03 Mai

« Mes frères », la famille au cœur du premier film de Bertrand Guerry

C’est un réalisateur heureux qui revient des Etats-Unis.

Bertrand Guerry avec son film « Mes frères » vient de remporter deux awards au Festival RIFF de Richmond : prix du meilleur scénario et prix d’interprétation pour l’ensemble de la distribution, et la semaine prochaine, direction la côte d’Azur pour une sélection aux Cannes Écrans Juniors 2018.

Un véritable coup de projecteur sur le premier long métrage de ce réalisateur manceau, avant sa sortie nationale prévue le 4 juillet.

« Mes frères » c’est une histoire de famille, celle de deux frères, Eddy et Rocco, anciennes gloires de la scène « Rock Indé » à la fin des années 90. Dix ans plus tard, ils défilent en tête de la fanfare locale d’une île isolée. Et isolés ils le sont à plus d’un titre, l’un est atteint d’une maladie incurable et l’autre s’enferme dans le mutisme. Un soir, leur sœur Lola réapparaît dans leur vie. Les souffrances humaines ont brisé les cœurs, meurtri les corps et enfoui la parole, mais la joie va renaître de la fraternité.

Ce film traite des relations particulières entre frères et sœurs, de la maladie et de son rapport au corps, d’une amitié naissante entre deux enfants, d’un souffle de liberté, le tout porté par une BO volontairement très présente.

Pour moi, Mes Frères, c’est un hymne à la vie !

Bertrand Guerry

Le réalisateur raconte : « J’ai écrit une première version de scénario à quatre mains avec mon frère, Thomas Guerry, mais le projet est resté inachevé. C’est en 2015 que Sophie Davout, qui partage ma vie, décide de reprendre l’écriture du scénario. Il était important pour moi que le film ait une couleur féminine. L’aventure reprend et une première version voit le jour en septembre 2015. S’en suivent alors des repérages qui confirment le choix de l’île d’Yeu, des rencontres, des essais. »

« J’ai voulu traiter d’un sujet qui me passionne dans mon quotidien comme au cinéma : la fratrie. Cette relation toute particulière que des frères et sœurs peuvent partager me fascine. L’élaboration de ce scénario est donc basée sur les liens forts, délicats et singuliers des fratries. Ce qu’il en résulte me captive tout autant : les non-dits ».

Une histoire de famille, faite en famille, on peut presque dire en bande. A l’origine, il y a les frères Guerry, le réalisateur et le comédien-danseur, ils ont embarqué la famille (femme et enfants), des professionnels du cinéma, des amis fidèles, et les habitants de l’île d’Yeu, dans une volonté d’aller au bout d’un rêve : faire un film.

Participatif c’est le maître mot de cette aventure.

Participatif dans sa conception. C’est suite à une rencontre avec un jeune malade atteint de la maladie de l’homme de pierre (FOP) que Bertrand a porté ce projet. Le film s’est monté en partenariat avec l’association FOP France et la moitié des bénéfices seront reversés intégralement à la recherche sur cette maladie. Bertrand explique : « au-delà du désir artistique, je souhaitais apporter une légitimité profonde ». Pour cet engagement le film a reçu le label « cinéma équitable » initié en 2013 par la société de distribution Wayna Pitch.

Participatif au tournage avec l’implication des habitants de l’île d’Yeu pour l’aide logistique, la figuration, la fanfare de Saint-Hilaire, le club de Twirling, … de vraies rencontres et un engouement pour le projet. « L’île d’Yeu, est plus qu’un décor, c’est un personnage à part entière du film Mes Frères« .

Participatif en terme financier avec un appel à financement pour la distribution via la plateforme Ulule, pour donner au film une vraie chance d’être vu, de vivre.

Participatif par la forme de la communication avec la mise en place d’un site internet dédié au film qui fonctionne comme un journal de bord. Une vraie originalité là où en général les infos d’écriture, de tournage, sont données au compte-goutte. Ici tout est raconté, partagé, presque vécu … ainsi le lecteur devient déjà spectateur. Des anecdotes, des fous rires, des portraits… Sophie Davout, la scénariste du film à l’origine du site, nous fait entrer dans les coulisses de « Mes frères » et nous donne l’envie de voir sur grand écran le résultat. A découvrir !

 

De nombreuses avant-premières sont déjà prévues dans la région avant la sortie nationale le 4 juillet, et notamment le 4 mai avec une projection très attendue au Ciné Islais de l’Ile d’Yeu. A noter que Bertrand Guerry met un point d’honneur à être présent dans toutes les salles pour présenter « Mes frères » et échanger avec le public.

Site du film « Mes Frères »

Et la suite … « Déjà un autre projet de long-métrage en développement… pour l’instant, on reste discret quant au sujet mais c’est une nouvelle fois Sophie Davout qui l’a écrit. Un tournage en automne 2019 est prévu en Pays de la Loire. Je pense que nous repartirons avec la même équipe et une belle partie de ce casting. Une famille de cinéma s’est créée. On voudra l’enrichir mais garder nos bases (…) encore de belles années d’image et de sensations à venir… On ne lâche rien… On avance… »

25 Avr

Visages et parcours de la migration : films, débats et témoignages

Le nom du bateau « Aquarius » ne vous est sans doute pas étranger, et pour cause, il fait souvent la une de l’actualité pour son action de secours auprès des migrants qui tentent d’arriver sains et saufs sur la côte. C’est avec ce navire que SOS Méditerranée, association européenne de sauvetage en mer créée en juin 2015, tente d’apporter une réponse humanitaire d’urgence en mer Méditerranée centrale, là où plusieurs dizaines de milliers de personnes sont mortes noyées depuis les années 2010 en tentant de fuir leurs pays.

SOS Méditerranée, avec le soutien de la Fondation Abbé Pierre, présente Visages et Parcours de la migration, cycle de films, témoignages et débats, à Nantes le week-end des 28 et 29 avril au cinéma Bonne Garde.


Ce festival présent aussi à Bordeaux et à Paris, propose de découvrir quatre films, tous liés à une étape de la migration : la traversée de la mer Méditerranée, l’arrivée en Italie et l’accueil en France.
Au travers de puissants témoignages, ces documentaires invitent le public à porter un autre regard, humain et solidaire, sur la question migratoire en montrant comment des individus, hommes, femmes et enfants, survivent dans une immense détresse en espérant un avenir meilleur. C’est aussi une manière de sensibiliser à la diversité des parcours et des réalités individuelles qui se cachent derrière le mot « migrants » et de mettre un coup de projecteur aux initiatives citoyennes qui tendent la main à ces hommes, femmes et enfants, de la mer à la terre.

// SAMEDI 28 AVRIL //

14h : Film « Les migrants ne savent pas nager » de Jean-Paul Mari et Franck Dhelens (2016)
A bord de l’ «Aquarius» pendant 3 semaines, le grand reporter Jean-Paul Mari raconte la vie à bord, l’équipage, les quarts et les tours de garde, les opérations de secours ; les premiers pas sur le pont de ceux que la mer a épargné, les corps engloutis de ceux qu’elle a fait sombrer ; l’engagement des uns face à la détresse des autres.

15h30 : Film « Un paese di Calabria » (un village de Calabre) de Shu Aiello et Catherine Catella (2016)
Riace est un village de Calabre. Par le passé, le maire décida de céder des logements vides à ceux qui avaient besoin d’un toit, quelle que soit leur origine ou la couleur de leur peau. C’est ainsi que la communauté de Riace devint la première à accueillir convenablement des réfugiés. En observant attentivement des gens de milieux différents travailler ensemble à la création de nouvelles approches et valeurs, les réalisatrices donnent une réponse imparable à ceux qui prônent la haine, le racisme ou la ségrégation.

=> 17h-18h : Témoignages et débat animé par Bérengère Matta, responsable du bureau SOS MEDITERRANEE Bretagne-Loire Atlantique, en présence de Sandrine Floc’h pour le film « Un paese di Calabria », d’un rescapé et de Julien Long doctorant en sciences sociales.

// DIMANCHE 29 AVRIL //

10h : Film « J’ai marché jusqu’à vous – Récits d’une jeunesse exilée » de Rachid Oujdi (2016)
Venus du monde entier, ces voyageurs sans bagages et sans visas, au terme d’un long périple, débarquent à Marseille pour tenter d’y construire un avenir. Ils ont moins de 18 ans, on les appelle les Mineurs Isolés Etrangers. En attendant leur majorité, ils sont soumis à la protection de l’Aide Sociale à l’Enfance. Commence alors, pour eux, un autre périple…

11h30 : Film « Les Éclats – Ma gueule, ma révolte, mon nom » de Sylvain George (2012)
Pendant trois ans, Sylvain George a filmé les migrants bloqués à Calais dans l’attente et l’espoir d’un passage vers le Royaume-Uni. Éclats de voix, éclats de rire, éclats de rage ; bribes de mots, d’images et de mémoire ; paroles du proche et du lointain, d’hier et d’aujourd’hui, d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Europe….

=> 13h-14h : Témoignages et débat en présence de Rachid Oujdi, réalisateur du film « J’ai marché jusqu’à vous », de Timothée Coanet pour le film « Les Eclats », de Laure Leray Patillot du collectif des hébergeurs solidaires, et des équipes de SOS Méditerranée.

Visages et Parcours de la migration, le week-end des 28 et 29 avril au cinéma Bonne Garde à Nantes – entrée libre dans la limite des places disponibles.

SOS Méditerranée

Fondation Abbé Pierre

Cinéma Bonne garde

22 Avr

Un beau programme pour les vacances !

Un lapin plein d’espièglerie, un Gaston gaffeur, un homme des cavernes courageux, …. voilà les nouveaux compagnons de vos vacances de printemps !

Avec une programmation pour petits et grands, les salles de cinéma de la région vous promettent des moments d’éclats de rires et d’émotions avec ces nouveaux amis.

  • Ciné Loustic, c’est LE rendez-vous des petits cinéphiles en Loire-Atlantique. Du 25 avril au 13 mai, assistez à une programmation spéciale jeunesse dans 5 cinémas associatifs membres d’Ecran 44 :  Eden à Ancenis, La Malouine à St Malo de Guersac, Victoria à Campbon, Le Hublot au Croisic, Le Connétable à Clisson

► Toute la programmation de Ciné Loustic

  • La semaine buissonnière, au cinéma Caméra 5 à Montaigu en Vendée du 25 avril au 1er mai, une semaine qui va plaire aux adolescents mais aussi à toute la famille avec une programmation variée : action, aventure, comédie, science-fiction… avec Avenger : Infinity war, Gaston Lagaffe ou Love addict

►Tout sur la semaine buissonnière

  • CinéMaJ, le cinéma Le Club à Challans en Vendée propose 13 films à voir ou revoir pour toute la famille de Charlot sur la route de Charles Chaplin, au plus récent Cro Man de Nick Park ou Tout le monde debout de Franck Dubosc

►Le programme de CinéMaj

  • Cinéma et théâtre c’est au Bonne Garde de Nantes, avec une belle programmation pour tous et un stage de théâtre par la compagnie l’Atelier du livre qui rêve.

►Toutes les infos sur le Bonne Garde

Bonnes vacances …

 

11 Avr

Cinéma Saint-Paul de Rezé, 80 ans ça se fête …

80 ans d’éclats de rires, de pleurs, de frissons, …. d’émotion.

Le cinéma Saint-Paul de Rezé souffle ses bougies du 13 au 15 avril, tout un programme !

Dès vendredi à 20h30 plongez dans l’univers du théâtre d’improvisation mis au service du cinéma avec « Le petit détournement ». Le principe : des extraits de films doublés en improvisation par des comédiens en direct, un vrai tour de force, à ne pas manquer !

Le temps fort de cet anniversaire, c’est samedi avec la présence du réalisateur nantais Jean-Loup Hubert pour la projection de « La reine blanche » sorti en 1990 et tourné à Nantes et à Trentemoult. L’occasion de voir ou revoir la fameuse scène de la dispute entre Catherine Deneuve et Bernard Giraudeau dans le célèbre passage Pommeraye, et de partager un moment d’échanges avec le réalisateur.

Dimanche, c’est retour vers le passé avec une projection façon « cinéma permanent » de documentaires liés à l’histoire du cinéma Saint Paul : 1er film projeté dans le cinéma Notre Dame de la Mouise de Robert Péguy (1940)des documentaires, des courts métrages du dernier Festival Montre ton court … une véritable plongée dans l’âme de ce cinéma associatif.

►Toute la programmation sur le site du cinéma

 

 

 

09 Avr

Palmarès du Festival du Cinéma Espagnol : la maladie du dimanche a enfiévré le public !

Clap de fin pour le Festival du Cinéma Espagnol de Nantes.

Hier soir avait lieu la soirée de clôture du festival avec le palmarès des différentes catégories.

La maladie du dimanche (La Enfermedad del domingo) de Ramón Salazar, a reçu le prix du public ET le prix Jules Verne. C’est donc un réalisateur heureux qui est monté sur la scène du théâtre Graslin pour recevoir ces récompenses et remercier ses deux actrices formidables sans qui le film n’aurait pu se faire. Tournée en partie en France, cette histoire de retrouvailles entre deux femmes, une mère et sa fille a particulièrement touchée le public et le jury.

Le prix Jury Jeune a récompensé Selfie de Víctor García Léon.

L’occasion de demander à Paul, membre de ce jury jeune que nous avions rencontré avant le festival, de nous donner ses impressions : « Participer à ce festival en tant que jury a été une expérience enrichissante, j’ai mis ma vie entre parenthèse pendant ces 10 jours« . A l’issue des projections les jeunes membres de ce jury, devaient faire une liste des 2 films qui avaient retenu leur attention pour ensuite commencer les délibérations. Le choix n’a pas été facile, Paul nous confie que tous les films avaient au moins une voix, mais au final c’est Selfie qui a fait la différence. Le jury a particulièrement aimé le thème traité, la manière de filmer en apostrophant directement face caméra le public, l’humour corrosif. Pour Paul « récompenser ce film a aussi été une manière de mettre en avant un film à petit budget mais très innovant ». Une expérience à refaire pour ce jeune passionné de cinéma.

Le prix opéra prima qui récompense un premier film, va à Pieles de Eduardo Casanova, les membres de ce jury composé de journalistes, ont souligné l’audace toute espagnole de cet ovni.

Le prix des courts-métrages a récompensé El escarabajo al final de la calle de Joan Vives et le prix du documentaire a été attribué à La Chana de Lucija Stojevic

Tous ces films primés sont projetés au cinéma Katorza lundi 9 et mardi 10.

La soirée était suivie de la projection en avant-première du dernier film d’Isabel Coixet « La Libreria » (the bookshop) en présence de la réalisatrice. Auréolée de 3 Goya reçus en février dernier pour ce plaidoyer en faveur de la littérature, Isabel Coixet est devenue la réalisatrice espagnole la plus primée en Espagne. La Libreria sortira dans les salles françaises en novembre.

Cette 28ème édition a été un beau succès. Le public, la qualité des débats, les rencontres, … ont prouvé que Nantes était bien la plus espagnole des villes françaises! Rendez-vous l’année prochaine …

Adiós y al año próximo !

05 Avr

Des bobines au Bonne Garde !

La pellicule n’est pas morte … vive la pellicule !

Le numérique est devenu depuis les années 2 000 la norme pour la projection des films au cinéma, mais certaines salles ont conservé et entretenu leur projecteur de 35 millimètres.

Exemple avec le Cinéma Bonne Garde de Nantes, qui propose vendredi 6 avril à 20h30, la projection en 35mm du film belge et déjanté « Dikkenek » de Olivier Van Hoofstadt.

Mais la mise en place de ces bobines n’est pas simple et demande un certain savoir-faire. Eric, Reynal et Patrick, bénévoles au cinéma ont pris les choses en main.

Arrivée des bobines que l’on appelle des galettes, il en faut 5 pour un film de 1h24 !

Atelier assemblage : cela se fait à l’aide de bandes adhésives (scotch) et d’un petit appareil, la colleuse ou scotcheuse, qui assure que le film est bien en place, coupe le papier adhésif et le perfore. Il faut s’assurer que les bandes son soient du même côté, et qu’il n’y ai pas de décadrage.

Attention à ne pas se mélanger les pinceaux sous peine de ne pas voir le film dans le bon ordre !

A la fin de l’assemblage, le film est entièrement regroupé sur une seule et même grande bobine, qu’il faut mettre en place sur le projecteur.

Dernières vérification, test sur l’écran … tout est ok.

Rendez-vous vendredi 6 avril à 20h30 pour « Dikkenek » dans le cadre du cycle Un film, une mousse. Le concept : tout les mois, un film populaire, décalé ou kitch à voir ou revoir sur grand écran. La projection est suivie d’un verre au bar du cinéma, pour un moment convivial, histoire de refaire le film … et avec « Dikkenek » ça promet !

►Tout le programme du cinéma Bonne Garde

 

03 Avr

Festival du Cinéma Espagnol, paroles de Présidente

Une envie de soleil dans la grisaille nantaise ? Rendez-vous sous les projecteurs du Festival du Cinéma Espagnol. Jusqu’au 8 avril, c’est l’occasion de découvrir des films inédits, d’assister à des masterclass, d’échanger avec des réalisateurs … tout un programme pour cette 28ème édition qui promet aussi une belle compétition !

Après notre entretien avec Paul, membre du jury Jeune Public, rencontre avec Madame la Présidente du Jury Jules Verne, Miren Arzalluz, directrice du Palais Galliera, le musée de la mode de la ville de Paris.

Quelle cinéphile êtes-vous ?

J’imagine que je vis le cinéma comme presque tout ce qui m’intéresse : passionnément. Je consomme des films de tout genre, de toute époque et de toute origine. On pourrait dire que je suis une cinéphile éclectique et passionnée.

Quel regard portez-vous sur le cinéma espagnol ?

Le Festival de Nantes comme le Festival de San Sebastián offrent dans leurs programmations respectives une image très plurielle du cinéma produit dans l’État espagnol : tant du point de vue des genres que de celui des auteurs, des langues… C’est l’une des cinématographies les plus riches d’Europe (…)

Vous êtes originaire de Bilbao, vous devez être très attentive au cycle « la fenêtre basque » du festival, qui depuis 18 ans propose de découvrir les plus grands cinéastes basques ?

En tant que basque, je suis avec grand intérêt « La Fenêtre basque » et le parcours des films qui y sont présentés. L’an dernier, j’ai eu l’occasion d’assister au festival comme directrice de l’Institut Basque Etxepare qui, en tant qu’institution chargée de la promotion de la culture basque à l’étranger, soutient ce cycle historique. La Fenêtre basque du Festival de Nantes est le cycle de cinéma basque le plus vétéran et complet hors des frontières du Pays basque, ce n’est pas rien !

Cette section, qui fête sa majorité, a permis aux principaux cinéastes basques des dernières décennies de visiter la ville de Jules Verne et de présenter leurs travaux devant le public français. J’ai l’impression que ce travail de longue haleine a familiarisé les cinéphiles français aux filmographies de nos auteurs, a souvent favorisé leur distribution en France et leur a permis de parler de notre histoire, de notre culture et de notre langue basque ou euskara.

-Quelle présidente allez-vous être ? Est-ce une première pour vous ?

Effectivement, c’est la première fois que je suis présidente, même si j’ai déjà fait partie d’un jury récemment. Lors de la dernière édition du Festival de San Sebastián, j’étais membre du jury du Prix Irizar au meilleur film basque, une expérience vraiment extraordinaire. J’ai donc appris de l’écrivaine Itxaro Borda, présidente de notre jury, qu’il n’y a rien de plus sage que de présider avec responsabilité et beaucoup de respect envers les opinions du reste des membres. J’espère pouvoir mettre ça en pratique.

-Qu’attendez-vous d’un film ?

Qu’il m’émeuve, qu’il me provoque, qu’il me fâche, qu’il me trouble. J’attends qu’il me fasse entrer dans l’histoire qu’il veut raconter, quelle qu’elle soit.

Par votre parcours lié à l’art,  votre regard sur l’esthétisme du film va-t-il être primordial ?

Par déformation professionnelle, je ne peux pas éviter de prêter une attention toute particulière aux costumes d’un film. Mais je ne m’arrête pas seulement à la rigueur historique, dans les films d’époque par exemple, ou à leur plus ou moins grande virtuosité technique, qui est importante bien sûr.

Je suis fascinée par la capacité d’un costume à nous transmettre la personnalité, les intentions ou les frustrations d’un personnage. Quoi qu’il en soit, au-delà des aspects esthétiques, c’est l’ensemble du film qui m’attrape et auquel j’accorde de l’importance.

Votre dernier coup de cœur cinématographique ?

“Phantom Thread”, de Paul Thomas Anderson

Retrouvez dimanche 8 avril à 18h30 au Théâtre Graslin, Miren Arzalluz et tous les autres membres du jury pour la remise des prix aux lauréats.

Toutes les infos sur le festival

►Retrouvez ici l’article sur Paul, membre du Jury Jeune

29 Mar

Adaptations, le festival des mots

Qu’est-ce qu’une adaptation ?

C’est une relecture d’une oeuvre par un auteur pour la rendre propre à son univers.

Et c’est ce que propose de mettre en lumière du 30 mars au 8 avril le Cinemovida de Cholet avec Adaptations, festival dédié aux œuvres littéraires transposées à l’écran.

Avec une sélection de plus de 30 films, cette 6ème édition promet de belles découvertes, de belles émotions, de belles rencontres.

Jérémy Cacheux, directeur du Cinemovida, explique : « Il y a déjà quelques années que je réfléchissais à la possibilité de créer un festival », mais c’est en arrivant à Cholet pour l’ouverture du cinéma, que son idée a pu prendre forme. « Le choix du thème des adaptations littéraires est venu assez rapidement, je me suis dit que chaque année il y aurait matière à trouver des films (…) les adaptations sont de grands viviers d’idées pour les scénaristes, les réalisateurs. Le Festival Adaptations est donc né comme cela ! »

Pour Jérémy, le temps fort sera sans aucun doute l’ouverture du Festival, vendredi 30 mars à 20h00, avec la venue de Jean-Pierre Améris pour la présentation, 2 mois avant sa sortie, de sa dernière comédie Je vais mieux.

De nombreux réalisateurs sont aussi attendus comme Nicolas Giraud pour son 1er film Du soleil dans mes yeux, Christophe Leclaire pour Le portrait et les frères Vital-Durand qui viennent présenter Et mon cœur transparent. Des rencontres très appréciées du public, toujours plus nombreux.

Jérémy précise qu’il y a un événement qui lui tient particulièrement à cœur : « J’ai un petit faible pour la nuit au cinéma consacrée à David Fincher car j’adore ce réalisateur ! ». Une occasion de (re)voir Fight Club ou Gone Girl.

Autre particularité du festival, le ciné-concert du film Metropolis de Fritz Lang, le directeur du Cinémovida explique que l’idée d’un ciné-concert vient de son amitié avec Christophe Patrix, professeur de hautbois au Conservatoire du Choletais et membre du quintette à vent : Nominoé. « C’est la 3ème fois que nous collaborons, nous avions déjà proposé un ciné-concert sur Nosferatu et L’Aurore. »

Une fois l’œuvre choisie, Christophe se met à la composition, pour Jérémy « c’est ça l’originalité ! Il compose une nouvelle musique complètement différente de l’originale ! Et cette année pour Metropolis ce sera un grand moment car au-delà de la qualité du film et de la musique qu’il a écrite pour l’occasion, il y a comme un défi physique : 2h30 de musique ! (mais on fera quand même un petit entracte !) »

Adaptations, c’est aussi 5 films en compétition pour le prix du public et le prix des lycéens, car un accent tout particulier est mis dans ce festival pour attirer les jeunes vers la littérature et apporter un autre regard sur le cinéma. C’est dans cette idée que deux ciné-conférences ouvertes à tous sont proposées.

Nicolas Blondel, président de l’association Au film de la Moine (organisatrice du festival) précise que ces séances à fort intérêt pédagogique sont pensées et préparées par des enseignants. Elles donnent à réfléchir sur le monde et les autres cultures. Avec L’étreinte du serpent de Ciro Guerra, le thème de l’Amazonie et des différences de civilisation va être abordé.

Ces ciné-conférences permettent surtout d’apporter un éclairage et une lecture différente de certaines œuvres de la littérature. C’est le cas cette année, avec le film La reine Margot de Patrice Chéreau qui offre un autre regard sur certains personnages du livre de Mme de La Fayette La princesse de Montpensier, au programme de la Terminale Littérature.

Le festival Adaptations c’est lire des films et voir des livres – Nicolas Blondel

►Retrouvez ici tout le programme du festival

26 Mar

Festival du Cinéma Espagnol, Paul endosse le rôle de membre du Jury Jeune Public

Du 28 mars au 8 avril, Nantes devient la capitale du cinéma espagnol, Olé !  

Pour cette 28e édition, le Festival du Cinéma Espagnol de Nantes propose : 70 films projetés en version originale au Katorza, des rencontres avec les réalisateurs, les acteurs, les professionnels du cinéma, des tables rondes, des expositions, des soirées thématiques.

Mais qui dit festival, dit compétition, dit jury …

Rencontre avec Paul, membre du jury Jeune Public, âgé de 24 ans, cet étudiant en deuxième année de master LLCER (aire culturelle hispanique) à l’Université de Nantes fait partie de ce jury composé de 5 cinéphiles âgés de 18 à 30 ans.

.– Quel cinéphile êtes-vous ?
Le cinéma a toujours été depuis le lycée le vecteur culturel qui m’était le plus accessible (…) J’avoue que je suis très centré « cinéma d’auteur », je suis sensible aux belles images, aux regards, à l’ambiguïté, aux sous-entendus, aux problèmes sociétaux… qu’on peut retrouver dans ce genre de film. Bien que parfois j’aime regarder un film pour me marrer tout simplement. Les deux choses ne sont d’ailleurs pas incompatibles, c’est une des raisons pour laquelle j’aime le ciné espagnol.
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Etes-vous un fidèle du festival du film espagnol ? Est-ce que c’est un cinéma qui vous touche particulièrement ?
J’ai découvert le festival de l’intérieur en étant bénévole il y a deux ans et par l’intermédiaire de Pilar Martinez-Vasseur, professeure à l’Université et co-directrice du Festival. C’est vraiment un coup de cœur, un moment hors du temps, de partage et d’échange autour de quelque chose de beau ! Bien sûr, personnellement ce cinéma me touche parce que c’est une culture et une langue qui m’intéresse beaucoup et sur laquelle je travaille. Pour moi ce que le ciné espagnol a que les autres n’ont pas (…) c’est le fait de traiter des sujets de société sérieux ou graves à travers le prisme de l’humour. C’est vraiment ça qui me plaît et je pense que cette année nous allons être servis vu le thème choisi.
(un cycle « rires et délires » est au programme)
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Comment s’est passé votre sélection pour être membre du Jury Jeune Public ?
La sélection s’est faite sous la forme d’une candidature que nous devions déposer avant le 5 mars, et dans laquelle devait figurer une lettre de motivation ainsi qu’un CV.
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En quoi cela consiste ? Vous avez eu des consignes ?
Nous devons visionner tous les films de la compétition officielle et ensuite se retrouver tous pour procéder aux délibérations. Je trouve ça bien de ne pas avoir de consignes particulières avant de voir les films, on va pouvoir se confronter au produit brut, en donner nos propres impressions et les partager avec les autres. On ne se connaît pas ou peu parmi les membres du jury, ça va être sympa d’apprendre à se connaître à travers nos impressions de cinéphiles. En plus l’accréditation va nous permettre d’aller voir autant de film que l’on veut, c’est génial pour profiter un maximum de l’événement !
Quel jury allez-vous être ? Qu’attendez-vous d’un film ?
Quand je vais au cinéma habituellement, je m’attache à ne pas attendre quelque chose en particulier du film que je vais voir, j’essaie de ne pas regarder les bandes annonces pour vraiment être dans la découverte, dans la spontanéité (…) C’est cela que j’attends en voyant un film, être surpris, touché émotionnellement. Et pour cela je vais tout faire pour me laisser porter par les histoires qui seront racontées sur la toile lors du Festival.
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Votre dernier coup de cœur au cinéma ?
C’est probablement « Call me by your name » de Luca Guadagnino pour la BO, les vacances, l’amour, les belles images, les acteurs… et côté cinéma espagnol c’était « Carmina o revienta » et « Carmina et Amen », deux films de Paco Leon (réalisateur primé au Festival l’année dernière) sur une mère courage qui tente de survivre financièrement tant bien que mal, très drôle et touchant, j’ai adoré. D’ailleurs « Carmina o revienta » est programmé cette année dans le cycle « Rires et Délires », je le recommande fortement !!
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Le prix du Jury Jeune Public, existe depuis 2003 et récompense un film parmi la sélection officielle :
El autor de Manuel Martin Cuenca
Fe de etarras de Borja Cobeaga
Incerta glòria de Agustí Villaronga
Handia de Jon Garaño et Aito Arregi
La enfermedad del domingo de Ramón Salazar
Selfie de Víctor García León
Cette sélection est soumise au jury du prix Jules Verne, il y a aussi le prix Opera Prima qui récompense une première œuvre, un prix du documentaire et un prix du court-métrage.
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Résultats pour découvrir notamment le choix de Paul et de ses camarades, dimanche 8 avril à 18h30 au Théâtre Graslin pour la remise des prix aux lauréats.

► Toutes les infos sur le festival

01 Mar

Festi-jeune, une sélection spéciale ados !

Du 8 au 10 mars, le cinéma Le Trianon en Mayenne, propose une programmation 100% jeune, des rencontres et un concert en live !

Il faut une bonne dose de persévérance pour demander à un jeune de venir au cinéma voir autre chose qu’un Marvel, ou le énième Labyrinthe. Avec Festi-jeune le défi est relevé ! La sélection est faite par des ados pour des ados, 5 films classés « art et essai » pour découvrir un autre cinéma.

festi jeune

Daniel Blanchetière, président de l’association Le Trianon, explique l’origine de ce festival « Le cinéma Le Trianon a mis en place il y a deux ans, une commission jeunes âgés de 15 à 18 ans, avec pour objectif de les faire venir au cinéma. L’idée est de proposer des films originaux, voire « audacieux » qui ne sont pas programmés dans les salles grand public (…) Ce festival est l’occasion de mettre l’accent sur cette commission et de créer un petit événement pour sensibiliser ce jeune public. »

Pour cette édition, 5 films à thème sont proposés :

  • Jeudi 8/03 à 20h30 – soirée foot avec le film La surface de réparation de Christophe Régin. Séance suivie d’une rencontre avec Régis Buron, éducateur au Stade Lavallois.
  • Vendredi 9/03 à 20h00 – découverte d’une petite pépite du cinéma indépendant, The Florida project de Sean Baker.
  • 22h15 – soirée grand frisson avec Carrie au bal du diable de Brian de Palma (interdit aux moins de 12 ans).
  • Samedi 10/03 à 16h30 – le rap est à l’honneur dans Patti Cake$ de Geremy Jasper. Projection en présence d’Estelle Chesné, chargée du dispositif scolaire de l’association Atmosphère53.
  • Samedi 10/03 à 20h00 – soirée spéciale musique, avec un concert acoustique d’Archimède, le célèbre groupe lavallois des frères Boisnard.
  • 21h30 – musique toujours avec Sing Street de John Carney qui ressuscite la scène rock des années 80.

De quoi donner envie aux jeunes et moins jeunes de venir au cinéma  !!