A six mois du scrutin, c’est la seule formation politique à déjà mener campagne pour les européennes du 26 mai 2019. Cinq candidats du quart nord-est de la France ont présenté le projet de la formation de Jean-Luc Mélenchon ce jeudi à Besançon. La France insoumise compte bien offrir « une perspective aux luttes contre les politiques scélérates qui nous font les poches », assume le Jurassien Gabriel Amard, qui imagine LFI comme « un débouché politique » au mouvement des Gilets Jaunes.
Ils sont cinq, trois femmes, deux hommes, attablés derrière une série d’affiches fustigeant les politiques d’Emmanuel Macron. C’est pourtant bien pour siéger au Parlement européen que ces cinq-là sont candidats: originaire du Haut-Doubs, Laurence Lyonnais est au centre, flanquée des Jurassiens Anne-Sophie Pelletier et Gabriel Amard, Ils sont tous les trois en positions éligibles en cas de bon score. Sont également présents l’Icaunaise Isabelle Michaud et l’Alsacien Jean-Marie Brom.
« Pas contre l’Europe, mais contre les traités libéraux européens »
Leur campagne, les Insoumis veulent la mener « contre l’Europe que nous subissons, et contre la politique d’Emmanuel Macron ». Dans leur ligne de mire: les lobbies, les paradis fiscaux et bien sûr les politiques libérales qui, selon les mots d’Anne-Sophie Pelletier, permettent « le démantèlement de nos services publics ».
Candidats à un parlement européen qu’ils considèrent comme « l’antithèse de la démocratie en Europe » (Anne-Sophie Pelletier), les représentants de LFI ne sont pas « contre l’Europe, mais contre les traités libéraux européens », précise Gabriel Amard.
Pour mobiliser son électorat, un défi toujours ardu sur le scrutin européen, La France Insoumise espère fédérer « la colère qui gronde », indique Gabriel Amard: « Les Gilets Jaunes demandent la démission du monarque, la révocation des politiques en place. A charge pour nous de le traduire politiquement. »
Une alliance avec d’autres partis de gauche? Ce serait « une erreur mortifère »
Comme certains Gilets Jaunes, beaucoup d’Insoumis ne portent pas la presse dans leur cœur, accusée, au choix, d’être asservis au grand capital ou à l’Elysée. La Une du Monde du jour, évoquant la maison Mélenchon qui « se fissure au grand jour », est une nouvelle occasion de s’attaquer à des médias qui seraient forcément « impartiaux » à l’endroit de LFI. Les départs de certaines figures du mouvement? « Anecdotiques », assure Jean-Marie Brom, qui pointe les « ambitions personnelles » des dissidents et revendique « l’évolution perpétuelle de la ligne politique ». « Nous sommes un mouvement, pas un parti politique classique », renchérit le chercheur au CNRS.
On ne sait pas si les médias sont particulièrement durs à l’encontre de LFI (en vérité, on pense plutôt le contraire), en revanche on est certain que LFI est particulièrement dure à l’encontre des autres partis de gauche. Européennes ou municipales l’année suivante, Gabriel Amard ne veut pas d’alliance avec d’éventuels alliés.
« Qu’on nous demande pas, à nous la grande force, de marcher derrière des formations du passé. Ce serait une erreur mortifère, assure le Jurassien. Nous sommes là pour fédérer le peuple, pour amener la gauche au pouvoir, pas pour rassembler la gauche. Nous n’avons pas à maintenir sous perfusion des formations politiques moribondes ». Le PCF, EELV et le PS savent à quoi s’en tenir.
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