09 Juin

Un membre du Comité du nom écrit à la présidente Carole Delga sur la consultation en cours

Voici ce qu’écrit hier Jean-François Laffont, président de Convergéncia Occitana et membre du Comité du Nom à la présidente de la Région Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon. Il s’interroge sur ce qui va se passer vendredi à minuit, une fois la consultation numérique close. Autant le processus a été borné et contrôlé tout au long de la consultation, autant sa validité finale ne semble pas assurée. A lire également sur le blog politique de France 3 Midi-Pyrénées.

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Communiqué à Mme Delga et aux Membres du Comité du Nom de la Région

Madame la Présidente,Mesdames et Messieurs les membres du Comité du Nom,

Chers amis ! Nous arrivons au terme du voyage et je tenais à féliciter la Région pour ce processus exemplaire, qui suite à notre travail de réflexion, a vu près de 200 000 de nos compatriotes s’exprimer démocratiquement pour choisir le nom de leur région !

Vendredi soir, le scrutin sera clos et le moment sera solennel !

Je ne sais pas à quel moment ni sous quelle forme notre Conseil Régional va communiquer les résultats du vote mais je voulais par ce message attirer votre attention ainsi que celle de Mme la Présidente sur le souhait que nous avons tous exprimé afin que cette consultation soit la plus transparente et irréprochable possible. Déjà le processus de vote a été parfaitement étudié et « borné » pour éviter toute triche. Nous comptons aussi sur le civisme de nos concitoyens qui se sont engagés par leur vote à respecter une charte éthique. Le seul point qui n’a pas été évoqué est justement celui du « dépouillement » des résultats, puisque rien ne nous a été précisé à ce sujet. C’est pourquoi je pense qu’il serait judicieux que l’Institution communique à ce sujet afin que tout risque de suspicion « postérieure » au vote soit écarté, et nous indique :

  • de quelle manière sera effectué le dépouillement
  • savoir si les résultats seront connus instantanément (il faudra tenir compte, je pense, de l’arrivée tardive des bulletins papier)…
  • savoir quelle personne sera détentrice des résultats
  • est ce que l’intervention par exemple d’un huissier de justice a été prévue ?
  • les médias seront t ils conviés ? Etc…

En qualité de membres du Comité du Nom, il me semble que nous pouvons et que nous devons avoir des précisions sur tous ces points, car il faut à tout prix éviter les contestations ultérieures qui viendraient ruiner tous les efforts de transparence et les garanties démocratiques qui ont été apportées au processus jusque là. Ce questionnement vise donc à identifier une éventualité et à fermer la porte à toute vaine polémique à l’issue du scrutin… Je vous remercie de votre attention.

Jean François LAFFONT              Membre du Comité du Nom              

08 Juin

« Je choisis Occitanie »

Pour le nom de la région LRMP, OCCITANIE c’est le choix de l’explorateur Jean-Louis Etienne, du cinéaste André Téchiné, du chef cuisinier Sébastien Bras, de l’entraîneur Claude Onesta… Entr’autres. Mais c’est aussi et surtout un choix populaire, citoyen, exprimé dans les différents sondages, ou au cours de discussions privées de Monsieur ou Madame Tout le Monde. Un choix du cœur qui n’a pas été conduit dans toutes les artères des occitanistes, divisés sur la question. Pour illustrer cet engouement, un collectif s’est créé sur Facebook au début de la consultation. « Je choisis Occitanie » a connu un sucés sans précédent, bien au-delà du cercle occitaniste.

 

« Je choisis Occitanie »

Début mai, à quelques jours du début de la consultation, plusieurs personnes décident de créer un collectif sur Facebook : on y retrouve Jean-François Laffont et Bertran de La Farge de Convergéncia Occitana , Fabien Ginoux et Guillaume Gau-Corbière de la Joventut Mondina. L’idée : partager leur conviction que le bon choix, c’est Occitanie. Très rapidement, le réseau prend. La première publication est partagée 5000 fois. 

Guillaume Gau-Corbière du collectif "Je choisis Occitanie"

Guillaume Gau-Corbière du collectif « Je choisis Occitanie »

« Nous avons été très surpris par l’engouement et la réactivité. Il y a eu beaucoup de commentaires, on a fait des affiches qui circulent partout ». Plutôt content  Guillaume Gau-Corbière qui partage les publications et anime le site avec Fabien Ginoux. Le site se veut aussi pédagogique, en renvoyant sur le site de la région pour voter. Cet étudiant en master de Sciences Politiques à Paris, Tarnais d’origine confesse que ce succès n’est pas dû aux occitanistes : « On ne touche pas les convaincus ». Plus de 370 000 vues en tout. 6244 personnes ont liké en 3 semaines d’existence, un vrai phénomène. Des likes qui viennent essentiellement de Toulouse et l’ex-Midi-Pyrénées, un peu de Carcassonne et de Narbonne. L’ex Languedoc-Roussillon un peu en sommeil au départ est en train de se rattraper. 

Ce succès rappelle celui de la pétition lancée par l’Ariégeois Romain Quilès pour dire « OUI à l’Occitanie ». Pas occitaniste lui non plus mais qui fait signer presque 15 000 personnes. Beaucoup plus que celles lancées par des occitanistes. Le premier colloque organisé par Convergéncia et País Nòstre en avril 2015 avait lui aussi vu plus de non occitanistes dans la salle que de grandes figures du monde occitan.

« Occitanie » sans le majorité des occitanistes ?

Comme nous l’évoquions, les Occitans se sont divisés sur ce choix d’Occitanie pour le nom de la région et ils ne se sont pas emparés du débat. Peu de pédagogie sur ce qu’est l’Occitanie, son histoire, son présent, très de peu de manifestations mises en place pour débattre. Les Occitans ont été comme sonnés, noyés par cette vague populaire qui a porté son nom au firmament des sondages. On ne peut pas vraiment dire qu’ils se soient organisés pour exercer une quelconque pression. Ou alors, ce fut une action discrète, très discrète ! L’Institut d’Etudes Occitanes s’est divisé sur la question, la confédération Convergéncia occitana n’a pas su ou pu rallier toutes ses associations derrière le nom « Occitanie ». Faute d’unanimité et d’action collective il faut s’en remettre à des initiatives personnelles.

13254538_10208520018930935_5996699993175368952_nLe travail fait par l’historien Georges Labouysse sur ce sujet est très intéressant, notamment sur les appellations successives (Occitania dès le XIIIème siècle) de l’espace occitan. Plus personnel et tout aussi éclairant, voici la réflexion et l’argumentaire de Patric Sauzet, professeur à l’université Jean Jaurès de Toulouse et vice président du Congrès Permanent de la Lenga Occitana, l’académie occitane. Il explique pourquoi il a finalement opté personnellement pour Occitanie.

Alors que rien ne devait filtrer des tendances sur la consultation en cours, certaines fuites (info ou intox?) laissent entendre que l’Occitanie serait en tête. Occitans ou pas, il faut continuer à voter  pour que cette consultation pèse et soit décisive. Pour reprendre une formule célèbre, « La démocratie s’use si on ne s’en sert pas! » Jusqu’à vendredi minuit (par internet) et vendredi soir par vote papier (le cachet de la poste faisant foi) tout est encore possible. Une chose est sûre : si l’Occitanie emporte les suffrages, ce ne sera pas la victoire des Occitans mais un choix clairement exprimé par les simples citoyens de Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon. Et il faudra veiller que cette démocratie ne soit pas confisquée.

Lo Benaset

Pour VOTER :

https://lenomdemaregion.fr/

07 Juin

Des Passejades œcuméniques

Tous les jeudis de mai à septembre, le rituel est immuable : se retrouver pour une Passejada (promenade en occitan) en mode rural pour découvrir des paysages, en mode urbain pour la culture. Elles sont organisées par le diocèse de Montpellier et ouvertes à tous : croyants, non-croyants, randonneurs, ceux qui en veulent ou ne peuvent marcher…  Jeudi dernier c’était dans la garrigue castelnaulaise et du côté de Pézenas.

8H30, les plus vaillants sont déjà là, sac à dos, bâtons de marche, mais pas de gobelets jetables …Prêts à prendre le chemin, et pas spécialement de croix. Voilà deux que ces promenades sont revenues à l’ordre du jour, dans les 10 secteurs diocésains de Montpellier. Beaucoup viennent, sans être pratiquant ou croyant, simplement pour échanger, se vider la tête et se remplir les yeux. Et ce jour-là, la lumière basse sur la garrigue, les pins et les vignes de Castelnau-de-Guers valait le détour. Il n’y a rien de spécialement occitan, sauf le nom. Mais notre présence a réveillé la langue. Premier moment de la journée : un circuit en boucle, sans grandes difficultés, afin de permettre à ceux qui le souhaitent de se joindre au groupe de retour vers midi. Sous nos yeux, des couches de grès rougies par l’oxyde de fer, 4 statues disséminées le long des vignes et des paysages magnifiques.

 

Le parcours est toujours organisé par une personnalité locale. C’est Bernard Christol qui s’en est chargé et il connaît la garrigue comme le fond de sa poche. Le groupe d’une trentaine de marcheurs chemine et s’arrête en fonction des intérêts de chacun : botanique, paysages, flore, faune… A midi, c’est le deuxième moment avec le repas sorti de la musette autour de la chapelle Saint-Nicolas, après l’angélus. Quelques ablutions plus tard au Picpoul de Pinet ou à l’eau, dernier rendez-vous à Pézenas pour un cycle culturel. D’autres personnes se sont jointes au groupe du matin, les oreilles bien attentives aux récits passionnés du guide Denis Nepivoda de l’office du tourisme. pas franchement d’origine occitane, il prend un plaisir certain à citer des étymologies occitanes, presque prêt à parler occitan si on le poussait un peu. Déambulation donc dans les rues de Pézenas ponctuée par les mots de Denis et dernière visite pour la collégiale Saint Jean, sans doute une des rares à avoir la devise républicaine Liberté Egalité Fraternité sur sa façade. A l’intérieur, se trouve également la salle du trésor aménagée au premier étage.

De l’orfèvrerie, ostensoirs, jacquaires, l’occasion pour nous d’évoquer un autre aspect de cette Pastorale Tourisme et Loisirs : se battre pour ré ouvrir et faire connaître le Camin Roumieu (romieu = pèlerin en occitan), chemin de plaine usité autrefois par les pèlerins qui lui préfèrent aujourd’hui une voie plus montagneuse. Voilà plusieurs années qu’ils se battent pour le réhabiliter.

Prochaine Passejade jeudi 9 juin du côté du pic Saint-Loup, aux portes des Cévennes. Pas de doute, les paysages et la convivialité seront au rendez-vous et certainement que l’occitan qui jalonne de nombreux lieux de la région resurgira ici et là, au-delà du simple mot de Passejade.

Lo Benaset

06 Juin

« Ò Solex Mio », quand le soleil a rendez-vous avec un vélo

Tous les grands ténors se sont essayés à « O sole mio » célèbre chanson napolitaine qui a fait le tour du monde. Mais personne n’avait encore tenté une version en occitan. C’est fait avec Christian Almerge qui se contentera lui de faire le tour « del monde de Carcassona » en Solex. « O solex mio », une parodie un tantinet burlesque à la sauce Test.

Christian Almerge en plein tournage

Christian Almerge en plein tournage

Les noms de Giovanni Capurro et Eduardo Di Capua ne vous disent sans doute rien. Pas plus que ceux de Maurice Goudard et Marcel Mennesson… Et Christian Almerge, lo coneissètz ? Oui bien sûr « I love Cagaròl » à faire brunir Joan Jett, « Massey-Fergusson » sans les cuissardes de BB, ou encore très récemment « Macarel » façon circus pour la manif occitane d’octobre dernier à Montpellier. Oui c’est lui ! Et les autres?

Les 2 premiers sont Napolitains et ont écrit et composé « O sole mio », chanté par les plus grands ténors : Dalida, Rachid Taha, Jeanne Added… Les 2 suivants sont Français et ont créé l’entreprise Solex et le célèbre VéloSolex. Notre prof de Sciences Eco et Sociales (oui c’est toujours Christian Almerge) les a réunis pour recycler une idée vieille de 20 ans apparue au moment du premier album du groupe TEST en 1993. La chanson est présente sur le dernier album qui vient de sortir : « De Shubert à Philae », tout un voyage.

 

 

Pour le tournage du clip, ils ne sont pas allés très loin : à Roquetaillade dans l’Aude, Solex oblige. Et notre prof n’a pas fait dans l’économie : images à tout va, figurants, clins d’œil musicaux à Los Machucambos et Queen… Talhat dins lo Ròc !

Image du clip

Image du clip

On y retrouve « Papy Solex », alias Jacky Vanderslande, grand spécialiste du Solex d’origine belge et quelques habitants pour les chœurs. « O solex mio », l’idée a dormi plus de 20 ans (d’où les toiles d’araignée dans le clip!) jusqu’à ce que Christian Almerge tombe sur un article de presse mentionnant une concentration de Solex à Roquetaillade pour les 70 ans de l’invention. Les images et le montage sont signés Jean-Paul Laffite, grand passionné lui aussi du vélomoteur.

La chanson rayonne désormais un peu partout grâce Papy Solex qui l’a envoyé dans différents pays du monde entier. Christian Almerge sera mercredi prochain 15 juin en concert au restaurant associatif LA TOPINA a l’Ostal d’Occitània de Tolosa a comptar de 6 oras e miècha.

Lo Benaset

04 Juin

Nom région LRMP : quelques jours pour se mobiliser, des décennies pour durer !

Vendredi 10 juin à minuit, la consultation citoyenne sera close. Il sera trop tard pour peser sur le nom de la région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées. Aucune région n’est allée aussi loin dans le processus de nomination. Alors que les français déplorent le manque de démocratie, ils sont tout à peine 150 000 à s’être exprimé à ce jour. Alors même que l’Occitanie sembla avoir la faveur, les occitanistes se sont très peu emparés du débat. Pourtant les données sont simples : seule une participation massive pourra influencer voire même infléchir le vote des conseillers régionaux le 24 juin et le choix du gouvernement avant le 1er octobre.

« Les Occitans ont peur du peuble »

Les mots sont de Claude Sicre, prononcés lors du débat sur le nom de la région samedi dernier dans le cadre du Forum des Langues. Il fustige ainsi le manque d’initiative des occitans en général pour s’emparer du débat sur le nom.

L’Occitanie en tête, les Occitans pas tous derrière

A l’heure actuelle, rien ne filtre sur des résultats potentiels. Et ce n’est pas Fabrice Verdier, le député du Gard et conseiller régional en charge du dossier, qui dira quoi que ce soit sur le classement provisoire. La consultation mise en place par la région est sérieuse, contrôlée, balisée et donc pas vraiment contestable.

La loi du 16 janvier 2015 sur la fusion des régions prévoit un changement de dénomination. Rapidement, la Presse Quotidienne Régionale s’en empare et chacun y va de son sondage. Un peu à la surprise générale -et on ne peut pas taxer la PQR d’être occitaniste!- le nom « Occitanie » affublé de différents acronymes est le premier choix de ceux qui ont bien voulu répondre aux sondages. De quoi dérouter mais également diviser les occitanistes. Le 4 avril 2015, les 2 associations Convergéncia Occitane et País Nòstre organisent un colloque sur la fusion régionale. Dans la salle, beaucoup de monde et une forte majorité pas vraiment identifiée comme occitaniste… C’est le premier acte. Les suivants seront rares.

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Péniblement et de manière confuse, l’Institut d’Etudes Occitanes sort de sa réserve. A la campagne d’affichage  « Notre région, c’est l’Occitanie » de Convergéncia Occitana et País Nòstre, ils répondent par « L’Occitanie, c’est 4 régions ». Une évidence me direz-vous mais qui sous-entend que l’IEO ne laissera pas une seule région utiliser ce nom. La position s’assouplie un peu et finalement, l’IEO n’interdit pas son utilisation, à condition que le terme ne soit pas seul. Beaucoup d’occitanistes pensent qu’il est inconcevable qu’une seule région s’approprie ce nom alors que 3 autres sont concernées. Trop exclusif et évinçant ? Mais qu’ont fait ces régions pour l’obtenir ? « Occitanie » pour la seule région LRMP veut-il dire que les autres régions ne sont plus occitanes ni ses habitants (es) ? On n’a jamais vu les gens du Midi ou des Pyrénées venir se plaindre auprès de Midi-Pyrénées ! Ni la Bretagne vouloir rassembler tous les Bretons.

Les sondages passent et, à quelques exceptions près, le débat se fait plus en interne chez les Occitans, qu’en externe avec le peuple comme dirait Sicre. Alors que par exemple les entreprises et le monde du tourisme ont organisé ce type de rencontre et de débat. Et l’Occitanie est souvent arrivée en tête, tout au moins en deuxième position…

« Gascogne Toulousaine » sur le terrain

« Gascogne Toulousaine » compte une vingtaine de membres; c’est une émanation locale du mouvement social et politique Bastir !. Depuis trois semaines, ils écument les marchés locaux en expliquant et distribuant des tracts. « On a commencé à L’isle-Jourdain, puis Gimont, Fleurance, Mirande, Auch, Léguevin… Nous avons été surpris par l’accueil. Beaucoup nous ont dit qu’ils avaient voté pour Occitanie. Pour les autres, nous essayons de les sensibiliser à cette opportunité que représente le fait de pouvoir donner un nom à sa région. «  Jean-Luc Davezac comme ses collègues est aussi étonné de voir que le monde occitan ne s’est pas vraiment mobilisé. « Notre choix, c’est Occitanie en 1 et Occitanie-Pays Catalan en 2 car notre présidente est catalane. » Cet après midi, ils seront à partir de 16H et jusqu’à 18H autour de la place du Capitole de Toulouse. A Condom et Lectoure la semaine prochaine, peut-être à Blagnac et Colomiers.

Participation massive = résultat qui engage

Il est trop tard pour refaire le monde. Au-delà du débat occitano-occitaniste, la question est simple : y aura-t-il suffisamment de participants à la consultation pour que son résultat soit irrévocable ? Car c’est bien une consultation et non un vote. Quel que soit ce qui ressortira le vendredi 10 juin à minuit, le résultat n’engage pas complètement l’Assemblée Régionale, et encore moins le Conseil d’Etat qui devra valider ou pas ce choix. Difficile d’estimer le seuil qui ferait de cette consultation un plébiscite incontournable. Sans doute plus de 400 000 participants… Cette semaine, les proviseurs de lycées ont été invités à mener différentes actions dans leurs établissements; car la consultation commence à partir de 15 ans révolus. Un potentiel de 200 à 300 000 votes en plus. Mais le cap ne sera pas atteint. A ce jour, on dépasse à peine les 2% de participation (presque 150 000 participants) et la déception peut se lire sur le visage de ceux qui ont œuvré pour avoir une consultation large, sérieuse et qui fasse référence.

 

On sent bien aussi que cette première consultation démocratique à l’échelle de la nouvelle région pourrait en appeler d’autres sur des sujets sans doute moins symboliques mais tout aussi concernant. Il est donc très important, pour le nom et pour le reste, que chacun se sente mobilisé et agisse.

Pour voter :

https://lenomdemaregion.fr/

suivez le guide : https://france3-regions.blog.francetvinfo.fr/le-blog-de-viure-al-pais-france3/2016/05/14/cossi-votar-pel-nom-de-la-region.html

Lo Benaset

03 Juin

Le Petit Nicolas parle désormais l’occitan gascon et l’occitan provençal !

Lo Petit Nicolau en gascon  

Lo Pichon Micolau en provençau 

Ils sont sortis hier 2 juin en librairie, en occitan gascon et en occitan provençal, c’est « Le Petit Nicolas » en éditions bilingues par IMAV Editions.

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La collection Langues de France par les éditions IMAV L’oeuvre de Goscinny et Sempé sera peut-être la première à réaliser un Tour de Gaule au complet. Après le corse, le breton, le picard, le vosgien, les créoles de Guyane, de Martinique, de La Réunion et de Guadeloupe, mais également le yiddish et l’arabe maghrébin de France, voici le Petit Nicolas et ses copains qui se mettent à parler gascon ! Cette nouvelle traduction s’inscrit dans le cadre d’une ambitieuse collection visant à promouvoir la diversité linguistique de la France.

C’est le premier de la série « Le Petit Nicolas en Langue d’oc » qui comportera 7 variantes. Il existe déjà en provençal, traduit par Michel Alessio. Viendront ensuite : languedocien, limousin, auvergnat, vivaro-alpin et niçois.

La traduction de cette première version gasconne a été effectuée par Serge Mauhourat dont voici une petite biographie :
Serge Mauhourat est né en 1960 à Tarbes. Il démarre sa carrière comme instituteur. Ses amis Pierre Salles et Henri Cazaux, lui ouvriront de nouveaux horizons, ceux de la langue d’oc de Gascogne et du conte. Il se lance alors dans l’écriture d’albums en langue d’oc : Lo Minjachepics (Le mange-soucis) e La nueit que’s minja lo dia (La nuit dévore le jour). Puis dans la réécriture du Còth arroi (Le rouge-gorge), du Mainat de nèu (L’enfant de neige), ce dernier avec Domenja Decomps. Avec ses collègues du Centre d’animation pédagogique en occitan le CAP’OC, il participe à de nombreux albums comme La bèstia de 7 caps, De qui ei ?, Poriqueta, Ça-i, Lo rei petit
Il est aussi conteur pour le collectif Ca-i, chanteur et bohaire (joueur de cornemuse gasconne) avec Los Pagalhos.

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Quant à l’œuvre Le Petit Nicolas et ses auteurs René Goscinny, pour l’écriture et Jean-Jacques Sempé, pour les dessins ; nul besoin de vous les présenter. Mais cette édition bilingue du Petit Nicolas est l’occasion de découvrir ou redécouvrir les aventures du célèbre petit écolier…

Outre l’histoire, ce livre comporte dans les deux langues : les biographies des différents protagonistes, un petit topo sur la langue occitane et ses particularités gasconnes, un lexique … un formidable outil pédagogique à lire à l’école ou en famille !

Par Vicenta Sánchez
PHOTOS ET DESSINS LIBRES DE DROITS© IMAV éditions / Goscinny – Sempé

31 Mai

Politique linguistique dans les Pyrénées-Atlantiques : oui au Basque, non à l’Occitan !

Le 18 février dernier, on discute des langues régionales au Conseil départemental de Pau. La délibération qui en ressort met en avant une vraie politique linguistique pour le basque, avec des objectifs clairs. Pour le béarnais/gascon/occitan (oui, 3 dénominations, on n’est jamais trop prudent), c’est une toute autre vision. Plus question de politique linguistique mais la collectivité territoriale met l’accent sur « le patrimoine festif, gastronomique, sportif et artistique ». Du coup, certaines associations et organismes qui œuvrent pour la langue et sa transmission voient leur subvention baisser considérablement…Quand elle n’est pas tout simplement supprimée ! D’où les actions menées devant le Conseil Départemental en fin de semaine dernière… Et sans doute encore bientôt si rien n’évolue !

Diminution drastique pour les principaux acteurs et organismes occitans

Mercredi dernier, le collectif « Toca-i Se Gausas » s’est constitué face aux craintes et menaces qui pèsent sur la politique linguistique occitane. Jeudi, une action a été entreprise devant le Conseil Départemental, réitérée vendredi matin. Finalement le budget a été voté vendredi. Si l’enveloppe globale reste sensiblement la même (935 000 €), la répartition révèle des mauvaises surprises. Pas de publication officielle de la part du Conseil Départemental mais des orientations signifiées aux différents acteurs. Nous nous sommes procurés ces chiffres qui, une fois encore, ne sont peut-être pas définitifs :

  • Le CAP’OC voit une baisse de 26% (-25 000 €),
  • Collectif Ça’i : -25.000 € (subvention supprimée !)
  • CAP’Òc : -25.000 €
  • Calandreta : -21 000 €
  • Ràdio País : -12.000€
  • CFPÒC : -6.700€
  • InÒc : -6.000€
  • Lo Congrès : -5.000€
  • Letras d’Òc : -3.000€
  • Hart Brut : -2.000€
  • FIMÒC : -1500€
  • ÒcBi : -1.400€

Voilà pour les baisses. Rien ne bouge pour le Carnaval Bearnés.

Pour les hausses :

  • Accents du Sud : +10.000€
  • Institut Béarnais Gascon : +10.000€
  • La Voix du Béarn : +6.500€
  • Ostau Bearnés : +4.000€
  • Conta’m : +500€

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Différence de traitement entre basque et occitan

Il faut préciser que ce département des Pyrénées-Atlantiques est celui qui, jusqu’à présent, mettait le plus de moyens pour ses langues régionales, en tous cas côté occitan. Le budget frôle les 1 million d’euros (935 000 €). Depuis 2005, cette politique linguistique fait l’objet d’un programme dénommé Iniciativa souvent envié par les autres départements occitans et qui se calque sur ce qui se faisait pour le basque. Seulement voilà, il y a cette guerre entre Béarnistes et Occitans et les majorités successives doivent composer avec, en penchant tantôt d’un côté tantôt de l’autre. Le « Délégué à la Culture, au Patrimoine et aux Langues béarnaise, gasconne et occitane » (re sic!) c’est Jacques Pédehontaa. Visiblement le maire de Laàs est plus proche des Béarnistes et sa vision de l’occitan va plus vers le folklore, les fêtes locales et tout ce qui est événementiel plutôt que vers une véritable politique de transmission. Plus concours de garbure que Institut Occitan. Ce qui n’est pas le cas encore une fois de la langue basque qui dispose d’objectifs clairs et précis en la matière. Avec un budget aux alentours de 955 000  pour l’Office Public pour la Langue Basque et l’Institut Culturel Basque qui redistribuent aux associations. En revanche, pas de subvention votée pour l’instant en direction de l’Office Public pour la Langue Occitane…

Le Béarn doit continuer à être cette terre pionnière et innovante dans la transmission et la socialisation de sa langue

C’est ce qu’ont écrit Charline Claveau-Abbadie (présidente de l’OPLO et conseillère régionale PS) et Marc Oxibar (conseiller régional Les Républicains) dans une tribune co-signée dans Sud-Ouest. Ils appellent Jean-Jacques Lasserre à revoir ses arbitrages, lui qui avait lancé la première convention IniciativaLe collectif « Toca-i Se Gausas » se réunira demain mercredi à l’Ostau Bearnés pour décider des actions qui seront menées pour obtenir gain de cause.

Lo Benaset 

Photo du Collectif

Photo du Collectif

  

27 Mai

L’Estivada en mode Carte Blanche

Ca y est ! On connaît enfin la programmation du festival occitan le plus attendu : l’Estivada. Visiblement heureux et soulagés, le maire et son équipe ont dévoilé les contours du festival ce matin lors d’une conférence de presse. A défaut d’avoir toutes les cartes en main, la marie de Rodez qui a repris la manifestation en régie directe va s’appuyer sur 3 soirées Carte Blanche distribuées à Alidé Sans et Paulin Courtial pour le jeudi, à l’accordéoniste Lionel Suarez et à Claude Sicre pour le balèti de clôture. Des soirées très ouvertes qui devraient réserver des surprises.

3 cartes blanches

5 mois pour travailler en s’appuyant sur des artistes locaux mais aussi en jouant l’ouverture. Au mois de mars, Lionel Suarez est contacté. On lui donne carte blanche pour 2 soirées, avec des rencontres autour d’artistes façon Printemps de Bourges… Et l’ouverture est placée sous le signe de la jeunesse. Comme annoncé, le jeudi ce sera Alidé Sans et Paulin Courtial. Ils se sont rencontrés lors de l’Estivada 2015 où Alidé était programmée. Depuis ils jouent ensemble et investiront la grande scène de l’Esplanade des Rutènes. Ensemble, mais aussi chacun avec ses musiciens, et des invités comme Antoine Charpentier et Tres a Cantar et d’autres surprises occitanes. Paulin Courtial présentera son nouveau groupe « Nascut ». Quelques morceaux sont déjà écrits. Jeudi, Les Diables de la Garrigue (une émanation des Goulamas’K) seront aussi de la partie pour terminer la soirée.

Conférence de presse Estivada Photo : Lo Benaset

Conférence de presse Estivada Photo : Lo Benaset

Mais la base du festival nouvelle formule c’est lui : Lionel Suarez, le talentueux accordéoniste. Il a concocté une soirée concert et une deuxième dédiée au bal, lui qui en a fait pendant plus de 15 ans. Pour la création appelée « Lionel Suarez and òc » le vendredi, il va s’entourer de nombreux artistes : Art Mengo (le Valencien), Mustapha et Hakim Amokrane de Zebda, JeHaN qui fait avec lui un spectacle en hommage à Allain Leprest. Côté occitan, il a craqué pour La Mal Coiffée Gari Greu de Massilia et Bernard Combi. Le spectacle devrait durer plus de 2H30, avec des créations mais aussi des chansons de Leprest, Dimey, Zebda traduites et chantées en oc. Anne Castan a assuré les premières reviradas et La Mal Coiffée va coacher les artistes. Une surprise sera réservée à Claude Marti (avec lequel Lionel Suarez a joué). Une place sera faite pour Jean Boudou qui a complètement subjugué le musicien ruthénois.

Le dernier jour sera dédié au balèti et Lionel Suarez a sous-traité sa carte blanche à Claude Sicre alias Docteur Cachou. Une soirée festive menée par les Bombes 2 Bal où l’on devrait retrouver Manu Théron, Xavier Vidal, le duo Abela-Vidal. Des surprises ne sont pas à exclure.

D’autres artistes hors carte blanche seront là comme Marilis Orionaa le samedi. Pas de vraie programmation interrégionale, mais des artistes de toutes les régions occitanes. Il est vrai qu’il n’en reste que 4 ! 

Soirées cabaret et cinéma

Pour les noctambules à l’envie boulégante, des soirées cabarets sont prévues à la Salle des Fêtes, après les concerts. L’idée n’est pas nouvelle et l’on devrait y retrouver Jali de Massilia le jeudi, Bal Pop Trònic  le vendredi et DIÀ (l’une des formations de Didier Tousis) le samedi.

Côté cinéma, projection du film de Christian Philibert sur Massilia le jeudi 14H à Cap Cinéma. Attention, la séance est payante ! Le vendredi 10H, ce sera « Paisans de Roergue » de Paulette et André Andrieu produit par Piget et un mini-festival de courts métrages occitans le samedi matin. Ces 2 événements sont gratuits et toujours à Cap Cinéma. Enfin le collectif Detz sera présent comme les années précédentes.

Estivada 27 mai 2016 Photo : Lo Benaset

Estivada 27 mai 2016 Photo : Lo Benaset

2 CV occitane, siestes électroniques et apéros littéraires

Comme d’habitude, le festival se déroulera sur plusieurs lieux de la ville. Ainsi un spectacle pour enfants le jeudi à la MJC, des apéros littéraires le matin avec le CIRDOC dans le jardin, sur le village occitan. Des balètis au même endroit avant les concerts, avec des groupes locaux et des groupes invités  Des conférences sont aussi prévues aux archives départementales et nouveauté : des siestes électroniques sur la Place de la Cité. Sans oublier du théâtre le vendredi après-midi avec TIO La Rampe et son « Molière d’oc ».

Le personnel municipal sera à pied d’oeuvre pour assurer la logistique du festival. Le budget devrait être de 400 000 €  dont le 1/4 pour le seul domaine artistique. Les ruthénois semblent motivés si l’on en juge par leur participation à l’opération « En attendant l’Estivada ». La mairie pourra compter également sur des « collaborateurs bénévoles ».

Sarah Vidal (culture) et Francis Fournie (jeunesse) sont visiblement heureux de ce travail et des annonces. Une programmation moins riche en nombre d’artistes que d’habitude, avec des surprises et de la continuité. Après des débuts difficiles où l’existence même du festival était remise en cause, la nouvelle équipe a voulu assurer et fédérer les services de la ville, les habitants… autour de l’occitan. Les festivaliers jugeront carte sur table du 21 au 23 juillet. Certains trouveront certainement des innovations à louer, d’autres des manques à dénoncer. Après une 23ème édition de transition, la mairie n’aura sans doute pas une carte blanche totale pour le futur.

Lo Benaset

 

PARIS FÊTE l’OCCITAN : Concert en hommage au poète occitan JASMIN

PARIS – Jeudi 2 juin 2016 à 19 h30
Le 16ème arrondissement rend hommage au poète occitan : JASMIN

Précurseur du Félibrige, l’agenais Jacques Boé dit « Jasmin » (6 mars 1798 – 5 octobre 1864),   poète s’exprimant en langue occitane eut un succès populaire dans tout le sud de la France, puis auprès des élites parisiennes qui succombèrent aux charmes de sa poésie. Il se rendit à Paris en juin 1842, invité par son ami Sylvain Dumon, ministre, originaire d’Agen, et fut reçu par le Roi Louis-Philippe à Neuilly.

Depuis 174 ans, pour la 1ère fois, suite à la venue de Jasmin à Paris en 1842. La Mairie du 16ème  propose le spectacle : « Que chantait-on au temps de Jasmin ? ».
Un hommage sous forme de concert le 2 juin, dans le cadre du festival Le Printemps dans le 16ème qui aura lieu cette année du 31 mai au 21 juin.

Le concert est composé des chansons en occitan de Jasmin, ainsi que d’autres chansons françaises de son époque. Elles sont interprétées par le chanteur lyrique Christian Moulié, accompagné des musiciens classiques d’Opérial : Jean-Michel Martinez au piano et Didier Fornt-Torres à l’accordéon.

Au programme pour la partie en occitan tirée de l’œuvre de Jasmin : Me cal mouri (1822) – Sereno al co de glas en Occitan (1844) – Lou Poutou (1830).

Pour en savoir + sur Christian Moulié : http://pari47.fr/christian-moulie

Me cal mouri par Christian Moulié

Pour en savoir plus sur JASMIN, nous vous proposons de relire l’article suivant publié sur notre blog en 2014 Jansemin torna florir 

Vous pouvez retrouver un dossier très complet concernant Jasmin à Paris et le spectacle : « Que chantait-on au temps de Jasmin ? » en cliquant  ici

Mairie du 16ème arrondissement
71, Avenue Henri Martin 75116
Jeudi 2 juin 2016 19 h30
Réservation obligatoire au 01 40 72 16 35
Que chantait-on au temps de Jasmin ?

par Vicenta Sánchez

Jasmin par france3midipyrenees

Mobilisation pour une politique linguistique occitane dans les Pyrénées-Atlantiques

Tòca-i se gausas ! C’est avec la célèbre mise en garde de Gaston Phébus que des militants occitans ont manifesté hier à Pau et ce matin encore. Ils protestent contre une baisse programmé du budget dédié à la politique linguistique par le département des Pyrénées-Atlantiques. Il est vrai que le programme Iniciativas était le plus ambitieux au niveau des départements. Ce budget pourrait être réduit de manière drastique et risque d’être voté dans les prochaines heures.

Action hier. Photo des militants

Action hier devant le conseil départemental de Pau. Photo du collectif

Ce n’est pas la première action menée par les Occitans en Béarn pour demander plus de moyens et plus de visibilité pour la langue. Avec gain de cause en matière de budget car c’est le département qui donnait le plus pour l’occitan.Ce matin encore, devant le Parlement de Navarre, ils ont mis la pression sur les élus et sur le président Jean-Jacques Lasserre. Le conseil départemental du 64 risque donc de mettre à bas ce qui a mis beaucoup de temps pour se construire. Sur son blog, David Grosclaude réagit et remarque que cette décision intervient quasi jour pour jour 1 an avec le début de sa grève de la faim.  Plus d’informations sur le site Facebook du Collectif.