24 Fév

« Retenez-moi ou je fais un malheur ! »

Yves-Michel Dahoui ne veut pas que le PS signe un "chèque en blanc" aux Verts

Le PS national l’a décidé : la 2ème circonscription du Doubs est réservée à un Vert en général, à Eric Alauzet en particulier. Pour certains socialistes, cette décision ne passe pas. Yves-Michel Dahoui, adjoint à Besançon et conseiller général, sort l’arme nucléaire – sa candidature possible – … pour mieux « discuter »….

Yves-Michel Dahoui, avec quelques soutiens, mais sans Jean-Louis Fousseret, a donné une conférence de presse ce matin.
Il enrage : on se trompe d’élection. « D’abord la présidentielle avec François Hollande parce que ce n’est pas encore gagné… Ce ne sera pas du 60/40… et ensuite seulement les législatives. » Problème de tempo mais pas seulement. Les griefs sont nombreux. Même s’il dit « respecter Eric Alauzet ».
Le comité de soutien à Eric Alauzet a été présenté à la presse. Mais ce « n’est pas une initiative du Parti socialiste » . Et il le découvre « par la bande »… Ce comité lui reste en travers de la gorge… Il a été « annoncé dans la précipitation » : une manœuvre pour, justement, empêcher toute volonté de dissidence socialiste ? La question se pose (je la lui pose) mais… il botte en touche. « En effet, on peut se la poser… »

L’homme bafoué

Il a le sentiment que certains « grands élus socialistes » ont signé un « blanc seing » au candidat écologiste. Sans contrepartie. Yves-Michel Dahoui aimerait bien que certains dossiers, qui font débat entre le PS et EELV à la mairie de Besançon, soient « aplanis » : la rocade, le contournement ou encore le tramway… L’impression d’avoir une opposition (EELV) à l’intérieur de la majorité et de faire la courte échelle à l’opposant… Dur dur… « Je me sens bafoué quand j’entends les Verts critiquer la présidente de région comme ils le font… »

Une contrepartie ? Par exemple que EELV s’engage à ne pas présenter une liste autonome aux municipales de 2014…
Et si ces discussions tant souhaitées n’arrivent pas ? Pour lui, la réponse est évidente. Un candidat socialiste se présentera, en dissident. Jean-Louis Fousseret ? « Il partage cette analyse. Nous sommes en convergence de points de vue… » Lui-même ? « J’y vais si les choses restent en état »….
Petites phrases prononcées par Yves-Michel Dahoui :

La présidente du comité de soutien d’Eric Alauzet, c’est Paulette Guinchard, (ex-députée de cette circonscription et ex-secrétaire d’état aux personnes âgées de Lionel Jospin) qui a abandonné la politique. « Elle est respectée de tous. Je l’aime beaucoup. Mais maintenant, elle est repartie dans le Haut Doubs et nous, on est les mains dans le cambouis. »

Sur une possible mésentente qui conduirait à une défaite à cette législatives : « Je ne suis pas au Pays des Bisounours. Je souhaite le partenariat et le rassemblement. »

Sur les municipales de 2014 : « On ne peut pas se permettre de perdre Besançon, la capitale régionale. »

Besançon paie un lourd tribut : « Une circonscription réservée à une femme (la 1ère avec Barbara Romagnan) et l’autre à notre partenaire Vert… Pas facile d’être un homme de 30 ans actuellement au PS. » Même à 50 ans ce n’est pas facile, hein ? J’ai cru qu’il allait ajouter un homme… « blanc » mais il n’est pas allé jusque là !

Les grands élus, quelle position ? « Claude Jeannerot : il est dans le même souci d’exigence face aux Verts. » Eric Alauzet, conseiller général, fait partie de la majorité de Claude Jeannerot, le président du conseil général du Doubs.

« La confiance ne se décrète pas. »

Et la plus jolie remarque, à propos d’Eric Alauzet : « Je le connais depuis longtemps. C’était même à l’époque du « ni ni » chez les Verts, ni droite, ni gauche. Moi, j’ai toujours été à gauche…. »