Jean-Louis Fousseret pensait avoir déminé le terrain à gauche en réalisant l’union avec les écologistes et les communistes dès le premier tour. C’était sans compter Didier Gendraud. Écarté de la liste socialiste, l’adjoint à la démocratie participative et à la citoyenneté envisage très sérieusement d’être candidat lui aussi. Il a « des idées à proposer » et entend « faire bouger » Besançon. Didier Gendraud lance donc un appel aux « personnes de bonne volonté, venues de tous horizons -sauf extrêmes- qui aiment leur ville, veulent lui donner un nouvel élan ». Interview.
Depuis quelques jours, on n’entend que lui. Non retenu sur la liste socialiste, Didier Gendraud a d’abord appelé les militants bisontins du PS à dire « non » à une liste composée de « notables de la municipalité socialiste », de « cumulards ou ex cumulards », et de « professionnels de la politique »… Les militants PS ont validé la liste à près de 80%. L’adjoint a donc décidé de monter sa propre liste. Jean-Louis Fousseret l’appelle aujourd’hui « au sens des responsabilités ». Les critiques pleuvent, au PS comme chez les écologistes. Il nous explique le sens de sa démarche.
Pourquoi avoir décidé de partir en dissidence ?
« Je suis frustré de ne pas avoir été retenu sur la liste du Parti socialiste. J’ai des idées à proposer. Mon parti n’en veut pas. Je pense qu’une campagne, c’est le bon moment pour proposer une autre manière de faire de la politique. »
Quelles sont vos ambitions ?
« Je souhaite réunir les gens qui ont envie de travailler pour Besançon. Il faut réveiller tout cela. Je rêve d’autre chose, que ça s’agite un peu. Je pensais que Jean-Louis Fousseret allait se lâcher pour son dernier mandat, apparemment ce n’est pas le cas. Il faut que Besançon devienne une vraie ville touristique, une capitale régionale; qu’on se tourne un peu plus vers la Suisse et moins vers Dijon ».
Vous avez dit faire « le rêve d’une liste apolitique ou multi-politique ». Votre appel a-t-il été entendu ? Avez-vous des contacts avec d’autres têtes de listes déclarées ou des conseillers municipaux sortants ?
« C’est très difficile de faire une liste. C’est une démarche que je ne pensais pas faire. Je n’ai pas 55 noms. Je ne sais pas si je réussirai. Je n’ai pas eu de contact avec des têtes de liste déclarées. De toute façon, je ne me retrouverai pas dans une liste Grosperrin, Bleu Marine ou d’extrême gauche. On est plusieurs conseillers municipaux dans la quarantaine. On a encore pas mal d’idées. Si certains décident de monter une liste, il faudra unir nos forces. Je ne cherche pas à occuper la première place. Je cherche à faire bouger tout ça. »
Quel bilan tirez-vous du dernier mandat de Jean-Louis Fousseret ?
« J’assume tout ce qu’il y a dans le mandat précédent. On n’est jamais d’accord à 100% bien sûr, mais au sein d’une majorité, il faut être solidaire. Je n’ai donc rien à redire, même si j’aurais aimé aller plus loin sur la démocratie participative par exemple. En fait, il faudrait booster tout ça, pour arrêter de voir partir des sièges sociaux à Dijon, arrêter de se lamenter sur la disparition des commerces. Ayons le courage de faire des choix en cette période où l’argent public devient de plus en plus rare. »
Vous avez eu des mots durs suite à la constitution de la liste socialiste. Certains voient dans votre démarche celle d’un aigri, déçu de ne pas avoir été retenu ?
« J’ai dit que c’était une liste politicienne et je le pense encore. La liste a vieilli, avec une moyenne d’âge qui a augmenté de six ans. Je ne sais pas si c’est cela le renouvellement. Je suis pas aigri, mais frustré. »
Vous risquez d’être exclu du Parti socialiste. Sans regret ?
« Le PS a son candidat officiel, je pense donc qu’il va m’exclure. Je suis quelqu’un de gauche, mais quelqu’un de libre, qui a des convictions. Le PS n’est pas en bonne forme, il a plus de problème pour recruter que pour exclure. Je suis resté un grand naïf. Une anecdote: le soir du vote sur la liste, j’ai rencontré un membre de la commission électorale. Je lui ai dit que je ne comprenais pas la ligne politique retenue. Il m’a répondu: « la ligne quoi? » Ça résume bien l’état du PS. »
Quelles échéances vous fixez-vous ?
« Ces derniers jours, j’ai beaucoup parlé. Désormais je vais me taire et travailler dans l’ombre. Il faut mesurer dans quelles conditions il est possible d’établir une liste, quelles sont les répercussions personnelles, comme les attaques qui peuvent toucher mon entourage. J’ai des ambitions, mais le jeu en vaut-il la chandelle? Nous verrons si les Bisontins veulent s’impliquer et travailler avec moi. J’y vais avec le moral, beaucoup d’envie et d’énergie, mais j’ai aussi le sens des réalités. »
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