06 Déc

Ian Brossat, tête de liste aux Européennes : « Le Parti Communiste a des choses à dire… »

 

Ian Brossat, tête de liste PCF aux Européennes

Il était aujourd’hui en Franche-Comté, où il a rencontré des salariés et des syndicalistes, entre autres d’Alstom et de General Electric et animé un apéro-débat avec des syndicalistes à Besançon. Le PC, l’industrie française, les Européennes, la France Insoumise, les « gilets jaunes »…

Ian Brossat, âgé de 38 ans, conduit la liste communiste aux Européennes de mai prochain. Conseiller régional, adjoint au logement d’Anne Hildalgo à Paris, il n’enseigne plus les lettres modernes depuis 10 ans…

Celui, qui ne se « considère pas comme un apparatchik » parce qu’il reprendra le chemin du lycée un jour, a des attaches avec … Besançon. Eh oui, son grand-père paternel, inspecteur  d’académie, a travaillé ici et son papa a passé quelques années à Besançon…

 

L’industrie

Après ce préambule, il raconte qu’il a commencé sa visite par le Nord Franche-Comté : il y a rencontré des salariés de VonRoll où 35 postes sont menacés, ceux d’Alstom et de General Electric. Alstom vendu, à GE et à Siemens, devait créer un millier d’emplois. En fait 300 ont été supprimés. Pour Ian Brossat, c’est la faute de l’Union Européenne « avec son dogme de la concurrence qui mine nos industries. L’orientation libérale conduit aux délocalisations. » Il cite cet exemple : « La région Ile de France a accordé un marché à Alstom pour des rames de métro et de TER pour qu’elles soient construites à Valenciennes. En fait, elles n’y seront qu’assemblées, après leur fabrication en République Tchèque et en Pologne. »

Il veut croire encore à une industrie française forte…

 

Les gilets jaunes

 

Et ce mouvement populaire, qui prend de l’ampleur, et qui reste encore apprécié des Français, ce n’est pas une claque pour les syndicats et les partis politiques ? « Les gilets jaunes nous interpellent, c’est évident, mais c’est surtout une claque pour le gouvernement. Si on regarde bien leurs revendications, hausse du Smic, des retraites, revalorisation du pouvoir d’achat, elles ne sont pas éloignées de ce que nous proposons… L’injustice sociale, présente dans notre pays depuis longtemps, s’est accrue depuis l’arrivée de Macron. » Et le candidat communiste de poursuivre : « Je suis étonné par l’attachement des gens à l’égalité, à la justice sociale. Ils ne supportent pas que les riches se gavent pendant qu’eux en bavent. Ils sont les premiers à me parler de la suppression de l’ISF, que nous refusions, nous communistes. Après il faut voir comment ce mouvement peut se traduire politiquement… »

Ian Brossat a, bien évidemment condamné les violences commises lors des manifestations. L’élu parisien sait déjà combien elles coûtent à la ville de Paris, sans parler des dégâts sur l’image de la capitale française…

 

La France Insoumise

 

Forcément, on l’interroge sur la France Insoumise. Pour la présidentielle de 2017, Ian Brossat soutenait l’option de la candidature de Mélenchon soutenu par PCF… Maintenant, il regrette : « LFI veut tracer son propre chemin mais, seule, ne fera pas gagner la gauche. Et moi, je suis pour que la gauche revienne au pouvoir… »

 

Les Européennes

 

Il souhaite un PCF « qui perde moins de temps à causer avec les autres partis mais davantage avec la population, sur le terrain. Il faut reconstruire un lien social entre les classes moyennes et les ouvriers »

Il se réjouit de l’élection de Fabien Roussel à la tête du PC. Et des élections européennes qui approchent. D’ailleurs, une femme, ouvrière, sur sa liste, pourrait entrer au parlement européen en mai prochain :  « Marie-Hélène Bourlard serait la première femme ouvrière à y entrer. Il y a déjà eu des ouvriers, des hommes mais jamais de femmes…  » Marie-Hélène Bourlard était l’une des figures du film « Merci patron » d’un certain François Ruffin… aujourd’hui député LFI…