du label Unesco pour le savoir-faire horloger franco-suisse comme une opportunité à saisir.
« Stopper l’augmentation effrénée » de la fiscalité pour les entreprises
Ludovic Fagaut et son équipe ont identifié plusieurs handicaps à dépasser pour séduire les entrepreneurs.
La fiscalité? « Il faut stopper son augmentation effrénée ».
La « pénurie » de foncier pour les entreprises, malgré 56 zones d’activité? « Il faut croiser les données et mettre en ligne l’ensemble des locaux et terrains disponibles ».
La difficulté de recrutement ? « Il faut améliorer le cadre de vie, l’attractivité culturelle et sportive ».
Pour changer l’image de Besançon, Ludovic Fagaut mise beaucoup sur le projet touristique Port-Citadelle, avec un télécabine entre La Rodia et la Citadelle: « On a beaucoup de savoir-faire, il nous faut maintenant du faire-savoir ».
LR un peu, mais pas trop ?
Autant de propositions que Ludovic Fagaut présentera sûrement samedi à Aurélien Pradié, le secrétaire général des Républicains. Le numéro 3 du parti viendra à Besançon soutenir l’ensemble des candidats du Doubs.
Peut-être le député du Lot remarquera-t-il que sur les affiches de Ludovic Fagaut, le logo des Républicains n’apparaît pas.
On n’ose pas croire que le candidat, qui propose « une nouvelle effervescence » pour Besançon, craigne qu’en assumant son parti, sa candidature fasse pschittt…
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