C’est un cliché qui vaut de l’or pour les Verts. Eric Alauzet a officiellement lancé sa campagne en milieu de semaine et présenté la présidente de son comité de soutien: Paulette Guinchard, ancienne députée, secrétaire d’État du gouvernement Jospin. Une belle image d’union qui a certainement eu du mal passer chez certains socialistes bisontins.
Eric Alauzet a le sourire. Le candidat d’Europe Ecologie-Les Verts a réussi un joli coup politique en lançant sa campagne pour les législatives aux côtés de Paulette Guinchard, emblématique figure du PS bisontin. Secrétaire d’Etat aux personnes âgées pendant un peu plus d’un an (2001-2002), Paulette Guinchard fut aussi pendant dix ans (1997-2007) la députée de la 2e circonscription, celle là même où Eric Alauzet portera -théoriquement- les couleurs de la gauche unie.
Car malgré la présence sur la photo de Nicolas Bodin, le patron du PS dans le Doubs (au second plan avec Eva Pedrocchi, secrétaire régionale d’EELV), dans le Parti socialiste bisontin, on a toujours du mal à encaisser la décision de Solférino de réserver la circonscription au partenaire écologiste.
Au premier rang des contestataires, Jean-Louis Fousseret, qui se sent visiblement à l’étroit dans sa mairie et retournerait bien au Palais Bourbon. Élu député de la 1re circonscription en 1997 mais battu en 2002, le premier édile de la première ville de Franche-Comté doit se trouver un nouveau point de chute: cette circonscription est désormais réservée à une femme, Barbara Romagnan.
Décidément, les quotas…
« Il serait bon pour Besançon que son maire soit député »
Après avoir fait mine d’accepter la décision des plus hautes instances socialistes, Jean-Louis Fousseret revient à la charge dans le supplément qu’a consacré l’hebdomadaire Le Point à Besançon cette semaine:
« Un socialiste doit se présenter dans la 2e circonscription. Moi? Je n’ai pas pris ma décision, mais, pour Besançon, il me semble qu’il serait bon que son maire soit député ».
Et Jean-Louis Fousseret soutient ne pas craindre une suspension du Parti socialiste en cas de dissidence.
Une chose est sûre, si dissidence il y a, elle se fera sans doute à l’issue de la présidentielle. En attendant, les ciseaux sont aiguisés, prêts à couper en petits morceaux une belle photo de famille.
Jacques Grosperrin, le député UMP sortant, sera certainement ravi de tenir la corbeille à papier.