Le député du Doubs Eric Alauzet sera bien candidat aux municipales à Besançon. Le parlementaire devrait être le dernier écologiste en position éligible sur la liste d’union PS-PC-EELV menée par le maire sortant Jean-Louis Fousseret. Face aux critiques dont il est déjà la cible concernant le cumul des mandats, il assume: en cas d’élection, Eric Alauzet promet qu’il abandonnera son siège au conseil général et sera simple conseiller municipal, sans délégation d’adjoint. Sans détour, il reconnaît qu’il pense aussi à 2020, alors que beaucoup à gauche voient en lui un possible successeur à Jean-Louis Fousseret: « Je suis obligé d’en tenir compte, d’organiser les choses pour que cela soit possible. » Interview.
Pourquoi avez-vous décidé d’être candidat ?
« C’est un retour aux sources. C’est mon terrain naturel, là où j’ai fait les choses les plus importantes. J’ai envie d’en être. Je n’ai pas envie de louper le coche. Je souhaite apporter ma pierre à la victoire. En 2012, la question se posait: soit j’abandonnais le conseil général, dont j’étais vice-président, soit je quittais la ville, l’agglo et le Sybert (syndicat mixte gérant le traitement des déchets, NDLR). On a considéré que comme j’étais j’étais le seul élu au Département, il valait mieux que j’assure la présence d’EELV au conseil général. Mon suppléant n’était pas écologiste. Ce n’était pas forcément mon choix privilégié, j’aurais aimé rester au Sybert par exemple. En 2014, il ne restera plus qu’un an de mandat au Département. Le remodelage des cantons justifie moins que je reste jusqu’au bout. »
Vous quitterez donc le conseil général ?
« Bien sûr, c’est une évidence. Comme c’est une évidence que je ne serai pas adjoint au maire. »
Vous appartenez à un parti qui n’a jamais de mots assez durs pour les cumulards. N’y a-t-il pas là un paradoxe ?
« Notre parti est celui qui a les statuts les plus exigeants en la matière. Il autorise ce cumul. Quand j’entends les gens hurler… Dans l’ordonnancement d’EELV, je suis 9e sur la liste, donc le dernier en position éligible. Mon rôle sera lié à ce positionnement. Député, cela m’occupe largement. Je compléterai avec le plus petit mandat qui existe. »
Qu’est-ce qu’Éric Alauzet peut apporter à Besançon que d’autres candidats EELV n’apporteraient pas?
« C’est une plus-value liée à une reconnaissance sur la ville. Cela donnera du poids à la ville et du poids à l’écologie politique. Je vais laisser toute la place à mes amis, pour que les nouveaux émergent. Je vais les accompagner, avec mon expérience. Ce sera une plus-value aussi pour Jean-Louis Fousseret, même s’il y aura sûrement des débats entre nous. »
Certains dans la majorité actuelle vous voient comme un possible successeur de Jean-Louis Fousseret. Cela explique-t-il aussi votre candidature ?
« Il faut être là pour la suite. Je ne vais pas faire comme ils font tous… Oui, je prends en compte cette donnée. Dans ma vie politique, je n’ai jamais fait de calcul. Une fois sur deux, j’ai même pris un mandat que je ne voulais pas. Mais là je suis obligé d’en tenir compte, d’organiser les choses pour que cela soit possible. Personne ne peut être insensible… Est-ce que j’en ai envie? Je ne sais pas. Cela peut être excitant. Si ça arrive, ce sera une bonne nouvelle. Si ça n’arrive pas, ce sera une bonne nouvelle aussi, parce que je pourrais faire plein d’autres choses. »
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