Nos confrères de La Chaîne Parlementaire révèlent ce jeudi que le groupe EELV à l’Assemblée vole en éclat. Six de ses membres, parmi lesquels le député EELV du Doubs Eric Alauzet, ont décidé de siéger au sein du groupe PS, ce qui entraîne de facto la disparition du groupe écologiste. Les partants dénoncent « la dérive sectaire » d’Europe Ecologie-Les Verts. Ce schisme entre la tendance pro-gouvernementale et la tendance Duflot « a au moins le mérite de la clarification », a déclaré Noël Mamère à LCP.
Depuis des mois, le groupe EELV à l’assemblée est miné par les divisions. La répartition des responsabilités au sein du groupe depuis l’affaire Denis Baupin aura donc été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Les députés écologistes qui rejoignent les rangs socialistes sont François de Rugy, Eric Alauzet, Christophe Cavard, François-Michel Lambert, Véronique Massonneau, et Paul Molac, a affirmé le premier nommé, ancien coprésident du groupe, devenu vice-président de l’Assemblée nationale à la suite de la démission de Denis Baupin de cette fonction.
Ces écologistes constitueront, au sein d’un groupe « socialiste, écologiste et républicain », une composante « libre de ses positions » sous la houlette de Véronique Massonneau, qui devient vice-présidente de ce groupe recomposé, selon le communiqué commun.
« Une dérive sectaire a saisi EELV »
« Élus au lendemain de l’élection de François Hollande, dans une majorité rassemblant socialistes, écologistes et radicaux de gauche, nous agissons depuis 2012 au sein
de groupes parlementaires distincts. Depuis lors, une dérive sectaire a saisi EELV, concrétisée par le départ brutal et unilatéral du gouvernement », est-il ainsi écrit.
Autre accusation envers l’autre partie des députés écologistes, en référence au désaccord récent sur la coprésidence: une partie des députés a « décidé aujourd’hui de priver l’écologie réformiste d’une représentation politique institutionnelle, en remettant en cause la pluralité qui fondait l’existence d’un groupe autonome ».
« Faire oeuvre de clarification »
« Pourtant, chacun de nous a conscience de la nécessité impérieuse d’engager un rassemblement des forces de progrès face au danger de la montée de l’extrême droite. Entretenir et cultiver les divisions de la gauche serait plus qu’une erreur : ce serait une faute, une impasse », ont plaidé les socialistes et les écologistes réformistes
dans leur communication commune.
A environ un an des élections présidentielle et législatives, ils affichent leur souci de « faire oeuvre de clarification et de rassemblement ». Et, « jusqu’au dernier instant de cette législature », le « nouveau groupe entend contribuer (…) à la poursuite des réformes indispensables à notre pays et à la prise en compte des défis sociaux, économiques et écologiques que la France relève ».
Le seul encore à Europe Ecologie-Les Verts
Nous n’avons pas pu joindre Eric Alauzet en début d’après-midi.
Il faut noter que contrairement à cinq camarades qui siégeront avec lui au sein du groupe PS, lui est encore membre d’EELV. Mais pour combien de temps encore ?
Déjà sur les réseaux sociaux, plusieurs membres du parti écologiste, militants ou responsables locaux, demandent son départ du parti.
Evidemment @ericalauzet : nous attendons ta démission du parti, après règlement de tes contributions d’élu. Pas comme les autres…
— JS Herpin (@jsherpin) 19 mai 2016
ce n’est pas pour ça que j’ai fait campagne avec @ericalauzet. Sentiment de trahison. #tristesse https://t.co/zfS6Ate2z1
— lebrübrü❤ (@lebrubru) 19 mai 2016
(avec AFP)
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