Le député EELV du Doubs Éric Alauzet signe, avec sept de ses collègues, un texte défendant « l’écologie réformiste », « inscrite au cœur de la majorité ». Ces députés écologistes soutenant l’action du gouvernement veulent être qualifiés de « réformistes » et ne plus avoir « à assumer » les propos de l’autre moitié du groupe fidèle à EELV, ont-ils expliqué ce mercredi, en souhaitant « parachever la clarification engagée il y a plusieurs mois ». La prise de distance avec le parti est claire et nette.
« Depuis 2014 et la rupture imposée par la sortie des ministres écologistes du gouvernement, force est de constater qu’une grande confusion règne dans l’expression de l’écologie au Parlement. Il y a aujourd’hui à l’Assemblée nationale, comme dans la société, deux écologies », écrivent ces huit députés dans un texte intitulé « écologistes déterminés, réformistes assumés ».
« Nous entendons donc désormais affirmer plus clairement notre écologie: une écologie inscrite au cœur de la majorité, constructive, positive, ouverte, apaisée, en un mot, une écologie réformiste », soulignent Barbara Pompili, Éric Alauzet, Denis Baupin, Christophe Cavard, François de Rugy, François-Michel Lambert, Paul Molac et Véronique Massonneau.
Lors d’une conférence de presse, les signataires ont expliqué « ne plus vouloir être obligés d’assumer les paroles d’un membre de l’autre entité, comme Noël Mamère ou Cécile Duflot ».
Tentative de déménagement
S’il existe toujours un seul groupe à l’Assemblée, c’est parce que les deux tendances « ne sont pas assez nombreuses » (un groupe doit comprendre 15 députés minimum), a reconnu François de Rugy. Mais il n’y a déjà plus de réunion de groupe le mardi matin. Seul le bureau se réunit pour se répartir les temps de parole dans l’hémicycle et les questions au gouvernement. Et le point de presse tenu ensuite par les deux co-présidentes Cécile Duflot et Barbara Pompili, va être abandonné, a expliqué cette dernière.
Comme preuve de leur divorce, les « réformistes » auraient même aimé changer de place dans l’hémicycle, mais cela n’a pas été possible, a-t-elle regretté. Sur ces huit députés, seuls Denis Baupin et Éric Alauzet sont encore membres d’EELV mais « ça durera ce que ça durera », a dit ce dernier. Les autres ont pour la plupart rejoint le nouveau parti « Écologistes! ».
La sortie du gouvernement a fait ressurgir « le clivage beaucoup plus profond entre écologistes contestataires et ceux prêts à exercer le pouvoir avec ce que cela implique de compromis« , a souligné François-Michel Lambert.
Cependant, devant l’Association des journalistes parlementaires, Denis Baupin a ensuite souligné que selon lui, au sein du groupe écologiste, « on a des accords sur les fondamentaux, les convictions, et on est en désaccord sur la stratégie ». « On peut être encore un peu utiles » comme groupe, a-t-il lancé. (AFP)
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