L’ancien ministre Jean-Pierre Chevènement poursuit son oeuvre de rassemblement des souverainistes de droite et de gauche, à l’exception notable du Front national. Dans le Journal du Dimanche, le Belfortain se veut « l’instituteur d’une gauche républicaine et d’une République refondée, accueillante aux républicains des deux rives (…) Je ne pense pas qu’on puisse sortir la France de l’ornière si on ne rassemble pas les républicains des deux rives ». Un rassemblement auquel ne participera pas Jean-Luc Mélenchon, qui n’apprécie guère le rapprochement entre Jean-Pierre Chevènement et Nicolas Dupont-Aignan.
Ancien Ministre de François Mitterrand, puis du gouvernement Jospin, Jean-Pierre Chevènement a fait une apparition remarquée ce week-end à l’université d’été de Debout la France, le parti de Nicolas Dupont-Aignan.
Dans le JDD, Jean-Pierre Chevènement annonce même une « rencontre » le 26 septembre à l’Assemblée nationale autour du thème « Europe et souveraineté » avec plusieurs personnalités dont Jean-Luc Mélenchon, Arnaud Montebourg et Nicolas Dupont-Aignan.
« Une confusion inacceptable » pour Mélenchon
Une invitation refusée ce mardi par Jean-Luc Mélenchon, qui sur son blog écrit à son « cher Jean-Pierre ». « La démarche que tu entreprends finira mal, contre ton avis car je n’ai nul doute sur la fermeté de tes convictions humanistes. Au mieux un petit regroupement électoral au pire une débandade contre nature », écrit Jean-Luc Mélenchon. Ta proposition de dialogue avec Nicolas Dupont-Aignan va dans le sens de cette confusion inacceptable. Sais-tu qu’il s’est prononcé pour remettre en cause le droit du sol ? Devra-t-on discuter de sa proposition de choisir Marine Le Pen comme Premier ministre s’il était élu Président de la République ? Si respectable qu’il soit et si estimable que soit sa résistance aux pressions de son camp, il est à mes yeux bien ancré sur une rive ou je ne veux pas aller. »
« Cordon sanitaire » avec le FN
Dans le JDD, Jean-Pierre Chevènement entendait « ramener l’électorat du FN à la République. Encore faudra-t-il pour cela que les forces républicaines offrent autre chose que la perspective d’une récession à perpétuité. Oui, la France a de la ressource. Oui, cet électorat FN doit être regagné. Pour autant, je veux être clair, je ne pense pas qu’on puisse supprimer le cordon sanitaire qui écarte les responsables du FN de l’espace politique républicain », affirme Jean-Pierre Chevènement dans le JDD.
Jean-Pierre Chevènement, qui prône depuis plusieurs mois une sortie du « clivage droite-gauche », a été accueilli samedi à l’université d’été de Debout la France par Nicolas Dupont-Aignan, qui a salué en lui « la plus gaullienne des personnalités de gauche ».
« Un faux clivage gauche-droite absurde est entretenu par ceux-là mêmes qui, en obéissant aux mêmes maîtres, font la même politique et ne veulent surtout pas voir se dessiner une voie alternative », a déploré le député souverainiste, président de DLF, convaincu que « le vrai clivage se situe aujourd’hui entre les patriotes et les mondialistes ».
Appels au rassemblement, invitations croisées, voire constitution d’un front anti-euro… Les souverainistes, de Nicolas Dupont-Aignan à Jean-Pierre Chevènement, phosphorent sur les moyens de s’allier contre l’euro, tout en butant sur un écueil: la concurrence, sur ce combat-là, du Front national. (Avec AFP)
L’interview de Jean-Pierre Chevènement au JDD:
A lire aussi:
Jean-Pierre Chevènement: « La police de proximité nous manque beaucoup »
A Moscou, Jean-Pierre Chevènement plaide pour une levée des sanctions contre la Russie
Jean-Pierre Chevènement restera « disponible pour le salut public »
A l’ENA, Jean-Pierre Chevènement a juste appris « à servir le vin »
Pourquoi le Front National revendique-t-il l’héritage de Jean-Pierre Chevènement ?
Un économiste suggère à François Hollande de nommer Jean-Pierre Chevènement à Matignon