« L’Ena, c’est une école où on n’apprend pas grand chose ». La sentence est prononcée par Jean-Pierre Chevènement. L’ancien ministre, aujourd’hui sénateur du Territoire de Belfort, était l’invité de l’émission La Voix est libre le week-end dernier. Et pour illustrer son propos sur la prestigieuse Ecole Nationale d’Administration, qu’il a fréquentée dans les années soixante, Jean-Pierre Chevènement précise, geste à l’appui: « Moi j’ai appris à servir le vin. Mon préfet, auprès duquel j’étais en stage, m’a appris à donner un petit coup de poignet très sec pour éviter que la goutte de vin tombe sur la nappe. Je lui en suis très redevable. C’est tout ce dont je me souviens ».
Au cours de ce débat avec l’ancien ministre UMP Alain Joyandet, Jean-Pierre Chevènement a néanmoins reconnu que l’ENA, « c’est deux concours, difficiles d’ailleurs, d’entrée et de sortie. »
L’ancien ministre de l’Education nationale a aussi milité pour la réhabilitation de l’élitisme républicain.
« Je suis l’inventeur d’une expression honnie aujourd’hui, l’élitisme républicain. Je suis pour l’élitisme républicain, parce que je pense que les enfants des milieux les plus démunis ont besoin d’une école forte, de pédagogies structurées, un peu directives. Ils ont besoin de pouvoir s’appuyer sur quelque chose de solide. Finalement, aujourd’hui, la mode, c’est de dire « les enfants construisent leur savoir », ce sont les fameuses pédagogies constructivistes, c’est l’enfant qui doit redécouvrir les théorèmes de Thalès ou inventé tout seul les tables de Pythagore, alors évidemment ça ne marche pas ».
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