07 Avr

La BNF propose la presse locale ancienne en langues régionales

Consulter les journaux anciens depuis 1770 jusqu’à 1944 sans se déplacer, c’est possible ! Le site de La Bibliothèque nationale de France (BNF) propose un outil très complet pour découvrir quels étaient ces journaux souvent disparus aujourd’hui. On peut consulter des notices, la présentation du journal, avec sa localisation pour les consulter ou en demander une copie. Ainsi, on y retrouve plusieurs organes de presse en occitan et le lien vers les numérisations quand elles existent. Un vrai trésor.

 

La presse en occitan de partout, dans tous les dialectes et en tous lieux

On peut faire une recherche par date, par nom ou encore mieux : par régions, départements et villes. A Toulouse, on y retrouve « Lé Gril » ou encore « Terra d’Oc ». On y retrouve donc toutes les informations et en l’occurrence les consulter en version numérisée par le CIRDOC de Béziers pour le premier et la médiathèque d’Albi pour le second. Du côté de Montpellier, c’est 7 dont le célèbre « Lou Gal » paru pendant la guerre de 14 et lui aussi consultable. , 6 à Paris où l’on retrouve la presse liée au félibrige, à l’Ariège (« L’Ariéjo dins Paris » ou encore « L’Arièjo Nouvello » ), La Garbure chère aux Gascons ou encore « Di Lou Cantou » pour les originaires de la Corrèze!

L’accès est gratuit pour plus de 29.000 journaux publiés en France depuis l’origine jusqu’à 1944. Près de 1 500 sont numérisés; et on y retrouve donc des journaux occitans grâce notamment au partenariat entre la BNF et le CIRDOC. Una mina pels apassionats de lenga, d’istòria e tanben de genealogia ! On y trouve aussi du basque, du breton, corse, langue d’oil et arpitan.

Lo Benaset

 

31 Mar

Quand les responchons repointent

C’est de saison et elle est hâtive : les responchons repointent leurs tiges. Voici l’excellent article publié par Clément Alet le 18 avril 2013. Et toujours d’actualité… Ils seront bientôt dans Viure al Pais pour un BIAIS.

 

© Emile Ricard

Comme chaque année à la même période, ils attirent des centaines de gourmands dans les haies : lesbartas comme on dit en Occitan. Vous vous demandez surement de qui l’on parle ?

Des responchons, plan solide…(prononcé respounchous). La plante occitane mythique qui annonce le printemps est enfin de retour un peu partout dans nos contrées et il est donc très fréquent en ce moment même de trouver des marcheurs, cueilleurs éparpillés en pleine campagne, munis d’un panier, prêt à ramasser ces fameux responchons. Si vous n’en avez jamais vu, c’est que vous n’avez donc jamais gouté à cette délicieuse amertume qui caractérise la plante.  Les Aveyronnais, les Tarnais, et autres habitants du Nord de la région Midi-Pyrénées en sont complètement friands. Il n’y a d’ailleurs guère qu’eux qui les ramassent. Alors si l’envie vous prend, n’hésitez pas à aller faire un tour dans les haies, les sous-bois, les fossés mais attention, ne confondez pas avec l’asperge sauvage car le responchons n’est pas de cette famille-là. Il s’agit du tamier commun. Une fine tige verte dont la pointe graine, qui pousse en s’entortillant autour de tout ce qu’elle peut, et qui apparaît en groupe. Il vous en faudra une bonne poignée pour les déguster.

Si les habitants des campagnes consomment du responchons depuis des siècles, c’est parce qu’il apparaît exactement au moment de ce que l’on appelle la « soudure ». Lorsque les réserves de l’hiver sont terminées et que le jardin n’est pas encore prêt à produire, il ne reste plus qu’à se tourner vers la nature pour y cueillir ce qu’elle voudra bien offrir. Les responchons deviennent ainsi une évidence pour les Occitans, les Catalans, mais également bien d’autres populations car la présence de ce tamier commun est attestée tout autour du bassin méditerranéen. Pour la recette, c’est une autre histoire. Chacun a surement ses petits secrets. Crus, cuits, en salade accompagné d’œufs mollets, de lardons, de pomme-de-terre ou encore en omelette, le meilleur conseil à vous donner est d’aller demander directement à ceux qui les ramassent… mais dépêchez-vous car les responchons ne pointent leur tête que pour trois semaines au maximum.

Clamenç Alet

© Clamenç Alet

26 Mar

Tour d’horizon sur le futur nom de la région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées

Le Comité du nom s’est réuni ce mercredi 23 mars. Le CESER a donné son avis le 14. Des sondages et des pétitions sont lancés un peu partout. L’IEO a fait connaître ses réticences. Le  nom de la future région LRMP passionne, déchire parfois. Et ce n’est que le début du processus avant la décision intervenant le 24 juin pour la Région et avant le 1er octobre pour le Conseil d’Etat.

Première réunion du Comité du Nom

Mercredi, les 31 membres (moins 5 absents) étaient réunis autour de Martin Malvy visiblement ravi de se retrouver à la tête de ce comité. Une prise de contact, empreinte se solennité, en présence de Carole Delga et Gérard Onesta, au départ mais qui ont laissé par la suite le comité travailler à huis clos. Pas de tour de table pour connaître la préférence de chacun mais l’idée était plutôt de réfléchir ensemble sur des critères. Pas de noms donc mais quelques tendances entre ceux qui se réfèrent à une racine (une histoire, une langue, une identité, une culture…), ceux qui estiment qu’il faut regarder vers l’avenir (inventer, innover, ne pas faire référence au passé) et enfin ceux qui pourraient être dans un consensus un peu mou genre « Languedoc-Pyrénées ». Le président semble pencher vers un nom court (1 composante, 2 maxi) et quelque chose de pas forcément géographique. 

 

Pour les aider, les propositions arrivent de partout via le site mis en place par la région. Plus de 25 000 propositions, dont une centaine de différentes...et originales comme « Chocalatinie », histoire de se différencier avec les mangeurs de pains au chocolat du nord ! Un courrier avait aussi été envoyé aux institutionnels pour recueillir leur préférence. Il y aurait déjà près de 300 retours. Autant dire que le Comité du Nom a de quoi faire avant la seconde réunion prévue le 4 avril. Le vote en plénière de l’assemblée régionale interviendra le 15 avril sur la liste définitive de noms proposée à la consultation.

L’Institut d’Etudes Occitanes assouplit sa position

A la campagne d’affichage de Convergéncia Occitana et Païs Nòstre « Notre région, c’est l’Occitanie », l’IEO avait répliqué avec « L’Occitanie, c’est 4 régions ». Un communiqué signé du président Pierre Brechet qui ne laissait pas trop le choix : interdiction d’utiliser le terme Occitanie pour une seule région. Depuis, la position s’est un peu assouplie. Il faut dire que l’IEO compte la moitié de ses adhérents en Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon. Désormais : « nous acceptons en fait l’usage du mot « Occitanie » à partir du moment qu’il est accompagné d’un adjectif qui permet de comprendre que la future région ici est une part d’un territoire plus important », nous a dit son directeur Laurent Gosset. Mais l’IEO n’ira pas plus loin : pas d’affichage, pas de positionnement sur un

nom précis… Il est juste prévu d’écrire aux membres du Comité.

LE CESER ne veut pas d’Occitanie

14 mars, le bureau du nouveau CESER Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées fait connaître son choix : Languedoc-Pyrénées ou Pyrénées-Languedoc. Il avait été saisi par l’Etat et par Carole Delga pour prédéfinir des critères et choisir un nom. En fait, ce n’est pas le choix du CESER en entier (213 membres) mais seulement celui du bureau (78 personnes). Sur un document consultable sur leur site, le CESER fait part de ses 7 critères où l’on retrouve seulement une référence à l’Occitanie sur le critère de l’identité culturelle. De l’aveu de Jean-Louis Chauzy, seulement 2 ou 3 membres de la section Prospective qui a travaillé dessus auraient évoqué ce terme pour le nom définitif.

 

Derniers éléments pour savoir tout…ou presque :

Lo Benaset

 

16 Mar

Des Occitans dans le Comité du Nom de la région LRMP

Le processus de nomination voulu par Gérard Onesta et Carole Delga est désormais lancé. Vendredi dernier, lors de la première réunion de la commission permanente, le principe a été validé. Les citoyens peuvent maintenant faire des propositions sur le site de la Région… Ne manquait plus que le « Comité du Nom ». 31 personnes qui vont eux aussi réfléchir à une liste de noms, faire le tri dans des dénominations et proposer une « short-list » qui sera votée par l’assemblée régionale et mise à la consultation citoyenne.

La composition du Comité

30 personnes de la société civile, plus une autre hors norme qui devrait être le président : Martin Malvy. Le président du comité sera malgré tout désigné par ses membres. Parmi ces 31 « sages », plusieurs personnes ayant un lien avec l’occitan.

  •   RP-SYLVIE-5Rémy Pech. L’historien, ancien président de la faculté du Mirail de Toulouse (désormais Jean Jaurès), a été le premier élu conseiller régional chargé officiellement de l’occitan en Midi-Pyrénées. Dans ses nombreux écrits, les références à l’occitan -ou en occitan- y sont nombreuses. Lors d’une interview à La Dépêche, il faisait part de ses choix en terme de noms.

     » L’appellation la plus logique au regard de l’histoire serait Languedoc puisque c’est celle qui a été le plus employée pendant plusieurs siècles sur 80 % du territoire… Mais le mot Occitanie que je considère comme un synonyme de Languedoc est employé dans les chartes médiévales comme « le pays où l’on parle la langue d’Oc »… « Occitanie» c’est aussi mon choix ». 

  • 2048x1536-fit_laquol-occitanie-tournee-vers-avenirraquoJean-François Laffont. Cet avocat toulousain est l’actuel président de Convergéncia Occitana qui regroupe une cinquantaine d’association du pays toulousain. Avec Convergéncia, il a organisé plusieurs réunions et colloques sur la réforme territoriale et le nom de cette nouvelle région. Convergéncia Occitana et l’association Escambiar d’Aranud Bernard vont mettre en place un blog interactif dans les prochains jours pour coordonner les actions pour l’occitan. Pour cet Ariégeois pas de doute :

« La future grande région doit s’appeler Occitanie ».  

  • AVT_Bertran-de-La-Farge_1272Bertran de La Farge. Il a candidaté pour ce comité avec un dossier très complet et ultra-précis sur les noms. De formation scientifique (il est Docteur-ingénieur, Ingénieur ESAP, Licencié-ès-Sciences et Consultant en Environnement), cet historien est lui aussi l’un des fondateurs et premier président de Convergéncia Occitana. Son intérêt pour l’histoire et les sources culturelles européennes est devenu son activité principale. Ce Limousin d’origine vit désormais en Midi-Pyrénées. De 2001 à 2008, il a été nommé au cabinet du maire de Toulouse, chargé de mission pour le développement et le rayonnement de la culture occitane. Passionné d’histoire médiévale, il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’Occitanie, les comtes de Toulouse et le Catharisme.
  • Joan Becat pour le catalan. Docteur en géographie, Sociétaire de l’Institut catalan de recherche en sciences sociales (ICRESS) professeur de Langues et Cultures régionales à l’Université de Perpignan Via Domitia de 1972 à 2010, Joan Becat est également membre de l’Institut d’Estudis Catalans. Il est soutenu par le collectif SEM. Il a publié plusieurs livres et anime de nombreuses conférences sur le processus d’autonomie de la Catalogne.

Les autres membres

Outre Martin Malvy, on y retrouve l’homme du rugby columérin, ancien sélectionneur Jean-Claude Skréla, l’écrivain chanteur de Zebda Magyd Cherfi, l’entraîneur gardois du Montpellier handball Patrice Canayer, l’éditrice « Au Diable Vauvert » Marion Mazauric... La viticultrice Françoise Antech, le chef étoilé Lozérien Cyril Attrazic, la restauratrice Aveyronnaise Nicole Fagegaltier, Laurent Caplat du site « bienmanger.com », l’historien Jacques Michaud, Alain Bouffartigue de Ciné 32, Alia Lassamen du groupe Bull-France, André Joffre du pôle de compétitivité DERBI. 30 personnes, à parité femmes/hommes (plus Martin Malvy) qui ont été choisies ou qui ont proposé leur candidature. A noter aussi la benjamine Clémence Soula, une lycéenne couseranaise de 15 ans qui vient de remporter le concours d’éloquence.

Le calendrier

Les propositions de noms arrivent sur le site de la Région; des courriers ont été envoyés lundi aux institutionnels (maires, conseillers départementaux, régionaux, parlementaires…) pour qu’ils expriment leur choix. Le « Comité du Nom » va donc faire le tri et des propositions. Il servira de référent tout au long du processus.

Il se réunira une première fois certainement le mercredi 23 mars vers 18H en présence de Carole Delga. Une deuxième début avril où il remettra une liste de 10-12 noms… En occultant les redites pour éviter par exemple que la dénomination « Occitanie » se retrouve dans plusieurs noms, ce qui diluerait le vote et condamnerait ce terme.

Avant le 31 mars, le gouvernement va donner un nom aux régions par décret. Le CESER qui n’avait qu’un rôle consultatif préconise « Languedoc-Pyrénées ». Le 15 avril l’assemblée plénière fera un point sur la question : les noms retenus (sans doute plus que 5 ou 6), le mécanisme de votation, le corps électoral…Plusieurs campagnes de presse et débats sont prévus.

18 avril : début de la consultation via internet ou coupons papier à renvoyer jusqu’au 15 juin (clôture des votes)

Lundi 20 juin. Conférence de presse pour annoncer le nom retenu.

Vendredi 24 juin : vote des 158 conseillers régionaux qui suivront ou pas le résultat de la consultation populaire.

Avant le premier octobre : décision du Conseil d’Etat.

Lo Benaset 

Les membres du Comité du Nom de la Région sont :

Antech Françoise, viticultrice, Société Antech

Artous Dominique, présidente d’association culturelle dans le domaine du théâtre

Attrazic Cyril, restaurateur, chef étoilé

Becat Joan, professeur d’université émérite, historien

Benneteu Brigitte, conservateur départemental en chef

Bouffartigue Alain, président de réseau associatif de cinéma

Candalot Nathalie, cheffe d’entreprise, présidente Société A.P.B.

Caplat Laurent, directeur de « bienmanger.com »

Certoux Colette, Fédération Régionale du Nautisme Languedoc Roussillon

Cherfi Magyd, artiste, chanteur

De La Farge Bertan, historien spécialiste de l’histoire régionale

Deniset Pierre, chef d’entreprise, président de Kaliop SAS

Fagegaltier-Rouquier Nicole, restauratrice 

Galzin William, chef d’entreprise, boulangerie Galzin

Canayer Patrice, entraîneur du Montpellier Handball

Iassamen Alia, ingénieur

Jeandel Catherine, chercheuse océanographe

Joffre André, chef d’entreprise, Président du Pôle de Compétitivité Derbi

Lacube Isabelle, exploitante agricole, spécialiste de tourisme thématique

Laffont Jean-François, avocat, acteur culturel, Collectif « Convergencia Occitane »

Mazauric Marion, directrice des éditions « Au diable vauvert »

Mirc Nadine, directrice Institut des Métiers de l’Art et de l’Artisanat d’Art

Michaud Jacques, professeur d’université, historien

Pech Rémy, professeur d’université, historien

Pastre Glatz Barbara, cheffe d’entreprise, organisatrice de la « Montpellier Reine »

Pralong Florence, directrice de la fromagerie « Fédou »

Pujol Henri, professeur de médecine, ancien président de la Ligue contre le Cancer

Skrela Jean-Claude, manager de l’ équipe de France de rugby à 7

Soula Clémence, lycéenne, lauréate de concours d’éloquence

Tapié Geneviève, présidente de « l’Assemblée des Femmes du Languedoc-Roussillon »

10 Mar

Total Festum 2016

Total Festum -un mois d’animations culturelles et linguistiques en occitan et catalan- remet le couvert en 2016. Cette manifestation initiée par l’ex région Languedoc-Roussillon sera étendue à l’ensemble de la nouvelle région. Avec quelques changements.

 

Total Festum s’étend à Midi-Pyrénées

Les dépôts de candidatures devaient se faire avant le 28 février pour les 2 ex-régions. Question de routine pour les associations et les communes du Languedoc-Roussillon, grande nouveauté du côté de Midi-Pyrénées. Pour l’heure, « la jurada » a ces dossiers en main et va pouvoir les valider ou pas, et décider de la hauteur des subventions régionales qui n’excèdera pas 10 000 € par projet. Philippe Vialard (chargé de mission) était la semaine à Toulouse pour les dossiers de Midi-Pyrénées.

Total Festum a fêté dignement ses 10 ans en 2015 avec plus de 100 000 spectateurs sur l’ensemble des événements.

Le Budget

Les finances restent les mêmes : 200 000 € comme en 2015 auxquels s’ajoutent 40 000 € pour le développement dans l’ex-région Midi-Pyrénées. La clôture du Total Festum avec la grande fête des sports et jeux traditionnels bénéficiera comme auparavant de 40 000 €. Mais elle n’aura pas lui à Gruissan.

 

Un final à Castelnaudary

Le premier week-end de juillet (du 1er au 3), un forum eurorégional se tiendra à Castelnaudary. Tous les acteurs du Patrimoine et de la Création y sont conviés. L’idée de ce Forum remonte à 2014, mais initialement, il devait se dérouler avec le support de l’Estivada. Après les changements intervenus du côté de Rodez, le projet se concrétise avec le Total Festum. C’est dans ce cadre que la journée des sports et jeux traditionnels se fera, non plus à Gruissan mais à Castelnaudary. La ville a l’avantage de posséder un bassin sur le canal du midi permettant d’y pratiquer les joutes mais elle compte aussi d’autres infrastructures sportives. Hélène Giral déléguée à la culture à la ville et par ailleurs conseillère régionale y serait pour quelque chose. La fête des sports traditionnels sera donc financée à hauteur de 40 000 € et le Forum Eurogional bénéficiera d’un budget spécifique de l’Eurorégion Pyrénées-Méditerranée.

La région devrait communiquer bientôt sur les projets retenus pour le Total Festum 2016. Des événements qui viendront animer le mois de juin souvent autour des feux de la Saint-Jean dans la grande région, avec un final eurorégional en juillet à Castelnaudary.

Lo Benaset 

07 Mar

Luc Aussibal : le roc des Causses

Le nouvel album du rouergat Luc Aussibal vient de sortir. Un disque résolument rock, puissant, qui change du précédent plus intimiste. Après « Dedins », Luc Aussibal sort donc defòra, s’affirme et envoie le bois. Avec un nouveau groupe « Luc Aussibal e Mai », le chanteur des Causses sort au grand air et pousse le son. Porté par les textes ciselés, imagés de Jaume Privat. Du rock du Causse comtal à faire blanchir la « perfide Albion » quand survient l’alba.

Luc Aussibal e mai ©Julien Bresson

Luc Aussibal e mai
©Julien Bresson

Nous en étions restés à un album 2003 très intimiste, travaillé, susurré : « Dedins ». « Là, c’est defòra » prévient l’artiste multi-facettes. Il a travaillé ses palettes, densifiées les couleurs. Et les musiciens ne sont pas des peintres ! Thierry « Higgins » Fabre à la basse, Benoît Daynac aux guitares et Julien Bresson à la batterie, un souffle rock et des arrangements très highway américaines. Ce nouveau son est signé Julien Bresson qui produit le disque. Il a été enregistré en 2015 chez lui, dans la vallée du Viaur pas très loin du Lévézou. Et Luc Aussibal est plutôt content du résultat : « je voulais retrouver un peu la puissance de choses que j’écoutais dans mon enfance, dépouillées des éléments trads qui pouvaient figurer dans mes disques précédents ».

Luc Aussibal e mai

Résultat, 10 chansons beaucoup plus directes, aux arrangements très efficaces. Et ça commence fort avec « Ca Rai » aux guitares éraillées, aux voix puissantes et à la batterie qui fouette. Les morceaux sont plus courts, la production plus variée et musclée. « Dans les groupes actuels qui m’ont le plus marqué il y a les canadiens d’Arcade Fire. Là, c’est un album de groupe plus que celui d’un artiste comme Dedins qui était plus intimiste, introspectif ». Ce qui n’empêche pas quelques douceurs comme « Lutz e Lutz » qui fait penser à « Mecruda la luna » ou même « Amazona », même s’il y a des moments plus nerveux et la voix plus étouffée.


Musicalement, ça joue, rythmique bien en place, le chant porté par le souffle des mots de Jaumes Privat. Luc Aussibal signe les musiques et même un texte bilingue « Mai encara » qui respire bien le causse façon seventies. Avec aussi quelques reprises comme le traditionnel « La Maire e la Filha » transfiguré et « Nuèch Rodanesa » aux accents plus rock et affirmés que sur la précédente version de « Dedins ».

Un album atypique dans le paysage occitan qui délivre beaucoup de puissance et qui en laisse deviner encore plus sur scène. Luc viendra inaugurer « La prima occitana » avec un concert le 12 mars à Estaing (12). L’album est disponible sur les plateformes de téléchargements. 

Lo Benaset

 

04 Mar

Alidé Sans/Paulin Courtial : un parelh de tria a Tolosa

La cantaira musicaira es d’aise dins totes los estilis. Aquò se veis sus scena e se sentís sus son primièr disc « Eth paradís ei en tu ». Dempuèi la davalada, es partida encara a la descobèrta d’una autra dralha ambe lo musicaire Paulin Courtial. La resulta es fòrca estrambordanta. De verificar dijòus a Tolosa.

Alidé

En genièr passat, lo siti VilaWeb publiquèt un article ambe doas vidèos enregistradas a l’espai VilaWeb. De tira , se sentís que los dos musicaires son complicis e que Paulin mena Alidé a explorar d’autras dralhas e sons. Professor de guitarra, Paulin es tanben un « Filh de » coma Alidé : son paire es Joan-Loís Courtial e sa maire la Roselina. A sovent tocat o cantat amb elses, quitament per la lor creacion « Sul camin ». S’es ganhada la medalha d’aur del conservatòri regional de Tolosa. Dempuèi la davalada passada, engruna sas nòtas per far flòri amb Alidé.  

 

« En blanc e nere », la guitarra es per començar classica. Lo temps per la votz d’Alidé de prene plaça. Las nòtas cristalinas venon esclairar puèi portar la votz.Tot aquò respira la complicitat, per s’acabar sus un costat un pauc flamenco e permetre a Alidé de s’envolar… E la guitara de Paulin de far la bassa.

Puèi « Tèrra ». Un son plan trabalhat e que mena quicòm dins un sentit de viatge sus de còrdas fretadas. Tot en sensibilitat e respiracions. Permet de far gisclar encara mai prigondament los mots d’Alidé. Los dos an pas besonh de se cercar : se tròban de longa. Dona una autra dimension, d’autras colors a las cançons. E cal ben plan dire que sembla mai correspondre a l’univers de la cantaira. Ne son pas qu’a la debuta de lor trabalh e aquò promet.

 

Aprèp èsser venguts pel baptisme de l’Estancabra, seràn tornamai a Tolosa, dijòus 10 de mars, 18o30 al Metronum, organizat per Convergéncia Occitana . Emocions e musicalitats garantidas.

Lo Benaset

Espigoule-Massilia, même combat !

Le réalisateur Christian Philibert (les films d’Espigoule) a suivi pendant un an le Massilia lors de la tournée des 30 ans. L’auteur du mythique « Les 4 saisons d’Espigoule » joue souvent entre les lignes du documentaire et de la fiction. Là, il ne devrait pas rendre une partition que musicale. Mais pour se faire entendre, il a dû faire appel au financement participatif. Les chourmos sont dans la place.

 

Massilia : une découverte et des évidences

L’histoire commence au début des années 90. Christian Philibert rencontre Gari Greu du Massilia. Entre l’ancien électricien et le chanteur, le courant passe très vite. Des projets de clips arrivent…Qui ne se feront pas. Le temps passe et « Les 4 saisons d’Espigoule » arrivent. La comédie fait un tabac et parle beaucoup aux musiciens. Les liens se resserrent. En 2013 sort « Afrik’aïoli ». « Ils nous ont offert une chanson pour le film et j’ai découvert à l’occasion les chourmos qui nous ont bien soutenus ». Le réalisateur varois prend surtout conscience des points de convergence avec le Massilia. « Je me suis rendu compte que Massilia et Espigoule même combat. On s’adresse au monde entier, nous ne sommes pas que des gens du sud. Les chourmos, les concerts, mes films, tout ça c’est générateur de lien social. » Sans parler de l’anti-centralisme.


Faire monter l’aïoli

Alors, Christian Philibert va voir Manue, la femme de Tatou. Le groupe va faire une tournée pour les 30 ans et il décide de s’y greffer. « C’était le seul moment où nous pouvions les avoir ensembles. » Quelques questionnements et un peu de méfiance au départ, la confiance s’est vite installée. « On filme et très rapidement s’impose le portrait d’un groupe bien vivant. C’est quand même le groupe qui a eu le plus de dates en 2015. «  Une centaine d’heures de rushs, la tournée bien sûr, mais aussi la sardinade du 1er mai, l’hommage à Lux B à Notre Dame de la Garde, les artistes en solo…« Je veux en faire un objet ludique festif. Le documentaire n’est pas une vision objective du réel. C’est inhérent à mon cinéma, des objets filmiques cultes qui font qu’une seule vision ne suffit pas. Les gens ont envie de revoir les films ensembles. Pour Massilia, c’est le même objectif. »

Le livre de Camille Martel sur les 30 ans est sorti au moment où Christian Philibert commençait à filmer : « ça m’a aidé, mais je reprend l’histoire où lui l’arrête. » Pas vraiment un film musical, plutôt un documentaire, mais pas de subventions pour autant. Pas de CNC, pas de télévision intéressée pour le moment, les producteurs disent le projet infinançable.  Dur dur d’exister loin de Paris. « Il n’y a pas de fatalité à devoir aller à Paris. J’entre en rébellion contre ça. Au moment d’Afrik’aïoli », on s’était posée la question : sortie régionale ou nationale ? On a regretté de ne pas l’avoir sorti nous même. On va le faire pour Massilia. Ils vont dans le même sens que moi. C’est un peu grâce à eux que je ne suis pas allé à Paris. »


Les chourmos dans la place

Une fois tourné, faute de financement, le film est tanqué au montage. Seule solution : le financement participatif. « On s’y est lancé par défaut. Mais tu retrouves le réseau. Ceux de Massilia sont très costauds, quant à Espigoule, c’est pas mal. J’en avais rêvé de tout ce lien social. Mais le crowfunding ne couvre pas toute la fabrication du film, sans parler des salaires…L’objectif est volontairement bas. » Objectif de 20 000 euros largement atteint mais pas encore suffisant. Le film est au montage depuis début février et il faudra bien trois mois pour le terminer… Et atteindre les 40 000 euros pour le finaliser, le promouvoir, le distribuer. Et pour ça, Christian reprend une idée : « les Cinés Sound Systems ont été inventés par la chourmo et ça marche très bien. » En attendant le film, le réalisateur et les membres sillonnent la Provence. 2 H de tchatche pour raconter Massilia, sensibiliser au financement participatif et mettre un peu de oai. C’était le cas à Berre, Toulon, hier soir au Cinéma Le Cigalon de Cucuron (84); aujourd’hui vendredi 4 mars ils iront à Puget-sur-Argens (83). Un avant-goût du film en attendant les avants-premières prévues en juin dont du théâtre Silvain de Marseille déjà calée. Début Juillet le Commanda Fada débarquera dans les cinémas. Collèga, se te bolègas ton nom serà al generic !

Gaspard de Besse et complexe du santon

Christian-PhilibertIl y aura bien sûr de l’occitan dans le film, ne serait-ce que dans les chansons de Massilia. Le réalisateur avoue être imprégné de cette culture. « La langue s’est perdue dans ma famille. J’ai fait un film sur le complexe du santon avec Philippe Martel pour expliquer comment les gens du sud ont été perçus. J’ai toujours eu des liens. Les occitanistes me titillent pour apprendre la langue. » Le réalisateur de « Travail d’arabe » n’a pas vraiment le temps. Et s’il l’avait, il le consacrerait à sa passion : l’histoire. « J’ai des projets historiques que je n’arrive pas à financer. Notamment un sur Gaspard de Besse, le Robin des Bois provençal. Avec mon assistant, on est des spécialistes. «  Depuis 3 ans, il travaille sur les sarrasins, il a fait un documentaire sur le débarquement en Provence, voudrait en réaliser un autre sur l’insurrection provençale de 1851… Et pourquoi pas en lenga nòstra. « Quand la question se posera, j’aurai tendance à aller chercher l’occitan ». Une chose est sûre : sa rencontre avec Massilia aura permis au cinéaste de se réaliser :

 » Maintenant je sais quelle est ma voie. On n’a pas d’argent mais on est libres ».

Lo Benaset

Massilia autour de Christian Philibert. Photo : facebook du film.

Massilia autour de Christian Philibert. Photo : facebook du film.

http://www.kisskissbankbank.com/massilia-sound-system-le-film/

https://www.facebook.com/MassiliaSoundSystemLeFilm/

http://www.espigoule.brokatof.com/

01 Mar

Lo Cocut, le chant traditionnel occitan qui tolère 40% de fausses notes !

Ce n’est pas encore tout à fait le printemps mais Lo Cocut est déjà de sortie. Un còr occitan del Clapàs. Notre confrère Jean-Michel Escaffre et consœur Sylvie Bonnet sont allés les faire chanter. On y retrouve quelques figures illustres comme les 2 Philippe : Hammel et Martel. Bonne humeur garantie, sans prise au sérieux, mais ça détonne.

Les polyphonies occitanes accessibles à tous, c’est le crédo d’un groupe d’amis qui a créé en 1992 le chœur « lou cocut ». Pas besoin de parler occitan ou de savoir lire le solfège : le chant est libre, et l’humour fleuri! On y accepte 40 % de fausses notes.
Hérault : avec humour, Lo Cocut chante en occitan

© @F3Languedoc La chorale de Lo Cocut en concert à Jacou

© @F3Languedoc La chorale de Lo Cocut en concert à Jacou

Avec leurs bérets, on les croirait descendus du Larzac. En fait, ils viennent de partout et de tous les horizons. Leur mission : donner des frissons en version occitane. Depuis 24 ans, ils donnent de la voix dans la plus grande tolérance. Ici, on accepte 40% de fausses notes.

« C’est une opération de recyclage, explique Etienne Hamel, autoproclamé « As de chœur », on prend des gens qui n’ont jamais été dans des chorales, des gens qui ont été virés des chorales et des gens qui se sont enfuis des chorales et on les fait chanter… C’est un peu physique. »

Nom d’oiseau

Ils s’appellent Lo Cocut…un air d’adultère? Que nenni…en occitan, Lo Cocut est un nom d’oiseau.

« L’idée est de faire partager cette langue que tout le monde pense totalement morte avec des gens qui n’en ont peut-être jamais entendu parler mais qui en la chantant, se rendent compte qu’elle représente un certain nombre de richesses qui valent la peine d’être connues, qui valent la peine d’être chantées », explique Philippe Martel, un des choristes.

Chansons traditionnelles

Lo Cocut live, c’est un best of de la culture occitane. Les 22 choristes connaissent plus de 200 chansons traditionnelles parfois très locales. Comme la Festa dé l’Issanka, hommage à une fête sétoise.

En concert, Lo Cocut n’hésite pas à se frotter au quartet jazz art déco. Prochain rendez-vous sur scène, le 17 mars à Codognan dans le Gard. A bon entendeur…coucou !

17 Fév

Una Estivada bis a Castèlnau d’Arri?

Oficialament se sona « Forum Euròregional ». Mas sembla plan l’Estivada de Rodés, portat per de monde e d’estructuras qu’an trabalhat pel festenal rodanenc, sus 3 jorns ambe de musica, teatre, literatura, audiòvisual…Aquò vos ditz pas quicòm? Lo cònse de Rodés nos aviá dich : « Si notre Estivada leur plait pas, ils n’ont qu’à la faire ailleurs! »  Semblariá que foguèsse entendut.

Una idèia que tòrna montar a un parelh d’annadas

2014, un projècte de cooperacion entre d’actors culturals de las ancianas regions Lengadòc-Rosselhon Miègjorn-Pirenèus e las totjorn d’actualitat Catalonha e Balearas vei lo jorn. Un afar dins un encastre Euròregional portat mai que mai pel CIRDOC acostumat an aquesta mena de projèctes europencs. Deja l’an passat, l’afar se concretizèt plan ambe de gropes sus l’empont venguts de Catalonha, Balearas, país valencian. E al nòstre micrò, Benjamin Assié del CIRDOC e Patric Roux de l’Estivada nos avián parlat d’un grand forum per 2016. Mas benlèu pas tant crane e amb tant de causas que çò que sembla previst.

Forum Euròregional « Patrimòni e Creacion » a Castelnau d’Arri

Los 1, 2, e 3 de julhet, l’eveniment se tendrà...Quauques jorns de dabans çò que sabètz. Dins lo pre-program que comença de s’escampilhar se parla d’un « forum que s’articularà a l’entorn de grands axes tematics, explorant plan largament l’ensemble del camp cultural occitanò-catalan (patrimòni cultural immaterial, musicas actualas, teatre, numeric, creacion audiòvisuala, literatura…). » Una aisina de socializacion e de soscadissa per la lenga dins la dralha de l’Estivada duscas a ara. Lo Forum es portat pel CIRDOC, « La Fira Mediterrània de Manresa » e « Sa Xerxa de Teatre Infantil i Juvenil de ses Illes Balears« .

Quand òm coneis lo seriós e lo biais d’aquestes organismes e de sas personas, solide que lo Forum serà quicòm de plan interessent e plan dins l’actualitat. Lèva quand mème quauquas questions.

Una contra-Estivada ?

Òm tornarà pas sus las relacions missantas entre la direccion anciana e lo cònse de Rodés. Mas calriá pas qu’una afar mai que mai de personas virèsse dins un afrontament d’estructuras. I a de plaça per tot lo monde e en mai i aurà de festenals occitans en melhor la lenga e la cultura caminaràn. Mas las finanças de las colectivitats son puslèu a demesir. E òm las vei pas sosténer a un nivèl fòrt 2 gròsses eveniments coma aquestes. L’un patirà de l’autre e se sap lo que risca se s’en tirar.

Lo Forum se va far dins l’encastre del Total Festum que a deja son budgèt. Un tal eviniment farà necite de mai de moneda o alèra li calriá préner tot lo budgèt de Total Festum… Se pausa tanben la question del luòc. Cèrtas, Castelnau d’Arri es presque a chaval sus las doas regions ancianas mas òm pòt pas dire que la vila aguèsse fach un fum de causas per l’òc. Me diretz que Rodés a l’epòca tanpauc. Òc-ben, mas èra la volontat d’un cònse convençut : Marc Censi. Lo de Castelnau Patrick Maugard se dís un pauc occitanista. Èra una mena d’elegit referent per la lenga dins lo despartament d’Aude.

Veirem ben. 2016 serà una annada charnièra pels festenals occitans. Lo més de julhet risca l’engana.

Lo Benaset