Une envie de soleil dans la grisaille nantaise ? Rendez-vous sous les projecteurs du Festival du Cinéma Espagnol. Jusqu’au 8 avril, c’est l’occasion de découvrir des films inédits, d’assister à des masterclass, d’échanger avec des réalisateurs … tout un programme pour cette 28ème édition qui promet aussi une belle compétition !
Après notre entretien avec Paul, membre du jury Jeune Public, rencontre avec Madame la Présidente du Jury Jules Verne, Miren Arzalluz, directrice du Palais Galliera, le musée de la mode de la ville de Paris.
–Quelle cinéphile êtes-vous ?
J’imagine que je vis le cinéma comme presque tout ce qui m’intéresse : passionnément. Je consomme des films de tout genre, de toute époque et de toute origine. On pourrait dire que je suis une cinéphile éclectique et passionnée.
–Quel regard portez-vous sur le cinéma espagnol ?
Le Festival de Nantes comme le Festival de San Sebastián offrent dans leurs programmations respectives une image très plurielle du cinéma produit dans l’État espagnol : tant du point de vue des genres que de celui des auteurs, des langues… C’est l’une des cinématographies les plus riches d’Europe (…)
– Vous êtes originaire de Bilbao, vous devez être très attentive au cycle « la fenêtre basque » du festival, qui depuis 18 ans propose de découvrir les plus grands cinéastes basques ?
En tant que basque, je suis avec grand intérêt « La Fenêtre basque » et le parcours des films qui y sont présentés. L’an dernier, j’ai eu l’occasion d’assister au festival comme directrice de l’Institut Basque Etxepare qui, en tant qu’institution chargée de la promotion de la culture basque à l’étranger, soutient ce cycle historique. La Fenêtre basque du Festival de Nantes est le cycle de cinéma basque le plus vétéran et complet hors des frontières du Pays basque, ce n’est pas rien !
Cette section, qui fête sa majorité, a permis aux principaux cinéastes basques des dernières décennies de visiter la ville de Jules Verne et de présenter leurs travaux devant le public français. J’ai l’impression que ce travail de longue haleine a familiarisé les cinéphiles français aux filmographies de nos auteurs, a souvent favorisé leur distribution en France et leur a permis de parler de notre histoire, de notre culture et de notre langue basque ou euskara.
-Quelle présidente allez-vous être ? Est-ce une première pour vous ?
Effectivement, c’est la première fois que je suis présidente, même si j’ai déjà fait partie d’un jury récemment. Lors de la dernière édition du Festival de San Sebastián, j’étais membre du jury du Prix Irizar au meilleur film basque, une expérience vraiment extraordinaire. J’ai donc appris de l’écrivaine Itxaro Borda, présidente de notre jury, qu’il n’y a rien de plus sage que de présider avec responsabilité et beaucoup de respect envers les opinions du reste des membres. J’espère pouvoir mettre ça en pratique.
-Qu’attendez-vous d’un film ?
Qu’il m’émeuve, qu’il me provoque, qu’il me fâche, qu’il me trouble. J’attends qu’il me fasse entrer dans l’histoire qu’il veut raconter, quelle qu’elle soit.
–Par votre parcours lié à l’art, votre regard sur l’esthétisme du film va-t-il être primordial ?
Par déformation professionnelle, je ne peux pas éviter de prêter une attention toute particulière aux costumes d’un film. Mais je ne m’arrête pas seulement à la rigueur historique, dans les films d’époque par exemple, ou à leur plus ou moins grande virtuosité technique, qui est importante bien sûr.
Je suis fascinée par la capacité d’un costume à nous transmettre la personnalité, les intentions ou les frustrations d’un personnage. Quoi qu’il en soit, au-delà des aspects esthétiques, c’est l’ensemble du film qui m’attrape et auquel j’accorde de l’importance.
–Votre dernier coup de cœur cinématographique ?
“Phantom Thread”, de Paul Thomas Anderson
Retrouvez dimanche 8 avril à 18h30 au Théâtre Graslin, Miren Arzalluz et tous les autres membres du jury pour la remise des prix aux lauréats.
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►Retrouvez ici l’article sur Paul, membre du Jury Jeune